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L'antenne de l'Hermitage : Big bang ou pschitt ?


Pour autant qu’on puisse en juger de loin, les choses ont trouvé un cours normal de négociation. Dans l’attente du recours déposé par le syndicat des viticulteurs, une conversation intelligente s’est installée entre l’opérateur TNT ItasTim et ses opposants. Des solutions sont à l’étude pour une implantation sur un autre terrain aux spécifications identiques. On sent comme une poussée de bonne volonté, on respire.
Le syndicat des viticulteurs a abandonné cette idée étrange d’échanger les murs publicitaires historiques contre l’antenne. La proposition de Michel Chapoutier, aussi président du syndicat, ne concernait que les murs qui ne sont pas des murs de soutien. Pour info, Jaboulet, le concurrent de toujours de Chapoutier, n’a que des murs publicitaires quand Chapoutier a des murs de soutien et des murs publicitaires.

En revanche, attirée par le bruit, une ONG appelée Next-Up s’est penchée sur la colline de l’Hermitage et a levé un gros lapin. Selon eux, Chapoutier abriterait sur le toit de l’une de ses maisons dite Tour carrée une ou plusieurs antennes clandestines camouflées dans des ajouts récents en forme de cheminées en fibre de verre (!). Bien entendu, Michel Chapoutier s’est insurgé devant le propos. On le comprend. Mais voilà, les gens de Next-Up sont spécialisés dans les radiations dangereuses et ils affirment détenir des preuves. Dans ces cas-là, on demande à voir.

S’en suit un long courrier très documenté, très précis, dont je ne donne à lire qu’un extrait, édifiant : ….lire la suite

Vive les vacances !

Qu’est-ce qui se passe en août ? Plein de choses évidemment. Comme nous ne ne serons pas là pour tenir les actus à jour (on revient le 27 !), voici un petit agenda de ce que nous savons (qui n’est pas tout
ce qui se passe, évidemment) :

Castillon : Depuis plus de 30 ans, les habitants de Castillon-La-Bataille commémorent la victoire
de Charles VII qui mit fin, en 1453, à la Guerre de Cent ans. Avec près de 700 bénévoles, dont 450 comédiens et 50 cavaliers, ce «grand» spectacle raconte la légende selon laquelle, lors de la veillée d’armes, les soldats anglais découvrirent dans le prieuré Saint Florent quantité de barriques de vins de Castillon Côtes de Bordeaux dont ils se régalèrent sans aucune modération, ce qui aurait causé leur perte le lendemain… En marge de cette reconstitution historique à laquelle des milliers de touristes viennent assister chaque année, de nombreuses propriétés viticoles ouvriront leurs portes les après-midi des 20, 21, 27, 28 juillet et des 2, 3, 4, 10, 11, 14, 16, 17 août pour faire découvrir les vins de l’appellation.
Pour se renseigner sur les packs « week-ends » qui ont été mis en place cette année avec les vignerons, on appelle la Maison des vins de Castillon Côtes de Bordeaux au 05 57 40 00 88.

Marciac : Du 27 juillet au 15 août, comme de coutume, les vignerons de Plaimont Producteurs seront présents lors de l’événement d’envergure internationale qu’est le festival de jazz qui se tient depuis 35 ans dans le village de Marciac, porte d’entrée de l’appellation Saint Mont (vous savez bien, c’est qu’une parcelle de vigne a été récemment inscrite aux Monuments historiques). Cet été encore, les plus grands noms du jazz viendront rythmer une programmation endiablée pendant que les vignerons feront découvrir les joyaux de leur terroir. Au-delà de cette présence, Plaimont Producteurs parraine directement deux concerts du festival et propose pour la première fois un concert, suivi d’un pique-nique champêtre (porc noir de Bigorre, pains du terroir gersois, esturgeons de l’Adour, produits autour du canard, croustade…),
au Château de Sabazan. Enfin, du 27 juillet au 14 août, de 16h00 à 19h00, un petit train au départ de la place de Marciac emmènera les festivaliers désireux de donner leur nom à un pied de vigne sur la colline de la Biste, où chaque rang porte le nom d’un musicien de jazz.

