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Ma bande de chouchous (1 de 4), par Nicolas de Rouyn

Voilà les six premiers d’une sélection de 35 vins. Pas les plus grands, juste tout ceux que j’ai adoré ces temps derniers. À suivre très vite sur ce blog

Château Climens
Asphodèle 2019
Blanc sec de Barsac
Impossible de faire vivre une propriété du Sauternais sans un blanc sec. Bérénice Lurton n’échappe pas à la règle et s’en sort avec les honneurs et cet Asphodèle 100 % sémillon, rondeur et suavité hors-norme, un modèle de vin aimable, l’avantage du sémillon. Et puis, Bérénice a vendu Climens…

Clos des Fées
Œil-de-perdrix,
rosé de pinot noir 2020
Hervé Bizeul a fait du rosé par hasard. Une cuve

 

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Le mondovino de la semaine #187 tourne à fond

Moins c’est mieux • Paris gagnant • La Calisse voit plus grand • Moët Hennessy voit rose • La nature gagne toujours • Tradition moderne • Brut délicat • Chaque jour du nouveau, en voici sept

Dans le vignoble


Moins c’est mieux

Lors des derniers Global Wine Masters organisés par Drink Business, la médaille d’or du meilleur packaging a été remise au concept « No packaging » de la cuvée Réserve de la Terre de la maison Telmont. « Cette médaille d’or récompense nos choix parfois radicaux. Elle confirme que notre intuition était la bonne. Parfois, l’absence de packaging est le meilleur packaging. C’est un encouragement à continuer sur cette voie, toujours au nom de la terre. Nous avons pris cette décision d’arrêter les coffrets cadeaux en juin 2021. La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons dire avec notre historique de plus de 20 mois que cela n’impacte pas négativement les ventes. L’impact est même positif. Oui, il y a une nouvelle génération de clients qui ne veulent plus de coffrets cadeaux ou étuis écolo, etc, une nouvelle génération adepte du best packaging is no packaging » souligne Ludovic du Plessis, président de Telmont.

Vous pouvez regardez notre série « Au nom de la Terre » ici

Paris gagnant

Nous avions annoncé ici la tenue le 15 février de la vente aux enchères de trois étiquettes mythiques du vignoble français organisée par le Crédit Municipal de Paris. La vente des vins a atteint un montant total de 876 000 euros. Le résultat dépasse largement l’estimation de départ. « L’exceptionnelle qualité tant des domaines que des bouteilles, de leur niveau et de leur vieillissement ou encore de leur millésime et de leur taille de contenant sont autant de facteurs importants pour les collectionneurs qui ont contribué à tirer les prix vers le haut ». se félicite Nicolas Chwat, directeur des ventes.

La Calisse voit plus grand

Patricia Ortelli dirige ce vignoble situé à près de 400 mètres d’altitude en appellation coteaux-varois-en-provence. Son fils Etienne l’a rejoint. À La Calisse, les rendements sont faibles et la vigne est menée en agriculture biologique. Douze hectares supplémentaires ont été achetés : « C’était une magnifique opportunité à saisir. Les parcelles sont situées juste à côté de la Calisse avec des sols en parfait état sanitaire » souligne la propriétaire. Les 28 hectares du site profitent aussi d’une influence continentale qui rafraîchit la vigne et tempère les chaleurs estivales. Autre nouvelle, la construction d’un nouveau chai, opérationnel en 2024.

Informations sur www.chateau-la-calisse.fr

Moët Hennessy voit rose

« Une nouvelle alliance stratégique » entre Moët-Hennessy et Minuty. La nouvelle a fait du bruit. L’accord prévoit une prise de participation majoritaire de Moët Hennessy dans le capital du cru classé de Provence. Jean-Étienne et François Matton, les deux dirigeants actuels, descendants du fondateur, restent aux commandes du domaine. « Il s’agit d’une nouvelle étape dans la relation de confiance développée depuis deux ans entre le groupe et la Famille Matton avec la distribution de ses vins dans la région Asie-Pacifique. Cette alliance, mue par une forte demande à l’export, permettra de renforcer le développement des vins Minuty à l’international, ce qui profitera à l’ensemble de la filière Rosé de Provence », précise Philippe Schaus, président-directeur général de Moët Hennessy.

