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Un rosé du nord, c’est plus frais ?

Pierre et Jérôme Coursodon, Rose et Mauve,
vin de France rosé 2021

Pourquoi lui
Convenons que la syrah traitée en rosé dans le nord du grand fleuve n’est pas ce qu’on boit le plus souvent. En soi, c’est une bonne raison d’essayer. Ajoutons la réputation de la famille Coursodon, mieux connue pour ses saint-joseph et tirons ce bouchon. Dans le verre, tous les plaisirs se bousculent en foule pour…

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Les enfants prodigues sont de retour

La rue principale de la station balnéaire, commerçante et animée même lorsque les touristes ont déserté la plage, accueille depuis septembre 2022 le bistrot de Marie Le Damany et Guillaume Ferronnière. L’adresse signe le retour au bercail des enfants prodigues, Pornichétins jusque-là sommeliers de tables prestigieuses. Le couple vit de la même passion, chacun alternant en salle et en cuisine. Quelques mois après l’ouverture, le livre de cave annonce 200 références avec des coups de cœur dans le Pays nantais, des références percutantes en Bourgogne – comme en atteste cette page consacrée au seul domaine du Comte Liger-Belair (vosne-romanée, nuits saint-georges 1er cru et échezeaux grand cru) – et une préférence accordée aux millésimes qu’il fait bon déjà boire. Le Bordelais n’est pas à la traîne, bien traité sur les deux rives. On n’oublie pas l’essentiel, des coefficients restés très sages. Le pinot noir Les Jardins 2020 du domaine Ostertag à 35 euros, le gevrey-chambertin village 2020 du domaine Arlaud à 95 euros ou le fleurie Avalanche de Printemps 2019 de Marc Delienne à 40 euros. Le dîner débute sous les meilleurs auspices, avec de petites assiettes irréprochables dans leur réalisation.
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Le + : Assaisonnement marqué, saveurs tranchées. De table en table, le repas devient dégustation, chacun s’essayant à trouver l’accord le mieux adapté aux verres ou bouteilles qu’on prend plaisir à commander.
L’autre + : Le souci du détail avec des verres adaptés à chaque appellation, le carafage si nécessaire et les conseils judicieux, de l’entrée jusqu’au dessert. Ouvert du mardi au samedi, de 18 heures à 1 heure.
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Glouglou, cave à manger.
63, avenue du Général de Gaulle,
44380 Pornichet
02 40 61 75 15

L’été de tous les possibles

Treize adresses, six régions. Notre spécialiste rentre de voyage avec des idées
plein la tête et des images dans son sac. Les vacances, c’est maintenant

PROVENCE & CORSE

Château La Coste, plongée dans l’art

Aux confins nordistes des coteaux d’Aix-en-Provence, une petite route serpente entre bois et vignes jusqu’à l’entrée du domaine, deux murs de béton en guise de portail toujours ouvert érigés par l’architecte nippon Tadao Ando. Le ton est donné. La créativité s’exprime ici en toute liberté, selon le vœu du propriétaire des lieux, Patrick McKillen, homme d’affaires irlandais féru d’art et d’architecture. Entre vignoble (trente hectares menés en bio) et pinèdes, plus de quarante sculptures et installations dialoguent avec la nature. Ici, une araignée géante de Louise Bourgeois lévite au milieu d’un bassin ; là, un mobile de Calder se reflète dans un miroir d’eau ; plus loin, on se laisse emporter par la magie du labyrinthe de briques de Per Kirkeby, de la House of Air de Lee Ufan et de la mystérieuse barrique de Tracey Emin. La dernière acquisition, une sculpture monumentale de femme enceinte allongée sur le dos, Mater Earth de Prune Nourry, émerge du paysage. Une invitation à prendre conscience, a fortiori dans un domaine viticole, combien Earth matters, la Terre compte. D’autres œuvres encore prennent place de manière permanente ou temporaire dans la galerie, anciens chais réaménagés par Jean-Michel Wilmotte, le centre d’art et le pavillon de la Photographie imaginé par Renzo Piano. Parmi les temps forts de l’été, l’exposition Voyages avec Warhol réunira jusqu’au 15 août plus de quarante tirages assemblés par James Hedges, l’un des plus grands collectionneurs de photos du roi du Pop art.
Le + : Ateliers œnologiques. Villa La Coste & Spa et ses vingt-huit suites. Six restaurants au domaine dont celui de Francis Mallmann, maître argentin de la cuisson au feu, et celui de l’étoilée
Hélène Darroze.
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Château La Coste
2750, route de La Cride, 13610 Le Puy-Sainte-Réparade
04 42 50 50 00

