Ce week-end, c’est décidé, vous allez là. Celui d’après, direction l’Espagne. En manière de pied de nez à un soleil qui a peiné à se montrer cette année, le très œnotouristique domaine Daniel-Etienne Defaix, à Chablis, a décidé de prolonger l’été en invitant un chef espagnol, Michel Ibanes, de Las Cas del Jamon, aux fourneaux de son restaurant «bistronomique». Ainsi, les 7 et 8 septembre prochains, La Cuisine au Vin proposera un menu unique qui mêlera les spécialités espagnoles (oui, il y a plus à découvrir que les tapas) et les vins du domaine. On peut simplement venir déjeuner ou dîner, mais on peut aussi prévoir de réserver une chambre à l’hôtel trois étoiles du domaine, Aux Lys de Chablis, histoire de découvrir les grands vins de Chablis, mais pas ses gendarmes. Toutes les activités proposées par le domaine, tous les tarifs pratiqués, et tous les numéros de téléphone nécessaire à vos réservations sont à découvrir ici.
Beaujolais : les raisins de 2012
Dans les secteurs les plus avancés du vignoble, soit 18 000 hectares situés entre Lyon et Mâcon, les premiers coups de sécateurs sont annoncés pour le 7 septembre. Entre les rangs serrés de gamay et de chardonnay de ce vignoble vendangé manuellement, comme celui de Champagne, près de 50 000 « coupeurs » et « porteurs » sont attendus. Pendant que les domaines se prépare à accueillir pour un mois cette nombreuse main-d’œuvre, la véraison se poursuit (80% pour les zones précoces et 65% pour les zones tardives). Les très fortes chaleurs de la deuxième partie du mois d’août ont fait progresser le potentiel de couleur et le bel ensoleillement prévu pour le début du mois de septembre devrait permettre de maintenir le bon état sanitaire du vignoble constaté actuellement. Le niveau de rendement estimé est très faible, proche de celui de 2003 à degré égal. Même s’il est encore tôt, les viticulteurs du Beaujolais se montrent plutôt confiants quant à la qualité du millésime 2012.
Une bonne nouvelle pour commencer
Ca y est, la rentrée est là qui décline son sempiternel chapelet de contrariétés, sape votre belle énergie
et fait traîner des pieds le vacancier heureux que vous étiez il y a peu ? Voici qui devrait instantanément remettre votre moral au beau fixe. Vendredi 14 septembre, à Paris, aura lieu une belle dégustation de grands bordeaux. Cela se passe (comme souvent) chez Crus, au 1-3 rue du Plat d’Etain, dans le premier arrondissement. L’accueil se fera à 20 h, et la dégustation de saint-julien, saint-estèphe, pomerol et pessac-léognan 90 (Château Talbot, Château Calon-Ségur, Château Le Bon Pasteur, Château Latour-Martillac), de saint-émilion 89 (Château Canon-la-Gaffeliere) et de pauillac 88 (Château Lynch Bages), accompagnés d’un buffet dînatoire, débutera à 20 h 45. Attention, attention, on réserve sa place maintenant au 01 45 08 51 01, il n’y en a que douze !
Rentrée des classes
Disponible depuis début août, voici une application qui vous propose d’apprendre du vocabulaire,
en l’occurrence celui du vin (plus sérieusement dit, de l’œnologie) dont on sait à quel point il est riche d’une très longue histoire et d’une multitude de spécificités. Sauriez-vous, par exemple, définir la bibacité, du latin bibax ? Pas sûr, hein. C’est amusant comme tout pour qui aime les mots, ou le vin, ou les deux.
Et aussi très sérieux. Sous ses airs joueurs et dynamiques, cette application conçue par une équipe pluridisciplinaire d’experts en pédagogie, technologies de l’information et neurosciences, est en fait un moyen de faire travailler chaque jour sa mémoire, l’apprentissage des mots se trouvant au coeur du processus de mémorisation. Apprendre un mot par jour, c’est stimuler sa mémoire à court terme.
Replacer ce mot dans son contexte, c’est faire appel aux facultés de stockage de la mémoire à long terme. En replaçant le prix – 0,79 euro – dans son contexte, vous saurez où trouver cette application (indice : pomme).
