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Les perspectives de Bolgheri

La toute proche mer Tyrrhénienne rafraîchit de ses vents un vignoble qui fait face à des étés de plus en plus arides. Photo : Sara Matthews

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La Toscane qui encadre l’appellation chianti classico éveille un imaginaire de carte postale fait de petites collines ondulantes parsemées de vignes de sangiovese et d’oliviers millénaires. Elle évoque une certaine douceur de vivre, telle qu’elle transparaît dans le film Beauté volée de Bernardo Bertolucci. À Bolgheri, qui s’étend plus au sud, toujours en Toscane, mais sur la côte des Étrusques, l’environnement est autrement plus rude, sauvage, accidenté. Les loups sont même revenus de Pologne peupler ses forêts. Les vignes y sont malmenées par des températures estivales de plus en plus extrêmes, irradiées par le soleil qui se mire dans la toute proche mer Tyrrhénienne avant d’être rafraîchies par les bois denses traversés par les vents marins et dans certains cas, par l’amplitude thermique offerte par les collines qui culminent à 400 mètres. Pas étonnant, dans de si laborieuses conditions, que l’histoire vinicole moderne de Bolgheri démarre par hasard, il y a moins de cent ans, lorsque le marquis piémontais Mario Incisa Della Rocchetta épouse la fille du plus grand propriétaire terrien de la côte toscane, la Florentine Clarice Della Gherardesca, avec pour dot la Tenuta San Guido, moitié d’un vaste territoire familial (l’autre est léguée à Niccolò Antinori qui épouse la même année Carlotta Della Gherardesca, sœur de Clarice).

L’exception fait la règle
Au début des années 1940, féru d’agronomie et fin connaisseur de crus français, Mario fait fi des traditions et enracine dans les hauteurs de son domaine des pieds de cabernet-sauvignon acquis du côté de Pise ainsi qu’à Bordeaux. Une extravagance de plus du marquis, considèrent les fermiers locaux qui confectionnent des jus rustiques à partir de cépages indigènes dont ils attribuent la faible qualité à la proximité de la mer. Jusqu’à la fin des années 1960, le nectar n’abreuve que la lignée Della Rocchetta. Son occupation principale à Bolgheri est alors d’élever la progéniture du fameux Ribot, un pur-sang anglais qui a raflé tous les prix de course équestre du milieu des années 1950. Devant l’évidente originalité du vin familial, le marquis Piero Antinori (fils de Niccolò et neveu de Mario) décide de le mettre en marché. Le millésime 1968 de Sassicaia de la Tenuta San Guido est présenté au monde en 1972. Le succès est immédiat, mais la consécration a lieu en 1985, quand il devient le premier vin d’Italie à obtenir la note maximale de 100 points sur 100 du critique américain Robert Parker. D’autres entrepreneurs toscans, mais aussi lombards et piémontais, déjà impliqués dans le vin ou non, suivent l’exemple vertueux de ce pionnier et s’installent à leur tour au sein de cette zone presque encore vierge de la viticulture toscane.

Des supers équilibristes
Rien ne structure alors la production de ces grands rouges qui transcendent les cahiers des charges des appellations voisines et sont commercialisés sans DOC, comme simples vins de table. Si toutes les tables ne se valent pas, le surnom de « super toscan », attribué la première fois par la presse spécialisée américaine, vient bientôt officieusement désigner ces ovnis qui conquièrent le monde en favorisant les cépages internationaux tels que le cabernet-sauvignon, le cabernet franc et le merlot, plutôt que le sangiovese, qui signe l’identité du voisin Chianti. Quelques règles d’encadrement un peu floues balbutient en 1983, avant que la DOC Bolgheri ne se structure réellement en 1995. Et quitte à ne pas faire les choses à moitié, elle triple les reconnaissances. À la DOC Bolgheri Rosso s’ajoutent les DOC Bolgheri Superiore et DOC Bolgheri Sassicaia (l’unique dénomination italienne réservée à un seul domaine), aux règles d’assemblage et d’élevage différentes. Ces trois unités regroupent aujourd’hui soixante-quatorze membres au sein d’une aire d’appellation concentrée sur 1 370 hectares qui produit collectivement près de sept millions de bouteilles. Si le cabernet-sauvignon domine encore les plantations, talonné par le merlot, le cabernet franc est renforcé depuis quelques années en ce qu’il semble mieux faire face au réchauffement climatique. Ces trois cépages peuvent, seuls ou ensemble, représenter la totalité des assemblages, alors que le local sangiovese et la syrah peuvent y être présents à 50 % maximum, tout comme d’autres, tel le petit verdot, dans une limite de 10 %. Malgré la création de ces appellations, le sobriquet de « super toscan » continue de coller à la peau des plus illustres labels. Il faut dire qu’ils le portent bien, car tout chez eux est superlatif, jouant de leurs contrastes sur le fil du rasoir et trouvant leur harmonie dans leurs déséquilibres. Légitime pour un vignoble situé non loin de Pise. On se délecte de leurs tendances schizophrènes oscillant entre expressivité et retenue, chaleur alcoolique et grande fraîcheur, concentration et finesse, densité et tannins poudrés. Ils sont déroutants en ce qu’ils changent tout le temps dans le verre. Les vins les plus séduisants y ont été piano piano sur les extractions et embaument la macchia mediterranea, le parfum capiteux des forêts de pins, de cyprès, de chênes et d’oliviers transporté par les vents marins, non sans rappeler celui d’un bouquet d’origan sec.

Les 1 200 convives du consorzio entourent une table géante dressée sur cette photogénique avenue des cyprès, cinq kilomètres bordés de 2 500 arbres majestueux. Pour l’occasion, une carte des vins bien garnie (notamment de vieux millésimes de Sassicaia, Ornellaia, Argentiera ou Arnione) est proposée aux banqueteurs dans un ballet de cinquante sommeliers mobilisés spécialement. Photo : Linda Vukaj

Au nom du père

Photo : Vincent Lappartient

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Sourcils toujours légèrement froncés sur un regard cerclé d’une monture écaille, silhouette gracile de marathonien, Vincent Chaperon est ce que l’on appelle un personnage à part. Nommé chef de cave de Dom Pérignon depuis le départ de son prédécesseur Richard Geoffroy, il est à la Champagne ce que François Truffaut est au cinéma : un génie parfois incompris, d’une nature extrême, imprévisible, dont chacune des œuvres se doit d’être « contre » la précédente, mais suivre une seule et même ligne, chaque année remise en question. Un homme habité par une passion dévorante, dont l’érudition technique se double d’une immense ambition poétique, ménageant quotidiennement des équipes tentaculaires tout en multipliant projets de recherche, réflexions artistiques, voyages et lectures, reconnaissant parfois se fatiguer de sa propre exigence. Le laisser dérouler le fil de sa pensée implique de se mettre en mode avion tant la matière est dense, l’approche multidimensionnelle et les références en millefeuilles. Une façon plus ou moins délibérée de semer le trouble et d’entretenir le mythe d’une maison qui cultive l’art de la discrète ostentation. Propriété du groupe LVMH, Dom Pérignon représente aujourd’hui l’une des marques les plus désirables au monde, avec des cuvées millésimées produites exclusivement les années d’exception, au prix de plusieurs centaines d’euros le moindre flacon. Forcée d’assumer un certain côté bling, elle n’en reste pas moins énigmatique, ne dévoilant jamais l’étendue de sa production et recevant la presse au compte-goutte derrière les murs épais de l’abbaye d’Hautvillers, joyau architectural fondé en 650 au creux de la vallée de la Marne et demeure historique de Dom Pierre Pérignon en personne.

