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C’est le moment d’acheter des vins rosés

Acheter du rosé aujourd’hui pour l’été prochain est un bon mouvement. Voire pour les étés d’après. Avec un peu d’exigence, on n’achète pas n’importe quoi. Un rosé de bonne venue mérite d’être attendu au moins un an ; ceux-là, au moins deux ou trois. Voici ce que je vais mettre en cave pour les étés qui viennent.

Des vins de grands vignerons, plus connus pour leurs rouges et/ou leurs blancs admirables, ne me paraît pas une idée sotte. J’en ai choisi cinq plus un, après avoir longuement goûté leurs productions les plus récentes et évalué leurs respectifs potentiels.

Le roi des chouchous de l’été 2022, c’est…

 

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Foires aux vins : les bons plans de Casino

L’avis de notre expert
Une sélection où l’on peut dénicher quelques pépites. Entre autres belles références, un vin-de-france du domaine Cauhapé (spécialiste du jurançon) absolument bluffant à 5,90 euros. Les vins corses sont bien représentés, avec des blancs et des rouges affichant la salinité attendue. Les bourgognes ne sont pas en reste, dans les deux couleurs, à tous niveaux de prix, ce qui permet à chacun de choisir selon son budget. Hormis l’Alsace, mal représentée hélas, peu de régions manquent à l’appel.

Les dates
Géant Casino et Casino Supermarchés : jusqu’au 11 septembre

Enseignes de proximité (Petit Casino, Spar et Vival) : jusqu’au 18 septembre

Nos préférés
Champagne
Maison Gosset, Club Des Sommeliers Grandes Réserves, champagne
Fruité rouge, bouche légèrement épicée, un champagne nerveux et bien structuré, parfait apéritif chic.
92/100
2022>28
26,95 euros

Bourgogne
Château de Santenay, Clos de la Chaise Dieu (Monopole), bourgogne-côte d’or blanc 2018
Agréable, équilibre entre fruité blanc mûr et notes crayeuses, un bourgogne abordable.
89/100
2022>2026
11,50 euros

Confrérie Des Crilles, saint-aubin premier cru blanc 2018
Ambitieux, avec une subtile note grillée délicate, beaucoup de pureté et d’élégance.
92/100
2022>2028
26,50 euros

Domaine Guillemard Pothier, Clos de ma Perrière, bourgogne-hautes-côtes-de-beaune rouge 2019
Agréable, bon fruit, bouche bien construite, honnête bourgogne rouge au prix accessible.
90/100
2022>29
12,95 euros

Bouchard Père et Fils, beaune premier cru rouge 2017
Puissance et ampleur en bouche, de la chair et une belle expression de fruits rouges et de feuilles séchées, persistance, amers salivants en finale, beau vin.
94/100
2022>32
23,50 euros

Domaine des Hospices de Beaune, Cuvée Fouquerand, savigny-lès-beaune premier cru rouge 2019
Tout en finesse, fruité rouge frais et fin, bouche bâtie autour de tannins délicats, frais et élégant.
94/100
2022>34
71,50 euros

Domaine des Hospices de Beaune, Cuvée Françoise Poisard, pouilly-fuissé 2019
Ambitieux et richement boisé mais avec un beau raisin, bouche grasse, texture onctueuse, le prix est élevé mais c’est un grand vin. Équilibre digeste et irrésistible.
94/100
2022>34
84,95 euros

Sud-Ouest
Domaine Caühapè, L’Envolée, vin-de-France blanc 2020
Très floral, une bouche plus agrumes et fruits exotiques, gourmand, simple mais irréprochable. Canon à ce prix-là.
89/100
2022>25
5,90 euros

Languedoc
Hecht & Bannier, picpoul-de-pinet blanc 2021
Énergique, bouche saline et tranchante, belle vivacité et nouvelle réussite pour le duo Hecht & Bannier.
90/100
2022>27
6,90 euros

Corse
Domaine Terra Vecchia, Clos Poggiale, corse blanc 2021
Belle complexité en bouche, fruité mûr, épaisseur, bien en chair, agréable.
91/100
2022>30
13,95 euros

Clos Culombu, Torra di Caldanu, corse-Calvi blanc 2021
Belle salinité en bouche, concentré, une sensation entre tannins et minéralité qui resserre la bouche, vin complexe, de gastronomie.
92/100
2022>31
12,50 euros

Domaine Orenga De Gaffory, patrimonio rouge 2020
Bouche droite, déjà en prise avec la minéralité du terroir, vin puissant et en reliefs.
91/100
2022>30
13,50 euros

Domaine Torraccia, Cuvée Nivatoli, porto-vecchio rouge 2018
Fruits à noyaux, bouche ronde, finale sur les épices et la griotte, gourmand et à point.
90/100
2022>26
8,50 euros