La nature gagne toujours

Coopérative d’excellence, Mailly Grand Cru fait figure de modèle, revendiquant un fonctionnement en tant que domaine et une démarche environnementale engagée. Elle le prouve une nouvelle fois avec le projet « Grandeur Nature ». L’objectif est « de créer et renforcer des corridors écologiques, plusieurs opérations vont être réalisées comme le prolongement des haies, la plantation d’arbres et d’arbustes, l’aménagement des lisières de bois, l’implantation de mélanges fleuris, etc. D’autres initiatives viendront compléter ces actions avec notamment l’éco pâturage et le travail équin », précise Xavier Millard, directeur de Mailly Grand Cru. Ce projet sera complété par d’autres actions locales comme « Les Chemins du Vivant » qui a pour but de favoriser les espaces écologiques sur la Montagne de Reims. La cave a aussi débuté un audit sur la consommation énérgetique de l’entreprise. Excellence et environnement vont de pair.

Dans le verre


Tradition moderne

Ce magnifique domaine, où Henri IV avait sa chasse, mérite le détour. Hugh Ryman gère la propriété familiale acquise en 1973. Depuis 2005, le vignoble de 46 hectares est mené en agriculture biologique. Cette cuvée Tradition donne la part belle au merlot (60 %), complétée par 30 % de malbec et 10 % de cabernet franc. Fruits rouges et épices, un beau bergerac.

Château de la Jaubertie, Tradition rouge  2019, 8,30 euros

Brut délicat

Après la Martinique, nous prenons la direction du Nord avec ce whisky Release No.3 signé par Highland Park. Ce brut de fût des Îles Orcades, au nord de l’Ecosse, est le nouvel ambassadeur de cette distillerie créée en 1798. Avec ses 64,1 % d’alcool, ce whisky a le caractère bien affirmé, rythmé par des arômes fumés apportés par une plus grande proportion de tourbe que les éditions précédentes. Le tout, avec délicatesse, harmonie et une pointe de vanille.

Highland Park Cask Strength Release No.3, 100 euros

Moët et Chandon, une vision de la technique

Benoît Gouez, chef de cave de Moët et Chandon, décrypte les travaux et les savoirs exercés pour créer des champagnes à la hauteur de l’immense aura de la « Grande Maison ». Une leçon de maître où le moindre détail compte

Cet article est paru dans En Magnum #30. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici. Ou sur cafeyn.co.

Une année comme 2022, extrême dans sa météo, rebat quelques cartes pour la Champagne. C’est inquiétant ?
Je ne suis pas inquiet, mais la situation m’interroge. Je pense qu’il faut se préparer à une évolution stylistique fondamentale du champagne. Jusqu’à présent, c’est plutôt favorable. On a des outils œnologiques pour gérer ça. Moët est là depuis 1743, on en a vu d’autres. C’est vrai, il va falloir accepter que le profil de nos vins évolue. On ne peut pas s’entêter dans cette idée qu’ils restent avec les mêmes équilibres que ceux du passé.

Sur ce point, la maison est en avance.
Même si l’on a les capacités de s’adapter, ça n’empêche pas de se poser des questions. C’est important d’expérimenter. C’est dans la culture de Moët & Chandon. Par notre taille, par notre activité, nous pouvons voir la Champagne dans sa globalité. Chaque année, nous nous sommes habitués à faire des essais. On est avance sur des sujets techniques, comme le pilotage des fermentations, la gestion de l’oxygène, etc. Le vignoble n’est pas immobile, même s’il progresse peut-être moins vite d’un point de vue œnologique que d’un point de vue viticole.

L’année 2003 avait déjà été un millésime charnière.
C’est l’année où l’on a commencé à faire du sulfitage différé. L’idée était de se dire que si l’on a une charge oxydable dans nos vins, celle-ci va inexorablement s’oxyder, à un moment ou à un autre. Pour nous, plus tôt ce moment intervient, mieux c’est. Il vaut donc mieux que ces oxydations se passent sur jus. Le processus d’élaboration champenois oblige à baisser la garde, à un moment, dans la protection des vins. Ce n’est pas le cas pour les vins tranquilles. On peut avoir l’assurance qu’ils sont bien protégés jusqu’au consommateur.

À cause de la prise de mousse ?
Pour avoir lieu, la seconde fermentation nécessite d’avoir un vin qui ne soit pas protégé. Le risque, c’est que celui-ci s’oxyde pendant la prise de mousse. Notre processus permet de se débarrasser de ces éléments fragiles le plus tôt possible. C’est certes une perte sur le moment, mais cela permet d’avoir des vins nets. Bien sûr, c’est plus simple à faire avec des vendanges saines.

Cette variabilité du climat risque aussi de modifier le style du brut sans année. Comment limiter son impact ?
La réponse est dans les vins de réserve. Entre 40 % et 50 % de ces réserves entrent désormais dans l’assemblage de Moët Impérial. Cette gestion est notre priorité, au même titre que la vendange du millésime. En 2021, par exemple, j’ai décidé de ne pas faire de millésime parce que je n’avais pas le volume pour renouveler nos réserves. C’est ce qui nous permet d’avoir plus de constance.