Vincent Chaperon, une passion de l’exégèse qui se transmet aussi par les gestes. Photos : Vincent Lappartient

Une quête de perfection
Intronisé chef de cave en 2019 au cours d’une cérémonie digne d’un mariage royal, après quatorze ans de bons et loyaux services en qualité d’œnologue, Vincent Chaperon se destinait à marcher dans les pas de celui auprès duquel il a tout appris, le charismatique Richard Geoffroy. Leur relation fusionnelle et quasi-filiale n’a pas été sans créer un vague sentiment d’imposture, et pour cause : depuis ses débuts, le presque cinquantenaire a exclusivement accompagné la mise en marché des millésimes de ses prédécesseurs, précieusement gardés en cave de sept à onze ans. En attendant la sortie en 2025 de son tout premier vin vinifié seul, Vincent Chaperon aura lutté, cherché, avant de canaliser cette énergie foudroyante de chat tombé dans la baignoire jusqu’à trouver le sens de sa propre quête : révéler la dimension esthétique et littéraire d’un champagne devenu l’emblème incontesté du luxe « universel ». Son appartenance assumée à une classe de privilégiés l’a dispensé de devoir acquérir les codes d’un monde d’apparat dans lequel il semble évoluer avec l’élégance impertinente d’un siamois. Un univers dont il semble accepter les règles pour mieux les contourner, tout en ayant conscience d’avoir entre ses mains l’héritage d’un auguste bénédictin lancé dès le XVIIe siècle dans une quête absolue de perfection. « L’idée de perfection est aujourd’hui à replacer dans le contexte religieux de l’époque. Faire un champagne parfait implique d’accepter une forme de contrainte, mais aussi une part de mystère », admet le chef de cave, que l’on se plaît à imaginer en potentiel cheval de Troie. Un soupçon qu’il s’empresse d’écarter. « Je porte une seule vision. Ce qui varie, c’est la manière dont elle est incarnée. » Et c’est justement dans ce point de tension que vient se nicher toute la difficulté à composer entre deux images radicalement opposées, celle d’un champagne que l’on sabre en magnum dans le monde du rap et de la nuit, mais aussi celle, plus méconnue, d’une maison adulée par les esthètes. « Dom Pérignon ne peut être que millésimé. Cela montre qu’il n’y a qu’une vision, mais qu’elle se réincarne en continu. Ensuite, il y a l’interprétation de ceux qui la vivent et de ceux qui la boivent. C’est là où il y a un aspect un peu schizophrène », s’amuse-t-il d’un air d’éternel incompris. À sa vision très romanesque de la quête, qui s’illustre au travers d’une passion farouche pour les mots et une créativité parfois difficile à contenir, vient s’opposer ce qui compose la partie la plus ostentatoire des buveurs de « Dom Pé’ », ceux que l’on aperçoit sur Instagram brandissant des bouteilles comme on soulève un trophée de chasse, rompus aux excès liquides et additions pharaoniques, définitivement plus visibles que ceux qui le dégustent noblement au coin du feu en relisant Châteaubriand. « On se retrouve parfois face à des gens qui ne comprennent pas cette obsession à vouloir mettre des mots sur tout », regrette Vincent Chaperon. « Mais au fil du temps, on apprend à faire le distinguo entre son émotion et celle des autres. » Une sagesse qui n’est pas sans lui éviter quelques tourments, ne serait-ce que celui de voir le fruit d’années de travail acharné finir en shower. « Je porte un projet, qui doit ensuite être vécu, mais il n’y pas qu’une seule manière de vivre quelque chose. Que l’on aime ou pas, il a fallu que je comprenne que cela ne disait pas quelque chose de moi », reconnaît-il. Une philosophie du lâcher-prise qui ne paraît pas être le genre de la maison, mais lui permet paradoxalement de se concentrer sur l’essentiel.

Dom Pérignon 1973, un millésime auquel il aura fallu du temps pour révéler son potentiel, aujourd’hui au sommet de sa profondeur et de son éclat. Photo : Vincent Lappartient

« Génial n’est pas suffisant »
Pour mieux comprendre la complexité du personnage, il faut avoir en tête une dimension qui échappe à l’immédiateté chronique de notre époque, celle du passage du temps. « C’est un métier où l’on vit simultanément au présent, au passé lointain et au futur lointain. Aujourd’hui, je fais 2024, je prépare 2017 et 2018 et je suis en cave des vins ayant déjà cinq, dix, quinze ans. Je vogue en permanence sur ces trois temporalités qui ne sont pas étanches et s’influencent entre elles. » Et c’est par le détour de la musique que le chef de cave envisage désormais ses assemblages, détournant les errements de la subjectivité pour en faire une partition collégiale : « Nous nous sommes rassemblés à cinq autour de la table et avons expérimenté une nouvelle technique. Chacun a dû composer son assemblage en fonction de sa propre vision ». En matière de commentaires, Vincent Chaperon évite soigneusement l’écueil de la récitation, préférant citer Calder et Picasso, analyser les vides et les pleins, les poids et les légers, parler de couture, de tressage et de fondu-enchaîné. Un exercice qui peut sembler retors au néophyte, mais qui comporte l’avantage de remettre l’ensemble des buveurs sur un pied d’égalité, privant les experts de toute velléité de jargonner. « Il faut réussir à faire ressentir ce que les gens ne voient pas : le terroir. Aller voir dans l’invisible, accepter d’être aveugle pour revoir, retoucher, se reconnecter à l’intelligence du corps. Je veux que l’on ressente l’énergie vitale d’un vin qui, comme un parfum, vient s’intégrer à la peau du palais. La bulle est uniquement un support, elle n’est pas là pour masquer, mais pour soutenir, prolonger, apporter une cinquième dimension. » En ligne de mire, la volonté d’exprimer la singularité d’un millésime tout en assurant le maintien d’un style. Une ambition que Vincent Chaperon entend pousser à l’extrême, mu par une âme de compétiteur et la radicalité vorace des éternels insatisfaits : « Je déteste ce qui est fini. Tout le monde produit aujourd’hui des choses magnifiques, mais génial n’est pas suffisant. Je me fous que les gens trouvent ça super. Je veux qu’ils soient bouleversés. Je veux qu’ils disent : “Ça a changé ma vie”. À l’époque de Dom Pérignon, on contemplait encore ce ciel que l’on ne regarde plus aujourd’hui », regrette-il en observant le sillage de bulles évanescent d’un Vintage 1973 ouvert pour l’occasion. « Ça, c’est mon étoile. Je ne vis que pour ça. » 

Le temps des plaisirs

Fettercairn, une collection et des projets

Photo : Mathieu Garçon

Située en Écosse sur un domaine historique, Fettercairn est bien plus qu’une simple marque de whisky. La distillerie est un témoin vivant de l’histoire et de l’évolution de la législation sur la production de whisky. Son histoire remonte au début du 19e siècle, lorsqu’elle s’établit sur des terres vastes et fertiles appartenant à Sir Alexander Ramsay, un homme dont le blason familial arborait fièrement une licorne, l’animal national du pays. Une histoire séculaire que la maison célèbre cette année avec un coffret prestigieux. « Nous nous inspirons des 200 dernières années pour façonner les 200 prochaines. Les whiskies de ce coffret marquent les étapes de notre histoire et reflètent notre quête d’expressions singulières. Ils représentent l’esprit de Fettercairn dont nous sommes particulièrement fiers », explique Gregg Glass, le master whisky maker de la distillerie.

200 ans en un coffret
Pour fêter cet anniversaire comme il se doit, la distillerie a imaginé ce coffret artisanal qui rassemble six whiskies millésimés inédits (1964, 1973, 1988, 1995, 1998 et 2021). Du plus vieux flacon, âgé de 60 ans, au plus jeune, âgé de trois ans, ces single malts totalisent ensemble 200 ans d’âge et de savoir-faire. Fabriqué à partir de bois sélectionnés sur le domaine de la distillerie, le coffret a été imaginé par John Galvin dans son studio-atelier de Glasgow. Le designer, spécialisé dans l’art sculptural et la création de mobilier en bois, explore à la fois les motifs, les couleurs et les textures complexes des différentes essences ainsi que différentes techniques de fabrication.
L’armature du coffret, composé de couches de chêne, de laiton et de cuivre, s’inspire de la lumière qui perce à travers la canopée des majestueux chênes plantés autour de la distillerie. Une sorte de vision prémonitoire de la future « Fettercairn Forest », vaste projet de plantation de chênes dont le bois permettra un jour de fabriquer les barriques utilisées au vieillissement de l’eau-de-vie. Chaque bouteille affiche des teintes subtiles qui évoquent la couleur des alambics de Fettercairn, altérée par l’eau de source qui coule dans les anneaux de refroidissement, facilitant ainsi la condensation et une collecte des vapeurs les plus légères, clé du style raffiné de Fettercairn.

200 ans en six années

Fettercairn 1964
Le plus ancien de cette collection et le plus vieux whisky produit par la distillerie. C’est aussi l’année de naissance de Stewart Walker, le directeur de Fettercairn depuis 35 ans.

Fettercairn 1973
L’année marque un tournant pour la distillerie avec la construction de son chai de vieillissement. Un investissement audacieux en pleine période de récession industrielle.

Fettercairn 1988
En 1988, Fettercairn voit partir Douglas Cooper, le plus ancien directeur de la distillerie. C’est lui qui a introduit l’anneau de refroidissement en cuivre sur les alambics, conférant ainsi aux whiskies leur profil unique.

Fettercairn 1995
Le fruit du travail de Gregg Glass, master whisky maker et pionnier de Fettercairn. Il reflète son expertise dans la sélection des fûts pour créer un spiritueux d’une grande finesse en utilisant plusieurs types de fûts (classiques et rares) qui remontent aux années 1990.

Fettercairn 1998
Le reflet de ce style tropical, signature de Fettercairn, et du travail pointu de la distillerie pour obtenir des whiskies équilibrés.

Fettercairn 2021
Il y a trois ans, Fettercairn a lancé le « Scottish Oak Cask Programme », une initiative innovante dans l’univers du whisky écossais. Ce programme vise à instaurer une économie circulaire en utilisant du chêne écossais pour fabriquer les fûts de vieillissement. La plantation de la « Fettercairn Forest » représente un premier pas vers l’objectif ultime de vieillir les whiskies dans des fûts en chêne écossais plantés autour de la distillerie.