Loire
Christina Filliatreau, Les Boisselées, saumur-champigny 2020
Belle structure, tannins encore fermes, serrés, il fait l’attendre.
90/100
2025>30
10,20 €

Famille Amirault-Grosbois, La Butte Aux Cailles, saint-nicolas-de-bourgueil 2020
Belle corbeille de fruits rouges et de fleurs au nez, bouche croquante avec des tannins glissants, franc, frais et bien droit.
93/100
2022>35
13,80 euros

Rhône
Dauvergne & Ranvier, De Natura Rerum, vacqueyras rouge 2018
Fruité bien mûr et épices, bouche ronde, caressante, finale sur la griotte, un style gourmand et une puissance maîtrisée.
90/100
2022>28
11,25 euros

Louis-Fabrice Latour est mort

Louis-Fabrice Latour nous a quittés, il emporte avec lui un modèle de négociant beaunois dont il était le dernier représentant. Préoccupé d’abord par le soutien à son environnement immédiat, sa famille, ses collaborateurs, il a eu à cœur de toujours privilégier le premier cercle. En l’espèce, investir pour se développer en France (Chablis, Ardèche, Provence, Beaujolais) plutôt qu’à l’étranger. Nous nous connaissions bien et avions souvent parlé de ce qui, pour lui, était un devoir. En peu d’années, il a transformé une maison bourgeoise en une entreprise de pointe tout en assumant avec force et rondeur des fonctions de leader dans les instances professionnelles, cette idée de s’occuper de son prochain dans tous les compartiments du métier.

Quand j’ai commencé à faire des journaux de vin, il a été le premier à m’accorder pour le supplément Vin du JDD une interview qui avait beaucoup éclairé ma lanterne sur les enjeux de la Bourgogne. Nous étions en 2005, il avait une vision. Les quinze ans qui ont suivi l’ont confirmée.

Quinze ans plus tard, toujours pour le JDD, nous cherchions une personnalité du vignoble à mettre en face de Raphaël Enthoven et son nom s’est imposé d’évidence. Sa pensée raffinée, l’ampleur de sa réflexion trouveraient l’occasion de s’exprimer face aux propos du philosophe. Nous avions raison et il m’avait enchanté, une fois de plus.

De fulgurances en éclats de rire, je n’ai que de jolis souvenirs de ce bon vivant, un garçon qui savait aussi bien s’entourer qu’obtenir de ses équipes les vins qu’il aimait sous le signe de l’élégance, de la distinction, de la finesse. J’ai conservé dans mon catalogue d’émotions pures un corton-charlemagne 2006 en magnum qui avait bouleversé mes convives.

En imaginant la Une du numéro de EnMagnum n°29 qui vient de paraître, nous avions dans l’idée de lui faire plaisir, nous ne savions pas qu’un hasard triste allait en faire un hommage.

Il avait 58 ans, il est parti trop tôt, trop jeune. Déjà, il manque à tous ceux d’entre nous qui l’ont fréquenté avec un plaisir chaque fois renouvelé.

À sa famille, à ses proches, à ses pairs, Thierry Desseauve, Michel Bettane et toute l’équipe adressent leurs plus amicales condoléances.

photo : Mathieu Garçon

Le mondovino de la semaine #170 tourne à fond

Dans les jardins de l’Orangerie • L’incroyable histoire de Leclerc-Briant • Climens change de main • Sur les traces du vin à Bordeaux et à vélo • Le cognac de l’été • Le rosé de soif • Chaque jour du nouveau, en voici six

Dans le vignoble


Dans les jardins de l’Orangerie

La façade de cette belle bâtisse se reflète dans le bassin bordé de verdure. L’Orangerie, ce lieu magique, situé à Épernay et propriété de Moët & Chandon, propose des expériences culinaires singulières jusqu’au 21 août. Les vendredis soir, les samedis et dimanches midi, Marco Fadiga, chef de la maison Moët & Chandon proposera ses créations culinaires en accord avec la cuvée moët-impérial brut. Sous forme d’un pique-nique en six temps, les mets de saison et cette parenthèse champenoise émerveilleront les palais les plus fins. Le tout dans un cadre idyllique. Un pique-nique végétarien est également proposé.
Inscriptions sur moet.com

