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Château-Latour fait cavalier seul. Et alors ?

La décision de Château-Latour de sortir du système de la vente en primeurs à partir du millésime 2012 appelle quelques commentaires. Voici ce qu’en dit Thierry Desseauve :
« Il y a déjà un moment que Château-Latour donne des signes d’indépendance par rapport au négoce bordelais. Là, nous sommes devant la première rupture nette du lien séculaire entre une propriété de premier plan et le négoce de place. Château-Latour en sort alors qu’il est presque au faîte de la puissance des premiers crus de Bordeaux.
François Pinault sait ce qu’il fait. Il est un grand connaisseur – et un acteur majeur ¬- de l’univers des marques de luxe. Il connaît l’importance de la maîtrise du commerce au sens le plus large, réseau de distribution et points de vente. Ce qui signifie aussi que Château-Latour fait son entrée dans cet univers sous l’aile d’un propriétaire emblématique.
On peut également en conclure que les cousins Rothschild et leurs deux premiers grands crus (lafite et mouton) vont confirmer leurs liens avec le négoce bordelais et lui adresser tous les signes d’un partenariat indéfectible. En attendant de voir comment va réagir Bernard Arnault. Il sera passionnant de voir qui va gagner.
»
Mais alors, Château-Latour va-t-il être vendu dans les boutiques Saint-Laurent et Gucci ?
On peut se poser d’autres questions.
Se demander, par exemple, ce qui pousse Château-Latour à agir de la sorte. À la lecture du communiqué de presse de Frédéric Engerer, directeur général de Latour, on pourrait croire que le souci qui le guide est de voir ses vins bus à leur optimum. Bien sûr, bien sûr. Mais nous ne serons pas à ce point naïfs.
On peut se dire aussi qu’il y a une volonté d’accaparer la plus forte proportion de la marge. On peut également spéculer sur la position à terme de Latour dans le grand cirque des vins spéculatifs. Est-ce parce qu’un 2001 est prêt à boire qu’il devient objet de désir, qu’on l’achètera pour le revendre cinq ans après ? Difficile à croire, les plus-values sont trop improbables par rapport à l’achat en primeur. Et les grands amateurs ou les collectionneurs, ces gens riches, mais normaux, dont une part non négligeable du plaisir réside dans la possession de l’objet-bouteille ? Celui qui chaque fois qu’il descend dans sa cave les contemple avec bonheur, qui parfois en remonte une pour voir où elle en est, estimer combien de temps encore il faut lui laisser. Gérard Sibourd-Baudry, fameux patron du caviste Legrand à Paris, va plus loin, il parle de la relation quasiment amoureuse que la plupart de ses clients entretiennent avec leurs bouteilles rares, grands millésimes et grands formats. Ces consommateurs-là existent, évidemment. Ils seront bien aimables d’attendre que le château lâche quelques bouteilles sur le marché ? On peut légitimement penser qu’ils iront faire leurs emplettes chez Lafite, Margaux ou Cheval Blanc, histoire d’avoir quelques jolis cols à caresser.

Time will tell.

Nicolas de Rouyn

 

Primeurs 2011, nos commentaires (la suite)

Suite de notre classement des Primeurs 2011. La remontée vers le haut continue. Aujourd’hui, les vins notés de 15,5 à 16. Il est important de comprendre que ces vins, comme ceux que nous avons publiés hier, sont déjà de bons vins. Attention : si certains vins ont deux commentaires, c’est qu’ils ont été goûtés par deux dégustateurs. Aucune raison de privilégier un commentaire plutôt qu’un autre. C’est aussi ça, Bettane+Desseauve.

Château d’Aiguilhe – 16
Côtes de Castillon
Intense et volumineux, belle densité gourmande, petits fruits noirs, cassis mûr, allonge.

Clos du Beau-Père – 16
Pomerol
Onctueux et gras, léger creux mais volume savoureux et gourmand. Belle intensité en finale.