Cairanne : Le mercredi 1er août, le syndicat des vignerons organise la deuxième édition de sa
« Balade gourmande sous les étoiles ». Départ à 16h30 pour un parcours d’environ 6 km avec deux haltes dégustations mets+vins. A l’arrivée sur la place du vieux village, un repas provençal et musical sera servi aux marcheurs. Tarif adulte : 16 euros (verre à dégustation inclus). Tarif enfants (- de 12 ans) : 8 euros
(jus de fruits inclus). On réserve ici avant le 30 juillet.

Gaillac : Les 3, 4 et 5 août, pour la 34e édition de la Fête des vins de Gaillac, les vignerons et les producteurs de cette région surnommée la Toscane tarnaise accueilleront les visiteurs le parc du château de Foucaud. Des séances d’initiation commentées par des sommeliers et oenologues (45 mn) permettront aux amateurs d’apprécier les derniers millésimes de l’AOC en blanc, rouge, rosé, doux, sec, perlé ou effervescent. Au total, plus de 500 cuvées seront présentées. Petits et grands sont attendus à partir de 10h (et jusqu’à 2h du matin !) : la gastronomie sera évidemment à l’honneur (salaisons de Lacaune, ail rose de Lautrec, roquefort, etc.), un spectacle son et lumière aura lieu à la tombée de la nuit et un feu d’artifice viendra clore l’événement. Tarifs, horaires, infos, réservation : ici.

Colmar : Non le vin ne va pas qu’avec le jazz. Pendant la foire aux vins de Colmar, du 3 au 15 août,
c’est le rock qui va régner comme toujours (et même le hard rock, le dimanche 5 août). On ne sait qui citer en premier parmi les concerts très attendus de cette 65e édition, Jonnhy, Iggy ou Gossip ? Programme complet et billetterie ici.

Fronton : Après « Musique en vignes », le festival qui s’est tenu en juillet, le vignoble toulousain propose du 17 au 19 août la 24e édition de « Saveurs et senteurs », un événement dédié à la découverte des vins de Fronton et à leur association avec des produits du terroir. Les mots d’ordre ? Voir, sentir, déguster, au long de trois jours en musique consacrés à célébrer le goût. Mise en bouche le vendredi à 19h. Pour plus de renseignements, on clique .

Cadillac : Les 25 et 26 août, c’est la 18ème édition du festival « Balades en Cadillac », deux jours de musique, de théâtre, d’animations et de dégustations dans les châteaux viticoles (Peller Laroque, Le Portail Rouge, Chasse Pierre), le tout clôturé par un feu d’artifices. Pass adulte : 8 euros. Pass enfant
(8-12 ans) : 3 euros. Gratuit pour les plus petits. Le programme complet ici.

Michel Rolland et Jean-Claude Ellena, nez à nez


L’œnologue Michel Rolland et le parfumeur de la maison Hermès, Jean-Claude Ellena, réunis par mon cher Jean-Luc Barde, confrontent leurs méthodes et leurs expériences. Comment imagine-ton un parfum ? Et un vin ? Passionnant. C’est long, mais c’est bon.

Jean-Luc Barde : Ce qui a déterminé vos parcours ?
Michel Rolland : Je suis né dans une famille de viticulteurs. Enfant, je pensais que le monde était recouvert de vignes. L’insistance paternelle à me faire aller à l’école m’a conduit à l’œnologie. Il n’a pas été question d’autre chose dans ma vie.
Jean-Claude Ellena : C’est à peu près la même chose. Je vivais à Grasse, ville consacrée au parfum. Ma famille, désespérée, a orienté le mauvais élève que j’étais à l’école vers la parfumerie. J’y suis entré comme ouvrier à 16 ans, j’y ai trouvé accueil et bienveillance, j’y suis resté.

J.L.B. : Vos premières émotions olfactives ?
J.-C. E. : J’ai 4 ans. Juché sur une chaise, je m’empare d’une boîte à biscuits qui exhale à l’ouverture une légère odeur de moisi. Évidemment, c’était défendu et l’existence de cet interdit a favorisé la mémoire, qui s’active davantage dans des situations de plaisir intense ou d’interdit.
M. R. : Je préférais l’odeur du fenouil à celle de la craie sur le tableau noir. Je suis d’une famille de gens de la terre, la campagne livrait ses odeurs. Je me souviens que ma grand-mère faisait la conserve de tomates, j’allais cueillir ces fruits que j’adorais manger dans leur éclatante fraîcheur. J’aimais aussi l’odeur des herbes. Les arômes du vin sont venus un peu plus tard, proposés par mon père et mon grand-père en quantité raisonnable, ce qui fait que je marche à peu près droit.

