Accueil Blog Page 36

Hathyr et Monica, une histoire de cœur

Preuve que l’entêtement de civilisation propre à nos chers vignerons n’est pas l’apanage des Français, c’est une Colombienne qui crée avec succès cette nouvelle marque en Champagne. Hathyr, un drôle de nom pour un grand vin. Par Marie-Charlotte Wambergue photos Mathieu garçon

Cet article est paru dans En Magnum #30. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici. Ou sur cafeyn.co.

Monica Marini et sa famille décident de s’installer en France alors qu’elle n’a que 18 ans tout juste. Ils arrivent de Colombie, Monica ne parle pas un mot de français et s’inscrit en langues à la Sorbonne, avant de s’orienter vers le droit. L’oncle par alliance qui les accueille dirige une belle société française et aime, à ses moments libres, découvrir les savoir-faire hexagonaux. Il sera le guide de Monica et l’initiera à la gastronomie et aux vins, ses univers favoris. Pour elle qui vient d’un pays dont ce n’est absolument pas la culture, la rencontre est foudroyante.

La passion est née. Elle lâche le droit et s’inscrit aux cours d’œnologie et de viticulture à Avize. Mais alors qu’ils réfléchissent à un projet en Champagne, son oncle décède. Qu’à cela ne tienne, mue par sa passion, elle se lance seule, et décide de créer sa propre marque avec ses tous petits moyens. Mais comment faire quand on est colombienne et sans moyens financiers ? Elle arpente les grands vignobles champenois que sont la côte des Blancs et la montagne de Reims. Inaccessibles. Ses pas la mènent alors vers la vallée de la Marne.

À Charly-sur-Marne, plus précisément. L’entrée ou la sortie de l’appellation, c’est selon. Un endroit où l’on ne vient pas pour faire de l’œnotourisme. Cest bien dommage, la campagne et les terroirs sont beaux. Le paysage propose de multiples orientations et altitudes et des morcellements en cirque. Essentiellement plantés en meunier, qui a aujourd’hui gagné ses lettres de noblesse, ses sols sont bien plus variés que ceux des vignobles classiques autour de Reims. Autrefois, le cœur du Bassin parisien, ce terroir a bénéficié d’une déposition marine très importante dont les couches successives et la micro-géologie font la différence dans les assemblages.

Monica a tapé dans le mille, en témoignent les grandes maisons de champagne qui recherchent aujourd’hui cette typicité. Sa rencontre avec la troisième génération d’une famille de vignerons implantés depuis les années 1940 dans cette partie de l’Aisne sera décisive. Lise, Aline et Claire accueillent avec intérêt Monica et acceptent qu’elle participe activement à toute la vie de leur vignoble. Monica est conquise par leur ouverture d’esprit et elles, par son âme de vigneronne. Hathyr voit le jour en 2014. Pourquoi ce nom ? En règle générale, les champagnes portent un nom de famille. Monica a préféré un choix plus personnel. Elle a toujours été attirée par la mythologie, égyptienne et grecque. Athyr y représente la déesse de l’amour et de la fête, donc tout ce qui inspire ce breuvage finement pétillant.

Quant au H supplémentaire, il indique le mois de septembre dans le calendrier égyptien. Un mois essentiel dans la vie du vigneron que ce temps des vendanges. Cette signature devient une réalité. Et elle ne s’accompagne pas des reproches que l’on entend parfois à propos des marques d’acheteur. Monica a une philosophie, partagée par ses partenaires. Elle produit des vins de qualité destinés à la gastronomie. Le vignoble est certifié Haute valeur environnementale et Viticulture durable en Champagne depuis 2016. Des 52 hectares, dont plus de la moitié à Charly, elle sélectionne les raisins qu’elle veut pour elle. Le vignoble est majoritairement planté en meunier, puis en chardonnay, qui révèlent une grande richesse et assurent ainsi la membrane de transparence et de pureté de ses vins. Le reste en pinot noir.

Philippe Jamesse, fameux sommelier et incontestable spécialiste du champagne, est le consultant de Monica. Il est aussi son compagnon.

