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À la gloire du Mauzac

Ce vieux cépage donne cette jolie bulle. C’est le dernier coup de cœur de notre expert

Le mauzac blanc est un cépage très ancien du sud-ouest. Largement implanté vers Gaillac, il a vu sa zone de plantation se réduire au profit d’autres cépages plus aromatiques comme le sauvignon. Il reste largement utilisé pour élaborer la blanquette-de-Limoux, comme cépage unique dans la blanquette méthode ancestrale qui charme par ses sucres résiduels naturels, et dans un minimum de 90 % dans la blanquette brute qui autorise un complément de chardonnay ou de chenin.

Ces deux cépages sont majoritaires dans l’élaboration du crémant-de-Limoux, le mauzac ne pouvant être utilisé qu’à hauteur de 40 % au maximum. La blanquette tirerait probablement son nom de la coloration blanche du dessous des feuilles de vigne à la fin de l’été et à l’automne. En occitan, « blanqueta» veut dire « blanchette ».

La dynamique Françoise Antech, sixième génération de vignerons au domaine éponyme a voulu le mettre en avant dans plusieurs cuvées de blanquette qui lui sont dédiées sans apport d’un autre cépage. Nous avons été étonnés par la finesse de bulles de M le Mauzac 2016. Avec trois années passées sur lattes, cette cuvée se démarque du style classique de la blanquette pour rejoindre ce qui se fait de mieux en blanc effervescent.

Maison Antech, Blanquette de Limoux, M le Mauzac, blanc 2016
92/100
D’une grande élégance, M le mauzac séduit par les notes de pomme fraîche typiques du mauzac et par les arômes de coing, de fruits frais et par ses senteurs de fleurs blanches délicates. Le dosage à 8 grammes par litre est peu perceptible et ne nuit en rien à la sensation de fraîcheur de la cuvée. Elle sera parfaite à l’apéritif et en accompagnement de poissons raffinés. Les puristes, amateurs d’effervescents plus incisifs, pourront aller vers la cuvée 3.0 sans aucun sucre ajouté et d’un usage moins consensuel.
14,60 euros

antech-limoux.com
Tél : 04 68 31 15 88

Un pommard de finesse à prix tout doux

François d’Allaines,
Vieilles vignes, pommard 2020

Pourquoi lui
Il y a longtemps que nous suivons François d’Allaines, propriétaire et négociant à côté de Beaune. Nous voyons bien ses progrès, son implication, sa réussite. Toutes ses cuvées valent le détour et ce pommard, fin et plein, ne fait pas…

Lire la suite ici sur le blog bonvivant

La billetterie du Grand Tasting 2022 est ouverte

Vous pouvez désormais réserver vos billets directement sur le site du Grand Tasting. Le festival des grands vins revient les 25 et 26 novembre au Carrousel du Louvre. Deux jours pour déguster les vins de plus de 350 vignerons talentueux.

Par où commencer ? Suivez vos envies, allez au gré des rencontres et des dégustations à la découverte de grands vins. Les vignerons ont été soigneusement sélectionnés par nos dégustateurs pour ce rendez-vous des grands amateurs.

Pour les plus curieux et pour aller plus loin, 20 masters class sont proposées. Des génies, des raretés, des nouveautés, des plus connus, des vieux millésimes. La liste est longue et se consulte sur le site internet. Pendant 45 minutes, les vins défilent dans le verre, un expert commente, un producteur raconte. Une belle rencontre avec le génie du vin.

Retrouvez le planning des masters class sur https://www.grandtasting.com/les-master-class-du-grand-tasting/.
Réservez vos billets et vos accès aux masters class sur https://www.grandtasting.com/

Les horaires
Vendredi 25 novembre 2022 : 10h15 – 20h00
Samedi 26 novembre 2022 : 10h15 – 18h00

Les tarifs
Entrée individuelle 1 jour : 30 € sur internet / 35 € sur place
Entrée individuelle 2 jours : 40 € sur internet / 45 € sur place
Entrée individuelle tarif réduit (étudiant, demandeur d’emploi) : 28€ sur place

Gilles Palatan, le Languedoc quand il brille

L’homme est drôle, sympathique, pointu. Ses vins sortent du lot dans les trois couleurs. Du talent, de la rigueur et voilà le travail


Cet article est paru dans En Magnum #28. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici. Ou sur cafeyn.co.


2008. Premier guide Bettane+Desseauve des grands vins. Séances de dégustation dantesques pour les appellations du Languedoc-Roussillon, dont celle organisée par le syndicat des vins de pays d’Oc. Près d’un millier d’échantillons à l’aveugle. Des vins de cépages pour la plupart, des vins parfois décevants, d’autres convenables et de belles réussites qui nous intéressent. Soudain, deux blancs incroyables, largement au-dessus du standard des IGP, proches de ce qui se fait de mieux en vin d’appellation. Première rencontre avec les vins d’Aigues Belles. Le vigneron s’est appliqué quant au contenu du flacon. Un peu moins pour le nom de ces cuvées : Le Blanc et L’Autre Blanc. Jamais de déception depuis ce millésime, y compris pour le dernier-né, un troisième blanc, un rolle, aussi simple dans le choix du nom, aussi réussi que les deux autres.