Coffret collector Fettercairn, 120 000 euros
10 exemplaires dont un seul disponible en France.


Pour aller plus loin

« Nous nous projetons
pour les 200 prochaines années »

Enfant des Highlands, Gregg Glass a commencé à travailler très jeune dans l’industrie du whisky, avant de rejoindre la maison Fettercairn en 2016 dont il est le « master whisky maker and blender », c’est-à-dire l’homme qui crée et assemble les spiritueux.
Propos recueillis par Julia Molkhou

Gregg Glass, « master whisky maker and blender ». Photo : Mathieu Garçon


Fettercairn est la deuxième distillerie la plus ancienne du pays. Elle est située dans une région que beaucoup considèrent comme « le jardin de l’Écosse », tant son climat, sa proximité avec la montagne et ses sources d’eau fraîche en font l’endroit idéal pour faire du whisky. Pourtant, la distillerie a mis du temps à s’imposer comme un acteur incontournable.

Malgré tout ce qui la rend unique, Fettercairn a pendant longtemps été une sorte de diamant brut qu’on ne parvenait pas à polir. Sa naissance aux yeux du public est en réalité très récente, de l’ordre de quatre ou cinq ans, alors que cette maison a plus de 200 ans d’histoire. L’une des particularités de Fettercairn, c’est sa tradition bien particulière lors de la fabrication du whisky. Aujourd’hui encore, c’est la seule distillerie d’Ecosse où les alambics sont équipés d’anneaux de refroidissement qui laissent couler de l’eau fraîche sur leurs cols, permettant de ne capter que les esthers les plus fins.

Vous êtes aussi en charge des cinq autres distilleries du groupe Whyte and Mackay Ltd. Mais c’est à Fettercairn que vous êtes le plus présent. On imagine que c’est toujours un moment d’excitation de voir où en sont les futurs blends et singles malt de la distillerie.
C’est mon moment préféré et c’est une surprise à chaque fois. Bien sûr, je suis parfois trop pressé et ce que je goûte n’est pas encore prêt. Mais ça me permet d’avoir en tête le whisky dont j’ai envie même s’il ne sera prêt que dans dix ans. Goûter régulièrement me permet aussi d’ajuster les choses.

En Écosse, peu d’artisans sont spécialisés dans la coupe du bois pour faire des barriques. Et les tonneliers du pays sont plus habitués à les réparer plutôt qu’à les fabriquer. Le programme que vous avez mis en place vise à changer cette situation.
Si l’orge que nous utilisons provient de 200 agriculteurs tous situés à moins de 75 kilomètres de la distillerie et que l’eau provient directement des montagnes qui l’entourent, les futs ne venaient pas du pays. Ce qui est habituel et historique pour les distilleries écossaises, qui préfèrent utiliser des barriques ayant contenu des vins de Xérès espagnols et/ou des bourbons américains.
J’ai décidé d’utiliser des chênes écossais pour fabriquer les barriques. Le projet paraissait simple au départ, mais il s’est révélé semé d’embûches. D’abord, il y a eu des problèmes liés au manque de bois. Il a donc fallu planter des arbres, ce que nous avons fait. Il faudra attendre au moins un siècle pour utiliser le bois qu’ils donneront. Cet ancrage territorial est important pour nos consommateurs. Aujourd’hui, ils veulent savoir ce qu’ils boivent et qui sont celles et ceux qui le fabriquent. C’est formidable pour nos métiers et c’est une reconnaissance de la qualité de notre travail.

Le 18 ans d’âge de Fettercairn connaît un vrai succès. C’est le premier whisky produit par la distillerie à être affiné dans des fûts neufs d’origine écossaise, construits avec du bois de la région par des tonneliers locaux.
Le chêne écossais apporte des notes inhabituelles et intéressantes à ce whisky, plus vanillées et miellées. Être « master maker and blender », c’est assembler les meilleurs éléments avec l’eau la plus pure et délicate possible, pour obtenir le meilleur whisky. C’est un équilibre entre nature and nurture, c’est-à-dire entre ce que nous donne la nature et ce que nous en faisons.

Quelles sont aujourd’hui les qualités d’un bon whisky maker ?
Enfant, j’ai beaucoup voyagé avec ma famille, notamment en France où j’ai eu la chance de découvrir le vignoble, ce qui a enrichi mon goût. Ensuite, je suis entré en apprentissage auprès de grands whisky makers, pour parfaire ma formation. La nouveauté de notre métier, c’est qu’il faut savoir communiquer. Avec ses équipes, mais aussi avec le public. Il faut être capable de lui transmettre ce qu’on a voulu exprimer dans tel ou tel whisky et lui offrir la meilleure expérience de dégustation. Enfin, il faut aussi penser au futur. En plantant ces chênes qui feront un jour des tonneaux pour les whiskies écossais, nous nous projetons pour les 200 prochaines années. Ce sont celles et ceux qui goûteront alors notre whisky qui profiteront des fruits de cette démarche.

Merci !

Notre carnet de rendez-vous

Photo : Fabrice Leseigneur

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Les rouges

Beaujolais
Château Thivin, Cuvée Zaccharie 2022, côte-de-brouilly
Ce domaine incarne comme nul autre l’appellation côte-de-brouilly, où il est implanté et exploite un large vignoble. Il faut attendre absolument cette grande cuvée aux tannins élégants et crémeux. La finale est minérale et compacte.
36 euros

Georges Dubœuf, Domaine de Roche Noire 2023, moulin-à-vent
La maison emblématique du Beaujolais reprend du poil de la bête avec des gammes à la fois renouvelées et affinées. On y sent un élan nouveau et l’on ne peut que se réjouir de ce moulin-à-vent long et séveux.
19 euros

Château des Jacques, Le Moulin 2022, moulin-à-vent
Sous la direction de la pétillante Julie Pitoiset, le vignoble progresse vers l’agriculture biologique et les blancs seront certifiés avec le millésime 2024. Pour les vinifications, c’est du classique, comme en témoigne ce vin puissant au tannin raffiné. Grande sensation de salinité en finale.
20 euros

Domaine Jean Loron, La Roche Vieilles Vignes 2018, moulin-à-vent
La gamme de la maison Loron est vaste et les vins offrent des expressions sincères de leurs crus respectifs. Belle finesse pour ce terroir particulier où l’on voit la vigne plantée à même la roche.
21 euros

Château du Moulin-à-Vent 2022, moulin-à-vent
Ce domaine emblématique explique à lui seul le renouveau qualitatif des crus du Beaujolais. On adore ce 2022 complexe, sur les notes de fruits frais et les nuances terriennes. Les tannins sont encore un peu jeunes, mais l’équilibre est gourmand dans ce millésime solaire où le fruité est mûr.
22 euros

Bordeaux
Château Sociando-Mallet 2021, haut-médoc
Cette propriété, largement au niveau de certains crus classés, propose des vins de référence, avec un toucher et une identité inimitables. Médocain dans l’âme, ce 2021 affiche beaucoup de finesse, de la sincérité et un bel éclat fruité. On aime cette modernité.
33 euros

Château Giscours 2021, margaux
Quand il est réussi, ce margaux de longue garde, affiche une singularité propre à son secteur qui traduit à merveille le grand style margalais. Grand corps avec de la rondeur et un velouté de texture qui lui donne beaucoup de personnalité.
60 euros

Château Rauzan-Gassies 2021, margaux
La nouvelle génération de la famille Quié met tout en œuvre pour produire des vins dignes de leur lieu de naissance, avec de bonnes pratiques au vignoble. Les progrès sont flagrants et ce 2021 a développé une belle aromatique complexe (réglisse, anis). .
62 euros

Château Batailley 2021, pauillac
Remarquable réussite, mettant le vin au niveau d’un second cru classé par sa complexité, l’élégance de son tannin et l’expression pure de son origine. Le coup de cœur de cette sélection compte tenu de son rapport qualité-prix impressionnant.
53 euros

Château Pichon Longueville – Comtesse de Lalande 2021, pauillac
Dirigé avec justesse par Nicolas Glumineau, son directeur général, le cru a accompli beaucoup d’efforts en matière de viticulture, de plus en plus inspirée par le bio. On aime la touche florale de ce 2021 qui a gagné en vigueur sans perdre son charme aromatique et son élégance naturelle.
195 euros

Domaine de Chevalier 2021, pessac-léognan
Nez puissant et harmonieux, avec une complexité aromatique sur les notes de fruits mûrs, de havane et de silex. La bouche est en harmonie avec une chair tendue et une finale longue et énergique. Grande réussite de la part de la famille Bernard.
79 euros

Château Latour-Martillac 2021, pessac-léognan
Les rouges de cette propriété familiale ont beaucoup gagné en précision, en densité, mais aussi en finesse de tannins et élégance de texture, classiques et équilibrés, à l’image de ce 2021 d’une grande pureté. Une valeur sûre.
31 euros

