Accueil Blog Page 553

Laurent-Perrier, elles ne sont pas vendeuses

Un haut mur qui n’en finit pas, masque difficilement les frondaisons des grands arbres de ce qui a tout l’air d’être un beau parc. C’en est un. On arrive bientôt à la grille d’entrée, l’élégance du fer forgé. Là-bas, au bout de l’allée, la façade austère et belle d’un petit château de campagne, flanqué de ses communs en retour d’équerre. La cour pavée. La belle entrée traversante qui découvre l’ordonnancement finalement assez simple d’un jardin à la française en devenir.

Nous sommes à Louvois, le château de réception de Laurent-Perrier. Une acquisition récente pour la maison de champagne, dont l’ensemble des activités s’est toujours tenu à Tours-sur-Marne, à quelques kilomètres de là. Bernard de Nonancourt habitait à côté de son bureau et ses filles ont été élevées entre les chais et les caves. Pourtant, ce château de Louvois leur ressemble. Il a de l’allure sans être un séducteur. Aujourd’hui que leur père a disparu, Alexandra et Stéphanie assurent la direction de la maison en gardant en tête l’esprit de ce père tout-puissant, « notre père a fait du champagne avec une image de la France et une perception fine de l’esprit français ». Avec humilité et réalisme, elles se sont entourées des compétences nécessaires à la réussite d’une grande marque de Champagne. Elles s’appliquent autant qu’il est possible à perpétrer le souvenir de leur père, sa vision, sa force…lire la suite

Lovely Fieuzal

Les fleurs délicates des troènes embaument qui font une haie entre les voitures du parking et le chai. Plus loin, la vigne exulte entre pluie et soleil. L’été pourri, la liane adore et le vigneron, moins. « C’était pas l’année pour être en bio », dit-il. Non, cette année a juste permis d’ajouter une ride sur le front du gars athlétique qui vous tend une main large et ouverte, on voit bien le souci, il engage la conversation pile où ça fait mal en ce moment. L’agriculture est un métier difficile. Pourtant, nous sommes dans le doux vallonnement des Graves, un terroir béni, agréable à vivre, à cultiver. Ici, oubliés l’austère platitude du Médoc, les chamboulements géologiques du Libournais, il y a une élégance dans ce décor sans excès. Mais l’été pourri s’en moque, il a simplement omis le bon coup de grêle sur les vignes de Fieuzal. Le vignoble est bien le seul endroit où l’on peut admettre que le chassé-croisé du soleil et de la pluie, le chaud, le froid, le vent, la météo quoi, constituent une conversation.

Ce n’est pas compliqué d’établir un contact avec Stephen Carrier, le patron de Fieuzal. Le Champenois expatrié en terre de Bordeaux est aussi ouvert qu’il est énergique. Vite, le dialogue roule sur ses vignes, son nouveau chai, surtout. Des travaux importants, menés de main de maître dans des délais raisonnables. On aura creusé jusqu’à sept mètres de profondeur et il faut bien connaître l’endroit pour s’apercevoir qu’il a changé. C’est bien joué, ce coté rien-ne-bouge. Le faux portique d’accès a été enlevé, rendant ainsi au bâtiment une certaine simplicité de bon aloi. Dans la partie en retour d’équerre, des chambres d’amis sont en fin d’aménagement. Pour autant, le château de Fieuzal s’il rejoint le standard des grandes maisons, ne retrouve pas un lustre qu’il aurait perdu. Le château n’est pas historique…lire la suite

My name
 is Bollinger, champagne Bollinger



Pour fêter le 50e anniversaire de l’apparition de 007 sur grand écran et l’association maintes fois renouvelées entre Bond et Bollinger, la maison de champagne préférée du plus célèbre et du plus british des agents secrets sort un coffret 002 for 007 en forme de silencieux Walther PPK. Les fans, qui n’ont pas besoin qu’on leur précise que c’est l’arme de Bond, seront sans doute ravis de ce boîtier digne des meilleurs gadgets de la section Q. Pour accéder à
la bouteille de Bollinger La Grande Année 2002 (le millésime le plus exceptionnel de la dernière décennie, selon Mathieu Kauffmann, le chef de cave de la maison), il faudra aligner les trois chiffres 007 et cliquer sur le logo «gun».