« Bon coq gaulois ne boit que vin »
Si des traces d’une propriété viticole existent dès la fin du XVIIIe siècle, la propriété appartient à la famille Palatan depuis 1875. Au début du XXe siècle, l’ancêtre de Gilles, Gustave Fabre, viticulteur et négociant en vins à Nîmes est à l’origine de la création d’une feuille de chou, intitulée L’Alliance du producteur et du consommateur et tirée à 700 000 exemplaires, niveau de diffusion assez incroyable pour l’époque que relate d’optimistes archives familiales. L’accroche du journal : « Bon coq gaulois ne boit que vin ». La ligne éditoriale est simple, mais visionnaire pour l’époque. Garantir des vins sans adjonction de plâtre, tenter d’installer des circuits courts en « fustigeant les intermédiaires marchands qui tendent à devenir de véritables parasites [et qui] n’hésitent pas à falsifier les denrées, ce qui devient un véritable péril pour la santé publique ». Grâce à ce canal de vente direct, les vins d’Aigues Belles trouvent aisément preneur. Ils sont vinifiés au domaine jusque dans les années 1950, avant d’être proposés au négoce. Le père de Gilles finira par apporter ses raisins à la cave coopérative.
Diplôme d’école de commerce et licence d’espagnol en poche, Gilles Palatan s’installe à Paris pour travailler dans un négoce de métaux non ferreux dont il est devenu le PDG. Viscéralement attaché à Aigues Belles depuis son plus jeune âge, il n’imagine pas céder la propriété au décès de son père. Il en assure la supervision depuis Paris, y maintient les pratiques anciennes et plante jusqu’à agrandir le vignoble de 14 à 20 hectares. Dans le secteur géographique du Pic Saint-Loup, le mot d’ordre était de planter des cépages dits améliorateurs, conformes au cahier des charges de la future appellation, syrah et grenache en tête. Gilles fait tout l’inverse. Il plante du sauvignon, du merlot, du chardonnay, pour le plaisir d’être à contre-courant, ce qui lui impose encore aujourd’hui de commercialiser essentiellement en IGP alors qu’une grande partie de ses vignes sont sur des sols classés en appellation. À l’époque, Trévallon, Daumas-Gassac et les autres trublions de la décennie 1980 associent des cépages atlantiques aux cépages traditionnels du sud. Gilles s’en inspire et devient l’un des pionniers de l’assemblage de la roussanne et du sauvignon blanc qui perdure aujourd’hui dans la cuvée L’Autre Blanc.
En 2002, date de son retour définitif au domaine, il relance une production sous le nom et la marque d’Aigues Belles. Les vignes, objets de tous ses soins, sont menées totalement en agriculture biologique depuis sept ans. Sans certification, la paperasse le rebute. Les vinifications sont faites en isolant chaque parcelle et chaque cépage. Tout est ramassé à la main. Dans un avenir proche, dès que les finances le permettront, il cherchera à allonger encore les élevages avec l’utilisation d’œufs en béton. Les rouges ont depuis quelques années rejoint les blancs, élite languedocienne pour cette couleur. Un seul rosé, délicat, facile à boire, avec lequel on ne s’ennuie jamais. Il faut aussi rencontrer l’homme, d’une intelligence et d’une gentillesse rare, et l’écouter parler de ses vins.

WineandCo fête les 40 ans du millésime 1982

C’est ce qu’on appelle un tournant. Il y a eu un avant et un après. Début 1983, la critique fait la fine-bouche avec Bordeaux qui n’alignait pas à l’époque les millésimes qualitatifs comme aujourd’hui. Mais Michel Bettane comprend que ce millésime 82 est spécial. Robert Parker aussi, avec comme caisse de résonnance le marché américain qui a vu en lui son nouveau messie. La légende du 1982 est lancée. La saison fut belle, évidemment. Mais c’est aussi une conjonction de facteurs, avec une jeune génération d’œnologues qui arrive dans les chais, Michel Roland en tête, et des progrès techniques comme la maîtrise des températures.

Quarante ans après, les vins sont toujours aussi bons. Denis Dubourdieu avait prédit qu’il faudrait les boire entre 2005 et 2030. Le site de distribution en ligne WineandCo s’est dit qu’il ne fallait pas laisser passer l’occasion de fêter dignement le quarantième anniversaire. Ils ont réuni quarante vins de 1982 qu’ils mettent en vente pendant 40 jours depuis le vendredi 7 octobre. Toutes les bouteilles viennent directement des propriétés. Il n’y a parfois qu’une à deux bouteilles. Seuls les châteaux Haut-Brion et Lynch-Bages n’ont pas pu fournir de vin, mais WineandCo, qui a aussi une activité de négociant, s’est débrouillé pour en trouver en s’assurant de leur provenance. Le but est évidemment de garantir aux clients une provenance et une conservation irréprochable.

