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Dessins animés

Le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB) complète ses outils pédagogiques. Après les posters lancés il y a quelques mois, consacrés à la vinification des vins et crémants et au cycle végétatif de la vigne, qui connaissent un vrai succès auprès des professionnels bourguignons comme du grand public (plus de 2 300 exemplaires écoulés à ce jour), voici des animations bilingues conçues pour répondre à la forte envie des consommateurs de savoir «comment ça marche». On peut y accéder sur le site des vins de Bourgogne, rubrique « connaître », ainsi que sur sa nouvelle version mobile qui a été mise en ligne le 19 avril.

Une légende de Bourgogne

Après un départ qui sera pris samedi au château de Fontainebleau, la quarantaine d’équipages du rallye automobile touristique «Bourgogne Legend», réservé aux véhicules d’avant 1940 et aux coupés ou cabriolets d’exception d’avant 1959, fera sa dernière escale chez Bouchard Père et Fils (130 hectares de vigne au coeur de la Côte d’Or, dont 12 classés en grand cru et 74 en premier cru). On pourra venir admirer ces fleurons de l’automobile classique dès 11h30, lundi 30 avril, dans l’enceinte du château de Beaune.

Éric Boissenot, œnographe et photologue

C’est un œnologue, c’est un photographe. Éric Boissenot, discret et talentueux, s’exprime plus souvent un verre de dégustation à la main. Là, en passant faire son métier à Brane-Cantenac, il n’avait pas laissé son appareil photo dans l’auto. La photographie, c’est comme l’œnologie, un art difficile. Regardez, il se sort de l’un (c’est nouveau) comme de l’autre (on le savait déjà) avec les honneurs.





Ces photos ont fait l’objet d’une expo à Brane-Cantenac pendant la Semaine des primeurs. À la fin, on ne sait plus si on préfère un verre de brane-cantenac par Éric Boissenot ou une photo d’Éric Boissenot. Cette année, il a réussi les deux avec une égale maîtrise.


Plus d’infos, plus de photos, le site de Brane-Cantenac ici

Primeurs 2011, les premiers prix arrivent

Les prix des primeurs 2011 commencent à tomber. Voilà mes premiers choix et les commentaires et notes de Bettane+Desseauve. Cinq belles cuvées, à prix tenus. Mention spéciale (et grosse envie d’acheter) pour lanessan, le médoc vinifié par Paz Espejo, la belle Espagnole du Médoc, à qui l’on doit les trois derniers et très réussis millésimes de la propriété et, avant cela, un meyney 2005 d’anthologie.
Et non, à 10,10 euros, ce n’est ni un rêve fou ni une faute de frappe. Sinon, lafite à 490 euros, c’est une affaire aussi, mais bon…Lire la suite

Quel poids légitime donner à l'étiquette ?

Autant il serait vain de ne prendre en compte que les opinions découlant de dégustations à l’aveugle, autant il serait stupide de ne juger un vin que sur le prestige, l’histoire, la notoriété de son étiquette.

Où se trouve la juste mesure entre ces deux éléments devant constituer un point de vue sur un vin ?

Ne nous cachons pas derrière des poncifs faciles et à l’argumentaire fragile. C’est une question fondamentale, notamment eu égard aux prix atteints par quelques grands vins qui restent des graals que bien des amateurs ne peuvent s’offrir et donc qui créent en eux des sentiments variés, c’est le moins qu’on puisse dire.

Quand un Latour dégusté à l’aveugle au Grand jury européen arrive dans une position à deux chiffres, même avec des dégustateurs dont le professionnalisme est évident, je reste parfois un peu baba devant leurs premiers commentaires en debriefing tournant plus ou moins sur : « je l’ai loupé » (exprimé naturellement mieux que ces mots lapidaires) ou « je l’ai déjà goûté meilleur » ou « il faut attendre » ou « c’est une bouteille à problème ». Bref, plus souvent qu’il ne peut être permis on cherche des excuses au vin en s’affligeant d’abord sur soi-même.

Faut-il préciser que c’est loin d’être systématiquement l’attitude des critiques sur des vins de réputation plus discrète ou dont la notoriété est en devenir ?

Bien sûr, on me dira vite qu’on déguste des crus trop jeunes, que les grands noms ont besoin de plus de temps d’évolution que les petits noms, et tout le toutim habituel.

Mais qui donc a dit un jour qu’un grand vin devait être « grand » toute sa vie ?