Saint-Maur, la Riviera classée

Difficile de croire que le vibrionnant port tropézien ne se trouve qu’à vingt minutes de là ! À flanc de colline, tout autour d’une bâtisse du XIXe siècle aux allures hispano-mauresques, s’étendent 100 hectares de vignes, dont celles du fameux clos de Capelune, les plus hautes de l’appellation, flirtant avec le bleu du ciel à 449 mètres d’altitude. À l’abri du brouhaha de la côte, on s’y pose tout l’été à La Terrasse, bar à vin posé au milieu des parcelles bénéficiant d’une vue imprenable sur Grimaud. On peut aussi y faire quelques exercices (initiation à la dégustation, accords vins et chocolats) pour muscler ses papilles. Le soir, les heures s’étirent, exquises, lors des mardis chill – vins, cocktails, mets et mix electro lounge – et des jeudi fresh rythmés par des concerts. Le luxe dans sa plus belle simplicité, comme on dit ici.
Le + : Exposition estivale et deux dimanches lounge, les 23 juillet et 6 août, soit des journées de dégustation mets et vins autour d’un bar à vinyles (11 h – 18 h).
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Château Saint-Maur
535, route D48, 83310 Cogolin
04 94 95 48 48

La Font des Pères, pente douce vers l’été

Sur ce terroir bandolien haut perché, un caveau doublé d’une ferme auberge et d’un bistrot avec large vue sur le massif de la Sainte-Baume et le mont Caume. Les restanques accueillent non seulement les vignes (la plupart sur deux rangs seulement), mais aussi des arbres fruitiers, des oliviers, des herbes, un potager et un poulailler, sources d’inspiration du chef, Raphaël Linossier. Il y a là plusieurs villas et chambres d’hôtes. Il ne reste plus qu’à s’abandonner à la quiétude environnante.
Le + : Visites et initiations à la dégustation, sac à dos pique-nique. À Sanary, le Comptoir de la Font des Pères propose toutes les saveurs du domaine en bord de mer.
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Domaine de la Font des Pères
Chemin de la Font des Pères,
83330 Le Beausset
04 94 15 21 21

Clos Canereccia, une île sous le vin

« Faire un vin, c’est bien, le partager, c’est mieux », telle est la devise de Christian Estève dont les vignes sont plantées à quelques encablures de la cité antique classée d’Aléria. Prêt à voyager dans le temps ? Le caveau, aménagé dans une ancienne cuve en béton, nous embarque dans l’histoire des vins corses, depuis les étrusques et les Romains jusqu’à l’atterrissage final autour de trois cuvées bien actuelles, élevées en amphores d’argile, dont l’une est issue du carcaghjolu neru, cépage autochtone remis au goût du jour.
Le + : Jusqu’en septembre, Spuntinu vignaghjolu, apéritif vigneron dans la cave, au pied des vignes et Vinu è savori, visite suivie d’accords vins et mets, charcuteries et fromages locaux.
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Clos Canereccia
Chemin de Rotani, 20270 Aléria
04 95 34 17 85