“Bollinger? If it’s ‘69, you were expecting me ”
 (James Bond à Holly Goodhead, dans Moonraker, 1979)

Bollinger apparaît pour la toute première fois aux côtés de Bond dans le roman de Ian Fleming “Les diamants
sont éternels” publié en 1956. C’est la rencontre, en 1973, entre Albert R. « Cubby » Broccoli, l’un des producteurs de la saga James Bond au cinéma et Christian Bizot, alors président de la maison Bollinger, qui a pérennisé cette association naturelle entre deux mythes qui partagent nombre de valeurs : excellence, authenticité, élégance certaine, et même une pointe de flegme ! Les puristes apprendront ici quel Bollinger va avec quel James Bond.

De Sean Connery à Daniel Craig

En 1962, James Bond, le héros des romans de Ian Fleming depuis neuf ans, apparaît au cinéma sous les traits de Sean Connery (Dr No, de Terence Young). C’est le début d’une longue saga cinématographique riche de 22 films au cours de laquelle six acteurs ont joué Bond. Dans le très attendu 23e opus, Skyfall (sortie le 26 octobre), Daniel Craig incarnera un Bond dont la loyauté à l’égard de M sera mise à l’épreuve, sur fond de redoutable menace ébranlant les services secrets britanniques. Si Londres est au coeur de cette nouvelle aventure, sa mission l’emmènera également en Ecosse, en Turquie et à Shanghai.

Pendant ce temps, en France, le coffret Bollinger 002 for 007 sera en vente dans les magasins spécialisés et chez les cavistes au prix conseillé de 150 euros.

Spéculer sur le vin, mais comment ? 2/3

La succession de crises qui agitent la finance mondiale depuis l’été 2007 a incité les marchés à se tourner vers des actifs sains et concrets. Le vin a vite convaincu les gérants d’actifs. Mais les premiers véhicules de placement ont failli faire capoter ce concept de fonds vins. « Les premiers fonds lancés étaient l’œuvre de négociants ou de marchands associés à des banquiers ou des gérants de fortune. Des conflits d’intérêts sont vite apparus : les premiers se retrouvaient juge et partie » reprend Myriam Mascherin. Pour éviter cet écueil, la Financière d’Uzès s’est elle aussi imposé des règles de fonctionnement et de gestion très strictes, avec des contrôles drastiques tant des flux de transactions que des stocks, en se pliant « aux mêmes contraintes que s’il s’agissait d’un fonds actions ou obligations destiné à des investisseurs plus ou moins avertis » insiste Jean-Marie Godet. Cette première génération à toute de même eu le mérite de jeter les bases des stratégies d’investissement pour les uns et les autres.

Restait aussi à bien définir la notion de millésimes ou celle de grands crus. Les plus grands crus de Bordeaux et de Bourgogne trustent sans surprise l’essentiel des achats. Viennent ensuite quelques très belles marques de la Vallée du Rhône qui elles-mêmes ouvrent la voie aux plus beaux domaines italiens et, plus rarement, espagnols. Les vins du Nouveau monde ne sont pas absents de cette short list, mais leur poids est infinitésimal. À moins qu’ils ne soient tout simplement remplacés par des primeurs. Car ces derniers circulent plus que des grands crus et peuvent ainsi jouer le rôle de poche de liquidité pour tel ou tel fonds.

Quant aux flacons eux-mêmes, ils sont acquis auprès des circuits traditionnels de distribution de ces millésimes : le négoce et autres courtiers, les vignerons, mais aussi comme l’explique Myriam Mascherin, auprès de grands hôtels ou de restaurants prestigieux. Pas question cependant de stocker toutes ces bouteilles n’importe où. Les ports francs de Genève, gage d’anonymat et de sécurité maximum, s’imposent naturellement.