L’incroyable histoire de Leclerc-Briant

L’incroyable histoire du vin a trouvé son champagne. Pas n’importe lequel. Depuis 150 ans, Leclerc-Briant produit de bons champagnes. Depuis dix ans et sous l’impulsion des nouveaux propriétaires, Denise Dupré et Mark Nunnelly, une nouvelle marche a été franchie avec l’aide du talentueux Frédéric Zeimett, directeur général et le compétent Hervé Jestin, œnologue de la maison. Pour fêter cet anniversaire, Benoist Simmat avec l’aide de Daniel Casanave a enrichi sa bande dessinée. Le dernier chapitre est désormais dédié à l’histoire et aux secrets de cette maison qu’il a suivie jusqu’au profondeur de l’océan (ou presque). Voici un extrait pour vous mettre l’eau à la bouche : « Je vous rassure, je ne plonge pas à 60 mètres, c’est juste pour la BD. Je suis Breton, mais y a des limites ! » Pédagogies, histoires, anecdotes et humour rythment cette édition. Un régal.
L’Incroyable histoire du vin, Benoist Simmat et Daniel Casanave, Les Arenes Eds

Climens change de main

Le « seigneur de Barsac », ce premier cru classé en 1855 vient de céder une participation majoritaire au sein de son capital. Par l’intermédiaire de la société Patrimonia Développement, Jean-Hubert Moitry et sa famille s’associent ainsi à Bérénice Lurton gérante de la propriété depuis 30 ans. « Je me suis toujours davantage considérée comme la gardienne temporaire de Climens que comme sa propriétaire, un maillon dans l’histoire remarquable du domaine », précise Bérénice Lurton. Elle assurera un rôle de conseil pendant la période de transition. Frédéric Nivelle poursuivra sa mission de directeur technique. « Dans les prochaines années, nous travaillerons en partenariat avec Bérénice Lurton, heureux de pouvoir compter sur son expérience et son savoir-faire exceptionnels, afin de garantir une parfaite transmission des savoirs et des bonnes pratiques, dans le respect de l’excellence portée par Climens », déclare Jean-Hubert Moitry.

Sur les traces du vin à Bordeaux et à vélo

Le vin a façonné Bordeaux, des Chartrons jusqu’à la Cité du vin. La ville a ainsi créé une carte illustrée qui invite à une exploration à la fois historique, ludique et épicurienne des traces du vin à Bordeaux. Suivez le guide ou laisser vous guider par les senteurs de la ville. Pour aller plus loin et en dehors de la ville, trois parcours de découverte à vélo sont proposés. 9, 23 et 29 kilomètres mèneront les cyclistes au Château Dillon, Château de Malleret, Château Paloumey, Château D’Agassac, Château Ségur, Château Saint-Ahon et à la Tonnellerie Nadalié.
Carte disponible sur visiter-bordeaux.com. Tarif : 3 euros
Lien vers les parcours : bordeaux-tourisme.com/itineraires-velo-vignoble

Dans le verre


Le cognac de l’été

Créée en hommage à l’accord royal délivré par Louis XV à Rémy Martin en 1738, cette cuvée dévoile le savoir-faire de la maison et se distingue par un boisé délicat, une onctuosité singulière. Élaboré à partir d’eaux-de-vie distillées sur lies dans de petits alambics en cuivre et vieilli en fûts de chêne toastés de la forêt du Limousin, ce cognac s’apprécie seul ou en Sidecar (30 ml de cognac Rémy Martin 1738 Accord Royal, 20 ml de Cointreau, 10 ml de jus de citron). Mettez le cognac, le cointreau et le jus de citron dans un shaker rempli de glaçons. Mélangez, filtrez et versez dans une coupette de champagne. Ajoutez un zest d’orange.
Rémy Martin 1738 Accord Royal, 57,50 euros, nicolas.com

Le rosé de soif

Pour cette cinquième édition, Minuty a fait appel à deux artistes. Léa Amati, tatoueuse parisienne à l’univers aussi coloré que poétique, pour habiller cette cuvée des couleurs de la Méditerranée. Elsa Leydier, photographe partagée entre le Brésil et La France, pour révéler les différentes facettes de la French Riviera. « Dans cette bouteille, j’ai voulu retranscrire la lumière et les couleurs des plages, la légèreté du rosé Minuty, et la douceur des souvenirs de ce séjour », souligne l’artiste. Le résultat est réussi. La bouteille est aussi fraîche à l’extérieur qu’à l’intérieur. Ce rosé est très agréable, frais et rafraîchissant. Idéal pour l’été.
Minuty M Édition Limitée, 14,50 euros sur minuty.com

Douze vins pour les vacances

L’été rime avec plaisir. C’est le principe de ces douze bouteilles. Comme une caisse, ce n’est jamais assez, En Magnum #28 (en kiosque) est le parfait guide vers d’autres horizons. Bonnes vacances