C’est nouveau pour la maison ?
Cela s’inscrit finalement dans l’histoire de la Champagne. La région n’est pas assez résistante. De tout temps, il a fallu trouver des solutions d’adaptation, comme les vins de réserve ou l’assemblage. Il y a vingt-cinq ans, seuls 15 à 20 % de vins de réserve entrait dans l’assemblage de notre impérial. C’est un changement positif, qui nous permet de tamponner les épisodes. Mais ça nous oblige aussi à être encore plus rigoureux dans la sélection et la construction de ces réserves.

L’autre élément d’adaptation, c’est le dosage.
Quand j’ai été nommé chef de cave en 2005, la cuvée Impérial affichait un dosage entre 13 et 14 grammes par litre. Aujourd’hui, c’est 7 grammes, voire 5. Même constat pour Grand Vintage, passé d’un dosage autour des 11 grammes à 5 maximum. Un champagne n’est pas meilleur lorsqu’il est moins dosé. C’est juste une manière de s’adapter à des vins qui sont plus riches riche et moins acides. Les équilibres changent.

Tout commence à la vigne. Pour Moët & Chandon aussi ?
Le changement de viticulture est un défi que la Champagne a pris à bras le corps. Pour nous, cela passe dans la recherche de leviers pour motiver nos partenaires à être plus vigilants dans leurs pratiques, dans le choix des dates de vendanges, dans le tri des raisins. Ce nouvel état d’esprit est quelque chose de récent. Le système champenois repose sur l’achat de raisins au kilo. Ce n’est pas une relation contractualisée en fonction de la qualité. Notre démarche doit convaincre l’ensemble des partenaires. La Champagne n’a pas le monopole de la qualité. Sa réputation historique ne doit pas inviter à nous reposer sur nos lauriers. La recherche de cette qualité n’est pas compliquée à mettre en place. Ce sont les détails et leur accumulation qui font la différence.

Après le millésime 2013, vous lancez Grand Vintage 2015. Deux années aux profils très différents.
Avec ses vendanges d’octobre, 2013 est vraiment atypique. En 25 ans, c’est la seule fois où nous avons vendangé aussi tard. 2015 n’a rien à voir. Un hiver classique, des gelées appuyées en début de printemps et un été de chaleur et de sécheresse – le plus chaud après 1969 – qui conduit à un déficit hydrique de près de 30 %. Bref, une année extrême avec quelques pluies fin août, un peu comme en 2022, qui ont permis d’éviter les blocages de maturité.

Pourtant ce 2015 affiche une fraîcheur certaine. Quel est le secret ?
J’ai le sentiment qu’on s’en est bien sorti dans une année qui aurait pu donner un profil aromatique lourd et manquer de légèreté. Le nez est assez floral et fruité entre fruits blancs et jaunes, sans tomber dans le fruité trop coloré et marqué. Pourtant, c’est un profil construit autour des cépages noirs. Cette fraîcheur est d’autant plus inattendue dans ce type d’année un peu chaude. Les chardonnays sont assez réguliers en Champagne. C’est un cépage résistant. Pinot noir et meunier sont plus sensibles et donneront, à l’avenir, plus de variations qualitatives. Quand ils sont sains et équilibrés, on a naturellement envie de les mettre en valeur.

On a l’impression que l’acidité n’est plus la seule clé de voûte de l’équilibre.
Il y a un jeu sur les amers qui est assez récent à l’échelle de la Champagne. C’est un sujet d’avenir. Le seul instrument de mesure dont nous disposons, c’est la dégustation. Avec l’expérience, c’est un paramètre auquel je suis de plus en plus sensible. Les amers peuvent compenser des acidités en baisse. Mais il faut bien les extraire, ni trop, ni trop peu, les affiner pour qu’ils ne soient pas grossier et asséchants. La sélection de vins de base dans ce registre est le seul moyen de le retrouver dans nos champagnes. La fraîcheur sera un enjeu pour 2022. Mais elle n’est pas monofactorielle.

Ces questions de style sont les mêmes pour la construction du brut Impérial ?
Pour le non millésimé, l’enjeu est différent. Les vins sont plus faciles d’accès et pensés pour des rotations rapides. Il y a un côté plus libre sur le millésime. On recherche la complexité, la longévité et l’identité. Impérial est une figure imposée, c’est comme ça depuis 1869. Il faut le faire avec une identité définie à l’avance, pour répondre à une attente précise. Il n’y a pas de vignobles dédiés au millésime, ni de vinifications spécifiques. On a une vendange par cépage, par secteur, par villages, différente selon nos vignobles ou ceux de nos partenaires. L’idée est de faire le mieux possible partout.