Vincent Bussière

Les progrès du passé



Parce que la traction animale fait moins de dégâts que les tracteurs sur l’environnement en général et sur le sol en particulier (pas de tassement ni de vibrations), on a vu revenir les chevaux dans les vignes. Aujourd’hui, au Château Pape Clément, à Pessac Léognan, on pousse un pas plus loin ce retour aux bonnes vieilles méthodes d’autrefois. Deux bœufs de quatre ans (et 400 kg), répondant aux noms de Blanc et Marel, participent désormais aux labours. De race gasconne, ces deux-là ont été élevés en Ariège, à la Bastide de Sérou, et n’obéissent qu’à la langue d’oc. Ce n’est pas pour le folklore que Bernard Magrez a décidé d’avoir recours à eux, en plus des chevaux. Parce qu’ils travaillent plus lentement et avec plus de puissance – et aussi parce qu’ils s’arrêtent lorsque la charrue rencontre un obstacle du genre pied de vigne, ce qui n’est pas le cas des chevaux – les bœufs permettent un labour plus précis et plus performant.


© Photo : Thibault Verschelden

Tour de France des vendanges


On continue, comme on l’a fait ici et , la tournée des vignobles à l’heure de la récolte. Toujours avec Vignobles & Signatures et toujours avec des textes fournis par les propriétaires des domaines. Du direct, quoi.


GRAVES
« Sur les 200 hectares des vignobles Lesgourgues, nos vendangeurs et vendangeuses vont s’offrir une balade du Bordelais aux Pyrénées. Aujourd’hui aux châteaux Haut Selve et Le Bonnat dans les Graves, ils iront ensuite dans le Gers, à Madiran, au Château Peyros, pour finir en Bas-Armagnac au Château de Laubade. Avant de les mettre au travail, Arnaud et Denis Lesgourgues, les héritiers de cette saga familiale initiée par leur grand-père en Gascogne, leur offriront peut-être de déguster « la part des Anges » de leur Armagnac, la seule à avoir été élevée au titre de World Class Distillery. Pour l’instant, en AOP Graves, à l’aube des vendanges, le vignoble est très sain. Les sols de graves, très filtrants ont bien amorti la pluviométrie importante. Le cycle végétatif a été retardé et les vendanges des blancs (sauvignon blanc et gris) ont commencé le 14 septembre, ce qui n’est pas dans les habitudes de la maison (en 2011, année précoce, nous avions vendangé dès le 23 août). Nous prévoyons de vendanger les rouges fin septembre. Globalement, en termes de volume, nous nous attendons à une récolte plutôt basse dans son ensemble, voire faible pour les sauvignons blancs aux grappes et grains plus petits qu’à l’accoutumée. La dégustation des premiers sauvignons blancs est prometteuse. Les écarts de maturité qui existaient fin juillet d’un pied à l’autre ont été compensés par un excellent climat sec et ensoleillé, installé depuis la fin juillet. Les raisins présentent un très bel équilibre entre maturité et acidité. SI l’amateur veut venir s’en rendre compte par lui-même, le Château Haut Selve sera ravi de l’accueilli les 20 et 21 octobre, en présence de trois producteurs de foie gras, miel et fromage de brebis Ossau-Iraty dans le cadre des Journées portes ouvertes des Graves. »


BEAUJOLAIS
« Au lieu-dit « Les Dépôts », à quelques kilomètres de Beaujeu, capitale historique du Beaujolais, la famille Tête est au service du vin depuis le début du XIXe siècle. Étape autrefois importante lors de l’acheminement des vins vers Paris, « Les Dépôts » ont gardé leurs magnifiques caves voûtées. Aujourd’hui, Jean Tête et sa fille Justine assurent la continuité et restent fidèles à cet adage qui veut que rien ne puisse se créer sans s’appuyer sur son passé, son vécu et ses racines. La famille est propriétaire de 20 hectares de vignobles à Lantignié (Château des Alouettes) et à Quincié (Domaine des Jumelles) pour les Beaujolais Villages, et à Régnié, Brouilly et Moulin-à-Vent pour les crus.
En Beaujolais, le nature a souffert d’avril à juillet et le végétal a eu un processus de maturation plus lent. Pour autant, les vendanges démarrent à une date « moyenne » pour la région. Septembre et son temps magnifique, venté et sec, va permettre de cueillir des raisins de bel équilibre avec de la fraîcheur et du fruit. La vendange sera manuelle bien évidemment le Beaujolais étant une des rares région, avec la Champagne, où les récoltes continuent à se faire presque exclusivement à la main. »