Un rouge de soif

Les vins de Nicolas et Sylvain Grosbois sont des références à Chinon. Prix sages et accessibles, c’est une adresse où tout est bon, en particulier cette cuvée de bistrot, généreuse par son fruit croquant, sa fraîcheur et son tannin souple. À boire dans sa jeunesse, servie un peu frais. Délicieux.
Domaine Grosbois, La Cuisine de ma mère 2021, chinon, 9,40 euros


Un champagne rosé perpétuel

Les beaux jours sont là, les bons champagnes rosés sont de sortie. Comme le rosé-solera de Palmer. Ce qu’en disent nos experts ? « Finement framboisé, impeccable de fraîcheur et de souplesse, ce champagne rosé est remarquablement maîtrisé ». Au travail soigné de cette maison s’ajoute un assemblage de qualité. Une belle affaire pour le prix.
Champagne Palmer, Rosé Solera, 40 euros


Un beau sauvignon

Le château de Tracy, en surplomb de la Loire, est l’un des emblèmes de l’appellation. Propriété de la famille d’Assay, le vignoble de 33 hectares est entièrement planté en sauvignon blanc, cépage de référence pour le secteur. Le silex et la roche kimméridgienne donnent à ce pouilly-fumé, issue des vieilles vignes, un caractère salin unique, une intensité et une belle tension.
Château de Tracy, pouilly-fumé 2020, 25 euros


Un blanc, de la grandeur

Ce blanc de gastronomie est resté plusieurs années en cave au domaine. C’est comme ça chez Pibarnon et tant mieux. C’est la volonté de son talentueux propriétaire Éric de Saint-Victor. On peut encore le garder, mais la tentation est grande pour le déguster cet été. Un grand blanc loin des clichés et des modes. Grand potentiel, de la vinosité, une réussite.
Pibarnon, Le blanc du Château 2021, 29 euros


Un rosé convivial

Niché au cœur d’une nature préservée s’étendant sur 1 100 hectares dont 110 de vignes et 60 d’oliviers, le château Calissanne produit des vins élégants et fins. Ce rosé, droit, bien fait, aromatique, équilibré, est généreux et typiquement provençal. Le toucher ample charme les papilles.
Château Calissanne, Clos Victoire rosé 2021, 14,50 euros


Un blanc charmeur

Cette maison historique fondée en 1831 est aujourd’hui menée tambour battant par Albéric Bichot, sixième génération de cette famille dont la présence en Bourgogne remonte au XIIIe siècle. Au cœur de l’appellation mâcon-lugny, sur un plateau calcaire d’environ 100 hectares, le climat « Les Charmes » bénéficie d’une exposition sud, sud-est. Parfaite pour la maturité et l’équilibre du chardonnay de cette cuvée. En finesse sur le plan aromatique, bon corps, bon équilibre général, bien vinifié, finale fraîche.
Albert Bichot, Mâcon-Lugny, « Les Charmes » 2019, 22 euros


Un joli bordeaux

Haut-Bergey est l’un de ces crus à qui l’on a donné les moyens de faire jeu égal avec les classés. Aujourd’hui, c’est Paul Garcin qui a pris les rênes de cette propriété pilote. On apprécie la grande maturité de fruit, le joli boisé, les notes d’épices douces et la fraîcheur.
Château Haut-Bergey, Pessac-Léognan 2016, 26,90 euros


Un blanc riche et équilibré

Sur la place du village de Monbazillac, en surplomb de la vallée de la Dordogne, cette propriété a installé un restaurant pour accueillir les touristes. À table, on retrouvera avec plaisir ce bergerac blanc riche et équilibré, en avance sur ses concurrents dans l’appellation.
Château Vari, Réserve, bergerac 2019, 14 euros


Un chablis classique

C’est la locomotive du monde coopératif français. Forte de ses infrastructures et d’une vision précise de ses terroirs, elle peut compter sur la vista de Damien Leclerc, son président, et de Vincent Bartement, son œnologue en chef. Qui cherche un chablis classique doit se tourner vers ce vénérables.
La Chablisienne, Les Vénérables, chablis 2018, 17 euros


Un gamay pur plaisir

Gamay impressionnant de justesse et d’équilibre. Extraction en douceur sur le fruit, souplesse dans les tannins, aucune lourdeur pour beaucoup de plaisir.  Dans le plus pur style de Stéphane Sérol sur un terroir granitique de premier ordre.
Domaine Robert Sérol, Les Millerands côte-roannaise 2018, 15 euros


Un champagne tonique

Ce brut nature (zéro dosage) patiente au minimum quatre années en cave avant d’être mis sur le marché. Parfums d’écorce d’agrumes et de fruits blancs, notes crayeuses intenses, on le recommande pour sa tonicité et sa précision en bouche. Le meilleur compagnon de quelques huîtres, c’est lui.
Ayala, Brut Nature, 31 euros