On parle souvent du style Moët.
C’est un profil de champagne autour d’un fruit juste mûr et croquant, avec une forme de tendreté en bouche, où l’attaque contraste avec la finale. Je revendique ce confort d’attaque, ce charnu, tout en essayant de travailler la finale sur une forme de fraîcheur jamais agressive. Ce caractère est moins appuyé sur Imperial dans la mesure où c’est un champagne d’apéritif par excellence. Il doit être accessible. La cuvée Grand Vintage s’adresse à un public de consommateurs avertis, qui ont une certaine attente vis-à-vis de la catégorie.

Comment expliquer les progrès spectaculaires de la maison sur ce point ?
On recherche beaucoup plus l’individualité au sein même de notre vendange. On a aussi gagné en précision. Chaque lot est analysé, dégusté, fiché et identifié en fonction de son potentiel initial. Nos grands principes de pilotage des fermentations sont ajustés en fonction des équilibres sucre-acidité-azote. Ce qui nous permet de mieux adapter nos températures, nos apports en oxygène, etc. On enregistre beaucoup de données afin d’affiner, d’une année sur l’autre, notre manière d’approcher chaque cuve selon sa propre singularité.

Moët & Chandon, c’est les trois cépages. C’est aussi le socle de l’universalité de cette marque.
Oui, parce que Moët & Chandon, c’est la Champagne. Et la Champagne, c’est les trois cépages. Je revendique toujours cette universalité. Nous représentons, en raison de notre taille, ce vignoble dans son ensemble partout dans le monde. Si je pouvais avoir accès à l’ensemble des villages de la Champagne, j’en serais ravi. Le cœur du champagne, c’est l’assemblage. Pour le réussir, il faut de la diversité. Plus j’ai de diversité entre les mains, plus je suis confiant dans ma capacité à créer des choses solides, équilibrés et complètes.

Sans confondre universalité et simplicité, c’est la difficulté.
Il y a un degré d’exigence dans la maison qui nous permet de gagner en sophistication, en étant plus vigilant quant aux détails. Cette idée de précision dans les détails, c’est ce qui différencie l’artisan et l’industriel. Je n’ai pas de problème à la dire, malgré notre taille. On ne peut pas se cacher, nous sommes le leader en Champagne. Mais cette taille est une richesse si elle permet de générer de la diversité. Si on travaille avec une seule et même recette, on tombe dans la banalité. Un travail sur mesure permet d’accueillir cette diversité, de la créer avant de la réconcilier dans nos bouteilles. C’est cette vision que j’essaye d’apporter depuis le début.

Photo : Benoit Gouez est chef de cave de la maison depuis presque vingt ans. Dix années séparent cette photo de cet entretien. L’homme n’a pas changé. Son enthousiasme est intact. (crédit : Mathieu Garçon)

Volcan, le réveil de la téquila

Moët-Hennessy crée une nouvelle marque de téquila. Bonne nouvelle pour les amateurs de la catégorie. La tendance vient des états-Unis. Comme souvent

Inutile de s’étendre sur les aptitudes de Moët-Hennessy en matière de construction de marque. Ni d’ailleurs sur ses ambitions quant à l’excellence de ses produits. Sur le marché des vins comme des spiritueux, au regard de ses résultats, la division de LVMH aux vingt-cinq maisons maîtrise son sujet. Loin du vignoble, l’aventure a commencé par une longue phase d’acquisition de marques premium bien établies dans leurs univers respectifs. Le cognac en Charente (Hennessy), les whiskys en Écosse (Ardbeg et Glenmorangie), la vodka en Pologne (Belvedere), le bourbon aux États-Unis (Woodinville), etc. Elle a pris un autre chemin avec la création ex nihilo de marques dans des univers de prime abord assez éloignés du périmètre initial de la branche. Eminente, sa création cubaine, avait concrétisé cette ambition et ce besoin de créer, dans un univers où l’innovation est la norme. Fort du succès de ce rhum, Moët-Hennessy s’est intéressé à l’univers de la téquila, en pleine révolution outre-Atlantique depuis une petite dizaine d’années, notamment du fait de l’émergence du craft making et du cobranding entres marques et célébrités. Longtemps dominée en volume par des alcools de qualité moyenne, voire médiocre, la catégorie semble tendre vers une « premiumisation », signe d’un marché arrivé à maturité. Fidèle à ses convictions, le groupe de luxe s’est positionné directement au sommet en s’appuyant, comme à son habitude, sur un artisanat remarquable et un produit de qualité.

On pourrait croire qu’on se trouve dans une cave d’un grand cru bordelais. Dans ces barriques, la téquila évolue lentement. Une histoire de temps, aussi.