Château Belgrave – 16
Haut-Médoc
Beaucoup de précision et de fraîcheur dans le fruit, tension donnée par une tonique acidité, tanin ferme, un tout petit peu asséchant, ensemble dense, ferme et droit, avec un beau potentiel de garde.

Château Canon-Pécresse – 16
Canon-Fronsac
De la finesse et de la profondeur, belle race. Certainement le meilleur millésime de cette propriété qui possède l’un des meilleurs terroirs du Fronsadais.

Château Cap de Faugères – 16
Côtes de Castillon
Le tanin est long et profond, avec un joli enrobage et une finale sur les fruits noirs et les épices, belle réussite.

Château l’Évêché – 16
Pomerol
Situé pour une partie dans le secteur de Beauregard et l’autre à l’ouest de Cheval Blanc, ce cru offre un nez dense et cendré que l’on retrouve dans une bouche accomplie, avec une jolie finale florale. Ce vin est déjà bien dégagé au niveau aromatique.

Château La Gravière – 16
Lalande de Pomerol
Rond, souple, fruité et floral, assez ample et de belle tenue.

Château Les Cruzelles – 16
Lalande de Pomerol
Volume dense et riche, allonge profonde, de la saveur et de l’intensité. Beau vin construit, allonge énergique et intense.

Château Montlabert – 16
Saint-Émilion grand cru
Gras, ample, riche et gourmand, tanins présents mais sans rudesse, allonge subtile. Une réussite.

Château Samion – 16
Lalande de Pomerol
On sent les rondeurs pulpeuses dès le nez, où domine les fruits noirs, la bouche est gourmande à souhait avec des tanins juteux d’une grande fraîcheur et une finale sur la violette très stylée. Superbe réussite sur le millésime, ce sera une nouvelle fois le rapport qualité-prix du secteur.

Château Corbin – 16
Saint-Émilion grand cru
Droit, finement fruité, pas totalement charmeur car non départi d’une certaine austérité, le vin n’en possède pas moins un vrai potentiel.

Croix de Labrie – 16
Saint-Émilion grand cru
De la sève et une pointe d’amertume, mais volume onctueux. Incontestable réussite.

Château Daugay – 16
Saint-Émilion grand cru
Gras, ample et floral, belle définition généreusement équilibrée, finale avec de la fraîcheur.

Château Fontenil – 16
Fronsac
Distingué, floral et épicé, ce vin est bien dans le millésime, son attaque suave se poursuit dans une bouche qui a juste ce qu’il faut de concentration par rapport à son fruit et surtout une très belle longueur.

Château Gombaude-Guillot – 16
Pomerol
Nez très frais, à la fois sur les fruits noirs et la violette, tanins énergiques d’une belle profondeur.

Château La Gomerie – 16
Saint-Émilion grand cru
Nez délicieux de pivoine et de fruits noirs, la texture en bouche est onctueuse et crémeuse, avec des tanins ronds, juteux et épicés. Ensemble délicieux, charmeur et dense, avec une fin de bouche florale très distinguée. Dans quelques années, ce vin caressera une tourte de faisan aux truffes !

Château Grand-Puy-Ducasse – 16
Pauillac
Arômes racinaires marqués, évoluant en bouche vers le tabac, texture dominée par l’austérité d’un tanin typiquement 2011, moins harmonisé que Meyney mais précis et racé.

Château Haut-Batailley – 16
Pauillac
Un peu moins de vinosité et de complexité que Grand Puy, mais d’une texture plus immédiatement élégante, contredite immédiatement par un tanin strict. Joli vin mais vin d’amateur.

Château Haut-Carles – 16
Fronsac
Volume séveux, grande allonge, assez proche de la personnalité d’un pomerol dans ce millésime, du nerf, réussite majeure du millésime.

Château La Confession – 16
Saint-Émilion grand cru
Déjà très plaisants, les arômes fleurent bon la mûre et les épices douces, la bouche offre des tanins juteux bien proportionnés avec une allonge de belle facture.

Château La Conseillante – 16
Pomerol – Duo de Conseillante
95 % merlot, 20 % de la production du domaine. Fruité assez vif, croquant mais avec une souplesse de texture brillante et une plastique très dynamique. Arômatiquement persistant.

