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Mon royaume pour un cheval (blanc)

Il y a un peu plus d’un an, à l’automne 2010, le même millésime mythique de ce même vin mythique
– à ce point-là, le grand cru se fait géant – avait beaucoup fait parler de lui en réalisant un chiffre record d’enchères (304 375 dollars). Il faut préciser que le flacon était d’un format très particulier : 6 litres.
On dit un mathusalem en général, mais une impériale si la forme est bordelaise. Aujourd’hui, c’est une bouteille normale (si l’on peut dire), une seule, qui sera proposée parmi de nombreux lots de champagnes, spiritueux et autres grands crus lors de la vente organisée par Artcurial. Le catalogue complet ici.

Y.U.M.M.Y.

Le M.I.A.M. est un magazine iconoclaste branché bistrots autant que chefs étoilés, food art autant que vins, un genre qui plaît parce qu’il démontre qu’urbain n’est pas le contraire d’épicurien. Et qu’il le prouve en organisant autour de la cuisine des événements créatifs qui ont peu à voir avec la gastronomie à la papa (on saura tout ici). Pour la première édition de 2012, c’est l’esprit du film “American Graffiti”
qui sera invoqué ce soir dans les cuisines du restaurant de la Rotonde (de la Villette, place Stalingrad,
à Paris). Au menu, de la pure street food américaine revue et corrigée (un black hot-dog, ça vous tente ?) et de la musique, pointue évidemment. Parce que tout ça est très rock’n roll, on paiera avec des jetons achetés sur place ou en prévente sur digitick.

Saget La Perrière, ambassadeur du Val de Loire

Fondée en 1790, la Maison Saget se positionne comme un acteur incontournable incarnant la diversité et la complexité du Val de Loire. Rebaptisée Saget la Perrière en 2011, elle est dirigée par les fils de Jean-Louis Saget, Laurent et Arnaud… Voir l’interview

M. Chapoutier, Les Meysonniers, rouge 2009

Vallée du Rhône, Crozes-Hermitage, M. Chapoutier, Les Meysonniers, rouge 2009

Chantre de la biodynamie dans le nord de la vallée du Rhône, Michel Chapoutier voit le travail méticuleux de ses équipes récompensé avec le grand millésime 2009, qui suit un 2008 déjà remarquablement maîtrisé. Tant les vins issus du domaine, cultivé en biodynamie, que ceux provenant de l’activité négoce sont désormais au premier plan, avec une gamme de sélections parcellaires d’une rare homogénéité. Mention spéciale pour les ermitages l’Ermite, Le-Pavillon et Le-Méal, qui touchent à la perfection, ainsi que pour le trop rare vin de paille, l’un des grands vins doux de France.

Ce vin : moins sur le fruit que Petite-Ruche, mais plus de profondeur et de densité en bouche, très bel équilibre, grande longueur, finale sur le tabac.

16/20 – 11 euros
Tél : 04 75 08 28 65

Suggestion urgente au Président de notre République

Dans la juste lutte que mène l’État contre la dette publique, d’une part, et contre l’alcoolisme, d’autre part, il y a 2 à 300 millions d’euros à gratter. C’est un bon tuyau, Monsieur mon Président, lisez, vous allez comprendre.

Pour l’alcoolisme, l’État du moment a largement délégué la lutte à des lobbies prohibitionnistes richement dotés par le Ministère de la Santé et, plus discrètement, (sans doute, peut-être, c’est pas sûr, mais le doute est là, bien présent et la question se pose) par l’industrie pharmaceutique. Heureusement que l’État fait pas pareil avec la dette, on serait mal. Les coups assénés par ces lobbies sur la tête du vin faisant les affaires de ladite industrie, puisque que grâce aux premiers les Français sont devenus champions du monde de la conso d’anxiolytiques fabriqués par la seconde. Bon, et croyez-vous que ces lobbies parviennent à des résultats ? Ben non. Le trésor alloué ne sert qu’à entretenir des cohortes d’avocats chargés d’attaquer tous azimuts ceux qui parlent de vin, à partir d’arguments imbéciles amalgamant le travail des journalistes à celui des publicitaires, ce qui est quand même très exagéré, et ça encombre des tribunaux qui ont d’autres chats à fouetter. Dans un grand pays très atteint par le fléau alcoolique, au point que l’espérance de vie des hommes est plus faible là qu’au Bangla-Desh, l’autorité locale a décidé de favoriser la viticulture et la consommation de vin pour éradiquer celle de la… vodka. Oui, c’est en Russie que ça se passe et il n’y a pas de quoi rire. Medvedev et Poutine ont compris des trucs que, visiblement, notre président n’a pas encore intégrés. Dans cette préoccupation mondiale, la France fait figure de cancre à bonnet d’âne, une fois de plus.