Vieillir
Produite dans le sud-ouest du Mexique, dans la région volcanique de Jalisco, cette téquila élaborée au pied du bien nommé volcan Tequila est née d’un « partenariat entrepreneurial solide entre la famille Galado et le groupe ». Ce dernier a été immédiatement séduit par « l’artisanat exigeant de cette famille passionnée par le produit », explique Julien Morel, président directeur-général de la marque. « Nous avons décidé de nous donner les moyens de nos ambitions tout en gardant notre identité et notre savoir-faire. » Autrement dit, la maîtrise du vieillissement et de l’assemblage, propre au cognac mais aussi au champagne, spécialités du groupe.

Il faut attendre sept ans avant de récolter des agaves de qualité. Julien Morel est patient. Au fond, le volcan Tequila endormi.

Le projet n’a pas perdu de temps. D’abord, la construction d’une nouvelle cave. Sans équivalent dans la production de téquila au Mexique, ce chai à barriques situé à huit mètres de profondeur permet un vieillissement lent et en douceur. Ensuite, une vision neuve – et aboutie avec le lancement de la téquila X.A – basée sur un assemblage de différentes « qualités », 100 % issu d’agave bleu et vieilli sous bois. « Progressivement, nous aurons nos propres agaves. Aujourd’hui, nous faisons appel à des familles de fermiers autour de l’hacienda. » La plante est récoltée à la main tous les sept ans, attente incompressible pour créer des vins de qualité avant distillation. « Jusqu’ici, dans cet univers de production, personne ne parlait de terroir. On fait tout du début à la fin avec la conviction que cette notion est essentielle pour créer des téquilas de goût. Nous avons notre propre distillerie et nous n’y produisons que notre marque, c’est finalement assez peu répandu. »

Exister
Une base de reposado pour l’intensité et la saveur, complétée par une anejo et extra-anejo pour la complexité. « Volcan X.A est pensé comme un assemblage d’âges qui doit illustrer tout le potentiel en termes de goût et de qualité. C’est l’expression ultime de ce que nous voulions faire. Après des années d’essais et de travail sur des assemblages différents, nous sommes arrivés là où nous voulions être. » Éloignée du profil classique de la téquila, il faut reconnaître que celle-ci surprend par sa complexité et sa finesse aromatique. Dans cette eau-de-vie où le goût de l’alcool peut parfois prendre le dessus sur le goût de l’agave, la dernière création de Volcan séduit par son premier nez élégant, sa bouche nerveuse et sa finale ronde et délicate. Reste à assurer la distribution de ce produit haut de gamme – lié par sa nature au monde de la nuit et de la mixologie – élaboré et pensé pour être dégusté presque comme un vin.

L’hacienda traditionnelle de la famille abrite ce projet innovant.

Caroline Frey n’arrête jamais (+ un scoop)

Vous faites votre première vinification chez Denis Dubourdieu en 2002. Deux ans plus tard, vous prenez les commandes d’un grand cru classé en haut-médoc, le château La Lagune. Quel est votre état d’esprit à ce moment-là ?

Avec le recul, je me dis que j’étais complètement inconsciente. J’étais jeune, je n’ai pas réalisé les enjeux, c’est sûrement pour ça que tout s’est très bien passé. L’enthousiasme avait pris le pas sur le reste. J’ai géré les vinifications de A à Z, ce ne sont que d’excellents souvenirs. Denis Dubourdieu, qui savait ce qui m’attendait, m’avait bien préparé à cette prise de fonctions. Il consultait pour La Lagune à ce moment-là.

En 2006, votre père acquiert Paul Jaboulet Aîné. Avec seulement deux ans d’expérience et en plus du château La Lagune, vous dirigez ce grand négociant du Rhône avec un patrimoine de vignes important.

En arrivant au pied de la colline de l’Hermitage, j’ai ressenti une certaine intimidation, j’étais mieux consciente de l’enjeu qu’en 2004. Un univers de vignes et de cépages dont j’ignorais tout. Comme toujours, j’étais motivée par l’envie de bien faire, de me rapprocher des vignerons locaux, l’écoute et le respect. Les changements n’ont jamais été rapides ou brutaux, je préfère laisser le temps. Je n’étais pas seule, j’ai toujours gardé le lien avec Denis et il m’a rejoint dès le début.

Pourtant Denis Dubourdieu n’a pas été très bien accueilli sur les collines de l’Hermitage.