Les cuvées sont pressurées par secteurs, un travail artisanal. Monica a la chance de pouvoir choisir ses vins, ses assemblages, ses dosages, ses millésimes. Et teste le passage en fûts de chêne de ses chardonnays. Elle peut aussi travailler sur des bases qui ont au moins quatre ans. Ses quatre cuvées, brut sans année, blanc de blancs, rosé et millésimé, présentent un vrai style gustatif. L’homme qui partage son quotidien y est peut-être aussi pour quelque chose – bien qu’il soit arrivé au cours de l’aventure – puisqu’il s’appelle Philippe Jamesse, fameux sommelier des Crayères, créateur de verres et auteur dont la réputation n’est plus à faire. L’avenir d’Hathyr ? Continuer à avancer prudemment. Viser les beaux endroits de la gastronomie, il est déjà sur les tables d’Anne-Sophie Pic. Développer l’étranger en dehors du Japon, qui l’a déjà adopté. Et toujours porter haut l’appellation, c’est bien engagé.

 

Christian Flacelière est parti

J’ai rencontré Christian Flacelière très tôt dans ma carrière de journaliste, dès qu’elle s’est orientée vers le sujet du vin. Dans la seconde moitié des années quatre-vingt, la communauté des journalistes et critiques de vin paraissait fermée, intrigante, presque secrète. Quelques têtes dépassaient, on les croisait au hasard d’un déjeuner de presse, on écoutait leurs débats qui me semblaient parfois byzantins tant il s’agissait de couper une grappe de raisin en quatre, tantôt triviaux tant il s’agissait de se plaindre de la maigreur du montant des piges. Bien peu paraissaient se rendre compte du bonheur qu’il y avait à faire ce métier : Christian, lui, savourait. La moustache frétillante à la Clark Gable et le sourire charmeur éternellement affiché, il m’avait accueilli avec une gentillesse sincère et un respect d’égal à égal qui m’avait ému et que je n’ai jamais oublié. Son parcours était déjà riche, un passé dans la publicité, un autre à diriger un bar à vin (dont il se souvenait en riant de soirées plus belles que ne l’était le compte d’exploitation), puis un véritable travail de pionnier de cette profession qui se réinventait dans les colonnes de La revue du vin de France et celles de GaultMillau.

Christian appréciait ce métier de journaliste du vin, mais je crois qu’il goûtait plus encore de savourer tous les bonheurs de la civilisation du vin. Une belle bouteille partagée dans un restaurant ou chez lui entre amis, une balade dans un vignoble ou une rencontre passionnante avec une ou un vigneron, il faisait son miel de tout cela, avec gourmandise (un de ses pêchés mignons) et bonté (son autre pêché mignon). Dans les années soixante-dix était sorti un film intitulé « Sérieux comme le plaisir ». Cela me parait une bonne définition de la conception que se faisait Christian de notre profession, et que je partage totalement.

Une autre dimension essentielle de Christian est celle du couple qu’il a formé avec Bernadette. Je me souviens de leur maison sur les toits de Montmartre et de celle au pied de l’autre rive, de nos rencontres à quatre et de nos magnifiques filles respectives qui ont presque le même âge. La force d’un couple, la force d’une famille, c’est aussi un témoignage, une leçon que nous conserverons toujours.

À son épouse Bernadette et à ses filles Aurore et Eléonore, toute l’équipe de Bettane+Desseauve présente ses condoléances. So long, mon ami Christian.

Croix de Labrie, l’âge de raison

Axelle et Pierre Courdurié ont repris ce grand cru classé de cinq hectares à Saint-Émilion en 2013 et ont concrétisé le projet d’une vie. Dix ans après leur arrivée, le duo a gardé son ambition et les résultats sont là

Ils se sont rencontrés à la fin des années 1990, dans les rues de Seattle aux États-Unis. Axelle s’exerce déjà à la vinification, Pierre commence sa carrière d’ingénieur. « Axelle sait faire le vin et moi, j’ai appris à le vendre ». C’est elle qui dirige d’un tempérament assuré le vignoble, étendu entre les communes de Saint-Christophe des Bardes, Badon et du Cateau, conduit entièrement en biodynamie. Elle précise : « Depuis le début ». Principalement du merlot et du cabernet-sauvignon, parfois complantés au sein d’une même parcelle. Ailleurs, quelques pieds de sémillon, sauvignon blanc et sauvignon gris. Ils font Stella Solare, leur blanc.

