Étendu sur 7 hectares et 35 ares, le Latricières-Chambertin est le pendant du Mazis-Chambertin, côté sud, séparé du Chambertin au nord et du clos de la Roche au sud par un tout petit chemin.
Autant le coteau s’ouvre quand on se rapproche du village, autant la vigne en Latricières forme un tapis très étroit d’un peu plus de sept hectares, limité par un bois qui rafraîchit considérablement le micro-climat de la partie haute de la vigne.
Le sol y est très maigre ce qui explique peut-être le nom du lieu dit, le mot Tricières dérivant d’un mot latin signifiant terre stérile.
La petite partie proche des Combottes semble bénéficier d’un micro-climat un rien plus chaud, mais n’est pas celle qui à la dégustation donne les vins les plus complets. Ils semblent se situer à l’autre bout du climat, au voisinage direct du Chambertin.
Latricières-Chambertin donne certainement le vin le plus secret du village, celui qui est le plus mal compris par les experts étrangers qui reportent sur le cru les maladresses de vinification dont il a été souvent victime dans les trente dernières années.
La situation s’arrange et l’on perçoit parfaitement aujourd’hui la classe unique du terroir : son vin est plus fin, plus longiligne et plus racé que celui du Mazis, moins charnu, moins enveloppé et un peu moins lourd.
Son fruit semble masqué les premières années par une minéralité plus affirmée que dans toute la zone des grands crus mais tranquillement prend le dessus et vers quinze à vingt ans ressemble étrangement à celui du Chambertin, avec encore plus de subtilité dans la palette aromatique. Mais on trouvera aussi des cuvées indifférentes ou vulgairement animales, hélas.
Michel Bettane
Crédits photo : BIVB / GADENNE D.