Oui. À l’époque, on nous reprochait de…

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Les Caves de Taillevent, l’historique

Belle sélection, flacons rares. La belle réputation ne date pas d’hier. L’aventure commence avec André Vrinat en 1938. Il est suivi par son fils Jean-Claude. Les deux hommes adorent sillonner le vignoble, dénicher des pépites. Au cœur de leurs préoccupations, la carte du Taillevent, une institution. Depuis le rachat du restaurant par les frères Gardinier (Thierry, Stéphane et Laurent) en 2011, même standing côté cave. Le meilleur. « Nous souhaitons mettre en avant les talents existants et révéler les talents émergents » , précise Thierry Gardinier. Objectif accompli.

L’adresse est illustre
Et elle peut intimider. Installée au 228, rue du Faubourg Saint-Honoré, dans le huitième arrondissement de Paris, l’endroit est une caverne aux trésors, entre flacons d’exception et bouteilles sous allocation dans un décor haut de gamme. Mais les équipes, sous la direction de Gaëtan Molette, ont aussi à cœur de proposer des bouteilles abordables. Comme aux débuts de l’aventure. Ainsi, plus de 125 références, de toutes les régions de France, sont proposées à moins de 25 euros. Premier prix à 9 euros, c’est la cuvée Echappée Bel du château de Bel, un bordeaux de plaisir. En IGP pont-du-gard, l’assemblage cinsault-syrah 2017 de Clos des Centenaires est à 20 euros.

La collection
La spécificité de la maison est regroupée au sein d’une même gamme de vins qui font la fierté de la cave, sélectionnés et habillés par Taillevent. Le nom du domaine est mentionné ainsi que l’appellation et le millésime. Vacheron (Sancerre) ou Grossot (Chablis) sont à retrouver dans cette vingtaine de références.
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Le + : Vins rares et découvertes
pas chères.
Le choix de Gaëtan Molette :
Château de Bel, Bel en Blanc.
Le site : lescavesdetaillevent-eshop.com
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228, rue du Faubourg Saint-Honoré
01 45 61 14 09

« Les dix vins de ma vie »

On est toujours le résultat de multiples influences, jamais une génération spontanée. Voilà les dix vins qui ont marqué ma vie, formé mon goût. Comme souvent, ces dix sont douze

Le saint-joseph de Chave
Il y a une grosse dizaine d’années, la lumière m’est apparue à la faveur d’un sublime saint-joseph de Jean-Louis Chave. J’avais compris (un peu mieux) l’appellation et la syrah. Bien sûr, il y a son hermitage, un sommet introuvable, hors de prix. Alors, oui, ce saint-jo. Pour longtemps.

Le champagne Blanc des Millénaires 1995 de Charles Heidsieck
Je suis tombé dedans aux premiers jours de mon irruption dans le mondovino grâce aux bons offices d’Alexandra Rendall, aujourd’hui…

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Vinexpo x Bettane+Desseauve, une nouvelle alliance

Depuis 1981, les salons Vinexpo rythment le grand air du business du mondovino. Bisannuel et bordelais jusqu’en 2019, désormais annuel et parisien sous le nom de Wine Paris & Vinexpo. Depuis longtemps également, les salons Vinexpo se sont internationalisés, en Asie comme aux états-Unis. Réservés aux seuls professionnels, ils donnent le la du marché du vin et permettent à tous ses acteurs de renforcer ou d’installer leur présence dans les secteurs géographiques stratégiques de la filière. Tous ces salons et rencontres professionnelles sont développés par Vinexposium, structure créée en commun par la chambre de commerce de Bordeaux, actionnaire historique de Vinexpo, et Comexposium, l’un des leaders mondiaux des salons professionnels, 100 % français lui aussi.