VALLÉE DE LA LOIRE

Maison Edonis et Clos Cristal, troglodytes et passe-muraille

Quoi de neuf sous le soleil de la Loire ? L’hédonisme selon Edonis, la nouvelle marque institutionnelle et commerciale lancée en 2022 par la cave Robert et Marcel, référence des vins de Saumur et Bourgueil depuis 1957. L’objectif ? « Faire vivre une expérience personnalisée qui va au-delà de la dégustation de vin, avec des rencontres, des expériences sensorielles et immersives », explique Nicolas Emereau, directeur général de la cave. « Le vin n’est plus uniquement le cœur de notre métier, il fait partie d’un ensemble. À l’horizon 2030, notre vision nous porte à devenir l’acteur qui fait vivre la richesse sensorielle du Val de Loire. » Le nouveau parcours découverte d’Edonis commence dans une maison troglodyte située dans l’une des plus anciennes caves de la Perrière. Du vestibule à la bibliothèque, du patio à la cuisine, les expériences se succèdent. Des capsules créées à partir de cuvées icônes sollicitent l’imaginaire des visiteurs à partir de créations sonores qui accompagnent la dégustation de douze vins typiques du vignoble ligérien. Dans le réfectoire, où les oratoriens prenaient autrefois leur repas en silence, vignerons et œnologues animent divers ateliers privatifs. Un autre espace est réservé à la méthode traditionnelle des vouvrays, saumurs et crémants de Loire De Chanceny. La grande échantillothèque met en scène l’art subtil de l’assemblage.
Là a lieu le clou de notre initiation, on apprend le geste historique du dégorgement à la volée et l’art délicat du dosage. Dans la galerie Loire Cosmos, réalisée en partenariat avec l’expert du pétillant, Gérard Liger-Belair, enseignant-chercheur à l’université de Reims, nous suivons l’odyssée d’une bulle à travers une séquence visuelle et sonore et une « dégustation méditative » de bulles De Chanceny.
La visite se poursuit aux confins des terres du saumur-champigny, sur les traces d’Antoine Cristal, le créateur en 1890 du clos Cristal, à Champigny, dont l’exploitation a été reprise par la cave Robert et Marcel qui a contracté en 2018 un bail emphytéotique de vingt-cinq ans avec l’hôpital de Saumur. Classé aux monuments historiques, « il fait partie d’une lignée rare de grands vignobles anthropiques du monde », rappelle Nicolas Emereau. Il vit naître le premier grand vin rouge de Saumur-Champigny dont raffolaient entre autre Georges Clémenceau et Claude Monet. Derrière ses murs d’enceinte se cachent dix hectares de vignes conduites en agriculture biologique, onze murs parallèles implantés d’est en ouest et un mode de culture ingénieux. Le pied de vigne est planté côté nord et, à mi-hauteur du mur, passe de l’autre côté au travers d’un trou, permettant aux sarments, feuillages et grappes de s’épanouir au sud. « Les pieds au frais, le ventre au soleil », ces vignes passe-muraille peuvent ainsi gagner entre quinze jours
à trois semaines de maturité par rapport aux rangs intermédiaires.
Cette méthode permettra au vin rouge, et notamment au champigny, de porter la renommée de Saumur au-delà des frontières. Cet été, ce clos à l’accès longtemps resté confidentiel ouvre ses portes au grand public qui peut s’y balader librement et ainsi en apprendre davantage sur ce lieu mythique. Une découverte à prolonger les vendredis 23 juin, 7 et 21 juillet lors des « déjeuners d’Antoine » où cinq grands saumur-champigny, dont Clos Cristal, seront commentés par des vignerons (réservation obligatoire). Le clos verra également ses « murs étoilés » à la nuit tombée lors de quatre soirées (les mardis 7 et 25 juillet et 8 et 22 août) où les notes de piano se mêleront à la joyeuse effervescence des crémants de Loire De Chanceny. Des moments propices pour goûter cette confidence d’Edouard VII d’Angleterre à Antoine Cristal : « Si les alchimistes du Grand œuvre avaient connu vos vins, ils n’eussent pas cherché plus loin l’or potable ».
Le + : Près de la maison Edonis, visite du château de Brézé au magnifique réseau troglodytique. Balade à Souzay-Champigny où de véritables rues souterraines relient des gouffres d’effondrement et de jolis manoirs accrochés à la falaise.
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Maison Edonis
Route de la Perrière, Saint-Cyr-en-Bourg, 49260 Bellevigne-les-Châteaux
02 41 53 06 18
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Clos Cristal
Rue du Clos Cristal, 49400 Souzay-Champigny
02 41 53 06 21