Pour les rouges, le cabernet franc, minoritaire, n’est pas complètement absent. Il entre même pour la première fois dans l’assemblage du grand vin, avec le millésime 2020. « Les raisins étaient enfin au niveau. Il y a aussi eu l’influence d’Hubert de Boüard ». Le couple a voulu bien s’entourer. Deux écuries pour les aider, deux consultants emblématiques du Bordelais. Avec Hubert de Boüard et Michel Rolland, ils réfléchissent aux choix techniques de vinification et d’élevage. Pierre insiste sur le recul « essentiel » apporté par ces aides extérieures et ces « visions fortes ». La proportion de barriques a diminué au profit de contenants plus larges. Les foudres et les demi-muids se multiplient, s’assemblent comme un « Tetris » dans le petit chai de la propriété.

Trois vins et la qualité
Croix-de-labrie et chapelle-de-labrie, tous deux en appellation saint-émilion grand cru. Stella-solare en bordeaux blanc. Des 1 200 bouteilles produites en 2013, la production atteint aujourd’hui 12 000 bouteilles, exportées à travers 56 pays dans le monde. 90 % des ventes se font par la « place de Bordeaux » Aucun marché ne dépasse 20 % des parts. « Un choix stratégique. Diviser pour mieux régner » confirme Pierre, fier de cette diffusion internationale. La qualité des vins est croissante. Toujours marqués par une trame fraîche et des tannins structurants, ils offrent une verticalité particulière. Texture et pureté semblent être les maîtres-mots du déjà charmeur millésime 2020. « Nous allons de plus en plus vers la précision que nous recherchons dans nos vins. Avec le millésime 2022, jamais les effets de la biodynamie ont été aussi visibles », détaille Axelle Courdurié. Le domaine voit loin devant, avance avec confiance.

Nature, créativité, émotion

« J’avais le choix », dit Laure Canu, la jeune et brillante directrice du cru classé Cantemerle, quand on lui demande (p. 92) ce qui l’a amenée à poser ses bagages et ses compétences professionnelles aux portes du vignoble médocain. Le droit, l’édition, Laure Canu voyait plusieurs itinéraires professionnels s’ouvrir à elle ; après les avoir sereinement étudiés, elle a opté pour les métiers de la vigne et du vin. Ce choix n’est plus aujourd’hui un cas isolé. Longtemps méprisé par un establishment citadin et rond de cuir, le travail de la vigne et du vin exerce des attraits sur de plus en plus de femmes et d’hommes. Dans une époque où chacun – et en particulier les plus jeunes – essaie de redéfinir les contours de « la valeur travail », la filière du vin en propose une définition aussi contemporaine qu’attirante. En équilibre de plus en plus constant et affiné entre le talent des hommes et le respect de la nature et de la planète, offrant une part essentielle à la diversité des expressions et à la créativité, elle permet au final de transmettre au consommateur une palette de saveurs presque infinie. Le respect de la nature, la défense de la diversité et de la création, le partage de l’émotion du goût sont précisément les missions que nous nous sommes données, au sein de Bettane+Desseauve et dans la rédaction d’En Magnum, pour explorer cette civilisation du vin en constant changement. Le Médoc en est un exemple parfait : cœur vibrant du monde des fine wines depuis trois siècles, la région courait le risque de la sclérose. À sa manière, à la fois efficace et secrète, elle s’est repensée bien plus profondément qu’on ne l’imagine. C’est cette transformation que nous vous racontons dans ce trente et unième numéro.

En Magnum#31, chez votre marchand de journaux et sur notre site ici

 

À la table de La Grande Dame

La designer italienne Paola Paronetto.