Château La Croix – 16
Pomerol
Gracile et plein de fruits avec des touches de violette, ce vin est charmeur et profond, sensation distinguée en bouche tant l’alcool et le corps sont équilibrés par la fraîcheur du tanin.

Château La Fleur d’Arthus – 16
Saint-Émilion grand cru
De la souplesse dans les tanins avec une belle longueur, il y a de l’enrobage et du charme.

Château La Fleur-Petrus – 16
Pomerol
Rondeur souple, allonge discrète, pas très impressionnant à ce stade mais de la finesse. Allonge fine.

Château La Pointe – 16
Pomerol
Grand charme au nez avec une profondeur de fruits noirs et une délicatesse florale, les tanins sont séducteurs avec un bel enrobage et une fraîcheur savoureuse, belle réussite.

La Providence – 16
Pomerol
Droit, souple, pas ultra démonstratif mais finement construit, sur une allonge en fraîcheur avec un fruit associé à des notes de pivoine et une finale ample et sereine.

Château La Tour Carnet – 16
Haut-Médoc
Forte couleur, dans un millésime qui n’en manque pourtant pas, arômes racinaires, entre l’iris et la truffe, construction précise et ample en bouche, extraction importante, tanin un peu austère.

Château La Tour de By – 16
Médoc
Beau moelleux de texture, aucune agressivité, de la fraîcheur et du style.

Château Lafleur Saint-Jean – 16
Pomerol
Enclave entre Petrus et Lafleur, ce vin se sort encore bien de ce millésime, la bouche a du volume, ses tanins offrent le velouté qu’il faut, on apprécie sa profondeur.

Château Lascombes – 16
Margaux
Original dans le millésime par ses notes de pruneau de haute maturité (certains diront surmaturité) du raisin, texture onctueuse, mais sur cet échantillon un peu de lourdeur en fin de bouche. Il faudra le revoir dans un an.

Château Lassègue – 16
Saint-Émilion grand cru
Vin au tanin jovial, avec de la persistance et un toucher de tanin sensuel et épicé. L’élevage affinera l’ensemble et l’on pourrait surpasser le 2006 aujourd’hui délicieux.

Château Le Chemin – 16
Pomerol
Nez de pivoine et de violette, toucher de tanin soyeux, bouche offrant déjà beaucoup de charme.

Château Le Gay – 16
Pomerol – Manoir de Gay
Gras, gourmand, profond, savoureux, long mais avec un tanin un rien sec à ce stade.

Château Le Gay – 16
Pomerol
Vin droit, allongé, dans la droiture plus que dans l’onctuosité, avec des tanins fins mais sérieux. Longueur sans dureté.

Château Le Prieuré – 16
Saint-Émilion grand cru
Bon volume et bonne sève, arômes de fruits frais, fraîcheur et dimension droite, sérieuse mais juvénile, non sans vigueur. La finale, encore d’un bloc, manque à ce stade de nuances.

Château Léoville-Las Cases – 16
Saint-Julien – Le Petit Lion
Les vignes jeunes de l’enclos ont donné un vin souple mais plus charnu que dans les deux années précédentes et davantage porteur du cachet du terroir. Surveiller les prix de sortie et ne pas hésiter s’ils sont raisonnables.

Château Les Ormes de Pez – 16
Saint-Estèphe
Excellente ampleur de constitution, plus de chair et d’enveloppe que la moyenne du millésime, tanin extrait avec précision et adresse, excellent saint-estèphe.

Château Les Trois Croix – 16
Fronsac
Distingué, floral et épicé, ce vin est bien dans le millésime, son attaque suave se poursuit dans une bouche qui a juste ce qu’il faut de concentration par rapport à son fruit.

Château Moulin Pey-Labrie – 16
Canon-Fronsac
Comme à son habitude, ce vin se montre en grande forme avec un tanin énergique, la bouche offre une réelle profondeur avec une finale juteuse et fraîche.