CHAMPAGNE
« Chez Drappier, chaque parcelle s’exprime à sa façon et “choisit” quand va commencer sa propre vendange. C’est cette liberté entretenue sur les 55 hectares du vignoble qui permet des assemblages expressifs. Les aléas climatiques de 2012 ont façonné ici une année très Champenoise… Une météo variée, souvent subtile, et parfois extrême, qui devrait engendrer un superbe millésime pour le pinot Noir, cépage roi de ce domaine familial. Faibles rendements et contrastes de température jour-nuit vont favoriser des arômes complexes et harmonieux de fruits des bois et de gelée de coing, signe distinctif de nos champagnes. L’orage de grêle du 7 juin, le plus violent qu’ait connu le domaine en deux siècles, a détruit, entre autres, la récolte destinée à la Cuvée Quattuor. En revanche, les parcelles de la Grande Sendrée, probablement placées sous la protection de Saint-Bernard de Clairvaux, ont été miraculeusement épargnées. Nous espérons donc bien élaborer une Grande Sendrée 2012, mais il faudra attendre 2019 pour la déguster. Humilité, travail et patience… »


SAINT-EMILION + POMEROL
« Joseph Janoueix, à l’origine négociant comme l’était son grand-père, a très vite compris l’intérêt de posséder ses propres vignes. Résultat, trois générations de Janoueix sont maintenant propriétaires de trois châteaux à Saint-Emilion et trois autres à Pomerol et l’on trouve leurs vins jusque dans les caves de l’Elysée. D’après Stéphane Toutoundji, leur œnologue-conseil, 2012 est un millésime fait de patience. La vigne a pris son temps, et il va falloir aussi prendre son temps pour vendanger et trier. Comme partout, le vignoble a eu froid, mais au final le potentiel est là et le millésime s’annonce plutôt qualitatif et intéressant. Les vendangeurs sont là, les vendangeuses sont plus belles que jamais et Jean-François Janoueix se demande déjà combien de mariages seront issus de ce millésime. Il faut dire qu’il les encourage : il a installé, in situ, une boîte de nuit appelée le Glouglou ! »


BOURGOGNE

« Chez Antonin Guyon, les vins – corton, pernand-vergelesse, beaune, volnay, meursault, et puligny-montrachet) sont vinifiés dans une cuverie hyper moderne avant de vieillir tranquillement au sein des magnifiques caves du XVIIIe siècle. Ici, les vendangeurs reviennent peut-être pour la visite… La Bourgogne, c’est la Bourgogne ! Les vendanges 2012 ont commencé le 21 septembre avec un certain retard par rapport à la moyenne de la décennie, la faute à un printemps pourri et à une floraison longue et tardive. C’est cette étape importante du cycle de la vigne qui détermine la date des vendanges. Il faut compter environ 100 jours après la fleur pour que le raisin soit mûr. Cette année, nous avons commencé par la Côte de Beaune et nous poursuivrons avec la Côte de Nuits. Nos vignes de Volnay Clos des Chênes et de Meursault Charmes ont subi la grêle et nous avons perdu une grande partie de la récolte. Si la récolte sera l’une des plus faible depuis 10 ans, le beau temps d’août et septembre permet d’envisager un millésime de grande qualité. Le beau temps qui s’annonce pendant toute la durée des vendanges nous rend très optimistes, les vendangeurs vont couper de magnifiques raisins bien mûrs ».