Un sauternes immédiat

Le Soleil d’Arche est le second vin de Château d’Arche, grand cru classé en 1855. Le nez est très aromatique, la bouche est fraîche, la sensation de sucrosité est légère. Moins puissant et moins concentré, c’est un sauternes plus accessible que son aîné. Sauternes se réinvente aussi bien pour ses liquoreux que pour ses blancs secs.
Soleil d’Arche, sauternes 2019, 15 euros

Retour en grâce d’un blanc de Provence

Château Malherbe,
Grand vin blanc 2020

Pourquoi lui
Le retour en grâce de ce vignoble est proprement spectaculaire. En quelques millésimes, tout a changé et un vin solaire, difficile et banal est devenu un vin rare, excellent et très bien fait. Comment ont-ils fait ? Je vous donne la recette en confidence…

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Chambre avec vin au Portugal

La famille Almeida fait du vin pour les servir dans leurs plus beaux palaces. Ceux de Curia et de Bussaco, au nord de Coimbra, offrent aussi des séjours de rêve Par Mathilde Hulot

Ne jamais oublier de demander, à la réception, une « chambre avec vue », cela marche (presque) à tous les coups. Au Palace de Curia, au nord de la superbe ville universitaire de Coimbra au Portugal, comme à celui de Bussaco, ce sont des « hôtels avec vin ». On y trouve des caves menées haut la main depuis vingt-cinq ans par un maître de chai hors pair, António Rocha.

Le palace de Curia se trouve au beau milieu de la ville thermale de Curia, à une heure de Porto (au nord) et deux heures de Lisbonne (au sud). Créé en 1926, cet hôtel aux larges espaces fut rénové en 2008. Des années de travaux, tout est resté d’époque avec le confort actuel en plus. Pousser la porte des 97 chambres et 3 suites revient à voyager cent ans en arrière, pendant les années folles. Ambiance Gatsby le magnifique. Boiseries, meubles, lustres et objets parlent de cette époque où venait se prélasser la bourgeoisie portugaise le temps d’une villégiature.

L’originalité vient aussi de ce qui l’entoure : une église, un garage (à belles voitures), une cave de vinification et de vieillissement en bouteille, ce qui évidemment nous intéresse. Cette cuverie fut créée par la famille propriétaire de l’hôtel pour mieux servir les clients de ses restaurants. On peut déguster des vins qui ont vingt ou trente ans d’âge des régions de Bairrada et du Dao. Après une visite du vignoble, un plongeon dans l’Océan (à une vingtaine de kilomètres) ou dans la piscine construite pour le roi en 1934 (olympique à l’époque), après une cure thermale revigorante, rien de tel qu’un dîner arrosé d’un bon rouge local signé António Rocha.

Curia Palace et Bussaco Palace, Portugal
Chambres entre 100 et 200 euros
www.almeidahotels.pt

Cave de Tain, l’hermitage pierre à pierre


Cet article a été publié dans le numéro #26 d’En Magnum pages 138-139. Vous pouvez acheter En Magnum #28 sur notre site et sur cafeyn.co


Les vignerons de la colline prodigieuse ont déterminé un grand nombre de parcelles qui, chacune, porte un fruit différent. notre dégustateur a tout goûté

Une horizontale passionnante des onze sélections parcellaires en Hermitage de la cave de Tain, plus les cuvées d’assemblage, à partir des 29 hectares en exploitation (un peu plus de 23 en rouge). Nous n’avons volontairement pas noté les cuvées parcellaires, pour mieux saisir toute la subtilité d’une telle dégustation qu’une note écraserait trop violemment.

Pied de Coteau
Une parcelle en Greffieux, sur des sols assez profonds.
De l’épaisseur en bouche, dense, profond, très fruits noirs, graphite, jus de viande. Il pêche par un manque de finesse tannique (pointe de sécheresse) et de longueur en finale, mais on comprend le volume qu’il apporte dans un assemblage.

Les Signaux
Une parcelle à l’extrémité est de l’appellation. Galets en surface et argiles en profondeur.
Plus d’intensité colorante par rapport au précédent, plus d’élégance au nez aussi. Le fruité est plus frais, plus rouge. En bouche, l’entame est crémeuse, un jus délié et suave. Ce vin élégant pourrait se suffire à lui-même s’il ne montrait pas une pointe de chaleur en toute fin, piquante (il finit à 14,78° !). Lui aussi doit être assemblé.

Le Thouet
Au lieu-dit l’Homme, sur les plateaux. Sols bruns sablo-limoneux avec de l’argile.
Un nez sur la réduction, plus en retenue, les épices viennent à l’aération. En bouche, un vin assez tendre, d’ampleur et de longueur moyennes, mais de belle finesse. Son élégance demande à être assemblée. Ce terroir est à la limite de ce qu’il peut donner.