Château Moulin Saint-Georges – 16
Saint-Émilion grand cru
Volume un peu vif, pas aussi gourmand que dans les millésimes précédents mais c’est fin et racé. Long.

Château du Parc – 16
Saint-Émilion grand cru
Premier millésime réussi d’Alain Raynaud sur sa nouvelle propriété avec ce vin au nez floral sur un fond de fruits noirs, joli toucher de tanins soyeux en attaque, bouche crémeuse longue et dynamique.

Château de Pez – 16
Saint-Estèphe
Beaux arômes vanillés, avec une touche de moka, jolie prise de bois, corps équilibré, tanin soigné, excellente impression d’ensemble.

Château La Rousselle – 16
Fronsac
Fraîcheur de fruits noirs au nez et épices annonçant de la profondeur, la silhouette élancée du vin, sa suavité raffinée et sa finale menthée lui donnent déjà beaucoup de charme.

Saintayme – 16
Saint-Émilion grand cru
Joli fruit framboisé, bouche dense mais sans raideur, allonge fine et fraîche, beau style.

Château Sansonnet – 16
Saint-Émilion grand cru
On apprécie l’élégance, avec des tanins soyeux d’une grande harmonie. Ce vin mérite la plus grande attention, on savait que depuis 2010, ce cru changeait de dimension, le 2011 confirme cette dynamique.

Château Simard – 16
Saint-Émilion grand cru – Haut-Simard
Tendre et souple mais avec de la fraîcheur et un beau tanin fin, allonge subtile, du volume.

Château Siran – 16
Margaux
Vin complet, à la fois bien charpenté, solidement planté sur des tanins fermes mais frais et élégant dans ses arômes, avec une fin de bouche subtile, dédiée au connaisseur.

Château Sociando-Mallet – 16
Haut-Médoc
Vin étoffé et plein, style médocain affirmé avec des notes de cèdre et de tabac, tanin racé. Le vin ne rivalisera pas avec les dix meilleurs crus classés du millésime ou sa réussite de 2010, mais il semble plus équilibré qu’en 2009.

Château du Tertre – 16
Margaux
Certains échantillons se montraient trop réduits, d’autres affirmaient une délicatesse aromatique parfaitement margalaise, dans un ensemble plus léger et discret que Giscours, ce qui sera parfait pour attendre ce dernier.

Établissements Thunevin – 16
Bordeaux – Bad Boy
Gourmand, généreux, raffiné et frais, grand équilibre fin, brillant.

Établissements Thunevin – 16
Lalande de Pomerol – Domaine des Sabines
Grand charme chocolaté et onctueux, grand équilibre musclé.

Vieux Château Saint-André – 16
Montagne-Saint-Émilion
Jef Berrouet suit de la plus belle des façons la philosophie de son père Jean-Claude, avec un millésime haute couture, pour sa fraîcheur de fruit, sa profondeur effilée, et une aromatique déclinant la pivoine, la guimauve avec un soupçon de poivre gris. Le tanin se révèle d’une subtilité confondante qui surpasse dans son équilibre et son raffinement tous les vins du secteur. Ce sera un achat prioritaire pour l’amateur.

Château Vieux Maillet – 16
Pomerol
Nez sur des touches florales, tanins savoureux avec un grain fin, on a de la longueur, une texture bien tenue et de la gourmandise, avec ce qu’il faut de plénitude.

Château Beauregard – 15,5-16
Pomerol
Nez floral, attaque souple, tanins déjà bien en place, un grand classique du secteur, particulièrement bien équilibré grâce à de beaux cabernets.

Château Branas Grand Poujeaux – 15,5 -16
Moulis
Notes de cèdre au nez, texture dense et serrée, tanin un brin austère, de la classe mais moins de velouté que Poujeaux.

Château Chasse-Spleen – 15,5-16
Moulis
Extraction plus poussée, avec une pointe de lourdeur en fin de bouche mais belle texture et certainement beaucoup de potentiel au vieillissement.