Notre président aurait une bonne idée en consacrant les crédits alloués aux bandits prohibitionnistes, toutes ces associations inutiles, à une vraie politique de défense et d’illustration de notre trésor culturel, le vin, ses pratiques, ses gens, ses paysages, son infinie diversité, ses intelligences. Comme le dit justement Jean-Michel Peyronnet, promoteur du projet Edonys TV et bête noire du CSA, la lutte contre l’alcoolisme passe par l’éducation du vin et sa consommation pour le plaisir, la découverte, la curiosité, si loin des beuveries. Maintenant, on dit binge-drinking, mais ça fait pareil que beuverie. D’une main, Juppé et Le Maire, deux ministres du moment, ont signé le Manifeste de Vin & Société, bravo, beau geste. De l’autre, Edonys TV s’est encore fait claquer la gueule, par le Conseil d’État, cette fois. Preuve, s’il en fallait une, que les autorités de notre République ne sont pas bien en phase avec les réalités du monde qu’elles sont censées gouverner. Il se passe avec le vin, et la télé du vin, ce qu’il se passait au début des années 80 avec les radios « libres », on va voir Peyronnet, en capitaine d’un cargo hérissé d’antennes, émettre depuis les eaux internationales. Pas sûr qu’il ait le pied si marin que ça.
Monsieur mon Président, sur les 2 à 300 millions boulottés par les associations anti-vin, vous récupérez la moitié pour la dette et vous consacrez l’autre moitié à la promotion du vin sur le territoire national. Avec la progression de la consommation, vous récupérez plein de TVA dans des délais rapprochés, la dette diminue, la vie est belle, on récupère le AAA, vous êtes un héros mondial.
C’est un bon deal, non ? Il aurait le mérite de vous réconcilier avec plein de Français, la filière, c’est 350 000 personnes dotées d’une carte d’électeur. Pensez-y, Monsieur mon Président, pensez-y. Plus que quinze jours pour me promettre des trucs.

Nicolas de Rouyn

Un grenache d'autrefois

L’histoire de la viticulture française (et européenne) a eu ses heures sombres. La tragique épidémie de phylloxera qui a sévi dès 1863 en fait partie, qui a décimé le vignoble et transformé à jamais le visage de ses vins. Le fléau passé, et il a fallu près de trente ans pour s’en débarrasser, c’est à partir de greffes de pieds de vignes sains venus d’Amérique que tout a pu recommencer. Dans les sables de Camargue, l’insecte ravageur n’a pas pu se propager, la fragilité du terrain l’empêchant d’y creuser des galeries.
Grâce à cela, les parcelles de grenache désormais «historiques» du domaine Commandeur de Jarras ont été épargnées. Ses ceps non greffés produisent un vin qu’on peut qualifier d’exception viticole, au nez plein de vie, d’arômes de fruits rouges, de pêches de vigne et d’abricots. En bouche, son charme délicat est amplifié par une rondeur et un gras parfait. Témoignage du passé élaboré avec les techniques d’aujourd’hui, ce gris de gris a une longueur et une consistance peu communes.

Commandeur de Jarras Tête de Cuvée 2011, disponible au prix conseillé de 18 euro
chez les cavistes et auprès du domaine (tél. : 03 26 61 62 63).

Les vins du monde


Ce week-end auront lieu à Strasbourg, avec le soutien de l’Organisation internationale de la vigne et du vin, différentes éditions des «Grands concours du monde» portant sur les rieslings, pinots gris et gewurztraminer. L’année dernière, pas moins de 971 échantillons ont été présentés, en provenance
de dix-huit pays. Composé de plus de 70 professionnels – œnologues, viticulteurs, dégustateurs, sommeliers, cavistes, journalistes spécialisés – le jury 2011 avait décerné cinq «grandes» médailles d’or, 176 médailles d’or et 82 d’argent. Des garanties d’excellence pour les viticulteurs qui sont autant de gages de qualité à l’intention des consommateurs…

Nous deux & le vin 


Depuis la sucess-story de l’historique «meetic», en France et en Europe, et de son équivalent aux Etats-Unis («match»), les sites de rencontre sur internet font absolument partie du paysage. Loin, très loin du sulfureux minitel rose d’autrefois, ils ont pignon sur rue, vendent de la romance et promettent des rencontres pour la vie sur la base de profils précis. Les n°1 prenant beaucoup de place, comme toujours, les nouveaux venus sur le marché de la rencontre en ligne se voient obligés d’être de plus en plus pointus quant aux affinités électives de leurs célibataires de clients. 
Dernière niche développée aux Etats-Unis : celle du vin. Evidemment. Si on veut bien se réjouir à l’idée que quelque chose de bon se boira sans doute lors du premier date, on est plus inquiet pour la conversation qui se tiendra entre les deux amateurs de vin, cherchant à se prouver l’un à l’autre qu’ils s’y connaissent, ces connoisseurs. Pour d’autres raisons, liées à la conduite, on retrouve «wineloversmatch» dans ce classement (américain) des dix sites de rencontre les plus insensés qui soient.

Les châteaux bordelais et le numérique – étude

10h11, une agence bordelaise de conseil en communication a réalisé une étude afin de mesurer la présence des châteaux bordelais sur le numérique.

145 châteaux, bénéficiant d’une AOC, ont été étudiés selon une batterie de 50 critères (qualité de leur site Internet, présence sur les réseaux sociaux ou encore la visibilité sur Google…). Voici l’infographie illustrant une partie des résultats de l’étude…Lire la suite

Une ambition très rose

Non, je ne parle pas de politique. Je parle de la couleur du vin quand les peaux des raisins n’ont pas livré tous leurs pigments naturels, aussi connus sous le nom d’anthocyanes. La Provence, fabuleux terroir à blancs et à rouges, a fait sa gloire (et la trésorerie de ses vignerons) avec du vin rosé. On peut le regretter quand on voit les rouges (Trévallon, Vignelaure, Milan, Hauvette, Pibarnon, La Bégude, Bellet, etc. il y en a plein) et les blancs (Simone, surtout) qu’on peut y produire. Le rosé était considéré comme du tord-boyaux, un château-migraine (joli mot de mon ami Alain S.), même pas un vin, on mettait des glaçons dedans, tout ceci change peu à peu sous la poussée exigeante de nouveaux arrivants. Ceux-là ont bien compris que l’avenir n’est pas dissociable d’une production de bonne qualité…Lire la suite