Château Olivier 2021, pessac-léognan
Cette magnifique propriété située aux portes de Bordeaux propose des rouges qui rivalisent avec les meilleurs de l’appellation, entre précision aromatique et expression du terroir, ce que l’on retrouve dans ce millésime racé, équilibré, harmonieux et séduisant.
30 euros

Château Pape Clément 2021, pessac-léognan
Bernard Magrez et ses équipes ont encore affiné le processus d’élaboration en soignant les détails à toutes les étapes. Caractère truffé, tannin précis, c’est l’essence du grand bordeaux, plein de richesse, avec une longueur charnue.
90 euros

Château Bélair-Monange 2021, saint-émilion grand cru
Désormais au sommet de notre hiérarchie, Bélair-Monange a inauguré son nouveau chai en 2023 et continue de sublimer les grands terroirs de son vignoble. En bref, c’est un premier de la classe avec son tannin savoureux et sa finale saline.
170 euros

Château Bellefont-Belcier 2021, saint-émilion grand cru
Depuis que la direction a été confiée à Jean-Christophe Meyrou et la partie technique à la talentueuse Emmanuelle Fuchi, les ambitions sont évidentes et le niveau ne cesse de s’élever. Ce 2021 développe des parfums subtils, une bouche crémeuse, ainsi que des tannins soyeux. Finale de grande fraîcheur.
47 euros

Château La Dominique 2021, saint-émilion grand cru
Depuis 2019, le cru change de dimension avec davantage de finesse et de subtilité. En bouche, le toucher de tannin rappelle celui des beaux pomerols avec une finale élégante sur le registre floral. Dans ce millésime, sa longueur lui donne le classe des grands de son appellation.
55 euros

Château La Gaffelière 2021, saint-émilion grand cru
Complexe, dense, racé, le vin développe subtilement un corps longiligne au grain serré et soyeux, de grande fraîcheur. Remarquablement construit et équilibré, il est l’une des références du millésime par sa longueur et son style à part.
72 euros

Château Montlabert 2021, saint-émilion grand cru
Plein de fruits, ce vin possède un beau potentiel grâce à son corps dense et bien équilibré par la fraîcheur du tannin. Cru de la famille Castel, Montlabert monte rapidement les marches du grand vin avec un gain de précision évident dans ce millésime.
30 euros

Château de Pressac 2021, saint-émilion grand cru
La propriété de Jean-François Quenin signe des vins remarquables depuis quelques millésimes, avec un grand vin toujours sur le fruit, aux tannins précis, avec de la profondeur et un rebond minéral d’une grande pureté en finale. Il donne déjà du plaisir.
32 euros

Château Phélan-Ségur 2021, saint-estèphe
Merveilleusement situé en bord de Garonne, ce cru modèle donne un vin au caractère spécifique, marqué par des notes de cèdre et par beaucoup de profondeur en bouche. Les derniers millésimes sont l’une des réussites majeures de l’appellation et ce 2021 allie fraîcheur, gourmandise et harmonie.
46 euros

Bourgogne
Domaine du Château Philippe le Hardi, chambolle-musigny Les Condemennes 2022
Ce grand domaine de 90 hectares appartenant au Crédit Agricole est basé à Santenay, dans l’une des plus belles demeures de Bourgogne. Bien typé chambolle, ce parcellaire séduit par l’onctuosité de son tannin, mais aussi par sa sensation tactile en bouche, pleine et tendre.
75 euros

Edouard Delaunay, clos de vougeot 2022
L’homme qui a réveillé cette vieille maison s’appelle Laurent Delaunay. C’est en Bourgogne, sur ses terres, qu’il affiche une nouvelle fois l’étendue de son talent et de sa vision, en particulier avec ce clos-de-vougeot au nez floral, qui exprime avec éclat le terroir de ce grand cru de légende.
360 euros

Domaine Faiveley, gevrey-chambertin Vieilles Vignes 2022
La réflexion sur le travail à la vigne porte ses fruits et les vins de la famille Faiveley jouent sur la droiture et la précision. Que de charme tactile dans ce gevrey archétypique de l’appellation, avec son bouquet de fruits rouges, sa texture délicate et sa finale savoureuse.
52 euros

Château de Marsannay, marsannay Clos du Roy 2022
Olivier Halley a acheté en 2012 ce domaine en même temps que le château de Meursault et en a confié la direction à Stéphane Follin-Arbelet. La gamme met en avant le fruit avec délicatesse et ce vin gracieux, issu d’un terroir réputé de Marsannay, donnera la pleine mesure de son potentiel d’ici deux ou trois ans.
50 euros

Domaine de l’Arlot, nuits-saint-georges 1er cru Clos des Forêts Saint-Georges 2022
Propriété d’Axa Millésimes, ce domaine propose des vins remarquables, souvent d’une noblesse de parfum incomparable. Avec sa profondeur et sa distinction habituelles, ce nuits-saint-georges est un vin d’émotion par sa finesse et son tannin soyeux.
105 euros

Domaine des Perdrix, nuits-saint-georges 2022
La famille Devillard qui veille sur ce vignoble situé sur des terroirs remarquables du sud de la côte de Nuits, produit des vins vinifiés dans un esprit moderne. Nous aimons ce 2022 sans coutures, avec des notes fumées et une pointe de salinité.
78 euros

Maison Dominique Laurent, volnay Vieilles Vignes 2022
Dominique Laurent a inauguré il y a plus de vingt-cinq ans le concept de négoce haute couture. Parfait sur la forme comme sur le fond, ce volnay charmeur sur le plan aromatique et minéral dans son tannin est un vin de caractère.
43 euros

Languedoc
Domaine de La Cendrillon, Essentielle 2021, corbières
Situé à Ornaisons, ce domaine est tenu aujourd’hui par Hubert Joyeux, jeune vigneron plein de talent et d’idées. Il signe ce corbières sphérique, aux tannins bien enrobés avec une pointe minérale qui donne à sa finale une dimension désaltérante, propre à son terroir.
15 euros

Château de Lascaux, Carra 2022, pic-saint-loup
Le domaine ne cesse d’innover et n’hésite pas à se remettre en question. Dans la gamme très recommandable, nous conseillons ce rouge floral et fruité, intense et frais, qui plaira à tous par son équilibre abouti.
15 euros

Loire
Domaine du Clos Cristal 2019, saumur-champigny
Ce domaine mythique a été repris avec succès par la cave coopérative de Saumur qui replante une bonne partie de son vignoble, dans la perspective honorable de faire briller ce terroir. Superbe 2019 soyeux et doté d’un joli rebond final.
65 euros

Domaine des Closiers, Les Coudraies 2021, saumur-champigny
Avec quinze hectares bien situés dans l’appellation, ce domaine de plus en plus demandé propose des rouges de cabernet franc vinifiés avec soin pour conserver un maximum de fruit. La parcelle des Coudraies, située en haut du coteau de Parnay, offre des notes florales au nez comme en bouche.
46 euros

Domaine Marionnet, Première Vendange 2022, touraine
Henry Marionnet et son fils Jean-Sébastien brillent avec tous leurs vins. Le domaine fait la part belle aux cépages oubliés et aux cultures franches de pied. La gourmandise fruitée de cette cuvée exprime à merveille le style maison, qui sait capter comme nul autre une dimension gourmande diaboliquement équilibrée.
14 euros

Clos de Breuilly, Les Rocs 2022, vin de France
Situé à Cesset dans l’Allier, ce domaine de l’appellation saint-pourçain a complètement été relancé par William Taÿ-Pamart et Ambroise Demonceaux, qui dirigent une petite équipe de passionnés. Les vins offrent tous beaucoup de plaisir, tel ce gamay à la bouche caressante et aux notes florales.
25 euros

Provence
Domaine de La Bégude, La Brulade 2019, bandol
La Bégude continue sa fabuleuse ascension, diversifiant ses cuvées sans se détourner de l’âme originelle de cet immense terroir. La Brulade 2019, millésime de tous les paroxysmes et de tous les extrêmes, est un immense rouge, entre complexité de parfums, profondeur de texture et allonge.
85 euros

Clos de Caille, côtes-de-provence 2021
Repris en main par la famille Mariotti, ce domaine s’appuie sur un micro-terroir donnant des vins avec de la nuance. Tous s’affirment au travers d’une grande recherche de texture et de fond, comme ce rouge original qui profite d’une extraction tannique douce.
40 euros

Domaine des Bergeries de Haute-Provence, Via Domitia 2022, IGP alpes-de-haute-provence
Ce beau domaine niché entre les parcs naturels du Luberon et du Verdon produit des vins dans les trois couleurs qui profitent d’une viticulture biologique et intelligente. On aime ce rouge frais et fruité, agréable par ses notes d’épices ou de réglisse et sa large matière en bouche.
20 euros