Pour marquer le coup, Bernard Le Marois, PDG et associé de WineandCo, a été jusqu’au bout du concept en organisant un dîner d’anniversaire parisien au restaurant Lasserre avec neuf de ces précieuses bouteilles. Un petit échantillon de ce que vous trouverez sur le site, mais qui permet de voir la bonne tenue du millésime et surtout de se rendre compte de ce qui fait la magie de Bordeaux : être capable de produire des grands vins en grands nombres qui accompagnent les amateurs pendant des décennies. Vous trouverez ci-dessous nos coups de cœur. Seul bémol, qui ne surprendra personne, ces vins sont chers. Ça démarre à 300 euros pour Chasse-Spleen ou Lafont-Rochet, et jusqu’à 8 000 Euros pour Petrus. Le prix du rêve.

Château Petit-Village, pomerol
Pas le plus connu des pomerols, alors qu’il jouit d’un excellent terroir. Il a très agréablement surpris l’assistance. Nez apaisé avec une touche de moka. Le tanin est très fin. Il fond dans la bouche sur des notes de café et de chocolat.

Château Calon-Ségur, saint-estèphe
Un vin qui a fait l’unanimité. Nez fin, discret et en même temps assez ample. La bouche est assez large, enveloppante, mais avec un joli tanin qui se prolonge en longueur. Élégant et assez évident. En magnum.

Château Lynch-Bages, pauillac
Une propriété bien tenue par la famille Cazes qui se passe le flambeau. On retrouve cette touche pauillacaise avec une pointe de fermeté, ce qui n’empêche pas le vin d’être caressant. Le nez est poudré, intense, café. La bouche monte en puissance et tient la distance.

Château Haut-Brion, pessac-léognan
Le vin qui a imposé sa grandeur à tous. Nez extrêmement soyeux, cacaoté, à la fois puissant et caressant. Le touché de bouche est velouté, enveloppant, assez large mais tout en grâce. Un repère intemporel. C’est l’archétype du grand vin.

Château Yquem, sauternes
On ne dira jamais à quel point les liquoreux sont de grands vins de garde. Yquem tient son rang. Le nez est compact, sur l’orange confite, avec ce côté de pâte de fruit mais sans richesse excessive. Le vin fond dans la bouche, avec une pointe d’orange amère élégante.

Philipponnat, Clos des Goisses, champagne
La guest-star de cette sélection. Dégorgé en 2022, ce champagne est d’une jeunesse incroyable. Nez très apaisé et gourmand, façon brioche au citron. Mais la bouche est extrêmement vive, effervescente, fine, avec une tension surprenante. Très complet.

Retrouvez les quarante 1982 de cet anniversaire et beaucoup d’autres vins dès maintenant sur www.wineandco.com

Pour aller plus loin, En Magnum avait consacré un long récit sur le millésime 1982 à Bordeaux. Il est à retrouver ici.

Adieu, Marie. Quand le vin nous emporte…

Marie Orliac du domaine de l’Hortus est décédée accidentellement le 8 octobre dernier, deux mois après l’adieu à sa mère

Le monde du vin est touché droit au coeur. La famille et les amis, bien sûr, mais la totalité du monde du vin aussi. Parce qu’on a du mal à admettre que Marie, la petite Marinette comme ils l’appelaient joliment, puisse disparaître comme cela, hapée par son vin, son travail, sa passion, son destin, le 8 octobre dernier, à l’âge de 49 ans, même pas deux mois après le départ de sa maman, Marie-Thérèze, dite Zizou. Nombreux sont ceux qui connaissent les Orliac, la superbe du lieu, la vue sur le Pic Saint-Loup, la grandeur des vins, la gentillesse et le professionnalisme des créateurs du domaine de l’Hortus, en 1984. Une famille archi-douée et archi-soudée.

En 2008, voici une scène tirée de ce paradis mérité : « En ce mois de février, au domaine de l’Hortus, c’est l’ébullition. Les uns taillent la vigne, les autres sont au bureau, expédient des commandes. François, lauréat de l’agro de Toulouse, a rejoint ses parents en 1999, Marie, titulaire d’un Dess de droit de la vigne et du vin à Suze-la-Rousse, est revenue en 2001 et Yves (Isara à Lyon) en 2003. Des travaux ont lieu devant la cave. Jean joue le chef d’orchestre, silhouette élancée dans une salopette bleue de travail, une bretelle tombant sur le bras, bottes en caoutchouc, sourire indélébile et cheveux irsutes. On le croirait extrait d’un dessin animé, toujours content, générant autour de lui une vie trépidente.