Château Fourcas-Borie – 15,5-16
Listrac-Médoc
Du beau merlot, souple, charnu, frais et élégant, mais avec l’envers de cette séduction immédiate, un déficit en complexité dans le soutien tannique.

Château Vignot – 15,5-16
Saint-Émilion grand cru
Beaucoup de souplesse, onctueux, et fin, joli vin avec une vraie qualité de tanins, pas de raideur et une vraie profondeur. Il y a de la suavité.

Clos Floridène – 15,5-16
Graves
L’élégance habituelle du cru est au rendez-vous en 2011. La précision du fruit, la minéralité, la texture ample, la délicieuse fraîcheur et l’équilibre caractérisent cette belle bouteille.

Château Fourcas-Hosten – 15,5-16
Listrac-Médoc
Robe bleu noir, texture plus aboutie et plus proche de l’idéal, raisin mûr, bonne complexité aromatique, vin de caractère.

Château Hostens-Picant – 15,5-16
Sainte-Foy-Bordeaux – Cuvée Lucullus
Les 40 % de cabernet franc apportent une belle ossature, avec du fond et un joli fruit.

Château Hostens-Picant – 15,5-16
Sainte-Foy-Bordeaux
Riche et gras, long et suave, belle définition.

Château Lanessan – 15,5-16
Haut-Médoc
Adroitement vinifié et porteur de tanins bien plus affinés que la moyenne, joli fruit, complexité digne d’un cru classé, il confirme le redressement du cru.

Château Langoa-Barton – 15,5-16
Saint-Julien
Sur l’échantillon présenté, le tanin était encore assez agressif et le potentiel aromatique insuffisant pour l’équilibrer. Le vin ne semble pas encore pleinement formé. Attendons encore un an pour le juger plus sereinement.

Château de la Rivière – 15,5-16
Fronsac
Voilà un vin qui donne le tempo du millésime, avec ses flaveurs de fruits noirs et son charme tannique bien tenu, c’est déjà bon.

Château de la Rivière – 15,5-16
Fronsac – Aria
Plein de fruits, ce vin joue les charmeurs, sa texture veloutée et bien enrobée ajoute au plaisir, la densité du corps est bien équilibrée par la fraîcheur du tanin.

Nouvelle identité visuelle pour Intercaves

Un an après le rachat du réseau de cavistes par la Maison Richard, Intercaves affiche une croissance constante et lance une nouvelle identité visuelle. Sous la direction de Corinne RICHARD‐SAIER, le chiffre d’affaires de l’ensemble des magasins a enregistré une…Lire la suite

Strasbourg, grandes médailles d’or

Lors de la session 2012 des Grands Concours du Monde qui s’est tenue ce week-end à Strasbourg
et qui portait sur des riesling (15e édition), des pinots gris (7e édition) et des gewurztraminer (5e édition), les producteurs et vins suivants se sont vu attribuer une «grande médaille d’or», ce qui correspond à l’obtention d’une note supérieure à 92/100 : 

– Karl Veit, Allemagne (Osann Monzel) / Riesling Spätlese 2010 Brauneberger Juffer

- Maison Vorburger Meyer, Voegtlinshoffen / Pinot Gris Sélection de Grains Nobles 2007
– Maison Bernard Walter, Pfaffenheim / Gewurztraminer Vendanges Tardives 2009
– La cave du Roi Dagobert, Traenheim / Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles 2007

Trois jours à Naples, au fond d’un verre

Le format
Un grand week-end à Naples dans le cadre des World Series de l’America’s Cup est une excellente occasion de ne pas parler d’autre chose. Il faut dire que la météo m’a bien aidé. Un temps béni des dieux après un hiver sec comme un coup de trique. Des trombes d’eau (de pluie) trois jours de suite ne favorisent pas l’accès à la mer, à la voile, à la régate.
La Cup
J’adore ça. Je suis la Cup depuis des années, j’ai été deux fois à Valence en 2007 et en 2010, je connais la plupart des intervenants, tous les bateaux, toutes les histoires, je suis une groupie…Lire la suite