Bouvet Ladubay, effervescence culturelle

Sur les rives du Thouet, la maison fondée en 1851 par Etienne Bouvet et dirigée depuis 1932 par la famille Monmousseau est non seulement le premier producteur et exportateur de fines bulles, principalement des saumurs bruts et crémants de Loire, mais aussi un haut-lieu d’art et de culture. Ses huit kilomètres de caves creusées dans le tuffeau à l’emplacement de la « belle d’Anjou », qui fut l’une des plus puissantes abbayes bénédictines, attirent chaque année plusieurs milliers de visiteurs du monde entier. À pied, mais aussi à vélo, on se lance à la découverte de toutes les étapes d’élaboration de la méthode traditionnelle, depuis la première fermentation jusqu’à l’habillage des bouteilles, mais aussi de l’étonnante Cathédrale engloutie, un fabuleux ensemble de trente-cinq sculptures créées à même la roche par Philippe Cormand. Après une pause autour de plusieurs cuvées de fines bulles, l’immersion se poursuit dans l’histoire de la maison (visite « caves & patrimoine ») via ses archives, la collection de 5 000 étiquettes d’origine, le bureau demeuré intact d’Etienne Bouvet et encore le petit théâtre qu’il fit construire pour ses employés au XIXe siècle. Retour au présent avec, en face des caves, un centre d’art contemporain qui a pour vocation de « réanimer le plaisir et l’esprit de La Renaissance ». Les trente ans du lieu se célèbrent jusqu’au 1er octobre avec Rappels en parallèle, un parcours signé Cécile Bart, tout « en couleurs et en mouvement », comme des bulles qui voltigent dans les flûtes.
Le + : Nous sommes ici sur la terre du cheval et du Cadre noir, ce dont témoigne l’exposition permanente de plus de vingt voitures hippomobiles, en association avec Saumur Attelage et l’institut français du cheval et de l’équitation (IFCE).
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Bouvet Ladubay
Saint-Hilaire-Saint-Florent, 49400 Saumur
02 41 83 83 83

BORDELAIS

Dauzac, les visages d’un grand

Un parc peuplé de moutons, des forêts bordant un vaste vignoble d’un seul tenant (49 hectares), le cadre est parfait pour une parenthèse médocaine. Le temps de percer tous « les secrets d’un millésime » sur les pas du maître de chai, de visiter la propriété « à guidon au cœur du terroir » en trottinette électrique tout terrain ou encore de se lancer dans un jeu de piste autour du comte de Dauzac, pair de France et maire de Bordeaux, devenu propriétaire des lieux en 1783. Posté au balcon de la chartreuse (qui vient de se refaire une beauté), il aimait, dit-on, observer à la longue-vue la Gironde, d’où partaient des bateaux chargés de barriques vers le nord de l’Europe. Autre résurgence du passé, une parcelle de vignes franc de pied plantée en 2017 fait renaître le goût du cabernet de l’époque du classement de 1855. Comme le souligne Laurent Fortin, qui dirige Dauzac, « c’est l’occasion de nous rapprocher au plus près de la typicité de l’expression de nos terroirs, mais également une expérience formidable pour regarder vers le futur et appréhender au mieux les bouleversements liés au réchauffement climatique ».
Le + : Cours de cuisine et ateliers gourmands (notamment autour du bœuf japonais Wagyu), pique-nique au château, récolte de miel avec l’apiculteur.
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Château Dauzac
1, avenue Georges Johnston, 33460 Labarde
0557 88 98 51

Lafaurie-Peyraguey, d’or et de cristal

Sur la haute terrasse de graves de Sauternes, le vin, le cristal, la gastronomie et l’hospitalité se répondent. « Parce qu’il existe des correspondances certaines entre les mondes de la création », précise Silvio Denz, propriétaire des lieux depuis 2014 qui est aussi le PDG de la maison Lalique. Son souhait, faire vivre à ses hôtes « une expérience inédite, partager un patrimoine unique et créer l’émotion, celle que génère un premier cru classé ». Pour ce faire, tout a été réuni. D’abord, un hôtel cinq étoiles (Relais & Châteaux) décoré par lady Tina Green et Pietro Mingarelli (créateurs des meubles, accessoires et textiles Lalique Maison) où la vigne donne le ton. Les grappes de raisin sont brodées sur les draps de bain et gravées sur les poignées des robinets. Ensuite, un restaurant deux étoiles avec une verrière grande ouverte sur le vignoble réalisée par l’architecte Mario Botta. Jérôme Schilling, « cuisinier des vignes », y transmet son expérience organoleptique dans ses menus Le Terroir du Sauternais ou Grain Noble. Il travaille en étroite complicité avec Romain Iltis qui signe une ambitieuse carte des vins aux 2 600 références, essentiellement bordelaises. À toute heure, on peut s’installer autour d’un rafraîchissant SweetZ par Lafaurie-Peyraguey, sauternes servi avec quelques cubes de glace et un zeste d’orange, près de la cheminée ou dans la cour carrée. Il y a là, pour reprendre les mots d’Henri Clouzot, historien d’art écrivant sur René Lalique, « de quoi faire passer sur le monde, un frisson de beauté nouvelle ».
Le + : Terrasse estivale éphémère ouverte jusqu’au 30 septembre où déjeuner de fruits de mer, coquillages, poissons et légumes de saison cuisinés au brasero.
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Château Lafaurie Peyraguey
Lieu-dit, Peyraguey, 33210 Bommes
05 56 76 60 54