Toute la famille est réunie, jusqu’à la première petite fille, que le grand-père est fier de pousser dans son landeau, entre deux bulldozers. Au fond, Jean a fait ce qu’il avait rêvé de faire : se sentir utile dans un projet collectif et hisser une appellation languedocienne au sommet de sa notoriété. « Il n’y a rien de plus beau que le métier de vigneron ! », jubile-t-il. »

Le métier de vigneron, si beau, si adulé, si envié mais qui tue aussi, comme d’autres métiers ou passions tuent. « Il y a deux dangers majeurs à avoir sans cesse en tête, rappelle justement un producteur. Le tracteur. Et la cuve. » Quand on boit un verre de grand languedoc, ces risquent en font aussi partie. Marie nous le rappelle encore.

Toute l’équipe de Bettane+Desseauve transmet ses condoléances à toute la famille Orliac.

La célébration religieuse aura lieu ce jeudi 13 Octobre 14h30, en l’église Saint Pierre de Valflaunès.

Photo : La famille Orliac au complet, en février 2008. Marie-Thérèse et Marie viennent de nous quitter à deux mois d’intervalle.

 

Éloge des vins doux

Un passito sicilien, un jerez d’Andalousie, un quarts-de-chaume font partie des révélations du tout premier Concours Mondial de Bruxelles consacré aux vins doux et fortifiés qui a eu lieu à Marsala du 21 au 23 septembre 2022. Par Mathilde Hulot

Le passito Vinci Vini 2021, le jerez Noé de Gonzales Byass, le quarts-de-chaume grand cru 2018 du domaine des Forges, le colli euganei DOCG « 8 » 2021 et le porto LBV Vista Alegre 2017 de Vallegre n’ont pas grand-chose en commun en ce qui concerne leurs arômes, le lieu où ils sont nés, les cépages qui les composent ou leur type de vieillissement et de vinification. Mais ils ont un point commun : ils ont du sucre résiduel. Et ils viennent tous les cinq de recevoir les honneurs. Avec eux, 174 vins ont obtenu une médaille. De Sauternes à l’Autriche, des îles grecques à la Moravie…

Réunir 525 vins doux, liquoreux et fortifiés issus de 20 pays pour une dégustation dans un lieu précis et symbolique, c’est forcément l’œuvre du Concours Mondial de Bruxelles. La toute première session de la compétition dédiée à cette catégorie de vin a eu lieu à Marsala les 21, 22 et 23 septembre dernier. Depuis 2006, le concours trentenaire créé par la famille Havaux et sa société Vinopres organise ses sessions dans un pays différent. En 2022, la grande compétition qui réunit 350 dégustateurs du monde entier a été scindée en quatre : rouge et blanc, rosé, effervescent et vins doux.

Cette première version de doux à Marsala, le « port de dieu » fut impressionnante. Un rythme tranquille (une vingtaine de vins soumis par matinée), des conditions idéales pour les 60 juges (jurys de six, température parfaite de la pièce et des vins), et une présentation du vignoble local culturelle et historique de haute qualité. Visite de Florio et ses 3 303 foudres pleins de vin fortifié en élevage, de l’Institut expérimental de Biesina et sa collection de cépages siciliens, de l’île de Mozia enfin, témoin de 6 000 ans d’histoire. Une impression générale que ces vins, quelle que soit leur élaboration et leur provenance, sont de véritables voyages œnologiques.

Les résultats sur :
https://concoursmondial.com/fr/vins-doux-et-fortifies-les-resultats/

Le vin à boire vite, cette illusion tragique

Le débat est lancé. il contient ce qu’il faut de bon sens pour qu’on s’y intéresse. entre techniques nouvelles et convictions d’expérience, qui aura le dernier mot ?


Cet article est paru dans En Magnum #29. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici. Ou sur cafeyn.co.