Primeurs 2011, les meilleurs

Puisque les Primeurs sont très romanesques, voici les commentaires et notes de l’équipe Bettane+Desseauve, sous forme de feuilleton. La série commence par les vins notés de 15 à 16. Demain, les vins notés 16, etc. Une occasion parfaite de se faire une opinion sur la foi de nos dégustations.
Pour mémoire, rappelons que la plupart des gros malins du mondovino classent ce millésime dans la catégorie « sans intérêt ». La question est de préciser : « sans intérêt pour qui ? », pour le spéculateur ? Pour l’amateur ? Nous pensons que des vins bien faits dans un style bordelais classique, dont les apogées ne sont pas à vingt ans, pour des prix en retrait par rapport aux deux millésimes précédents ont de l’intérêt pour celui qui aime le bordeaux. Sous réserve de ne pas se tromper d’adresse. C’est le sens de ce que nous publions à partir d’aujourd’hui.

Château Ampélia – 15-16
Côtes de Castillon
Nez de prune rouge avec un fond épicé, attaque suave avec un toucher de tanin soyeux d’une grande fraîcheur, puis le vin prend de la tension avec un joli fruit derrière.

Château Batailley – 15-16
Pauillac
Vin équilibré mais souffrant ce jour-là d’échantillons moins précis et plus évolués que la moyenne. Au château, en janvier, il affirmait une personnalité prometteuse.

Château Belair-Monange – 15-16
Saint-Émilion grand cru
Fruité souple, élégant mais demi-corps, caractère tendre. La propriété a réalisé un millésime en finesse, mais on peut attendre plus d’intensité d’un tel cru.

Château Bouscaut – 15-16
Pessac-Léognan
Moins de charme aromatique que chez ses pairs et tanin encore un peu rêche : le vin n’est pas au même stade que ses pairs, attendons-le.

Château Cadet-Piola – 15-16
Saint-Émilion grand cru
Volume charnu, avec un fruit discret et salin, un ensemble bien constitué mais encore sévère.

Château Clarisse – 15-16
Puisseguin-Saint-Émilion – Cuvée Vieilles Vignes
On a plus de profondeur sur cette cuvée vieilles vignes. Entrée en bouche douce et suave se développant sur un corps de belle étoffe. Belle finale toujours caressante et pleine de vie aromatique, dans des nuances de fruits noirs et d’épices.

Château Clarisse – 15-16
Puisseguin-Saint-Émilion
Didier Le Calvez, directeur du Bristol, possède 5 hectares sur le secteur et il travaille ses sélections parcellaires. Pour 2011, quatre vendanges bien différenciées ont été nécessaires, et ce sont les cabernets à parfaite maturité qui font la qualité du cru. On sent les rondeurs pulpeuses dès le nez où dominent les fruits noirs et les épices, la bouche est gourmande à souhait avec des tanins juteux, c’est une réussite majeure du secteur.

Château Clément-Pichon – 15-16
Haut-Médoc
Certainement l’un des meilleurs haut-médocs présentés par l’Alliance. Profonde et racée, sa densité sans excès est tenue par de jolis tanins.

Château Clément-Pichon – 15-16
Haut-Médoc
Attaque moelleuse, belle saveur droite, séduisant.

Château Couvent des Jacobins – 15-16
Saint-Émilion grand cru
Dimension svelte et élégante, la fluidité prend le dessus en milieu de bouche, mais l’ensemble est racé.

Château Croix Figeac – 15-16
Saint-Émilion grand cru
Droit, dense, sérieux et de bonne longueur, un volume assez intense et d’une réelle dimension, avec un tanin encore ferme.

Château Grand Barrail Lamarzelle Figeac – 15-16
Saint-Émilion grand cru
De l’éclat et de la profondeur avec une finale encore assez sévère. Beaucoup de trame.

Château Grand Village – 15-16
Bordeaux
Robe assez souple, fruit rouge plutôt vif, bouche allègre, vive et svelte, dans un registre énergique, allonge précise, dans la densité et l’intensité.