On l’a compris, l’étiquette de prestige impose de facto un réel respect, et porte l’opprobre prioritairement sur le dégustateur avant de remettre éventuellement en cause la qualité du jus.

C’est une situation complexe tant il est vrai que de nombreux millésimes anciens justifient parfaitement (ou presque) le rang, la réputation, le prestige de ces crus mythiques. Donc, un latour « so-so » sera plus jugé comme un accident du moment avant d’être remis en cause comme on remet bien plus facilement en cause un cru de moindre réputation.

Allons plus loin. Les dégustations ouvertes, où l’étiquette jette tout son poids dans la balance du jugement, sont également fatalement biaisées et personne ne peut soutenir le contraire, ce serait pure mauvaise foi.

Le dégustateur, nature humaine, oubliera un moment sa rigueur intellectuelle et, qu’il ressente du sublime ou du médiocre dans le vin, son jugement sera un tantinet en relation avec ce qu’il sait et ce qu’il pense de l’étiquette.

Le problème est donc simple. Quel poids peut-on légitimement donner à l’étiquette qu’on a devant nous sachant parfaitement que l’histoire, la culture, le mythe participent évidemment aux plaisirs, aux émotions que peut offrir un vin de ce calibre ?

On écarte le cas où le vin est franchement mauvais, où il montre des défauts majeurs qu’on ne peut pas cacher derrière des excuses de type Y ou Z. Il y a un minimum d’honnêteté à avoir, non ?

Mais quand le cru ne nous offre que de simples plaisirs, loin des émotions qu’on est en droit d’attendre de noms tant louangés? Et que dire en sus quand il s’agit de vins essayant de justifier par le marché des prix qui sont dans les 3 ou même 4 chiffres ? A-t-on le droit de plus critiquer (à qualité égale) un petrus à 2.000€ qu’un haut-brion à 400€ ?

A-t-on le droit d’être plus exigeant sur les qualités d’un lafite que sur celles d’un sociando-mallet ? Si oui, au nom de quoi ?

On le voit, ce billet pose plus de questions qu’il n’en résout. Sorry.

Disons que le sage, sachant parfaitement quels sont les bons ou moins bons millésimes, saura choisir pour ses invités celui qui devrait ne poser aucun problème et alors oui, on pourra gloser sagement sur ce grandissime du vignoble bordelais ou bourguignon ou piémontais ou autre. Mais si le vin déçoit, alors là, écoutons avec acuité ce qui va se dire. Qui justifiera le cru en lui donnant des excuses ou qui le crucifiera avec férocité, souvent parce qu’il ne l’approche, ce cru, que chez les autres.

En conclusion fragile, disons simplement que la nature humaine étant ce qu’elle est, on risque d’avoir plus d’indulgence – certains jours – pour quelque grand nom aux qualités insuffisantes, alors que d’autres jours, on le maudira pour cette médiocrité, qu’elle soit passagère ou irrémédiablement présente.

Mon souci majeur depuis le début du Grand jury : que chacun porte autant de respect à un sociando-mallet, haut-carles, fleur-cardinale, haut-condissas, branas-grand-poujeaux, barde-haut qu’aux premiers ou seconds du classement de 1855. Non pas d’être indulgents avec eux, mais, disons, de leur donner les mêmes chances d’appréciation. Comment faire ? Mais vous le savez tous ! Déguster à l’aveugle ! CQFD 🙂

François Mauss

Les bouteilles du week-end

Antoine Pétrus* nous présente ses bouteilles du week-end :

Deux coteaux-du-languedoc, 2004, Domaine de Peyre-Rose par Marlène Soria, Clos des Cistes et Clos Syrah Léone.

Une rencontre avec Marlène Soria reste toujours mémorable. Mémorable dans le sens ou Marlène interpelle de suite par sa noble austérité, la profondeur qu’elle dégage tout comme son caractère sans concession qui la caractérise à merveille.

Depuis 1988, perdue au cœur de la garrigue, sur les terroirs de Saint Pargoire, elle met sous verre des vins offrant une lecture dense, tout en structure et profondément veloutés magnifiés par de longs élevages.

Les tout jeunes 2004 délivrant des nuances de tabac blond, de nèfle sur le Clos des Cistes et une gamme aromatique portée sur la figue avec le Clos Syrah Léone tout en enveloppant le palais de leurs matières juteuses. »

Limoux blanc, 2008, Pierre et Marie Claire Fort, Domaine de Mouscaillo.