Il y a rarement de l’imprévu ou du nouveau dans le monde du vin et les débats d’aujourd’hui ressemblent diablement à ceux d’hier. Dans les années 1960, Alexis Lichine, qu’on surnommait dans tous les pays du monde le « pape du vin » – on n’avait pas attendu Robert Parker – remarquait dans son Encyclopédie pionnière que les grands vins blancs de Bourgogne madérisaient rapidement et qu’ils étaient meilleurs à boire vers leur cinquième année ou même avant. On ne connaît que trop aujourd’hui les ravages des oxydations précoces de beaucoup de vins blancs. Rappelons que les exceptions d’alors, capables de défier les décennies, provenaient de viticulteurs maniant avec dextérité le sulfitage ou l’acidification, comme Pierre Ramonet-Prudhon ou François Raveneau. On n’accepte plus ces pratiques œnologiques aujourd’hui. De toute façon, le jeunisme de la nouvelle génération – son amour de la nouveauté et de l’immédiateté dans le succès, sa vision du temps souvent devant elle et rarement derrière – donne sa préférence au fait de boire les vins aussi vite que possible. On souhaitait aussi la même chose il y a un demi-siècle, avec d’autres arguments.
Ainsi, Max Léglise, directeur de la station œnologique de Beaune, expliquait dans La Revue du Vin de France que le manque de caves pour faire vieillir les vins dans les nouveaux immeubles justifiait une vinification courte et assouplissante. Avec un chauffage initial du raisin pour accélérer le processus et rendre moins nocive l’altération de nombreuses vendanges. Le fameux docteur Dufaÿs, au château de Nalys, influençait toute une génération de producteurs du Vaucluse ou d’ailleurs avec sa dénonciation des lourdeurs et fragilités inacceptables, selon lui, des vins traditionnels. Il prônait, influencé par ses amis du Beaujolais, le recours à la macération carbonique, permettant de produire des vins fruités buvables dès la mise en bouteille. Presque tout le Languedoc et le Roussillon (rappelons que cette méthode de vinification a été codifiée à Montpellier) s’y mettra à son tour dix ans plus tard sous l’influence, chose amusante, d’un œnologue bordelais, Marc Dubernet. Déjà dans les mêmes années 1960 à Bordeaux, un négociant bien introduit dans tous les milieux de la restauration, Pierre Coste, avait popularisé les « petits bordeaux rouges des Graves », vinifiés souples et fruités pour une consommation immédiate, avec l’entière complicité de ses amis Pierre Dubourdieu (le père si inventif de Denis) et Robert Goffard, dégustateur et marchand hors pair. Ce type de vin a hélas fait flop, parallèlement au destin injuste de Pierre Coste. Mais Bordeaux ne s’en est jamais remis dans nos grandes villes, désormais malades du « bordeaux bashing ». Aujourd’hui, une génération nouvelle de buveurs aime toujours boire du vin parce qu’elle trouve dans les vins dits « naturels » une boisson souple et désoiffante, bien plus que moralement supérieure, même si quelques excités en sont persuadés. Donc on boit à nouveau jeune, vite, un peu moins cher, ce qui n’est pas négligeable, et sans chercher ce qu’une minorité de connaisseurs dans le monde a reconnu dans les bons vins français, c’est-à-dire une expression d’origine ou de millésime. Les mentions bio, le style rebelle et irrévérencieux, souvent drôle et inventif des étiquettes, contre-étiquettes et noms de cuvées passionnent plus que la réputation du millésime ou des hiérarchies nées de l’histoire.
Faisons quand même preuve de prudence devant ce retour cyclique qui favorise le vin jeune, alors que paradoxalement le vin dit « nouveau » a failli à sa mission. On est heureux que la souplesse de ces vins dits nature ne provienne pas d’un artifice œnologique, comme hélas s’était dévoyé le beaujolais nouveau coloré et standardisé des années 1980. On risque pourtant d’y perdre plus qu’on y gagne, comme cela n’est que trop évident dans l’usage de la langue, avec la simplification outrancière du vocabulaire, entraînant celle de la pensée, devenue incapable de nuancer ce qu’elle ressent ou veut communiquer. Le monde binaire – comprenons c’est génial ou c’est nul – n’a rien à nous apporter, à nous apprendre ou pour nous permettre de progresser. Dans le vin, l’opposition simple « cela me plaît tout de suite ou sinon je fais autre chose » peut encore se comprendre sur le plan aromatique, mais conduit progressivement à ne plus percevoir, parce qu’on ne peut plus nommer, faute d’expérience ou de vocabulaire, les nuances aromatiques plus complexes d’un bouquet de vieillissement. Elle devient vraiment tragique si l’on accorde aux sensations tactiles l’importance qu’elles méritent. Quand un ancien disait plaisamment ce vin glisse « comme un petit Jésus en culotte de velours », il rendait simplement hommage à son sens tactile, habitué au toucher des tissus, au grain du bois, au contact direct avec la matière. Avec les mots pour désigner son ressenti et sa capacité à faire des distinctions. Quand on dit, en revanche, « ça glisse » ou « c’est gouleyant » sans précision, cela réduit la perception du vin boisson à celle de l’eau boisson. La matière interne du vin n’intéresse plus. On a vu les ravages du rosé, forcément plus souple et simple, par rapport aux rouges issus des vignobles du Sud. Et ce rosé, rouge moins coloré et moins tannique, se rapproche de plus en plus du blanc dans les évolutions les plus récentes, parce qu’on l’imagine plus aérien ou plus cristallin s’il perd toute marque de couleur. Pour les rouges de garde, qu’on consommera d’ailleurs sans les garder, à deux ou trois ans d’âge sur la table de la plupart des bistros à vins ou restaurants, le vinificateur cherchera à adoucir et à simplifier leurs contours : beaux arômes, belle et facile entrée de bouche, puis creux sans rebond dès le milieu de bouche.
Je suis accablé par le succès actuel de certains producteurs de Bourgogne, à la mode mondiale et au prix de vente inversement proportionnel à la dilution de la matière. Et tout aussi accablé devant le bashing des grands bordeaux récents qui n’ont jamais, avec la sévérité de plus en plus grande des sélections, présenté une matière aussi riche, aussi complexe et prometteuse. On les accuse même de manquer d’émotion ou d’être trop sophistiqués techniquement. On songe à ces jeunes bacheliers incapables de lire, de mémoriser une phrase de plus de deux lignes et qui seraient prêts à interdire aux écrivains de les rédiger. Les mêmes seront un jour prochain incapables de lire un « hashtag ». Heureusement, on se console, si l’on peut, avec une minorité encore existante – pour combien de temps ? – de vins complets, sans doute les meilleurs jamais produits depuis un demi-siècle, meilleurs vins nature compris, au cœur, comme toujours, de notre magazine.