Le 70e millésime
 de Moët & Chandon


C’est en présence de Carole bouquet, de grands chefs internationaux et de nombreux « meilleurs sommeliers
du monde » que Moët & Chandon a tout récemment dévoilé son Grand Vintage 2004. Impeccablement mature et d’une fraîcheur remarquable, ce millésime au caractère singulier a fait l’objet d’ateliers créatifs et gastronomiques de la part de ces experts issus de toutes les cultures venus à Epernay le découvrir. Issu d’une année qui fut une belle surprise du point de vue du climat – un hiver doux, un printemps sec, des pluies en août et un chaud mois de septembre – comme de celui de la récolte, abondante et de grande qualité, ce Grand Vintage 2004 appartient à
une typicité de millésimes qui ont su combiner quantité et qualité. Ces vins qui ne sont apparus qu’à partir des années 70 sont qualifiés de modernes. D’après Benoît Gouez, le chef de cave de la maison (ci-dessus photographié avec Carole Bouquet, on lira un portrait de lui ici), ce vin élégant et racé « s’adresse aux amateurs de champagnes à la maturation soignée ». Les millésimes représentent moins de 10 % des vins élaborés en Champagne. De 1842, année du premier Grand Vintage, à ce 2004, seuls 70 millésimes ont été élaborés par la maison Moët & Chandon.

Dégustation :
La robe élégante s’éclaire d’un jaune brillant et subtil. La bulle est fine et le cordon persistant.
Le nez est précis et raffiné. Les accents fruités de pêche blanche, de citron, d’ananas frais, de banane verte et de poire cèdent la place aux notes florales et végétales de seringa, d’infusion et de chèvrefeuille. Enfin, les nuances épicées et sucrées de poivre blanc, de calisson et de cassonade complètent le bouquet.
Au palais, une structure racée. Très pur, ce champagne marie complexité savoureuse et finale infiniment persistante. La texture soyeuse, vive et souple, toute en délicatesse, joue à la fois avec des nuances minérales et des notes rafraîchissantes de rhubarbe, de physalis et de pamplemousse, avec une pointe mentholée.
Assemblage : 38 % Chardonnay, 33 % Pinot Noir, 29 % Pinot Meunier
Dosage : 5g/l

Les bon plans (parisiens) du week-end


On vous a déjà parlé de ça, c’est demain, à Issy-les-Moulineaux. Pas très loin, sur l’Ile Seguin, un autre genre
de réjouissances aura lieu, de 10 h à 19 h 30, samedi + dimanche. Ca s’appelle « Les Rencontres Cultivées » et c’est le Pays Basque (Euskal Herria) qui débarque à Boulogne, le nord (irrapalde) comme le sud (hegoalde), représentés par deux collectifs de paysans de France et d’Espagne travaillant la diversité dans l’assiette de façon durable et responsable. Le résultat, c’est plein de bonnes choses à découvrir, des produits sains et naturels, fromages, jambons, légumes, sur un marché paysan qui vous changera les idées et proposera des produits pas toujours faciles à trouver. Pour intégrer matraila, xingar, ardi gasna, pintxoak, mutxikoak, txotx ou encore txisu à votre vocabulaire, deux conférences auront lieu (une par jour, à 17 h). Pour mettre en pratique votre nouveau savoir, une brochette de cuisiniers de talent (dont Arnaud Daguin, qui a eu l’idée de cet événement) fera différentes propositions, à partir de 5 euros l’assiette. L’apéro en musique promet une ambiance inusitée en région parisienne, basque certes, mais résolument contemporaine. L’entrée est libre et gratuite. Pour l’adresse exacte, cliquer deux fois sur l’image ci-dessus, elle s’affichera en grand.

Chacun son métier


Parce que les vignerons n’ont pas que ça à faire, la société VE2F (Vin Equitable de France*) a développé pour eux une plateforme de communication et d’échange avec les internautes amateurs de vin. L’idée est que tout est déjà techniquement en place – interface simple, forum, relais sur les réseaux sociaux – pour qu’une relation dynamique se mette rapidement en place et qu’une communauté puisse se créer autour du travail du vigneron et des informations qu’il choisira de donner, à son rythme, sur son domaine, ses vins, son AOC, ses cépages, ses petites manies et ses grands projets. Une présence sur la toile qui sera interactive – eh oui, c’est le jeu – puisque les internautes pourront donner leur avis et noter leurs vins favoris. Transparence, éthique et proximité sont les valeurs prônées par ce site et les vignerons qui souhaiteront y figurer devront préalablement souscrire à une charte, garante d’une sélection de qualité de vignerons propriétaires-récoltants. Dans un avenir proche, la société VE2F prévoit de développer et mettre à la disposition de ces mêmes vignerons un outil d’e-commerce.

