Les neuf hectares et dix ares du cru prennent la suite du clos de Bèze dans la direction du village de Gevrey et sont divisés de façon égale depuis fort longtemps en une partie haute et une partie basse par un petit chemin qui prend naissance juste après la cabane du domaine Damoy qui borne le clos de Bèze.
Les vieux classements donnaient une prime de qualité à la partie haute, mais l’érosion au cours du dernier siècle a fortement unifié le haut et le bas et, aujourd’hui, les dégustations comparatives montrent que le caractère du vin est rigoureusement le même.
On y trouvera le même type de sol que le clos de Bèze, avec la roche pratiquement apparente dans la partie haute et quelques centimètres de terres brunes tout en bas, mais ce qui fait l’originalité et la beauté de cette vigne reste la présence de petits murs de pierre sèches comme aux siècles derniers qui a permis de conserver la forme un peu plus accidentée de la pente.
Les Hospices de Beaune y possèdent leur cuvée la plus réputée, celle qui atteint régulièrement les prix les plus élevés, la cuvée Madeleine Collignon.
Un mazis-chambertin (mais on l’écrit aussi Mazy ou Mazys) réussi est un des vins les plus colorés de Gevrey et celui sans doute doté du corps le plus puissant : la saveur de réglisse s’anise un peu plus et sa texture est souvent plus voluptueuse et immédiatement séduisante que celle du clos-de-bèze, rappelant parfois par son côté opulent et terrien le richebourg.
Extrêmement régulier, il lui arrive de réussir là où ses voisins échouent mais ce privilège dû à de nombreuses vieilles vignes est appelé à disparaître. Il demande en général de 12 à 15 ans de bouteille pour s’épanouir mais n’atteint que rarement la finesse du Chambertin après trente ans.
Michel Bettane
Crédit photo : BIVB / GADENNE D.