Château La Croix Lartigue – 15-16
Côtes de Castillon
Composé de 75 % de merlot et de 25 % de cabernet franc, ce vin séduit par sa cohérence avec une belle continuité entre le nez et la bouche, finale montante au fruité déjà bien dégagé.

Château Dauzac – 15-16
Margaux
Bien construit, moins nuancé que d’autres, tanin ferme, pas encore suffisamment affiné ce qui n’est pas vraiment grave pour un vin commençant à peine son élevage, et c’est bien là la limite de l’exercice de dégustations aussi précoces.

Château Destieux – 15-16
Saint-Émilion grand cru
Très toasté, note fumée également qui s’associe à un fruit savoureux en bouche. Finale à ce stade sur l’amertume.

Château Faurie de Souchard – 15-16
Saint-Émilion grand cru
Fruit brillant, corps svelte et vigoureux, allonge fine, de la personnalité. Bonne réussite.

Château de Ferrand – 15-16
Saint-Émilion grand cru
Il y a un nez profond de fruits noirs frais, avec un tanin ample et énergique.

Château de Ferrand – 15-16
Saint-Émilion grand cru
Solidement constitué, avec une réelle fraîcheur mais aussi des tanins encore sévères et de l’amertume en finale.

Château Ferrière – 15-16
Margaux
Notes fraîches de poivron rouge au nez, ensemble ferme mais plus austère que la moyenne à ce stade, peu charmeur mais rigoureusement construit.

Château Fonroque – 15-16
Saint-Émilion grand cru
Robe souple, vin fluide et d’un caractère très primeur, subtil mais d’une intensité moyenne même si il y a du nerf. La sveltesse et la fraîcheur laissent apparaître à la fois personnalité et potentiel.

Clos Fourtet – 15-16
Saint-Émilion grand cru
Dimension généreusement fruitée jusqu’à quelques notes de confiture. En bouche, volume dense, gourmand, riche et gras, finale encore entêtante.

Château Franc Maillet – 15-16
Pomerol
Séduisant et gourmand, généreusement chocolaté, belle souplesse, une réussite.

G – 15-16
Bordeaux
Gras, souple et serré, avec une vivacité certaine et une intensité supplémentaire, volume racé.

Château Grand Corbin – 15-16
Saint-Émilion grand cru
Robe souple, merlot tendre et assez savoureux, de dimension mesurée mais le vin séduira par son charme précoce.

Grée Laroque – 15-16
Bordeaux
Suave, rond et souple, très brillant.

Clos des Jacobins – 15-16
Saint-Émilion grand cru
Gras et charnu, mais un fruit moyennement expressif. Il y a cependant du volume.

Château La Louvière – 15-16
Pessac-Léognan
Pour le moment, l’austérité native du tanin bloque le vin, mais sa franchise de constitution est évidente.

Château Laniote – 15-16
Saint-Émilion grand cru
Vin de bonne ambition, toast et fruits noirs, volume charnu, de la gourmandise et du tanin, pas une longueur extraordinaire mais incontestablement charnu.

Château Paveil de Luze – 15-16
Margaux
Le souci évident a été de ne pas trop extraire pour capter la margalité du vin. La finale a besoin d’un peu de temps pour s’installer mais les épices la complexifient délicatement dès à présent.

Château Peyrat-Fourthon – 15-16
Haut-Médoc
L’élégance baroque dans un millésime aux tanins parfois jansénistes. La finale florale et fraîche affiche un charme indéniable.

Château Pindefleurs – 15-16
Saint-Émilion grand cru
On joue l’élégance, avec des tanins qui déroulent bien une aromatique florale et épicée.

Château Puygueraud – 15-16
Côtes de Francs
Très bel équilibre, avec un tanin stylé et profond, une tension bien dans le style du millésime, et une belle finale saline.

Château Siaurac – 15-16
Lalande de Pomerol
Jolie matière assez mûre avec du fond, vin sincère travaillé en finesse, c’est une belle réussite.