Photo : freepik

Le mondovino de la semaine #175 tourne à fond

Un dîner pour une bonne cause • Regard vers le futur • Quatre soirées d’exception • L’élégance du malbec • Revivre et déguster l’été • Chaque jour du nouveau, en voici cinq

Dans le vignoble


Un dîner pour une bonne cause

Le 26 octobre, cinq femmes remarquables de la Champagne vous invitent à la prestigieuse table du Restaurant Le Parc (deux étoiles Michelin) du Domaine Les Crayères à Reims autour d’un dîner exceptionnel signé par le brillant Philippe Mille. Julie Cavil (Krug), Caroline Latrive (Deutz), Nathalie Laplaige (Joseph Perrier), Charlotte De Sousa (De Sousa) et Charline Drappier (Drappier). Dîner pour la bonne cause, ça change tout et ça tombe bien. Les bénéfices de ce dîner exceptionnel seront entièrement reversés à l’Institut Godinot, centre référent de lutte contre le cancer de la Champagne-Ardenne et du Sud de l’Aisne. Le menu sera servi en cinq séquences. Chacune d’elle sera accompagnée par un vin.
Prix : 400 euros par personne (hors défiscalisation à 66% des bénéfices récoltés).
Réservations : Domaine Les Crayères, 03 26 24 90 00 evenements@lescrayeres.com
(Places limitées, réservation obligatoire)

Regard vers le futur

Après avoir dirigé la maison Louis Jadot durant 31 ans, Pierre-Henry Gagey cède sa place à Thomas Seiter qui rejoindra cette célèbre maison Beaunoise en novembre avant d’en prendre la présidence en janvier 2023. L’implication de la famille Gagey au sein de cette véritable pièce du patrimoine historique bourguignon intervient au décès de Louis-Auguste Jadot. Sans héritier, la maison est confiée en 1962 à André Gagey, qui en demeurera le régisseur jusqu’en 1991, date à laquelle il cédera les rênes à son fils Pierre-Henry, figure emblématique de la Bourgogne et président du BIVB à plusieurs reprises. Son fils Thibault Gagey devient directeur général.

Quatre soirées d’exception

Direction Reims, ses grandes maisons de champagne et leurs cuvées de prestige. Ruinart et son incontournable Dom Ruinart est un must. Pour la sortie du millésime 2010, la maison a vu les choses en grand et propose, les vendredi 21 octobre, 18 novembre, 2 et 16 décembre, quatre dîners d’exception autour de sa nouvelle cuvée millésimée. La soirée débutera par une visite des crayères, suivie par une dégustation privée avant de passer à table pour un dîner en cinq temps imaginé par Valérie Radou et Philippe Mille.
Prix : 400 euros par personne.
Réservations : ruinart.com/fr-e/diners-dom-ruinart
(Places limitées, réservation obligatoire)

Dans le verre


L’élégance du malbec

« L’énergique Philippe Lejeune met son talent d’entrepreneur au service de sa magnifique propriété et de l’appellation. Avec 65 hectares, il dirige le plus grand vignoble de Cahors en biodynamie. Un gros travail a été fait ces dernières années sur le style des vins. Le fruité naturel du malbec est plus immédiat et mieux conservé sans perdre de sa structure. », page 347 du Nouveau Bettane+Desseauve 2023.
Château de Chambert, grand vin, cahors 2017, 34 euros, 94/100

Revivre et déguster l’été

L’été indien n’est pas au rendez-vous cette année, hélas. Pas de panique, place aux cocktails sur-mesure qui sentent bon le soleil. Ce coffret cocktail Louis-Eugène, qui porte fièrement le prénom du fondateur, contient une partie savoir-faire de la maison Pannier : une bouteille de brut sélection, une bouteille de ratafia maison et une bouteille de jus de pamplemousse. Résultat : de la fraîcheur, de l’équilibre et une savoureuse amertume. Soyez courageux, osez les glaçons, il sera parfait.
Coffret cocktail Louis-Eugène, 85 euros
champagnepannier.com/fr/produit-coffret-cocktail-louis-eugene/74

Bons plans, bonnes planques des quartiers chics et du vin cool

À Paris, ne pas boire nature dans le nord-est serait presque devenu un crime de lèse-branchitude, mais le faire dans l’ouest n’est pas toujours chose aisée. Voilà quelques adresses détendues et pointues chez les rich & corporate