Sur les hauteurs de Roquetaillade, petit village Languedocien purement calcaire, Pierre et Marie Claire Fort offre une lecture finement aromatique, vivifiante et saline du chardonnay. Sur le millésime 2008, il présente de séduisantes notes de bergamote et de tilleul qui se conjugueront avec merveille avec quelques févettes, pointes d’asperges et morilles à peine crémées. »

*Directeur du Restaurant Lasserre et Meilleur Ouvrier de France Sommellerie 2011

Latour, Pichon-Baron et les primeurs

Dans un texte publié sur son blog, Christian Seely (Pichon-Baron, Suduiraut, Petit-Village, Noval…) livre ses réflexions – en anglais – sur la décision de Château Latour de se retirer des primeurs dès le millésime 2012. « Comme tout système qui fonctionne, il a ses avantages et ses inconvénients. Je pense que les aspects positifs l’emportent sur les éventuelles répercussions négatives, tant du point de vue du château que du consommateur. Alors, voici comment ça marche de mon point de vue au Château Pichon Baron ». La place de Bordeaux, les négociants, la capillarité de leurs réseaux de vente, le marché, la justesse
ou non des prix, la spéculation, les acheteurs. Tout les acteurs du système sont convoqués, y compris « the excitement« .

Le concours de Sciences Po

Difficile de faire plus clair, le concours de dégustation de vins et de champagnes organisé par l’association d’œnologie des élèves de Sciences Po Paris, In Vino Veritas, s’appelle SPIT. Pour «cracher» bien sûr,
et aussi pour dire «Sciences Po International Tasting». Lors de sa quatrième édition, qui a eu lieu le
14 avril dernier à Aÿ, chez Bollinger, 36 concurrents représentant douze grandes écoles européennes se sont affrontés sur trois tours de qualifications. Les finalistes, Oxford, Dauphine et St. Andrews ont ensuite commenté, face au jury, deux vins dégustés à l’aveugle, Bollinger La Grande Année 2001 et Château Palmer 1998. Pour la deuxième année consécutive, c’est Oxford qui a brillé par la finesse et la rigueur
de son analyse.

Guigal, Côtes du Rhône, rouge 2007

Cette maison d’Ampuis, fondée en 1946 par Étienne Guigal, est devenue en deux générations l’une des interprètes les plus brillantes de la syrah rhodanienne. Que ce soit avec les cuvées cultes – La Mouline, La Landonne et La Turque, ou avec des vins d’expression plus simples, comme ce côtes-du-rhône, la qualité est toujours au rendez-vous. Et avec trois millions de cols chaque année, autant dire que l’exercice mérite d’être salué.

Cépages : 55 % syrah, 35 % grenache, 8 % mourvèdre et 2 % autres.

La dégustation : élevé un an et demi en foudres de chêne, ce rouge est l’archétype du côtes-du-rhône réussi, tel qu’on l’espère. Charnu, à la bouche juteuse, tonique et gourmand, avec un fruit bien présent, voilà « du vrai vin » s’exclame un dégustateur qui en fait son coup de cœur. Un autre décèle la bonne affaire en perspective… Frôlant les dix euros, il en est une assurément. Avec une belle pièce de viande rouge grillée ou une poitrine d’agneau farcie. Un vin incontournable et facile à trouver.

Guigal – Côtes du Rhône, rouge 2007 – 15/20
Prix de vente public : 9,90 €

Les Chinois, les vins chinois et Dijon

C’était un soir à Dijon. Les longues plaines du campus de l’Université de Bourgogne. Une grande salle dont les baies vitrées donnaient sur la pluie. Près de cent personnes se pressent avides de découvrir une sélection de vins chinois annoncés comme étant les meilleurs.

Le format
Cette dégustation avait ceci d’amusant que chaque vin était présenté, expliqué, argumenté par un propriétaire chinois ou, le plus souvent, par son représentant. Dans la salle, des étudiants français et chinois, des journalistes, très peu, des œnologues français qui œuvrent en Chine, des dégustateurs de haut niveau (Mei Hong, la Chinoise du Grand jury européen). Une petite foule ravie et bon enfant. Les explications dispensées avec les vins nous ont permis de découvrir la démesure de la viticulture chinoise. Ces dizaines de milliers d’hectares aux rendements si faibles en raison des conditions climatiques. Ces châteaux plus grands que Versailles. Ces alignements de cuves à perte de vue. Ce marché en forme d’El Dorado…Lire la suite