Dans le cadre prestigieux du Plaza Athénée, les 23, 24 et 25 mars, la maison Veuve-Clicquot dévoile La Grande Dame 2015, sa cuvée de prestige, et la nouvelle collaboration spéciale pour ce lancement avec la designer italienne Paola Paronetto, experte de la couleur. Pour l’occasion, la maison propose une expérience culinaire unique autour de cette édition limitée. Le menu est imaginé par le chef Jean Imbert qui propose une « expérience gastronomique, tout en couleur, textures et verticalité » inspirée « de la cuisine italienne et de ses mets les plus fins. Elle débutera par un apéritif avec amuse-bouche Giganti, suivi d’une entrée sur le thème de la verticalité, puis d’un plat sur le thème des couleurs. Le dessert s’inspirera de la texture, avec de surprenants gâteaux en forme de vases, rappelant les créations de Paola Paronetto. Côté vins, un verre de Yellow Label, le brut non millésimé, et deux verres de la Grande Dame 2015 accompagneront les plats. »

Réservation à partir de 2 personnes sur http://sevn.ly/xOyFjIHa

Le mondovino de la semaine #190 tourne à fond

Gosset dans ses nouveaux habits • Mas à cheval • Du nouveau pour la Maison du Saké • Comme à la maison au château de Ferrand • Chaque jour du nouveau, en voici quatre

Dans le vignoble


Gosset dans ses nouveaux habits

Petite maison dans l’univers de la Champagne, Gosset peut s’appuyer sur une équipe technique talentueuse, dirigée en cave par Odilon de Varine et Gabrielle Malagu. Tourné vers l’avenir, le nouveau duo met à jour l’identité visuelle de la marque et de son packaging. « La maison vient aujourd’hui souligner ce qui incarne le style Gosset, sa personnalité. Elle réinterprète ses propres codes, afin de parer ses grands vins d’un habillage nouveau. Tout en subtilité et en raffinement, celui-ci met en valeur le flacon antique exclusif, qui demeure intact. En phase avec les aspirations de son temps, elle inscrit également cette démarche dans une approche respectueuse de l’environnement. La maison a sélectionné des matériaux de pointe éco-conçus, fabriqués en France et en circuit court, recyclés et/ou recyclables, depuis la bouteille et son habillage jusqu’aux emballages qui lui servent d’écrin » précise Odilon de Varine.

Plus d’informations sur www.champagne-gosset.com

Mas à cheval

À 45 minutes de Montpellier, Jean-Claude Mas développe depuis plusieurs années une offre œnotouristique complète en proposant dégustations, restaurations, hébergements et découvertes du vignoble. Les domaines Paul Mas enrichissent leur offre en proposant des balades en calèche à travers le vignoble. « À travers les vignes, au rythme des pas des chevaux Abbey et Ulka, les visiteurs, confortablement installés, profitent d’une magnifique vue à 360°c sur l’étang de Thau, la Méditerranée, Sète et le mont Saint-Clair, mais aussi sur la plaine de l’Hérault et les Cévennes. Ce moment de dépaysement total d’une heure suivie d’une dégustation est une expérience à ne pas manquer pour tout amateur de vin et amoureux de la nature » explique Jean-Claude Mas. Ces promenades sont désormais possibles grâce à la rénovation du centre équestre niché entre vignes et pinèdes.

Informations et réservations sur https://ecuriesduchateaupaulmas.com/

Du nouveau pour la Maison du Saké

Petite sœur de la Maison du Whisky, célèbre pour sa large sélection de beaux spiritueux, la Maison du Saké est dédiée à cet alcool japonais d’excellence. Du 17 avril au 14 mai 2023, en partenariat avec plusieurs adresses de la gastronomie française et japonaise à Paris, l’événement « Saké Nouveau » permet de déguster les premières cuvées de l’année. Cette édition 2023 met à l’honneur quatre brasseries et leurs cuvées inédites, proposées dans plusieurs adresses comme ERH, Sola, Ze Kitchen Galerie, Kitchen Galerie Bis, Les Enfants du Marché et La Dame de Pic.

Plus d’informations sur https://www.lamaisondusake.com/

Comme à la maison au château de Ferrand

Cette propriété de 32 hectares d’un seul tenant situé sur le plateau de Saint-Hippolyte, point le plus haut de l’appellation, fait parler avec éloquence son terroir, fort de son rang de grand cru classé. Le cru s’est doté, outre d’un nouvel outil de production plus moderne, d’un complexe œnotouristique original, où l’on se voit accueilli « comme à la maison ». Verdict ? C’est l’un des lieux les plus agréables de l’appellation, à la hauteur des nombreux efforts faits par la propriété pour atteindre le plus haut niveau.