Château Soleil – 15-16
Puisseguin-Saint-Émilion
Vin gras, généreux et gourmand, au fruit plutôt mûr et à la rondeur suave. Réussi.

Château Valandraud – 15-16
Saint-Émilion grand cru – Cuvée 3 de Valandraud
Souple, frais, fruité sans ostentation, déjà prêt à boire et très savoureux.

Clos Vieux Taillefer – 15-16
Pomerol
Gourmand, gras et souple, une générosité bien construite, avec de la fraîcheur et du volume. Un modèle de vin séduisant et équilibré.

Les artisans du champagne

Mardi 17 avril, à Reims, de 9 h à 17 h, se tiendra le deuxième salon des Artisans du vin de Champagne.
Au programme, une dégustation des vins clairs 2001 et une sélection de champagnes de quinze producteurs (Dehours & Fils, Doyard, Gerbais, Gonet Médeville, Alfred Gratien, Hebrard, Huré,
Lancelot, Nicolas Maillart, Margaine, Paillard, Savart, J.L. Vergnon, Vilmar et MKB).
Ouvert aux professionnels comme aux amateurs, toutes les infos sont .

Dîner des grands chefs


L’année dernière, c’était à Versailles, et il s’agissait de fêter l’entrée de la gastronomie française au Patrimoine mondial de l’Unesco. Pour la deuxième édition de cette rencontre au sommet de l’art de vivre, c’est à New-York que Relais & Châteaux organise son dîner. Pas moins de 45 chefs cuisiniers venus du monde entier (voir la liste complète) mettront en vedette les meilleurs produits américains. Pas tous ensemble, évidemment. Les convives auront droit à des assiettes pensées par trois chefs, accompagnées par du champagne de la maison de Pommery. Ce soir, au Gotham Hall, sur Broadway, on boira les cuvées Louise 1989, 1990 et 1999 et la version rosé du millésime 2000.

La meilleure d’entre toutes


C’est l’espagnole Elena Arzak qui a reçu le prix Veuve Clicquot de la «Meilleure Femme Chef du monde», succédant à la française Anne-Sophie Pic, de la Maison Pic à Valence, qui l’avait reçu l’an dernier. Représentante de la quatrième génération à diriger le restaurant Arzak de Saint-Sébastien – trois étoiles au Michelin, une première pour la cuisine basque – Elena Arzak a fait ses classes dans les plus grandes cuisines d’Europe (Troisgros, Bras, Pierre Gagnaire, Carré des Feuillants et Le Vivarois, en France, Louis XV à Monaco, Antica Ostería del Ponte en Italie, Le Gavroche à Londres et El Bulli en Espagne) avant de revenir à l’affaire familiale, où elle travaille en tandem avec son père. A l’annonce du résultat, issu du vote de 837 critiques, elle a évoqué cette belle histoire de cuisine et de famille qui a débuté en 1897 : « Je me sens très humble, c’est vraiment une surprise. Je suis heureuse pour Arzak, le restaurant, mon père et ma famille… Quatre générations ! Je me souviens quand ma grand-mère cuisinait, elle était une telle inspiration pour moi. Avec ce titre, je pense encore plus à elle». Du côté de chez Veuve Clicquot, on s’est déclaré ravi que le nom de la maison soit associé à cette «magnifique personnalité». Les résultats des «World’s 50 Best Restaurant Awards» seront officiellement annoncés le 30 avril, lors de la cérémonie qui se tiendra à Londres et sera diffusée en direct ici.

Plus de Latour en primeur ?

«La rumeur a filtré vendredi après-midi. Latour cesserait de vendre son vin en primeur. J’ai envoyé
un sms à deux négociants de ma connaissance et alors que le premier ne pouvait rien confirmer – bien qu’il ait entendu exactement la même chose – le deuxième en savait plus. Les négociants qui s’occupent
de Latour ont été informé par une lettre reçue ce vendredi 13 avril qu’à partir de 2012 Château Latour ne serait plus vendu en primeur
».
La suite – de l’info, de la rumeur, de la nouvelle – sur ce blog (en anglais).