Vendanges d’artistes
Samedi prochain, à Cairanne, une trentaine de bennes à vendanges revisitées par des artistes et des étudiants des Beaux-Arts de Nîmes et d’Angers seront exposées sur la place du village, de 10 h à 16 h. L’idée de confier ces supports de création inédit à des peintres, peu habitués à travailler sur le métal, est une initiative du syndicat des vignerons de Cairanne, qui souhaitait faire de ce «lancement» des vendanges un moment festif, une transition entre le stress causé par la météo et la joie de récolter le fruit du travail d’une année. Après le vernissage, en présence des binômes vigneron-artiste, et après l’élection de la plus belle des œuvres par un jury de professionnels, ces outils de travail reprendront leur rôle initial. On pourra les voir circuler sur les routes de la commune pendant toutes les vendanges.
Envie de (re)partir ?
Ce week-end, en Val de Loire, les privés-de-vacances et les rentrés-en-juillet vont pouvoir prendre
un peu l’air. Gros rendez-vous œnotouristique consacré à la découverte du vin, des produits du terroir
et de paysages inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, la 9e édition de « Vignes, vins et randos »
est l’occasion de faire de belles balades au long de 14 parcours proposés, samedi + dimanche, en Anjou, Touraine et région nantaise. Organisé par la très active interprofession des vins de Loire (InterLoire) et relayé par une communauté de fans sur Facebook, l’événement a connu une fréquentation record l’an passé, avec près de 6000 participants.
Guidées par un vigneron et ponctuées de pauses gourmandes, artistiques, pédagogiques, ludiques et musicales, ces randonnées sont loin d’être seulement réservés aux grands marcheurs. Les enfants sont les bienvenus et leur participation est gratuite (moins de 12 ans). Pour découvrir les différents parcours
– à ceux qui connaissent déjà, on précise qu’il y a cette année une randonnée supplémentaire en AOC Savennières (Maine et Loire) et onze itinéraires inédits – et les formules week-end associées à l’événement, rendez-vous ici. Participation : 5 euros sur place, 3 euros en pré-inscription sur le site.
L’heure des vendanges
Pour clore la belle saison œnotouristique et ouvrir celle des vendanges, le comité des vignerons de Vinsobres (Drôme) organise ce vendredi son traditionnel coup d’envoi de la récolte 2012. Cet événement proclamant de manière symbolique la maturité des raisins réunira professionnels et grand public sur la place du village à 18 h 30. Pascal Jaume, vice-président du comité des vignerons rappelle que cette cérémonie « fait partie du folklore de Vinsobres. Nous annonçons la proclamation du ban en tenue de commandeur, et nous procédons à la pressée afin que toute la population puisse savourer ce nectar ». Parmi les vignerons présents, il y en aura pour parler de l’autre grande affaire de cette rentrée, l’existence officielle – depuis le 1er août – du vin bio (viticulture + vinification), un mode de production qu’ils ont choisi par conviction culturelle ou par choix philosophique, avec pour objectif de polluer le moins possible et de respecter le terroir. Des vins qui porteront désormais le label européen, l’AOC Vinsobres en produit sur près de cent hectares, soit plus de 20 % de la surface de son vignoble. Quant aux vignobles de la vallée du Rhône dans leur ensemble, ils représentent 8% de la surface nationale cultivée en bio, se plaçant ainsi en deuxième position des régions viticoles bio en France, après le Languedoc-Roussillon.
MyBettaneDesseauve, saison 2
Comme promis, MyBettane+Desseauve a passé le mois d’août chez son esthéticienne et nous rejoint beaucoup plus avenant que nous l’avons laissé. Ouf et tant mieux. Nous disposons maintenant d’une belle base à faire évoluer au cours des semaines à venir.
Pour une rentrée en beauté, vous pouvez regarder dans quatre directions.
- Les podcasts des interventions télévisées de Thierry Desseauve à l’occasion de la malencontreuse bouffée de chaleur médiatique due à la cession d’un château et de deux petits hectares de vignes à Gevrey-Chambertin.
- Le premier article d’une série de trois sur le vin-placement. C’est passionnant. Non, pas de spéculer sur le vin, mais les conseils de notre collaborateur à cette occasion, Vincent Bussière.
- Les dernières dégustations d’Antoine Petrus, directeur de Lasserre. Il nous fait part de ses émotions et le moins qu’on puisse en dire, c’est que ça donne soif.