Lors de l’ouverture du salon Wine Paris & Vinexpo, le 13 février dernier, Rodolphe Lameyse et Thierry Desseauve, patrons respectifs de Vinexposium et de Bettane+Desseauve, ont annoncé la création d’une alliance pour promouvoir le rayonnement international des vins et spiritueux en organisant simultanément leurs événements Vinexpo et Le Grand Tasting à travers le monde. À partir du mois de mai 2023, les éditions de Vinexpo et du Grand Tasting auront lieu de manière concomitante à Singapour, Séoul, Tokyo et New York. À cette occasion, Le Grand Tasting se tiendra la veille de Vinexpo afin de permettre aux producteurs de développer leur activité sur les marchés clés au niveau mondial « Nous sommes ravis de collaborer avec Bettane+Desseauve, cette nouvelle synergie va élargir la portée de nos évènements pour aider nos clients à réussir sur les marchés internationaux grâce à une offre sur mesure », détaille Rodolphe Lameyse, directeur général de Vinexposium. « Il est indispensable que la filière vins et spiritueux maintienne des relations fortes avec les consommateurs pour s’adapter aux défis que représente la baisse de la consommation et rester compétitif sur un marché en mutation permanente. »
L’idée de cette alliance repose sur un constat simple : partout dans le monde, ce sont des professionnels qui animent et développent le marché du vin et des spiritueux, mais ce sont des consommateurs qui le font vivre en célébrant les meilleurs vins chez eux ou restaurant, entre amis et avec leurs connaissances professionnelles. Connaître ces consommateurs, leur raconter, leur expliquer les secrets des vignobles ou leur donner envie de découvrir les meilleurs vins, c’est précisément notre métier depuis la création de notre entreprise, et même avant ! Aussi, associer ces deux savoir-faire, français de surcroît, sous toutes les latitudes où Vinexpo ou Bettane+Desseauve ont posé leurs bagages et leurs bonnes bouteilles, a un sacré sens. « Faire rencontrer les meilleurs vins et ceux qui les font avec les consommateurs est notre mission depuis 2004. Associer sur la scène internationale notre expertise et nos événements au savoir-faire et à l’exigence de Vinexposium est un projet porteur de sens », explique Thierry Desseauve, président de Bettane+Desseauve. « Ensemble, en nous appuyant sur notre compréhension du secteur des vins et spiritueux, nous continuerons d’aider les professionnels à nouer des relations fortes et durables avec les consommateurs. »
Ce partenariat débutera par une série d’événements, inaugurée à Singapour dès le mois de mai 2023, puis à Séoul en octobre, à Tokyo en novembre et à New York en mars 2024.

Raimonds Tomsons, un Letton en béton, est meilleur sommelier du monde

La finale du concours du meilleur sommelier du monde s’est achevée dimanche soir, couronnant le Letton RaimondsTomsons. La fin d’une compétition hors norme et l’aboutissement de parcours humains extraordinaires

Le pronostic est un jeu à risques. Si on se doutait vendredi qu’un outsider viendrait troubler le trio promis à la finale, on n’a pas trouvé le bon. Raimonds Tomsons et Nina Jensen, troisième et deuxième du précédent concours étaient bien au rendez-vous. Toute la France attendait Pascaline Lepeltier. Elle a hérité de la position la plus inconfortable, la quatrième, au pied du podium. On attendait aussi le japonais Wataru Iwata. Il n’est pas passé loin, il termine cinquième. Les volubiles Mark Guillaudeu et Francesco Marzola nous avaient diverti avec leurs personnalités extraverties. Ça n’a pas suffi, ils sont quinzième et seizième.

Le self made man à la chinoise

Le trublion du jour c’est Reeze Choi, le candidat chinois de Hong Kong. Olivier Poussier a dit de lui qu’il avait fait une excellente demi-finale. Il a été moins convainquant en finale. Sans démériter, avec un déficit d’expérience face à ses deux concurrents européens. Pourtant à l’aise, il a même fait rire les 4 000 spectateurs en disant qu’un vin manifestement faux sur une carte venait sans doute de son pays. Ce qu’il faut retenir, c’est son histoire incroyable. Celle d’un garçon issu d’une famille pauvre, qui a arrêté l’école à seize ans, fait tous les métiers du monde avant de trouver sa place à 21 ans dans un bon restaurant italien. Comme serveur. C’est pour mieux gagner sa vie que son manageur lui a conseillé la sommellerie. Il s’est pris au jeu, a multiplié les expériences. Le voilà troisième au concours de meilleur sommelier du monde, à 35 ans. Incroyable.

Le duel qui venait du froid

Tout s’est joué entre la Danoise et le Letton. Nina Jensen est une encyclopédie du vin. Elle semble avoir réponse à tout. Elle s’est précipitée dans les cinq questions finales où les trois candidats devaient deviner des domaines avec des images. Plus ils répondaient vite, plus ils prenaient de points. S’ils se trompaient, ils n’en prenaient aucun. Elle a été trop vite, n’a pas identifié la cuvée Sir Winston Churchill de Pol Roger et Case Basse de Soldera (Toscane). Le grand Letton Raimonds Tomsons, notre favori depuis vendredi, l’a surclassée dans l’aisance, semblant être chez lui. La scène, arrangée en restaurants, où les candidats devaient servir plusieurs tables, enchaînant les épreuves, ressemblait au restaurant où Raimonds œuvre depuis toujours. Il n’a pas plus identifié que les autres que le soi-disant petit vin fruité et prêt à boire était en fait « pété » d’acidité volatile. À l’aise avec les convives, ses juges, il a donné ce sentiment magique de ne faire aucun effort. Comme les deux petrus dégustés à l’aveugle et d’une classe évidente pour les trois candidats, Raimonds Tomsons a fait preuve d’une classe évidente aux yeux de tous.