La Croix
Parcelle dans le bas du coteau. Sols plus profonds avec un peu d’alluvions.
Un fruité rouge assez prononcé, des tannins ronds, mais on devine des vignes encore jeunes, le liant de milieu de bouche ne se fait pas. Une belle élégance, aucune note de chaleur en finale, mais un grain de tannin un peu appuyé (une macération un peu trop poussée ?) qui peut apporter quelque chose en assemblage.

L’Homme – La Croix
Sur les deux lieux-dits, en limite d’appellation en altitude, sur les plateaux mais à l’arrière. Sols plus profonds, sableux, argileux.
Un fruité rouge frais et élégant, une entame de bouche caressante, une cuvée parfumée et élégante dans son toucher, d’agréable longueur. Elle contribuera à la colonne vertébrale d’un assemblage par son équilibre, la finale poivrée est bien typée hermitage.

Triboulette
Une parcelle sur l’Homme, mais on commence à descendre sur le coteau. Des sols plus filtrants.
Un nez complexe et gourmand, mélange de fruits mûrs noirs et rouges, d’épices douces, une réelle noblesse aromatique. À la diversité des arômes se mêle la caresse du toucher. Les tannins sont fins, ce vin se suffit à lui-même par son équilibre et sa belle longueur, avec une finale tout en finesse.

Coteau du Puits Gambert
Deux zones ici, dans les coteaux de la Croix et sur la combe de la Petite Pierrelle.
Encore un vin homogène et harmonieux, avec un toucher crémeux et soyeux, des parfums savoureux et de belle finesse. La finale persiste sur une sensation de graphite poivré intense, sans la salinité des terroirs de granite, mais avec une réelle élégance. Lui aussi pourrait se suffire à lui-même.

Beaume – Murets
Deux parcelles en plein coteau, très solaires (le vin a fermenté à 15,31° !).
Un nez plus solaire, plus confit que les précédents (fruits macérés), le terroir de Beaume ressort. La bouche poursuit sur la même tonalité, avec un grain de tannin marqué mais mûr, la finale est puissante et généreuse, elle assume ses 15,31° naturels. Trop puissant seul, avec une chaleur presque méridionale, il apporterait de la puissance et du coffre à un assemblage.

Méal
En 2017, l’est et l’ouest de ce coteau de galets ont été assemblés. Dans la partie la plus solaire, au couchant, on a parfois des granites.
Un nez puissant qui respire le Sud, on se croirait à Châteauneuf-du-Pape avec des parfums de fruits rouges confits, de garrigue. L’entame de bouche est ronde et généreuse, mais le vin affiche une fraîcheur équilibrante qui fait oublier la générosité de la finale (lui aussi titre 15,3°).

Granite
C’est de part et d’autre de la combe dans l’Ermite.
Un vrai nez de granite, jus de viande et poivre, tout en finesse. En bouche, un tannin surfin lui donne une classe et une élégance incomparables, avec une fraîcheur superlative qui n’atteignait pas le même niveau dans les cuvées Méal ou Beaume. Un grand hermitage à partir d’un grand terroir : l’Ermite. Ce vin se suffit à lui-même, mais fera évidemment le bonheur d’un grand assemblage. Quel toucher de bouche !

Hermite, rouge 2017
Au cœur du coteau de l’Ermite, un terroir de granite.
Un fruité rouge prononcé au nez, beaucoup de sève et d’élégance en bouche, mais sans tout le génie de la cuvée Granite. Il joue la carte de l’harmonie et de l’élégance, au détriment, si l’on peut dire, de la vibration. Il est un ton en-dessous, un peu trop solaire par rapport à son terroir.

Les assemblages
Hermitage Nobles Rives, rouge 2017
Assemblage avec la proportion d’origine granitique la plus faible, mais avec toutes les originaires alluvionnaires et de lœss. Une fruité rouge prononcé, une bouche gourmande qui prolonge ce registre, avec de la rondeur dès l’entame, un équilibre frais pour un degré d’alcool (14,7°) intégré, il se livre déjà mais saura vieillir.
Apogée 2032
93/100

Hermitage Gambert de Loche, rouge 2017
Assemblage de Triboulette (34 %), Hermite (32 %), Beaume-Murets (17 %) et Méal (17 %).
Une élégance et une finesse de toucher supérieures à celles du nobles-rives. Les parfums de fruits noirs et épicés sont plus complexes, le tannin est délicatement ourlé, la finale prend déjà quelques accents poivrés qui vont s’accentuer avec le temps en bouteille. On devine l’apport des secteurs granitiques dans la noblesse de cet assemblage.
Apogée 2042
96/100