- Le fil d’actu éditorialisé par Amélie Couture depuis la création de My B+D, histoire de ne rien laisser passer de ce qui arrive dans le mondovino au sens le plus large.
Et, bien sûr, vous pouvez aussi faire un tour sur les blogs WinePaper et BonVivant, puisqu’ils n’ont pas pris de vacances.
Sans oublier de passer chez votre libraire réserver votre exemplaire du Guide Bettane & Desseauve 2013,
sorti il y a quelques jours (le 30 août exactement).
Nicolas de Rouyn
La chimère de Manfred Krankl débarque à Châteauneuf du Pape
Un peu de culture. La chimère dans la mythologie grecque est cette sorte de bête hybride avec le corps et la tête d’une lionne, une queue qui se termine par un serpent et une tête de chèvre dépassant de sa colonne vertébrale. Et là, vous vous demandez ou je veux vous emmener.
« Chimère », c’est depuis le millésime 2010, ce nouveau « super » châteauneuf-du-pape produit par un trio de choc : Manfred Krankl, Philippe Cambie et les frères Maurel du Clos Saint-Jean, propriété abonnée aux 100/100 Parker.
Manfred Krankl, vigneron mythique du sud de la Californie, était déjà bien connu pour ces cuvées aux noms inédits : Against the Wall, The Hussy, The Monkey, The Naked Thruth. Logées dans des bouteilles toutes différentes et parées d’étiquettes virevoltantes de couleurs, mais reflétant surtout l’expression des terroirs de Bien Nacido, Cumulus et Alban Vineyard, qui, contrairement à ce que l’on peut imaginer, s’avèrent des terroirs sans températures excessives, propices à des justes maturités et produisant des flacons qui tiennent dans le temps.
Manfred est en permanente remise en question et a fait récemment évoluer son style de vinification pour aller sur des extractions plus douces et des boisés s’harmonisant parfaitement avec les matières initiales.
L’amour de Manfred Krankl pour Châteauneuf-du-Pape est étroitement lié à son amitié nouée avec Philippe Cambie. Je cite : « Je l’ai aimé dès la première minute où je l’ai rencontré. Mais je ne me souviens plus quand et où. Je sais qu’il aime ce que nous faisons, donc il y a eu une relation instantanée ». S’en suivent des visites chez les grands de Châteauneuf (Bonneau, Rayas…) et Manfred a toujours gardé en tête ce terroir unique.
Mais voilà le mourvèdre (n’en déplaise aux puristes), dans une très grande proportion, placé sur le bas de la Crau de Saint Jean, tout près du Vieux Télégraphe, complété par le grenache et quelques cépages blancs pour l’aromatique. Longuement élevés dans des cochons (fûts de 300 litres) et tout juste mis en bouteilles, c’est un vin à la personnalité « Sine Qua Nonienne » marqué d’une teinte violacée profonde, très vite rejoint par une aromatique très fine de prune noire, de cacao poudré, de macis reposant sur une texture généreusement constituée, épaulée de tanins onctueux avec une persistance tout droit sortie de ce terroir d’exception. À peine 400 magnums, habillés par Krankl, verront le jour sous les meilleurs hospices.
Antoine Petrus
Ayala perd sa tête
Vous connaissez le champagne Ayala. Une marque ancienne (1860) qui a beaucoup changé de mains avant de tomber dans l’escarcelle de Bollinger, pour son plus grand bonheur. Quand Bollinger a racheté en 2005, le président d’alors, Ghislain de Montgolfier, grand homme parmi les grands de Champagne, a engagé Hervé Augustin pour diriger Ayala.
C’est peu de dire qu’il a relevé le gant. En sept ans, il a remis des couleurs aux joues de la vieille endormie. Fin connaisseur du milieu et du consommateur, il a tout de suite emmené l’ensemble de la production vers moins de dosage, sortant même un non-dosé pour mettre en relief les qualités de ses vins… dosés. En bon manœuvrier, il a sorti il y a deux ou trois ans un coffret qui contenait deux bouteilles du même Brut Majeur, l’une non-dosée, l’autre dosée à 8 g/l. L’idée étant de comparer deux sortes de champagne, histoire de savoir quoi est quoi, j’en avais parlé ici. Il avait aussi sorti un rosé zéro dosage et une version sans de sa cuvée de prestige, Perle…lire la suite