J.L.B. : Vous avez des dons particuliers ?
J.-C. E. : J’ai un nez tout à fait banal, quoique peut-être un peu plus grand que la moyenne, mais nous sommes tous pourvus du même nez. Le mien est simplement éduqué, je l’ai formé, je le travaille. C’est affaire de curiosité, de culture, d’imagination. Je me suis créé une langue des odeurs qui m’est propre et que je pratique. Si la vue est le sens privilégié de notre époque, je vois la vie par le nez. Plus exactement, je sens la vie par le nez. C’est avec lui que je la décode, que je la décrypte, je peux jouer de ce sens pour comprendre. À partir de là, j’existe un peu plus.
M. R. : Nous avons en effet tous le même nez. C’est ensuite une question de travail. J’ai dégusté pendant dix ans, dans les commencements de mon laboratoire, tous les échantillons qui arrivaient. C’était un bel exercice de curiosité nécessaire, j’ai appris en sentant, en goûtant. L’entraînement, comme pour les grands sportifs, joue son rôle. Quelqu’un a dit que le talent, c’est dix-huit heures de travail par jour ; j’ajoute que la passion me paraît être l’élément majeur déterminant qui fait avancer…lire la suite

Même un site a droit à des vacances

MyBettaneDesseauve part en vacances pour quelques semaines. Non, pas en Grèce. En fait, ce site passe ses vacances chez son esthéticienne. L’idée est de revenir fin août avec une nouvelle tête, beaucoup plus belle et beaucoup plus avenante. Bien sûr, nous gardons tout ce qui a fait le succès de MyBD depuis le lancement en avril. Mais, avec une nouvelle maquette, de nouvelles rubriques, nous voulons surtout qu’il nous plaise beaucoup plus. Et, nous l’espérons, à vous aussi.

Et puisqu’on parle de vous, Nicolas de Rouyn, Amélie Couture et Youri Soltys et tous ceux qui ont contribué à cette saison 1 vous souhaitent également de bonnes vacances.

Saint-Emilion au son du jazz


Qui, quoi, où, pourquoi et comment ? Avant (ou après) les nombreux concerts qui ont lieu ce week-end à Saint-Emilion, on ira faire un tour sur le très complet site consacré à ce premier festival, ses initiateurs, ses différentes scènes et ses artistes (Jacky Terrasson, c’est ce soir, Dee Dee Bridgewater, demain, et Earth, Wind and Fire, dimanche). Sur les accords jazz-vin, on pourra aussi lire ceci.

Gastronomie


Lundi 23 juillet, à 19h, en manière de coup d’envoi au festival de gastronomie qui durera toute la semaine, les jeunes vignerons de l’AOC proposent aux amateurs de venir déguster leurs vins avec des mets réalisés par quatre grands chefs de la région (Eric Sapet, Serge Ghoukassian, Michel Philibert, Michel Meissonnier), un maître fromager (Claudine Vigier) et un pâtissier (Jouvaud), le tout dans une ambiance conviviale, sur la place du village. Le tarif d’entrée est de 25 euro par adulte et 10 euro par enfant (menu adapté et jus de fruits). Un verre et un carnet de dégustation seront remis à chaque participant. La réservation est fortement recommandée (Tél. : 04 90 37 79 60). Née d’une envie profonde de faire comprendre les spécificités de leur terroir et en quoi celui-ci confère aux vins de Gigondas une expression tout en finesse et en fraîcheur, ainsi qu’une profondeur et une personnalité exceptionnelles, ce festival alliant vins et gastronomie se poursuivra jusqu’au dimanche suivant. Tous les menus proposés par les restaurants seront dévoilés lundi soir, afin que chacun puisse mettre au point son parcours culinaire.