Hermitage Epsilon, rouge 2017
On monte en granite dans cet assemblage 50 % Méal, 50 % Hermite.
Un nez légèrement réducteur. La bouche est dense, concentrée, avec un jus savoureux au toucher caressant, une finale puissante mais à l’alcool contenu, il ne creuse pas encore pleinement l’écart avec Gambert, mais dans le temps il le fera. Son tannin est d’une exquise finesse et sa grande fraîcheur persistante. Une expression assez solaire et gourmande de la cuvée, quand Gambert est plus classique dans son interprétation de l’Hermitage. Mais dans ce millésime, Hermite était solaire et Méal est naturellement solaire, l’assemblage des deux ne peut être autrement !
Apogée 2042
96/100

Le mondovino de la semaine #169 tourne à fond

Un nouveau président à Condrieu • Le meilleur chef de cave et le white winemaker of the year • Le vin de demain • Voyages au rythme des vendanges • Un beau rouge de Provence • Le blanc découverte • Chaque jour du nouveau, en voici six

Dans le vignoble


Un nouveau président à Condrieu

Après neuf années passées à la tête de l’ODG Condrieu, Christophe Pichon laisse sa place à Pierre-Jean Villa. « Beaucoup de choses ont été réalisées durant ces années dont l’amélioration de la notoriété et de l’image de Condrieu et beaucoup reste à faire. La nouvelle équipe pourra s’appuyer sur les liens forts qui existent entre les producteurs et négociants », souligne Christophe Pichon.

Natif d’une des sept communes de l’appellation et vigneron, Pierre-Jean Villa (57 ans) a été élu le 12 juillet président de l’ODG. Le nouveau président donne le cap pour les prochaines années : « Condrieu se doit d’être à la hauteur de sa réputation. L’un des plus grands vins blancs du vignoble français, reconnu dans le monde entier ». La suite s’annonce bien.

Le meilleur chef de cave et le white winemaker of the year

Lors de la 39e édition de l’« International Wine Challenge » qui s’est déroulée à Londres le 8 juillet, Cyril Brun (photo de gauche), chef de cave de la maison Charles Heidsieck a été élu Meilleur chef de cave 2022 dans la catégorie vins effervescents. Cyril Brun a déjà reçu cette distinction en 2019. Pour couronner ce succès, sur les 28 champagnes qui ont reçu la médaille d’or quatre font partie de la gamme Charles Heidsieck. Ces belles récompenses arrivent au moment où la maison célèbre le bicentenaire de la naissance de son fondateur et le retour de la célèbre cuvée Charlie. Autre talent, autre prix, celui du white winemaker of the year décerné à Vincent Bartement (photo de droite), œnologue de La Chablisienne. Cette belle coopérative place, une nouvelle fois, les vins blancs de chablis sur la première marche d’un podium international.

Le vin de demain

La société Videlot, présidée par Jean Moueix, rentre dans le capital de Winechain, la plateforme de NFTs. Cette dernière connecte les grands domaines aux nouvelles générations de passionnés de vin à travers le monde. Cette participation minoritaire de Videlot dans son capital lui permet de lancer, fin 2022, ce projet dédié au service des vignerons. « Nous sommes intimement convaincus chez Videlot que le monde des grands vins sera durablement et positivement impacté par Winechain. Demain, les wineFT permettront de toucher de nouveaux consommateurs grâce à une technologie totalement sécurisée s’appuyant sur la blockchain, au service des châteaux et des propriétés », affirme Jean Moueix.

Dans le verre


Voyages au rythme des vendanges

Des rives de la Garonne à celles du Missouri, de Bordeaux à Constantine, des grands domaines du médoc aux vignobles d’Afrique du sud, Les Vendanges d’un destin raconte le parcours exceptionnel de May-Éliane de Lencquesaing, ancienne propriétaire du château Picho-Comtesse à Pauillac, issue d’une lignée de viticulteurs et de courtiers en vins et d’une famille anglo-espagnole originaire des Philippines. 384 pages captivantes mettent la lumière sur le quotidien d’une époque désormais révolue et montre la face cachée de certains événements de sa vie. Un long voyage ponctué de surprises et de retournements. « Chacun s’accorde à reconnaître que les plus grands vignerons sont désormais souvent des vigneronnes. May Éliane de Lencquesaing est l’une d’elles depuis plus de quatre décennies » souligne Jean Robert Pitte.
Les vendanges d’un destin, de Bordeaux à l’Afrique du Sud, May Éliane de Lencquesaing, Tallandier, 384 pages, 23,90 euros. En librairie le 25 août.