Domaines Ott, Château Romassan 2020, bandol
Grande famille du vin provençal, les Ott se sont lancés dans la viticulture en acquérant le château de Selle en 1912, le clos Mireille en 1930 et le domaine Romassan en 1956. On trouve dans la gamme de ce dernier ce bandol qui assemble mourvèdre et grenache mûrs pour donner un vin savoureux et de tradition.
56 euros

Rhône
Domaine Marcel Richaud, L’Ébrescade 2021, cairanne
La jeune génération de la famille Richaud perpétue le savoir-faire de ce domaine chef de file de l’appellation cairanne grâce au travail de son père, Marcel. Elle affiche la même précision pour vinifier cette parcelle et le résultat brille par son caractère et son potentiel de garde.
25 euros

Domaine André Brunel, Cuvée Centenaire 2022, châteauneuf-du-pape
Le talentueux Fabrice Brunel propose des vins qui associent générosité, finesse de tannins et fraîcheur. La cuvée Centenaire est issue de vieilles vignes de grenache qui donnent un vin aux notes de fruits rouges et noirs confits, de laurier et d’épices fines. Fraîcheur en attaque, bouche tapissante et profonde.
110 euros

Château de La Gardine, Cuvée des Générations – Gaston Philippe 2022, châteauneuf-du-pape
Grand classique de l’appellation, La Gardine est un vaste domaine d’un seul tenant qui domine la vallée du Rhône. Sa cuvée Générations est un vin puissant qui demande quelques années de garde pour s’affiner. Ce 2022 affiche une complexité supplémentaire propre au millésime, entre finesse et élégance.
70 euros

Vidal-Fleury, Brune et Blonde 2020, côte-rôtie
La plus ancienne maison de vin du Rhône, fondée en 1781, affiche une nouvelle dynamique qui fait plaisir à observer. Pour accompagner ses ambitions, elle peut compter sur cet excellent côte-rôtie, issu d’un secteur réputé, aux senteurs de fruits rouges et d’épices douces. Les tannins encore un peu fermes vont se fondre en bouteille.
72 euros

Domaine des Bosquets, Le Lieu-Dit… 2022, gigondas
Julien Bréchet appréhende chaque millésime en mouvement, de la remise en question des procédés aux ajustements des élevages. L’ensemble des cuvées en rouge démontre à la fois la diversité et le génie d’une appellation encore méconnue, en particulier ce parcellaire onctueux et profond, à l’allonge remarquable.
60 euros

Dauvergne Ranvier, Face Nord 2022, gigondas
Voilà l’une des réussites majeures de la gamme proposée par François Dauvergne et Jean-François Ranvier. Robe profonde et minérale, nez poivré, corps élégant et précis, tannins riches et fins, c’est un gigondas long et onctueux. L’ensemble vieillira bien.
24 euros

Château de Sannes, Castini 2022, luberon
Reprise par Pierre Gattaz et sa famille, cette propriété historique du Luberon produit des vins remarquable de droiture, qui affichent tous pureté et fraîcheur. Cette nouvelle cuvée met à l’honneur ce vignoble en altitude et assemble syrah et grenache pour donner un vin puissant, structuré, parfait avec des viandes en sauce après quelques années de garde.
38 euros

Sud-Ouest
Château Montus, Torus 2020, madiran
Depuis les années 1980, Alain Brumont doit son succès autant à sa vision avant-gardiste qu’à sa passion pour le tannat. Avec Laurence, sa femme, et Antoine, son beau-fils, il nous régale encore avec ce madiran universel, assemblage fruité de tannat et de cabernet, structuré sans excès.
13 euros

Les blancs

Alsace
Domaine Marcel Deiss, Altenberg de Bergheim 2021, alsace grand cru
Un nez puissant et intense, entre notes de fruits blancs mûrs et minéralité. L’entame de bouche est marquée par une douceur prononcée, mais la suite est citronnée et la finale tendue et pure. Priorité pour l’amateur, cet altenberg issu de la complantation de tous les cépages alsaciens est signé par un domaine de légende.
90 euros

Domaine Louis Sipp, riesling Kirchberg de Ribeauvillé 2016, alsace grand cru
Étienne Sipp, après une première carrière dans l’industrie, est revenu s’occuper de ce vaste domaine situé dans le secteur de Ribeauvillé en compagnie de Martine, son épouse. Sur la réserve, ce Kirchberg gourmand et onctueux déploie des senteurs de marmelade de citron et de tarte meringuée. Un pur vin de plaisir.
30 euros

Bordeaux
Château Coutet 2021, barsac
Portée par un propriétaire passionné et par une équipe technique de talent, la propriété a atteint ces derniers millésimes le plus haut niveau d’excellence, notamment lors du millésime 2021 avec ce moment de finesse, de pureté et d’élégance. La référence des liquoreux barsacais.
61 euros

Château La Louvière 2021, pessac-léognan
Propriété de la famille Lurton, le cru est l’un des plus efficaces ambassadeurs de Pessac-Léognan dans le monde. Les vins sont d’une régularité sans faille et vieillissent superbement, notamment les blancs racés et d’une fraîcheur exquise. Nez complexe, grande minéralité, du fruit et de la longueur.
32 euros

Bourgogne
Joseph Drouhin, beaune 1er cru Clos des Mouches 2021
Malgré la toute petite récolte, la taille du vignoble de la maison beaunoise a permis d’en produire un peu, dans un style impeccable, entre netteté aromatique et boisé élégant, peu perceptible et respectueux. On apprécie l’exacte maturité du raisin.
231 euros

Jean-Marc Brocard, chablis grand cru Valmur 2022
Sur ce domaine qui est l’un des plus vastes du Chablisien, Julien Brocard continue ses expérimentations en agriculture biologique et biodynamie. Avec sa salinité, ce 2022 s’appuie sur un raisin mûr qui déploie une sensation trompeuse de sucrosité en bouche et une dominante de fruits blancs.
69 euros

Domaine Vuillemez Père et Fils, Chronographe 2022, mâcon Chardonnay
Valentin et Paul Vuillemez ont rejoint le domaine familial créé en Bourgogne du sud à la fin des années 1980. Cette cuvée Chronographe pure et profonde est à rechercher par les amateurs qui veulent de beaux bourgognes blancs à prix abordable.
27 euros

Cave de Lugny, Lieu-dit La Carte 2021, mâcon Lugny
Fondée en 1927, la cave de Lugny est aujourd’hui le premier producteur de vins de Bourgogne en volume et en surface. On trouve dans sa gamme ce blanc fruité et délicat, qui porte en lui la typicité spécifique au secteur de Lugny par sa finale minérale.
11 euros

Les Parcellaires de Saulx, meursault Le Pré de Manche 2022
Les Parcellaires de Saulx est une maison de négoce rachetée en 2017 par un couple d’Américains passionnés d’art de vivre à la française. Le domaine propose ce beau meursault, délicat et expressif (beurre frais, gingembre, citron confit), très classique de l’appellation.
90 euros

Olivier Leflaive, puligny-montrachet 2022
Remarquable assemblage et must de la maison. Pratiquement tous les « climats » du village sont représentés dans ce blanc magnifique de parfums, de corps et de rondeur. L’amateur tient là l’archétype du vin de Puligny.
122 euros

Languedoc
Domaine d’Aigues Belles, L’Autre Blanc 2021, IGP pays-d’oc
Gilles Palatan dirige ce domaine installé dans le Gard et produit cette cuvée qui assemble roussanne, sauvignon et une pointe de chardonnay. Dans ce millésime, c’est l’un des blancs les plus aboutis du domaine et on le recommande pour son nez sur les agrumes et sa bonne longueur.
18 euros

Loire
Château de Fesles, La Chapelle 2020, anjou
Berceau de l’un des plus grands liquoreux de Loire, le château de Fesles appartient depuis 2008 au groupe Grands Chais de France qui lui donne un nouveau souffle grâce à un travail de remise en forme et de sélection. On tient là un joli chenin au fruit croquant, savoureux et tonique en finale.
10 euros

Famille Lieubeau, Clisson 2020, muscadet-sèvre-et-maine
La certification en bio obtenue sur 2022 montre l’attachement de cette famille talentueuse aux valeurs environnementales. Haute définition, élégance, gourmandise, plaisir immédiat, aptitude à la garde, c’est simple, chez eux, tout est en place et tout est très bon, comme ce clisson séduisant et intense. À garder en cave.
17,50 euros

Château de Sancerre, Chêne Marchand 2020, sancerre
Fondé en 1919 par Louis-Alexandre Marnier-Lapostolle, le vignoble du château de Sancerre appartient désormais à la maison saumuroise Ackerman qui exploite ce grand terroir situé dans la commune de Bué. Ce sauvignon allie richesse d’attaque et tension avec une trame élancée.
45 euros

Domaine Huet, Le Mont 2022, vouvray
Cette propriété phare de Vouvray pratique une agriculture biodynamique qui cherche à révéler l’essence des terroirs dans chacune des cuvées. Avec les 2022, on retrouve le grand style du domaine et ce moelleux aux accents de miel, d’épices douces, de verveine et tilleul plaira par sa matière subtile et onctueuse.
30 euros

Provence
Château La Coste, Grand Vin 2022, coteaux-d’aix-en-provence
Mosaïque de terroirs, d’expositions et d‘altitudes, les coteaux du vignoble de La Coste sont aussi un atout pour élaborer des blancs gastronomiques qui portent l’ADN de leur terroir. On aime beaucoup ce vin au style épuré et à la texture savoureuse. Superbe finale sur des amers salivants.
34 euros

Clos Sainte-Magdeleine, Tradition 2023, cassis
Grâce à son terroir exceptionnel, tout en restanques accrochées au flanc de la montagne sur un dénivelé impressionnant avec vue imprenable sur la mer, ce domaine propose sans doute les blancs les plus purs de l’appellation, tel ce 2023 minéral et plein d’allonge.
24 euros

Ateliers d’artistes

Photo : Fabrice Leseigneur

Retrouver cette sélection  dans En Magnum #38. Vous pouvez l’acheter en kiosque, sur notre site ici, ou sur cafeyn.co.