Saint-Trop' vs. Hendaye


Toutes les plages ne se ressemblent pas. On ne refera pas ici la légende du salon du yacht qu’est devenu – entre autres excès – le joli village de pêcheur élu par Bardot, on dira juste que le célèbre hôtel Byblos fête cette année ses 45 ans avec une gamme de produits d’exception créés par de grandes maisons : Jaeger-LeCoultre, Montblanc, Pinel & Pinel et Louis Roederer, qui a conçu pour l’occasion quarante exemplaires du très exclusif jéroboam de Cristal tissé d’or figurant sur la photo ci-dessus. Autres temps, autres mœurs, la célèbre marque de liqueur des années 20, Izarra, fait son grand retour au pays basque. Créé par le botaniste Joseph Grattau en 1904, à Hendaye, ce breuvage à base de plantes, d’épices et d’armagnac (la recette est toujours secrète) était de tous les cocktails des années folles et a même fait une apparition dans les pages d’Hemingway (Le soleil se lève aussi). Encore classique dans les années 60, avec un million de bouteilles vendues, la marque a peu a peu disparu. Enfin relancée en 2011,
elle a fait parler d’elle cette année grâce aux créations de six barmen, dont celui du Buddha Bar à Paris, l’un des meilleurs bars à cocktail au monde : la recette de Bertrand Guillou-Valentin (et bien d’autres encore, datant d’hier et d’aujourd’hui), c’est par ici.

Vin + ketchup

Samedi, dans le cadre de «Bien boire ou boire bien ?», la série d’animations ludiques et pédagogiques proposées de mai à septembre par les vignerons de Cairanne, une amusante proposition d’accords mets-vins aura lieu au Domaine des Amadieu. Au menu, cuisine typiquement américaine, hamburgers, bbq ribs, nuggets et spécialités tex-mex ! Dimanche, la traditionnelle fête du vin de Cairanne (c’est la 38e édition) débutera à 16h avec la dégustation des derniers millésimes de l’AOC Villages Cairanne. Entre autres réjouissances, les visiteurs auront droit à une visite guidée de la vigne afin de se familiariser avec les différents cépages et à une initiation à la dégustation avec une sommelière (gratuite, mais sur réservation). Des fanfares et un marché de producteurs et artisans régionaux animeront les rues et la journée se conclura par un banquet vigneron en musique sur la place du village (18 euros, sur réservation). Comme les années précédentes, un éthylotest sera vendu avec chaque verre à dégustation afin de responsabiliser les consommateurs (3 euros), renseignements et réservation au 04 90 30 86 53 et ici.

Fredi Torres, du pétard au pinard

Son surnom, c’est « Fresquito ». Une petite amie d’Amérique du Sud, perdue dans le sillage du temps, le lui avait donné. Comprendre qu’il est gonflé, qu’il n’a pas froid aux yeux. On peut la croire, la jeune Argentine, c’est écrit sur le personnage, étonnant. Une vieille histoire, il a gardé le nickname qui lui plaît bien, une forme de souvenir d’une vie antérieure qui brûlait très fort. Il était, à l’âge des premiers émois, un DJ de réputation. Comme il était trop jeune pour entrer dans les boîtes de nuit, il a choisi d’en faire un métier et, très vite, un gros succès et l’argent qui l’accompagne. Il vit ces années nocturnes à fond, comme un athlète de haut niveau, poussé par cette idée qui consiste à amuser le monde. Il faut que les gens qui viennent « passent un bon moment ». Il en parle simplement, sans crâner, sans faire le beau, c’est loin derrière. Il a arrêté à 21 ans sa carrière de grand sportif des exagérations.
Très, très bizarrement, c’est le vin qui le sauve. Un exemple pour les générations futures. Les hasards de l’existence lui font croiser le chemin d’un vigneron assez décalé ou assez pédagogue, ou les deux, pour intéresser le jeune énervé. Il découvre les joies des levers matinaux, apprend à se servir d’un réveil, bref il grandit. La relation avec la terre, plus impliquante, est une révélation. « C’est plus cistercien », dit-il pour établir comme un lien avec les racines de sa nouvelle vie. Conscient des nécessités de formation que tout métier requiert (sauf DJ, sans doute), il intègre pour trois ans la prestigieuse Station fédérale de recherches agronomiques de Changins, sur les coteaux du Valais, et, à sa manière toute d’une pièce, s’enthousiasme puis se passionne pour ce qu’il découvre. « En 1999, je goûte Cheval Blanc. Ce verre a décidé de ma vocation. J’ai compris cette histoire d’émotion dont j’entendais parler à propos des grands vins. » Le rythme des saisons, la plante, les mystères de la fermentation et ceux du goût du vin, tout l’excite. Il retourne régulièrement dans les rangs de vigne de son mentor, passe de la théorie à la pratique avec une sorte de gourmandise qui commence à lui donner faim, travaille comme un damné, des semaines de 72 heures pendant les vendanges. Il voyage en Argentine et en Afrique du Sud pour compléter sa formation.