Plus d’informations et réservations sur https://www.chateaudeferrand.com/

Ma bande de chouchous (3 de 4), par Nicolas de Rouyn

Paul Jaboulet Aîné
La Maison Bleue
Hermitage
Si la-chapelle assemble des parcelles haut de gamme, maison-bleue est un assemblage de parcelles de l’est de la colline de l’Hermitage, qui donnent des vins plus souples. Maison-bleue est aussi trois ou quatre fois moins cher, un marchepied bienvenu vers les finesses des grands de l’hermitage et, surtout, de la-chapelle, même maison.

Joseph Perrier
La Côte à Bras
Champagne brut nature 2012
Une maison historique qui lance un champagne de vigneron. Très inhabituel. Une parcelle, un cépage, un millésime. Loin de l’assemblage champenois. Joseph Perrier dans la transgression, surprise. Réussite, aussi. Cette cuvée nature (non dosée) a…

 

Lire la suite ici sur le blog bonvivant

Les cuvées RSRV de Mumm passent à table

RSRV, c’est la collection de cuvées réservées au cercle privilégié des proches de la maison Mumm. Une idée simple, pas neuve : faire revivre l’esprit originel de Mumm de Cramant qui, au XIXe siècle, n’était vinifié que pour les amis. Pour entrer dans le cercle des initiés, on peut aussi maintenant pousser la porte de Flocon, une jolie table bistronomique parisienne.

Chez Mumm, RSRV constitue une collection de cinq cuvées issues exclusivement des grands crus champenois. Trois à six ans de repos minimum en cave – plus de dix ans pour la cuvée Lalou – et un caractère singulier affirmé. Depuis quelques semaines, on peut retrouver ces champagnes confidentiels dans un restaurant à Paris (et bientôt lors de dîners RSRV en France), associés à la cuisine vive et enlevée de Flocon et du chef Josselin Flocon. Toute la collection est à sa disposition pour des accords renouvelés au fil des mois : RSRV blanc de noirs, RSRV blanc de blancs et la cuvée d’exception Lalou, assemblage unique des sept parcelles les plus prestigieuses du vignoble Mumm (Les Bionnes, Les Crupots, Les Briquettes, Les Perthes, Hannepés, Les Rochers, Les Houles) situés entre la Montagne de Reims et la Côte des Blancs.

Deux cuvées sont servies au verre : le brut sans année RSRV 4.5  (quatre ans de vieillissement, cinq terroirs grands crus acquis par Mumm depuis 1840 entre Verzenay, Bouzy, Aÿ, Avize et Cramant) et le rosé Foujita aux notes de brioche, de vanille, de baies mûres servi avec un riz au lait aux épices et noisette. Le restaurant propose également le concept de « la table RSRV ». Le chef construit au rythme de son inspiration un menu (entrée, plat ou dessert) d’accords mets et champagnes. Il précise : « Les associations culinaires autour du champagne posent une difficulté particulière, celle de devoir prendre en compte une dimension gustative supplémentaire, l’effervescence ». Au programme de ce mariage sur mesure, endives braisées au miel du Quercy, beurre blanc et noix avec RSRV blanc de blancs pour une même harmonie autour des saveurs douces, beurrées et citronnés. L’accord fonctionne et souligne le caractère de l’un et l’autre. Prochaine alliance en préparation : un plat de poisson avec le blanc de noirs. Un conseil, réservez.

Restaurant Flocon
75 rue Mouffetard
75005 Paris
Tél : 01 47 07 19 29
+
Endives et RSRV Blanc de blanc, 14 euros l’accord et 24 euros le verre de 14 cl
RSRV 4.5, 19 euros le verre de 14 cl
Rosé Foujita,24 euros le verre de 14 cl

« Carte sur table » : Duclot remet le couvert et les grands bordeaux à leur place

Le négociant bordelais Duclot lance la 11e édition de son opération « Carte sur table ». Vingt grands vins de Bordeaux « à prix cavistes » dans vingt restaurants, c’est du 20 mars au 20 avril