Sa troisième tentative

Il finit enfin premier, parfaitement à sa place. Avec un naturel désarmant, il a dit en conférence de presse qu’il était impatient de retrouver sa femme, ses enfants, ses amis. Lui aussi a fait un sacré parcours depuis Roja, son petit village côtier sur la mer Baltique. Plus qu’à la remise d’un titre prestigieux, c’est à la conclusion d’une belle histoire à laquelle nous venons d’assister. Celle d’un petit gars de Lettonie qui s’est dit un jour qu’il pouvait devenir meilleur sommelier du monde. Il l’est devenu.

Romanée-Conti, Petrus, Mouton-Rothschild, la vente exceptionnelle du Crédit Municipal de Paris

Le 15 février, cette vente aux enchères réunit trois grandes étiquettes du vignoble français. Le rendez-vous met à l’honneur les glorieux millésimes 2000 et 1982

Trois producteurs, 21 lots. Les caisses en vente, toutes quasiment encore scellées, proviennent d’une belle cave. Les vins du domaine de la Romanée-Conti tiennent le premier rôle avec 15 lots. « C’est rare de pouvoir proposer des caisses de six bouteilles. Là, on a six caisses du millésime 2000. Neuf bouteilles seront proposées à l’unité. Il y a aussi un lot de trois bouteilles de la-tâche » explique Nicolas Chwat, directeur ventes-expertise-conservation du Crédit Municipal de Paris. « La vente est complétée par un petrus 1982 en impériale dans un état incroyable, dont le niveau et l’état de la capsule sont impeccables. En plus, il y a aussi un mouton-rothschild 2000 en quatre impériales et un jéroboam » détaille Aymeric de Clouet, expert en vins près la cour d’appel de Paris. 2000 est la première année où Mouton-Rothschild abandonne exceptionnellement son étiquette habituelle pour faire une bouteille sérigraphiée, où l’on retrouve son bélier, symbole de la propriété. Pour le domaine de la Romanée-Conti, la décennie 1990 propose de nombreux millésimes remarquables et marque une progression permanente du domaine. Pour Petrus, 1982 est un millésime de référence, comme 1947 et 1961.

Stockage optimal
Le Crédit Municipal de Paris met à disposition un salon et un service de livraison des bouteilles à domicile. « Nous possédons une cave sécurisée qui offre des conditions optimales pour assurer une bonne conservation et un vieillissement des bouteilles » précise Nicolas Chwat. Le service de stockage n’est pas uniquement lié au prêt sur gage. Il concerne aussi les personnes qui viennent entreposer leurs vins, sur rendez-vous, pour profiter des conditions idéales du lieu. Température et hygrométrie sont contrôlées 24 heures sur 24 grâce à une sonde.
Aymeric de Clouet assure qu’il « contrôle l’état de la bouteille, le niveau, l’étiquette et la capsule. Si une bouteille est très évoluée, c’est à cause d’une cave assez chaude. Lorsque le niveau commence à baisser, c’est probablement dû à une cave sèche. Si au contraire, nous avons des étiquettes piquées partout, mangées par les lérots, nous savons que c’est une cave de campagne ». Dans le cas de cette vente, « nous avons beaucoup de chance ». L’impériale de petrus 1982 est dans un état fantastique. Les rares flétrissures sur l’étiquette montrent que la cave était sans doute un peu humide, sans excès. Le niveau montre qu’elle a été conservée dans des conditions parfaites.

Participer à la vente
Cette vente est ouverte aux amateurs et aux professionnels. Les frais acheteurs sont de 14,40 %. Pour y participer, vous pouvez venir au Crédit Municipal de Paris le jour de la vente, enchérir par téléphone ou sur le site interencheres.com. Le prix de départ des lots varie de 6 600 euros à 40 000 euros.

Prêt sur gage, c’est quoi ?
C’est l’obtention un prêt immédiat contre le dépôt d’un bien qui fait l’objet d’une estimation. « Nous accordons un prêt entre 50 et 66 % de la valeur de l’objet déposé. Il est régi par un contrat d’un an reconductible et peut être interrompu sans aucune pénalité. Les frais sur ce type de prêt se situent autour de 4,90 % tout compris. L’expertise gage premium concerne des prêts sur gage dont les objets ont une valeur d’au moins 40 000 euros et qui vont nécessiter une expertise et une authentification particulière. On fera alors appel à des experts comme Aymeric de Clouet. Enfin, c’est aussi une activité de conservation et de stockage pour des œuvres d’art et du vin » affirme Nicolas Chwat. Cette activité de prêt sur gage pour des grands crus ou de conservation de vin est une activité qui existe depuis longtemps. Le service gère aussi des biens de valeur comme des objets d’art.