* Née en 2011 de la rencontre entre Denis Larivière (56 ans), entrepreneur du net et propriétaire du domaine Melody et Christian Penneau (27 ans), blogueur et passionné du vin sur la toile, la société VE2F est basée sur leur conviction commune qu’il est nécessaire de proposer sur internet une information rapide et de qualité provenant des domaines viticole (on ne dira pas le contraire). A partir de là, ils ont développé la notion « d’équité sur internet » entre les vignerons et les consommateurs et décidé offrir aux premiers des outils performants à moindre coût (grâce à la mutualisation) afin de les accompagner dans leur communication vis-à-vis des seconds.

Problèmes d’identité


On transmet cette information du CAVB (Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne),
même si les termes employés peuvent paraître exagérés. En effet, il semblerait que le terme clos soit « menacé »
et que la viticulture bourguignonne s’en trouve « aux abois ». Pourquoi ? Parce que l’héritage est en passe d’être
« galvaudé » par la Commission Européenne qui s’apprête à autoriser les producteurs américains à commercialiser des vins appelés clos-quelquechose sur le marché européen. Sachant que, comme le précise le communiqué,
sur le territoire de l’Union européenne en général et en France en particulier, les termes traditionnels synonymes d’exploitation viticole sont réglementés*, et comptant sur un minimum de culture vitivinicole de la part de nos concitoyens-amateurs, il n’y a pas vraiment là de quoi fouetter un chat. C’est encore une fois une histoire de marketing. On peut concevoir que le beau mot de clos soit irrésistible pour les Américains (et pas seulement pour eux, sans doute). L’identité bourguignonne ne s’en trouve sans doute pas pour autant en danger, on ne réécrira pas une histoire vieille de quelques siècles. Comme le droit communautaire en offre la possibilité, les Etats-Unis ont déposé une demande d’enregistrement des mentions « château » et « clos » en tant que mentions traditionnelles pour les vins produits sur leur territoire (il n’y a évidemment pas de définition du terme clos là-bas : ce terme est libre de toute contrainte, il suffit de l’enregistrer dans le cadre d’une marque pour pouvoir l’utiliser). Comme leur histoire les y autorise, les représentants de la viticulture bourguignonne (comme les Bordelais, avec le terme château) condamnent l’initiative, mettent en garde la Commission et estiment qu’il y a là « outre le détournement d’une terminologie française à forte notoriété (…), une distorsion de concurrence à l’égard de nos exploitations viticoles et une tromperie pour les consommateurs ». On est d’accord sur le détournement, mais pourquoi ne pas y voir un hommage et faire confiance aux consommateurs pour savoir faire la différence ? On est quand même très loin de la ligne de vêtements estampillés M. Chapoutier, tout récemment découverts sur internet, par hasard et par sa fille, étudiante en Chine. Là, le vigneron a de quoi s’énerver.


* Rappel réglementaire. Décret n° 2012-655 du 4 mai 2012 relatif à l’étiquetage et à la traçabilité des produits vitivinicoles et à certaines pratiques oenologiques :

Art. 7. − Les mentions : « château », « clos », « cru » et « hospices » sont réservées aux vins bénéficiant d’une appellation d’origine protégée lorsque les vins sont issus de raisins récoltés sur les parcelles d’une exploitation ainsi dénommée et vinifiés dans cette exploitation. (…) Le terme « clos » peut également être utilisé pour des vins bénéficiant d’une appellation d’origine protégée :

a) issus de raisins provenant exclusivement de parcelles de vignes effectivement
délimitées par une clôture formée de murs ou de haies vives ;

b) dont l’appellation comporte ce terme.