C’est avec le concours de La Vinicole, son département de distribution dirigé par Luc Lemieux, que Duclot réalise son opération Carte sur table. L’intérêt pour le consommateur, c’est de pouvoir acheter des grandes bouteilles au restaurant quasiment au prix où on les trouve chez les cavistes. Pour Duclot, c’est la possibilité de fidéliser et mettre en valeur ses fournisseurs et revendeurs. Une opération où le négociant ne gagne rien, si ce n’est l’image d’un acteur incontournable de la distribution de grands vins. Du trois étoiles au bistrot gourmand, quatorze restaurants participent à l’opération, comme celui de Pierre Gagnaire à Paris, le plus étoilé, ou encore Pierre Sang on Gambey, le plus cool. Ailleurs, l’opération est aussi mise en place dans trois établissements à Bordeaux, deux à Lyon, un à Nice. La sélection des vins permet de se faire plaisir avec des prix à la carte qui vont, par exemple, de 80 euros pour le margaux château-giscours 2011 jusqu’à 950 euros pour le pauillac château-lafite-rothschild 2006. À noter, trois vins blancs, deux secs et l’incontournable château-yquem en sauternes.

Notre sélection
Château Lafite-Rothschild 2006, pauillac
Pourquoi les vins les plus réputés sont les plus grands ? Parce qu’ils sont toujours au rendez-vous. Nez caressant et élégant, bouche souple, soyeuse, légèrement graphite. Tout est en place, comme une évidence. Reste le prix, imposant, même quand on joue « carte sur table ». 950 euros

Château Haut-Bailly 2015, pessac-léognan
Le chai fantastique n’était pas encore là, mais ce pessac-léognan a toujours été au rendez-vous. Majorité de cabernet-sauvignon dans ce millésime chaud. Nez légèrement fumé, parfumé, apaisé. La bouche est en finesse, comme une randonnée sur le sentier des petits tannins fins.
170 euros

Château Bélair-Monange 2016, saint-émilion grand cru
Un autre saint-émilion à large dominante de merlot. Nez ensorcelant avec des notes de cassis, un peu d’épices. Beaucoup de fraîcheur aromatique. Bouche facile, soyeuse, avec un tannin fin qui l’allonge. Ensemble très élégant.
190 euros.

Château Langoa-Barton 2009, saint-julien
Le vin de cette propriété de Saint-Julien dans le très grand millésime 2009, facile d’accès grâce à ses arômes ouverts et sa bouche agréable, sans aspérité. Le tannin est là, fin et à point. Parfait pour ceux qui veulent mettre moins de cent euros.
95 euros

Château Troplong-Mondot 2012, saint-émilion grand cru
Une propriété de Saint-Émilion qui domine une butte. Le nez est appétant, avec ses jolies notes de fruits noirs, la bouche est soyeuse et se resserre finement en finale. Pour ce prix, c’est sans doute le vin de l’opération.
120 euros

Plus d’informations et les détails de l’opération sur www.cartesurtable.com

Le mondovino de la semaine #189 tourne à fond

La Tour d’Argent fête son printemps • Bordeaux innove, Dauzac avance • Martell dresse la table • Tyrell’s et le sémillon du bout du monde • La tartine liquide de Massenez • Chaque jour du nouveau, en voici cinq

Dans le vignoble


La Tour d’Argent fête son printemps

Ce restaurant emblématique de la capitale l’est aussi pour les vins qui dorment dans sa cave. Pour faire profiter amateurs et connaisseurs, jusqu’au 9 avril La Tour d’Argent propose sur son site internet, une sélection de 180 références à leur apogée, soit plus de 600 flacons, disponibles à partir de 25 euros jusqu’à 3 000 euros. « Cette sélection sur mesure et inédite se compose de crus emblématiques du terroir français avec une prédilection pour la Bourgogne, historiquement représentée dans la bible des vins de la Tour d’Argent, mais également une redécouverte d’appellations injustement méconnues de notre vignoble. Chaque bouteille élevée dans les caves historiques du restaurant porte le sceau de la maison, garantissant son origine et son vieillissement dans des conditions optimales » précise Victor González, chef sommelier exécutif du restaurant.