André Bergère, Les Peignottes
Ce joli domaine de Champagne, installé au cœur de la vallée du Petit Morin dans le secteur de la côte des Blancs propose ce pur chardonnay qui met à l’honneur une parcelle spécifique d’Oger. Extra brut, généreux et suave en bouche, il exprime des notes de fleurs blanches et d’agrumes confits. Encore meilleur avec une belle gastronomie.
85 euros

Alfred Gratien, Brut Millésimé 2008
Pour fêter ses 160 ans, la maison met les petits plats dans les grands avec cette cuvée confidentielle (1 600 bouteilles et 160 jéroboams). Le millésime 2008, excellent en Champagne, et l’assemblage des trois cépages (chardonnay, pinot noir et meunier) donnent ici un vin délicat et subtil par ses notes de fruits blancs frais et d’arômes briochés.
160 euros

André Robert, Terre du Mesnil 2016
Le couple de passionnés qui s’occupe de ce domaine situé au Mesnil-sur-Oger signe une gamme de champagnes précis et intenses, issus d’un travail sérieux à la vigne comme en cave. Cette cuvée révèle la quintessence du terroir spécifique du Mesnil, par une dimension crayeuse et minérale très marquée. La finale est droite et pleine de classe.
65 euros

Ayala, Collection N°16
Maison d’Aÿ spécialiste du chardonnay, Ayala dévoile son savoir-faire avec le quatrième opus de sa « collection ». Celle-ci s’appuie sur des vins de base issus du millésime 2016 et assemble quatre cépages blancs (chardonnay, arbane, petit meslier, pinot blanc) et six premiers et grands crus de la côte des Blancs et de la montagne de Reims. Superbe blanc de blancs précis et délicat.
110 euros

Barons de Rothschild, Triptyque 2018
Grâce à l’excellent travail de Guillaume Lété, son chef de cave, la maison Barons de Rothschild – née de la réunion des familles Rothschild de Mouton, de Lafite et de Clarke – propose des champagnes purs et élégants, de plus en plus identitaires. Cette cuvée qui assemble trois grands crus (Avize, Ambonnay, Aÿ) séduit par son intensité, son équilibre et sa finale saline.
99 euros

Besserat de Bellefon, Cuvée des Moines 2015
Récompensée d’une étoile supplémentaire dans Le Nouveau Bettane+Desseauve, notre guide des vins annuel, la maison, remise sur de bons rails par sa directrice Nathalie Doucet, a décidé de donner une seconde vie à sa cuvée de prestige historique. Il s’agit d’un blanc de blancs aérien, à l’effervescence délicate et très subtil sans ses saveurs.
180 euros

Billecart-Salmon, Elisabeth Salmon 2012
Sommet de finesse et icône de la catégorie des cuvées de prestige rosées, Elisabeth Salmon a toujours occupé une place à part dans l’esprit des amateurs qui y retrouvent le grand style Billecart-Salmon, entre précision aromatique, fine structure et finale intense. Brillamment construit, ce rosé enchante par sa chair délicate et sa complexité aromatique, ce qui en fait une définition universelle de la séduction.
190 euros

Boizel, Joyau 2012
Fondée en 1834, cette maison historique et familiale, dirigée aujourd’hui par une génération dynamique propose une gamme classique dominée à son sommet par cette cuvée racée et énergique par sa droiture. On aime son fruité fin et ses saveurs de noisette, tandis que la bouche est élégante avec une finale sapide qui se prolonge longtemps.
130 euros

Bollinger, PNVZ19
Toujours dans l’optique de réaffirmer les piliers de son style fondé sur le pinot noir, la maison établie à Aÿ depuis 1829, propose une nouvelle version de sa cuvée PN. Elle met à l’honneur le terroir de Verzenay, avec une majorité de vins issus de l’année 2019, complétés par des vins de réserve, autre point fort de Bollinger. Intense, parfumé, ultra précis et minéral, c’est un champagne irrésistible.
125 euros

Bruno Paillard, Nec plus Ultra 2009
Le style des champagnes Bruno Paillard a conquis les amateurs les plus pointus, notamment par l’intermédiaire des meilleurs restaurants dans le monde. La sortie de cette cuvée rarement élaborée est un petit évènement pour les amateurs des cuvées produites par Alice Paillard, qui dirige la maison fondée par son père. Grande profondeur, finesse, raffinement, c’est de la très haute couture.
265 euros

Canard-Duchêne, V 2012
Dix années de vieillissement en cave permettent à cette cuvée de prestige d’afficher la complexité propre aux champagnes d’exception. Assemblage de dix-neuf crus (dont 40 % de grands crus) dominé par une forte proportion de pinot noir (70 %), ce champagne exprime avec force les nuances du millésime 2012. Structure, fraîcheur, salinité, il a les attributs du grand champagne capable de se bonifier avec le temps.
80 euros

Castelnau, Millésimé 2006
Portée par Hannelore Chamaux, sa directrice générale, et Carine Bailleul, sa cheffe de cave, Castelnau réinvente son identité et le style de ses champagnes. L’amateur doit rechercher les cuvées millésimées de la maison, étonnantes par leur grande capacité de garde. Parmi celles-ci, ce 2006 brioché et savoureux, aujourd’hui dans sa pleine maturité, impose son style expressif et gourmand.
57 euros

Charles Heidsieck, Blanc de blancs
Fondée à Reims, la maison se distingue par l’onctuosité de ses champagnes, qualité caractéristique du « style Charles », basée sur une harmonie virtuose et pure entre temps long, exceptionnelle bibliothèque de vins de réserve et dosage révélateur. Robe or pâle, zeste d’agrumes et touches citronnées, on est sous le charme de ce blanc de blancs gourmand et élancé à la tendresse apéritive.
70 euros

Charpentier, Pinot meunier – Zéro dosage
Installé à Charly-sur-Marne et spécialiste du pinot meunier, Jean-Marc Charpentier a conduit ses vignes sur la voie de la biodynamie et propose une gamme de champagnes harmonieux et ciselés, qui allient avec réussite fraîcheur aromatique et vinosité. Notes de fruits à noyaux et de fruits blancs, fin et délié, ce vin mérite une gastronomie inventive.
61 euros

Clos du Château de Bligny, Six cépages
Niché au cœur de la côte des Bar, ce magnifique château est la propriété de la famille Rapeneau qui protège ce patrimoine historique. Dans ce secteur, le climat champenois parfois rigoureux et continental se fait davantage ressentir, ce qui donne des styles de vins vifs. Ainsi de cette cuvée spéciale harmonieuse et intense, aux arômes nets et précis. Belle réussite.
70 euros

De Saint-Gall, Le Blanc de bio
L’Union Champagne est un groupement coopératif qui s’appuie sur des vignobles de premier ordre, avec une majorité de villages de la côte des Blancs, dont celui d’Avize, siège de la cave. Cette dernière a créé la marque De Saint-Gall pour commercialiser des champagnes qui ne cessent de gagner en finesse et en équilibre, comme cette nouvelle cuvée bio 100 % chardonnay, plaisante et apéritive, présentée dans un packaging écoresponsable.
50 euros

De Sousa, Cuvée des Caudalies 2013
La nouvelle génération de la famille De Sousa propulse ce domaine au sommet de la Champagne. À la vigne, conduite en biodynamie, tout est fait pour favoriser l’expression des raisins donnés par les très nombreuses vieilles vignes du domaine. Merveilleux de complexité et de justesse, ce caudalies exprime avec style la quintessence des terroirs de la côte des Blancs dans l’étonnant millésime 2013. Une immense promesse d’émotion.
175 euros