RIVE GAUCHE

Et surtout la santé, le bonheur on s’en occupe

Rien que le nom est un programme dans cette très chic partie du septième arrondissement où la vie s’organise autour de la basilique Sainte-Clotilde et de l’Assemblée nationale. On y retrouve Franck-Emmanuel Mondésir qu’on a connu au restaurants Les Climats puis à la cave du même nom. Il est désormais associé à Nicolas Caumer, ancien restaurateur de Calvi. Le lieu est à la fois un caviste et un bar à vin, avec une magnifique et immense cave voûtée qui permet d’accueillir les groupes et les dégustations. Sinon, la vie s’organise autour du comptoir du rez-de-chaussée, où l’on retrouve le plaisir de parler à ses voisins. Pas de cuisine, mais on grignote qualitatif avec d’excellentes rillettes de thon et toutes sortes de charcuteries, pas forcément corses. Une quinzaine de vins sont disponibles au verre. On s’est mis en bouche avec un excellent saint-bris du domaine Goisot, La Ronce 2018, traçant et pas trop aromatique. En rouge, c’est un patrimonio du domaine Giacometti, Sempre Cuntentu, qui mettait tout le monde d’accord. La clientèle est assez amusante, entre habitués et employés des ambassades et ministères alentour. Tarifs hyper raisonnables pour le quartier.
Le Santé Bonheur
32, rue de Bourgogne, 75007 Paris
Tél. : 01 56 28 05 88


Tintin et le néon rouge

Augustin Marchand a été journaliste dans la presse spécialisée. Il a compris que pour avoir les moyens de boire du vin, il vaut mieux en vendre qu’en parler. Il a ouvert un établissement à son prénom dans une rue qui loue la grandeur de ceux qui le portent. Un repaire de noctambules, ouvert uniquement le soir, mais quasiment toute la semaine, les pros de la restauration aimant s’y retrouver le dimanche (fermeture le lundi). Pas de cuisine, mais comme souvent un choix assez pointu de charcuteries et autres fromages. Côté vin, notre Marchand est en pointe, avec une sélection large de régions et des domaines assez confidentiels. Si les touristes égarés de la rue de Buci trouveront quelques gros noms à se mettre sous la gold, on fait ici plutôt dans les domaines qui aiment la nature, voire le nature. Quelques belles références jurassiennes et de Champagne, notamment. Les prix sont éclectiques en fonction du « sourcing », en direct ou pas en direct. À emporter, c’est parfois (trop) cher, mais le prix sur table étant de plus dix euros, cela rend la consommation sur place souvent quasi indolore. Nous, on a plongé pour un vin de Savoie du nouveau venu Corentin Houillon, qui a fait ses armes en Suisse : Vieux Foug 2020 est un gamay plein de fraîcheur qui se siffle comme une bouteille d’eau. Les assiettes façon tapas sont de qualité, mais l’addition monte vite si on veut être rassasié. Réservation impérative car le quartier se dispute les quinze places de ce lieu intimiste.
Augustin, Marchand d’vins
26, rue des Grands Augustins, 75006 Paris
Tél. : 09 81 21 76 21

 

RIVE DROITE

Le Mermoz déploie ses ailes

On pouvait craindre le pire quand Manon Fleury a quitté fin 2019 cette adresse dont elle avait fait le succès en à peine deux ans. Mais tout est pardonné puisque le flambeau a été repris avec brio par Thomas Graham en cuisine et Robin Gurgui en salle. Le chef, 28 ans, est le senior de cette adresse Carte Jeune. Anglais, élevé en Californie, formé à l’école Ferrandi, il est revenu du Sud-Ouest où il a passé quelques temps chez Aponem. Il joue toujours la carte bistrotière, mais sévèrement twistée par ce goût inégalable des Anglais pour le métissage. C’est très réussi quand il glisse ici où là un agrume exotique ou une épice à malice. Moins quand il plombe un flanc avec une sauce fermentée (un garum) au parmesan. Mais cela ne nous a pas fait oublier le bar confit et le Wellington de lieu jaune qui ont précédé. Rayon vin, il y a de quoi faire avec un livre de cave de trente pages qui contient tout ce qu’il faut de vignerons dans le vent. On boit plutôt nature, mais pas seulement, et les amateurs de Loire, Jura, Bourgogne, Savoie seront aux anges. Ceux de bordeaux moins : trois références seulement. On trouve une trentaine de magnums pour les bandes, qu’elles soient d’avocats d’affaires, comme le propriétaire, ou de copains. Ce jour-là un verre de la cuvée Rouzan Blanc de Mathieu Apffel (Savoie) nous a ravi. C’est le repaire idéal pour qui est perdu du côté du rond-point des Champs-Elysées. Seul bémol : si t’as pas réservé, c’est mal barré.
Le Mermoz
16, rue Jean Mermoz, 75008 Paris
Tél. : 01 45 63 65 26