La rosée du coteau
On l’a compris, Fredi Torres ne fait à peu près rien comme tout le monde.
Aussi rétif à l’autorité qu’aux évidences, il imagine peu à peu un projet très inhabituel qui lui ressemble bien. Aller bousculer les valeurs établies avec un vin à lui, tout à lui. Les quelques sous qu’il a réussi à conserver de ses années fauves, il décide de les investir dans un vignoble. Pour commencer, il louera des vignes, puis il en achète. Une petite propriété, bien sûr, qui compte cinq hectares plantés, un hectare d’oliviers et trois hectares de forêt. La biodiversité est respectée.

L’Espagnol de Galice grandi sur les rives du Léman parce que sa mère voulait lui donner la chance d’un avenir, trouve juste de retourner sur la terre de ses ancêtres pour accomplir son grand œuvre, son beau rêve. Il s’installera en Catalogne, cette province du nord-est de l’Espagne toute affolée de son importance, dans la région de l’appellation Priorat, un paysage de montagnes, de terrasses et de petits coteaux. Là, quelques pionniers ont déjà acquis une renommée internationale avec des vins très… internationaux, justement. Comprendre qu’il s’agit de vins puissants, lourds, alcooleux, taillés pour la cotation de Robert Parker. Lui s’installe sur des coteaux d’exposition fraîche et ventilée, un atout en ces temps de dérives climatologiques, un endroit fait pour la finesse des vins, c’est ce qu’il cherche. Mais, au fond, il est très seul quand il s’attaque à son Himalaya, un beau jour du printemps 2004. Il a réfléchi à ce qu’il voulait : « J’ai joué la carte locale de l’assemblage grenache-carignan, j’ai un peu de syrah et du cabernet. Mais mon cœur va au carignan. Il offre une belle acidité, des arômes profonds, et il produit peu d’alcool. »

Dans son domaine, baptisé Saó del Coster, la rosée du coteau, il embouteille quatre cuvées pour un peu plus de 20 000 bouteilles. Dans son chai, il intervient le moins possible : « Mon obsession est de faire des vins avec une bonne buvabilité, mais dans le respect des typicités de la région et des cépages que je cultive. Je sulfite a minima, mais je sulfite, je ne suis pas un taliban du sans-soufre. Mon travail en biodynamie n’est pas un élément de marketing, je n’en parle ni sur les étiquettes, ni sur le site Internet du domaine. » De la même manière, il n’est pas un forcené de la communication, ne va pas dans les salons professionnels. Sauf un. Chaque année, il assiste au World Wine Symposium, le Davos du vin, au milieu des vignerons les plus célèbres de la planète. Ce rendez-vous très haut de gamme l’enchante, mais pourquoi ? « Évaluer le sens que prend ce métier, appréhender ce qui se passe autour, rencontrer de grands noms du vin, comprendre qu’on a des points communs, ça me rassure. » Et puis il retourne dans son Priorat. Il est passé des platines aux pressoirs, des nuits chaudes aux matins frais. Dans la forêt, il croise des biches avec leurs faons, la rédemption passe aussi par ces joies-là.

A découvrir sur le blog Bon Vivant

La photo : Fredi dans l’escalier monumental de la Villa d’Este au bord du lac de Côme à l’occasion du Davos du vin, novembre 2011. Photo Armand Borlant. Cet article est paru sous une forme différente (et sous un titre différent…) dans le numéro de juillet de Série limitée-Les Échos.

Jazz en vignes


Des concerts précédés de dégustations, c’est ce que propose chaque été le domaine de l’Olivette
(55 hectares en appellation Bandol), véritable petit hameau appartenant à Jean-Luc Dumoutier, ancien équipementier dans l’automobile et premier de sa famille à se consacrer entièrement à cette propriété qu’elle possède depuis deux siècles. La première date à retenir, c’est celle de vendredi. Rendez-vous à 20h30 pour la dégustation des vins du domaine (ils sont au nombre de 9, en rouge, rosé et blanc) avec tapenades, anchoïades et pizzas. Le concert du pianiste Al Copley (boogie-woogie) débutera à 21h30.
Le 10 août, place au scat et à la trompette de Joey Morant. Tarif : 30 euros. Les artistes, la réservation des places, l’itinéraire, les photos du domaine : tout est .