Deutz, Amour de Deutz rosé 2013
Une nouvelle direction est aujourd’hui en place dans cette belle maison d’Aÿ : Marc Hoellinger à la présidence et Caroline Latrive comme cheffe de cave. Dans l’excellente gamme, cet amour rosé vineux et élancé nous a pleinement convaincu par sa complexité de parfums fruités, de fleurs et de lard fumé. Sa profondeur épicée et poivrée se déploie dans le verre avec beaucoup d’intensité et de raffinement.
180 euros

Édouard Brun, Brut Nature
Cette petite maison d’Aÿ, fondée en 1975 et tenue depuis le milieu des années 1990 par la famille Delescot, a considérablement progressé ces dernières années. Parmi ses plus belles réussites, le brut nature présente un joli corps, fin et tonique, avec des notes citronnées qui donnent de la vivacité à cet ensemble réussi.
58 euros

Moutard, Trois Pinots – Les Saunières
La maison est l’une des plus anciennes de la côte des Bar, installée à Buxeuil depuis 1642, près de Troyes. Elle propose une gamme de champagnes issue de ces terroirs argilo-calcaires spécifiques, dont cet assemblage de pinot noir, meunier et blanc, vineux et séducteur par son intensité et sa profondeur. Un champagne de grande longueur que l’on peut faire vieillir et qui impressionnera.
72 euros

Frerejean Frères, Cuvée des Hussards 2013
Jeune maison née en 2005 et installée à Avize, Frerejean Frères a été créée, comme son nom ne l’indique pas tout à fait, par trois frères issus de l’une des branches de la dynastie Taittinger. La gamme est naturellement tournée vers des champagnes à dominante chardonnay, bien construits et séducteurs. Ce nouveau millésime de sa cuvée de prestige illustre la grande qualité des vins et une vision stylistique affirmée, entre fraîcheur et subtilité. L’une de nos bouteilles pour le réveillon de Noël.
165 euros

Gatinois, Millésimé 2014
Géré avec application, ce vignoble familial de sept hectares situés à Aÿ propose des champagnes qui ont pour habitude de pinoter, selon les millésimes. On appréciera cet excellent rapport qualité-prix qui affiche dans ce millésime 2014 des notes de réduction sur la noisette et le grillé. La bouche est vineuse et se prolonge avec classe.
45 euros

Gosset, Celebris Vintage 2008
Le duo constitué par Odilon de Varine et Gabrielle Malagu continue d’affirmer les fondamentaux d’une maison qui ne cesse de nous impressionner. Entre fraîcheur, vivacité et minéralité, la gamme propose de nombreuses cuvées, certaines issues de vins longuement vieillis, comme ce 2018 au nez racé et aux notes d’agrumes confits, de fruits secs, de fleurs séchées, de tisane (verveine). Complexe et puissant, le grandiose millésime 2008 donne à ce champagne un style inimitable et un formidable potentiel de garde.
515 euros le magnum

Henriot, L’inattendue 2018
Alice Tétienne, la cheffe de cave de la maison, a une idée précise de ce qu’elle veut faire. Sans rupture, mais de manière proactive, elle s’attèle à donner à la gamme, par ailleurs très recommandable, un éclat et une gourmandise encore plus marqués. Dernière création, ce blanc de blancs de la côte des Blancs a reposé quatre années en cave, soit juste assez pour ne pas laisser l’effet du vieillissement altérer le profil aromatique propre au cru Chouilly, dont il est issu. Généreux, exotique, c’est un champagne de fête.
111 euros

Jacquart, Aÿ 2018
La marque, qui fête ses soixante ans cette année, propose un éventail de champagnes bien construits grâce à un approvisionnement dans plus de soixante crus. Les cuvées font la part belle au chardonnay et l’arrivée en 2020 de Joëlle Weiss comme œnologue en fait une marque sans faiblesse. Nouveau-né dans la gamme, ce mono-cru fin et intense témoigne aussi des qualités vigneronnes de cette maison bien lancée sur la route de l’excellence.
99 euros

Lallier, R.021
Dominique Demarville a fait progresser Lallier de manière spectaculaire. Il signe aujourd’hui son premier assemblage avec cette édition de la cuvée R, pour réflexion, qui continue de réinventer le concept de brut sans année. Complexe et épanoui, il est fidèle au millésime 2021, base de cet assemblage, et montre à quel point s’appuyer sur de bonnes origines de terroir est décisif pour élaborer un grand champagne.
39,90 euros

Laurent-Perrier, Grand Siècle n°26
Les années semblent glisser sur Michel Fauconnet, chef de cave de la maison de Tours-sur-Marne qui aura fait du chardonnay son cépage fétiche. La cuvée de prestige, Grand Siècle, ici dans sa 26e itération, brille par son style droit, minéral et profond. Principe inaltérable de cette cuvée créée en 1952, l’assemblage des trois millésimes 2012 (65 %), 2008 (25 %) et 2007 (10 %) donne un vin intense et savoureux, d’une grande intensité, plein de cet élan supérieur qui fait la force des meilleurs vins.
240 euros

Le Brun de Neuville, Autolyse Noirs & Blancs
Sous l’impulsion de Damien Champy, accompagné par une équipe talentueuse et créative, l’ensemble des vins de la maison Le Brun de Neuville séduit par sa souplesse et sa précision aromatique. Ce champagne de table, généreux et intense, a profité des effets de l’autolyse des levures pendant son vieillissement pour gagner en complexité aromatique. Structure impressionnante, large palette aromatique, on aime sa puissance civilisée.
55 euros

Leclerc-Briant, Château d’Avize 2014
La maison a trouvé une brillante maturité de style et ses champagnes, issus d’une viticulture biodynamique, affichent une personnalité profonde qui cherche à souligner chaque terroir. Issu d’une parcelle d’à peine plus de deux hectares en côte des Blancs, ce pur chardonnay élevé partiellement en fûts de chêne dévoile des notes fumées et une large structure en bouche qui invite à l’attendre encore un peu en cave.
250 euros

Mandois, Clos Mandois 2012
Autour de Claude Mandois et de l’équipe de Maximilien de Billy, le chef de cave, la maison affiche de nouvelles ambitions qui viennent de trouver leur point d’orgue avec la construction de nouvelles infrastructures. Elles permettront d’aller encore plus loin dans l’expression des meuniers de ce clos. Dix ans de vieillissement ont donné à cet extra brut une richesse aromatique entre notes grillées et beurrées.
170 euros

Nicolas Feuillatte, Palmes d’Or 2009
À la tête du pôle technique, Guillaume Roffiaen mène avec l’entrain et l’énergie qu’on lui connaît les équipes nécessaires pour faire avancer Nicolas Feuillatte. Avec sa cuvée de prestige, la maison pousse encore plus loin les curseurs du grand champagne. Et notamment, avec ce millésime 2009, le vieillissement nécessaire pour que cette année solaire gagne en équilibre et en fraîcheur. Son registre citronné lui donne un style à part, immédiatement appréciable.
130 euros

Palmer & Co, La Réserve
Si la régularité des champagnes de la maison impressionne depuis plus de trente ans, Palmer & Co a encore franchi un palier ces deniers millésimes, en réaffirmant son exigence quant à ses cuvées traditionnelles. Renommé La Réserve, son brut s’appuie sur les meilleurs pinots noirs du secteur de la montagne de Reims pour exprimer intensité aromatique et finesse de texture. Vive, avec ce qu’il faut de vinosité, la bouche est aussi apéritive que gastronomique.
37 euros

Pannier, L’Ode au meunier
Comme l’ouest champenois est voué au meunier, rien d’étonnant à ce que cette maison située à Château-Thierry, dans la vallée de la Marne, déclare sa flamme au cépage avec ce champagne à la robe dorée, élégant par ses arômes sur les notes boisées et les notes de fruits mûrs. Ample, charnu et généreux, c’est un vin dédié à la gastronomie qui fera son effet auprès des convives les plus connaisseurs.
50 euros

Perrier-Jouët, Belle Époque rosé 2014
Perrier-Jouët fait partie de ces maisons qui incarnent l’art de vivre à la française, en particulier avec cette cuvée Belle Époque, icône de la maison. Pensée dès son élaboration pour accompagner une gastronomie raffinée, ce rosé élancé a encore gagné en profondeur et en définition aromatique avec ce millésime 2014. On aime sa délicatesse et sa subtilité.
350 euros

Philippe Gonet, Blanc de blancs grand cru 2017
Depuis quelques millésimes, les vins de cette maison attachante affichent une incontestable identité minérale qui leur donne un supplément de tension et de fraîcheur. On aime la gourmandise immédiate de ce champagne fruité (nectarine) et savoureux issu du secteur privilégié de la côte de Blancs, idéal à marier avec des fromages crémeux.
90 euros

Pol Roger, Rosé Vintage 2018
La force de cette maison familiale et indépendante repose sur sa recherche intransigeante de la meilleur qualité, combiné à des vieillissements qui donnent à ses cuvées de prestige une dimension fraîche et profonde. Pureté et précision caractérisent la gamme et ce 2018, encore jeune, mais déjà appréciable, régale par ses notes intenses de fruits noirs et ses accents grillés du plus bel effet.
90 euros