Un beau rouge de Provence

La Courtade est un des trois domaines de la magnifique île de Porquerolles. Il a été racheté en 2014 par Édouard Carmignac, gérant du fond de gestion éponyme et grand collectionneur d’art. Le vignoble de 33 hectares, conduit en agriculture biologique, bénéficie d’un terroir exceptionnel composé de schistes métamorphiques, rarissimes à cette altitude. Ce rouge est remarquable par sa densité et sa précision, on apprécie son corps et son gras, son élégance naturelle, sa précision et sa tension en fin de bouche.
La Courtade 2020, côtes-de-provence rouge, 30 euros sur lacourtade.com

Le blanc découverte

Ce vignoble de 50 hectares qui fait face à la mer en AOC côtes-de-provence, bénéficie de températures douces et d’un ensoleillement exceptionnel qui favorise la concentration des raisins au moment de la maturation. Ce blanc, assemblage de rolle et d’ugni blanc, exprime son terroir sableux et cette influence maritime avec une salinité gourmande, une longueur et une fraîcheur agréable.
Château de Pampelonne, côtes-de-provence blanc 2021, 15,90 euros sur chateaupampelonne.fr

Trois régions, six inconnus, que du plaisir #4

Dernier épisode de notre tour des régions à la recherche des découvertes médaillés du Concours Prix-Plaisir. Avant d’inaugurer une nouvelle série et un nouveau thème. De quoi s’émerveiller et se réjouir encore longtemps

Roussillon
Les vignerons de Trémoine, Moura Lympany 2019, côtes du roussillon-villages
Fondée au lendemain de la guerre pour sauver la principale économie du village de Rasiguères, la coopérative des vignerons de Trémoine rassemble aujourd’hui 70 vignerons et 460 hectares de vignes dispersés sur quatre villages. La cuvée moura-lympany rend hommage à cette pianiste anglaise qui s’était installée à Rasiguères en 1980 et avait organisé plusieurs années de suite un festival de musique classique dans la cave de la coopérative. Un vin élégant et frais, à boire sur la jeunesse de ses arômes.
9 euros

Les Vignerons des Côtes d’Agly, Château Montner Ambré, rivesaltes
1 150 hectares de vignes et pas un vin ne se ressemble. La Vallée de l’Agly a cela de particulier qu’elle renferme une infinité de terroirs sur ses reliefs contrastés. Une chance pour les 250 vignerons qui y produisent 35 cuvées différentes de vins blancs, rosés, rouges, secs ou doux. Ce vin doux naturel de premier ordre étonne par ses arômes de fruits confits et de noix. L’élégance de la finale renforce la sensation d’équilibre général.
11 euros

Sud-Ouest
Domaine Chiroulet, Temps des Fleurs 2021, côtes de gascogne
Depuis 1893, cinq générations se sont succédé sur les terres argilo-calcaires du domaine de Chiroulet. Il y a eu beaucoup d’Armagnac, un peu de vin et quelques flocs de Gascogne. L’arrivée de Philippe Fézas en 1993 a donné une place plus importante aux cépages rouges. 40 % d’un vignoble de 40 hectares, en accord avec la géologie présente. Le temps-des-fleurs révèle avec intensité et finesse l’origine de son nom. Notes de rose séchée relevées par une touche exotique. Le plein de plaisir et une cuvée abordable.
7,60 euros

Le Vallon, Les Crestes 2020, marcillac
Les 32 vignerons du Vallon occupent le territoire unique du Rougier, qui donne une teinte rougeâtre à la pierre. Ils y plantent un cépage traditionnel, le mansois. C’est 90 % de l’appellation marcillac. Peu utilisé ailleurs dans la région, ce cépage donne des cuvées originales comme les-crestes. On aura plaisir à le déguster avec un plat de la gastronomie locale, le cassoulet pour n’en citer qu’un.
8,60 euros

Bordeaux
Château Croix de Mai 2019, médoc
Cécile Reich-Courrian a créé ce cru confidentiel (2,67 hectares) en 2010. Un joli bordeaux au nez élégant, avec une certaine complexité entre notes florales et arômes réglissés. La bouche, savoureuse et équilibrée, est tout aussi agréable. Une belle découverte.
12 euros

Château Penin, Clairet 2021, bordeaux clairet
Référence en appellations bordeaux et bordeaux supérieur, le château Penin est le fief des générations Carteyron depuis 1855. L’exploitation s’est agrandie lorsque Patrick, cinquième génération, en a pris les rênes, diversifiant les terroirs et les techniques. Un clairet intense et charmeur, pour ceux qui préfèrent la couleur à table plus qu’à la piscine. Jolie robe, nez franc, notes de fruits rouges entre cassis et pivoines.
7,58 euros