Le Printemps des Vins, jusqu’au 9 avril. Plus d’informations sur epicerie.tourdargent.com

Bordeaux innove, Dauzac avance

Bordeaux bouge, Margaux aussi. Dans l’appellation, le château Dauzac avance dans sa quête de la neutralité carbone avec le lancement de Neutre Carbone, son nouveau vin qui s’inscrit dans une démarche plus globale menée par le château. Pour trouver des pistes d’amélioration, Dauzac a confié à la société Climate Partner la mission de faire un bilan carbone sur les différents vins de l’appellation.

« Pour le travail du sol, Dauzac s’est entouré dès février 2023 de son premier partenaire, Bioboon Agrology, qui accompagne la propriété avec des intrants issus à 100 % de matières premières naturelles qui stimulent l’immunité naturelle de la plante et améliorent la vie biologique des sols. Leur utilisation débutera à partir du mois d’avril 2023 » explique Laurent Fortin, directeur du cru. Il ajoute : « En juin 2025, le vin sera mis dans des bouteilles en réemploi et scellées avec de la cire végétale pour remplacer les capsules. Quant au reste du packaging, des études sont en cours pour qu’il soit en harmonie avec le reste. La commercialisation de ce vin sera réservée au circuit court ».

Plus d’informations sur chateaudauzac.com

Martell dresse la table

La plus ancienne des grandes maisons de Cognac fait appel à Alexandre Mazzia, un chef trois étoiles Michelin pour proposer une nouvelle expérience gastronomique au château de Chanteloup. « Alexandre Mazzia et Christophe Valtaud, maître de chai de la maison, vont collaborer pour apporter une approche singulière de l’excellence de la table à Cognac et créer une expérience unique destinée avant tout à transmettre des émotions » souligne César Giron, président de Martell Mumm Perrier-Jouët. Alexandre Mazzia ajoute : « Martell incarne nombre de mes valeurs. Je suis fier et honoré d’écrire ensemble une vision unique et profonde, pour amener le cognac autrement, en préservant l’intégrité de ce savoir-faire exceptionnel. » Le souci de la nature et le recours au circuit court guideront le chef dans son approche.

Plus d’informations sur martell.com

Dans le verre


Tyrell’s et le sémillon du bout du monde

Un blanc sec 100 % sémillon, ça ne court pas les rues. Dans la Hunter Valley, au Nord de Sidney, le vignoble de la maison familiale Tyrell’s et ses plus de 100 hectares. Les conditions y sont idéales pour avoir des sémillons à la maturité optimale, avec la mer à proximité, une chaîne de montagne qui bloque l’air chaud venu du centre du pays et un sol argilo-calcaire et sablonneux de qualité. Bruce Tyrrell, quatrième génération, Jane, John et Chris, cinquième génération, perpétuent une histoire familiale vieille de 160 ans. Le savoir-faire et la vinification dans des cuves inox subliment le fruit et apportent la fraîcheur, sans lourdeur, avec ses subtiles notes florales et son volume enveloppant. Il évoluera avec le temps vers des notes plus empyreumatiques.

Tyrell’s, Vat 1 sémillon 2016, 60 euros

Xavier Thuret, Bernard Baud et Cyrille Lorho.

La tartine liquide de Massenez

Les Grandes Distilleries Peureux proposent des liqueurs et des eaux-de-vie de référence comme la Golden Eight à la poire Williams, la Dom Pacello Royal Orange et la Djebenah Buna, une liqueur de café des hauts plateaux de l’Éthiopie. La rencontre de Bernard Baud, président de Massenez avec Christelle et Cyrille Lorho, fromagers meilleurs ouvriers de France, donne naissance à une nouvelle référence, Massenez La Baguette, une liqueur à base de baguettes fermentées. « Massenez La Baguette apporte la touche indispensable aux mixologues qui souhaitent ajouter de la texture dans leurs cocktails sans ajouter du blanc d’œuf » explique Bernard Baud. L’autre grande nouveauté, c’est la liqueur de Roquefort, issue cette fois de la collaboration entre Bernard Baud et Xavier Thuret, fromager meilleur ouvrier de France 2007 et grand défenseur du roquefort. « Cette liqueur sublime ce fromage et conserve son adn, idéale sur un glaçon et accompagnée d’une pointe de crème de cassis » souligne Xavier Thuret.

Massenez La Baguette, 20 euros (70 cl)
Liqueur de Roquefort, 25 euros (70 cl)