Pommery, Cuvée Louise 2006
Pommery est l’une des grandes marques de la Champagne. Propriété de la famille Vranken depuis 2002, ses champagnes affichent toujours ce style fin et délié qui a fait leur succès. À tous les points de vue, la maison a retrouvé aujourd’hui le haut niveau qualitatif et cette cuvée Louise s’affirme comme une référence d’élégance, portée par une belle maturité de raisins. La finale tendre et ronde lui donne beaucoup d’harmonie.
195 euros

Rare, Rosé 2014
Aussi bien dans sa version blanche que rosée, la cuvée de la maison Rare, toujours millésimée, ne fait aucune concession sur la qualité. C’est d’ailleurs pour cela que nous aimons tant ce grand champagne rosé de gastronomie qui atteint cette forme suprême de raffinement partagée seulement par quelques rares cuvées de sa catégorie. Vin magique et émouvant.
410 euros

Ruinart, Blanc Singulier Édition 19
Forte de son histoire où le chardonnay règne en roi, Ruinart a pris à bras le corps les enjeux climatiques. La maison s’est engagée pour respecter au mieux ses terroirs et leur biodiversité, en bousculant ses principes viticoles, mais aussi en proposant cette nouvelle cuvée qui anticipe l’évolution du goût des champagnes dans un climat plus chaud. À la fois ciselé et gras en bouche, ce vin qui raconte le millésime 2019 séduit par son équilibre et la précision de sa finale crayeuse.
90 euros

Sanger, Terroir natal
La maison vinifie les apports de quatre-vingts vignerons pour un équivalent de neuf hectares auxquels s’ajoutent les six hectares du domaine du lycée viticole d’Avize. L’ensemble est orchestré de main de maître par Nicolas Robert, le chef de cave, qui élabore des champagnes identitaires et toujours savoureux. Cette cuvée hommage au terroir d’Avize affiche une dimension généreuse, avec des notes de fruits blancs et d’épices douces.
42 euros

Taittinger, Brut Réserve
Avec l’élégance donnée par des proportions importantes de chardonnay dans ses assemblages, la maison a spectaculairement réaffirmé son style, en particulier avec cette cuvée, superbe de profondeur. Finement citronné et porté par une bulle fine, ce brut harmonieux, crémeux et généreux, affiche une rondeur fruitée engendrée par une forte proportion de vins de réserve. Finale pleine d’éclat sur les notes d’orange sanguine.
31 euros

Thiénot, Cuvée Garance 2012
Garance et Stanislas Thiénot veillent sur leur maison familiale, réussissant la montée en gamme de leurs champagnes, notamment avec les cuvées qui portent leurs prénoms. Dans ce superbe millésime 2012, ce beau champagne impose son potentiel par sa structure et son intensité. Cela ne l’empêche pas de présenter cette finale apéritive commune à toutes les cuvées de la maison. Il continuera à évoluer vers encore plus de finesse.
94 euros

Veuve Clicquot, La Grande Dame 2015
Le millésime 2015 a fait naître ce monument absolu, d’un niveau de beauté rarement atteint jusqu’ici par cette cuvée de prestige qui excelle par son style défini par une forte proportion de pinots noirs expressifs et intenses. Malgré un nez puissant sur les notes de fleurs (bergamote) et d’épices poivrées, ce champagne est encore un peu sur la retenue aujourd’hui, mais sa longue persistance en fera un rendez-vous que ne nous ne manquerons pas.
210 euros

Veuve Fourny, Monts de Vertus 2016
Charles-Henry et Emmanuel Fourny ont transformé cette petite maison familiale installée à Vertus depuis 1856 en une adresse sûre et excitante pour les amateurs de champagnes précis, vineux et authentiques. Cuvée de grande race exprimant superbement le terroir de Vertus, ce 2016 encore juvénile affiche une énergie tonique et de belles notes minérales. Il faut l’attendre en cave.
61 euros

Waris Hubert, Lilyale
La quatrième génération de la famille Waris-Hubert, installée à Avize dans la côte des Blancs, dispose de terroirs en premiers et grands crus parmi les plus réputés du secteur. Les cuvées de la gamme ont des noms inspirés et poétiques. On retrouve dans celle-ci une forme de minéralité associée à des notes de zestes d’agrumes. Droit et vif, voici le compagnon idéal d’un plateau de fruits de mer.
43 euros

Nos 15 créateurs de l’année

Photo : Mathieu Garçon

Pour En Magnum, Vitalie Taittinger, la présidente de la maison de Champagne du même nom, est la voix la plus inspirante de l’année 2024

Faire vivre l’expérience du vin

Il y eut une époque où l’on buvait moins, mais mieux. Aujourd’hui, on boit moins tout simplement. Dans ce contexte compliqué, le vieil adage de Salvador Dali, « qui sait déguster ne boit plus jamais de vin, mais goûte des secrets », n’a jamais été aussi actuel. Acheter une bouteille de vin, de champagne plus encore, est un acte riche de sens et de questionnements culturels. Dans la novlangue qui nous encercle, on parle « d’expérience ». Dans ce contexte, la Champagne, avec sa riche histoire et ses spectaculaires caves, avec la plasticité de ses vins et la force évocatrice de ses paysages, ne manque pas d’atouts pour exprimer ses multiples dimensions. Parmi les nombreuses maisons et vignerons qui travaillent aujourd’hui sur cette nouvelle façon d’aborder leur métier et leurs vins, Taittinger, mené par sa présidente Vitalie Taittinger, a mis en place de passionnants chantiers qui définissent le profil des maisons de champagne de demain. Le premier est la maîtrise de ses 288 hectares de vignoble, perçus comme les fondations de l’édifice par l’équipe Taittinger et sa responsable viticulture, Christelle Rinville, tant sur le plan écologique que stylistique. Vient ensuite la cave, menée par le précis Alexandre Ponnavoy qui a réussi à apporter la même exigence qualitative à l’ensemble des cuvées, de la justement fameuse Comtes de Champagne jusqu’au brut Réserve. Restait une dimension à développer, celle du consommateur et de sa rencontre avec la marque, mission délicate et décisive que la famille a logiquement confié à Damien Le Sueur, le directeur de la maison. Taittinger dispose d’un patrimoine architectural très riche et diversifié, mais c’est son site de la rue Saint-Nicaise, à Reims, et le spectaculaire réseau de crayères qui en constitue le sous-sol depuis l’époque romaine qui symbolisent véritablement l’esprit de la maison. Longtemps fermés au public, ces bâtiments ont été repensés et rénovés pour offrir depuis juillet dernier plusieurs formules de visite et de dégustation intégrant notamment des accords mets et champagnes concoctés par le brillant Philippe Mille, ex-chef au domaine Les Crayères installé désormais dans son propre restaurant rémois, Arbane. La rénovation est spectaculaire et joue avec l’esprit Art déco originel de ces lieux en lui apportant un souffle contemporain brillant et, progressivement, la multiplicité des découvertes personnelles faites par des amateurs connaisseurs ou non construit une autre manière de percevoir non seulement Taittinger, mais le champagne tout entier. Le vin des célébrations se voit enrichi de la saveur de la gastronomie et de toutes les nuances sensorielles de cuvées complexes et délicates, mais aussi d’une dimension culturelle et historique dont il est permis de penser que ceux qui l’essaieront s’en souviendront longtemps. Nommée par son père Pierre-Emmanuel en 2020 à la tête de la maison, Vitalie Taittinger possède les qualités essentielles des grands dirigeants de maisons de Champagne, celles qui permettent d’associer la conscience la plus aigüe des valeurs et de l’histoire de sa marque aux enjeux et passions de l’époque.


Retrouver le palmarès en intégralité dans En Magnum #38. Vous pouvez l’acheter en kiosque, sur notre site ici, ou sur cafeyn.co.


Le palmarès
Vitalie Taittinger (Champagne Taittinger), page 42
Charles-Armand de Belenet (Champagne Bollinger), page 44
Eléonore Latour (Maison Louis Latour), page 45
José Sanfins (Château Cantenac-Brown), page 46
Lucie Pereyre (Champagne Laurent-Perrier), page 47
Pierre Graffeuille (Eutopia Estates), page 48
Aurélie Bertin (Château Sainte-Roseline), page 49
Pierre Fabre (Château Mont-Redon), page 50
Valentin Jestin (Maison Dourthe), page 51
Stéphanie de Boüard-Rivoal (Château Angélus), page 52
Patrick Bruel (Domaine de Leos), page 53
Antoine de la Farge (Domaine Chavet), page 54
Joseph Helfrich (Grands Chais de France), page 55
Frédéric Panaïotis (Champagne Ruinart), page 56
Paul Froissart (Champagne Lafalise-Froissart), page 57