C’est en bas que ça se passe

Ce fut longtemps le restaurant Le Verre Bouteille, adresse de noctambules qui n’a pas résisté aux plaintes des habitants de l’immeuble. C’est désormais En Bas, un néo-bistrot où l’on va chercher sa bouteille à la cave. Charles Genevière a ouvert ça après avoir roulé ses guêtres chez Tomette dans le douzième (qui lui appartient toujours). Cap à l’ouest toute, presque à la frontière avec Neuilly, actuellement défigurée par les travaux ubuesques du tramway. La cuisine est tenue par le jeune Dominique Plas. Il déroule des recettes de bistrot mâtinées d’une touche de Méditerranée dans un cadre bobo mais pas trop, histoire de ne pas effrayer le voisinage. En dehors du plaisir d’aller picorer soi-même sa bouteille à la cave, la sélection est assez pointue, surtout pour le quartier, conservateur. Beaucoup de vins nature comme ceux de Rémi Dufaitre ou du domaine Le Clos du Tue-Boeuf. Mais pas que. On y trouve aussi les vins de Confuron-Cotetidot ou du château Margaux. Sélection courte au verre ou à la tireuse. Avec ce jour-là un excellent pinot noir du collectif alsacien Pépin. Un vin avec beaucoup d’acidité, légèrement perlant, mais aussi un joli toucher de bouche soyeux et ce feu d’artifice de fruits rouges des vins naturels bien vinifiés. Menu déjeuner à 21 euros et plats à la carte entre 17 et 60 euros (côte de bœuf à partager).
En Bas
85, avenue des Ternes, 75017 Paris
Tél. : 01 75 57 41 63


Ribote-a-Lula, she’s my Neuilly

Le pont de Neuilly, c’est la dernière angoisse avant La Défense. C’est aussi luxe, calme et volupté. Côté bois de Boulogne, les familles se retrouvent chez Livio. Côté ville, le neuilléen malin vient faire comme s’il était dans le onzième, mais à domicile. Le restaurant Ribote ne paie pas de mine, entre verrière et mobilier danois, mais on sent les deux associés, Benjamin Movermann et Charles Acker, très à leur aise pour installer cette ambiance de jeunes gens bien nés et décontractés. La cuisine de Micael Tavanon est fraîche et de marché, avec une carte courte imprimée sur son papier, exactement comme au Mermoz. Ce jour-là, Saint-Jacques au beurre blanc et picanha de bœuf avec une purée de céleris ont parfaitement rempli leur mission. Côté vins, on boit nature, évidemment, ce qui au fin fond de Neuilly est presque une folie. Notons les tarifs très sages avec beaucoup de vins à moins de quarante euros. Une cinquantaine de références dont la région est toujours indiquée, histoire qu’on ne s’y perde pas trop. L’aventure du jour était un vin des Abruzzes de Vini Rabasco, un 100 % montepulciano absolument parfait : léger en alcool, avec un peu de profondeur tannique, mais beaucoup de fraîcheur aromatique et d’acidité. Une merveille, même si nos hôtes regrettaient que le goulot, juste fermé d’un bouchon, sans capsule, protège assez mal ce vin fragile des aléas de l’air. L’endroit n’est malheureusement ouvert qu’en semaine.
Ribote
17, rue Paul Chatrousse,
92200 Neuilly-sur-Seine
Tél. : 01 47 47 73 17


Vivin vivant

Pas loin de Ribote, on a trouvé notre bonheur. Un bonheur quasi inespéré, car si certains cavistes ont une sélection intéressante, l’accueil n’est pas toujours à la hauteur. Pas là. Cette boutique charmante et chaleureuse a été ouverte par Eric Pasquet il y a vingt-deux ans et il est secondé par Thibault Lamouche depuis dix ans. Originaire de Besançon, il en a gardé un accent « à la jurassienne » et un certain flegme. Si Vivin est avant tout un caviste, on y trouve aussi de la charcuterie, du fromage, de l’huile et la table d’hôte peut accueillir les copains. On peut aussi déguster dans la cave et il y a une terrasse l’été. La sélection, à la fois pointue et authentique, est travaillée en direct avec les vignerons, ce qui exclut les châteaux bordelais distribués par « la place ». Pas de champagnes de marque non plus, mais toute la gamme Jacquesson et des domaines pointus comme Vouette & Sorbée ou Mouzon-Leroux. Dans toutes les régions, on retrouve ce goût de l’authentique ou de la nouveauté, avec cette bouteille noire sérigraphiée de Justine Vigne dans le Rhône. On trouve aussi quelques valeurs sûres comme les incontournables bourguignons Vincent Dureuil (Rully) et Olivier Lamy (Saint-Aubin) ou le trop rare margaux Clos du Jaugueyron. Cerise sur le gâteau, les prix sont très sages, souvent inférieurs à ceux des confrères de l’intra-muros ouest. Une bonne raison de prendre le bus ou le métro jusqu’à Neuilly, ville fleurie et très bien tenue.
Vivin
114, avenue Achille Peretti,
92200 Neuilly-sur-Seine
Tél. : 01 46 24 19 19