Clos Dubreuil et le secret des murs

Par Béatrice Brasseur
En vingt ans, d’un clos, il a fait un hameau. Au secret des murs, Benoît Trocard préfère l’ouverture, en actes comme en esprit. Du mono-terroir originel, il est passé à une mosaïque de parcelles aux personnalités uniques et différenciées. À l’uniformité, il préfère la cohérence dans la diversité. D’un joli vin anonyme, il a fait un cru atypique, classé en 2022. À la conformité sans questionnement, il préfère l’ambition créatrice. Benoit Trocard représente la quinzième génération d’une famille de vignerons établie à Saint-Émilion depuis quatre siècles. Tout en respectant et faisant prospérer l’héritage familial (près d’une centaine d’hectares et une quinzaine de propriétés sur la rive droite), il a écrit une histoire originale, la sienne. Elle commence en 2002 sur un bout de terre pas plus grand qu’une feuille blanche, 1,5 hectare à Saint-Christophe-des-Bardes.
À l’époque, il vit et travaille à 17 000 km de là, vinifiant merlots et chardonnays dans la Yara Valley, près de Melbourne en Australie. Aucune envie ne l’habite de revenir au bercail. Son père le presse pourtant de venir voir un bout de terrain sur un quignon de propriété. Le vin vaut le détour, paraît-il. Les mois passent et, enfin, voici le père et le fils réunis devant presque rien. Une maison sans intérêt, des installations plus que rudimentaires. Du haut de la butte, quand même, le panorama sur le Saint-émilionnais et les appellations environnantes est splendide. Reste à goûter : « Le 2001 en barriques et le 2002 juste vendangé, ce fut bouleversant », se souvient Benoît Trocard. « Manifestement, il se passait quelque chose dans ce terroir. » L’impression est si forte qu’il abandonne ses projets du bout du monde et rentre « à la maison ». Pour s’atteler à la création d’une propriété capable de produire le vin qu’il aime avec « une dominante de merlot, le cépage roi, puissant et dense, élégant, rond, riche, alerte, frais, un saint-émilion moderne ». Un Texan fortuné goutte les premiers millésimes de Benoît et lui propose de racheter Clos Dubreuil.

Pas question, c’est son bébé. Ils s’associent. La propriété s’agrandit progressivement de nouvelles parcelles et s’étend aujourd’hui sur 8,5 hectares de terrains argilo-calcaires bien exposés, naturellement drainés, plantés à 70 % de merlot, 25 % de cabernet franc et 5 % de cabernet-sauvignon. Incongru à Bordeaux, le chardonnay occupe 1,25 hectare et donne un vin blanc frais, ciselé, pur. à la vigne, on n’utilise ni insecticides ni anti botrytis, mais des produits de biocontrôle et des amendements bio, on réintroduit des haies et des arbustes, on enherbe et c’est avec un cheval que se fait l’entretien sous le rang.
Un nouveau cuvier gravitaire permet la vinification parcellaire, le pigeage est manuel et les remontages effectués au seau. Le nouveau chai souterrain est placé sous la protection de Saint-Christophe, patron de la commune et des voyageurs. Ces derniers sont désormais les bienvenus à la propriété pour découvrir le grand vin, cru classé de Saint-Émilion depuis 2022, une fierté pour Benoît, mais aussi le deuxième vin, baptisé Anna, le bordeaux clairet nommé Clara et enfin le blanc issu de chardonnay. Au milieu des vignes, Clos Dubreuil est devenu un hameau consacré à l’œnotourisme haut de gamme.
Sur la place centrale, plantée de chênes verts, se trouve un bar à vins-épicerie-table d’hôtes avec frigos à l’ancienne, vaisselle chinée et zinc d’époque (ex-Café Bellini à Bordeaux). On y déguste les cuvées de Benoît, celles de la famille Trocard et celles des amis vignerons. Dans les assiettes, une sélection des meilleures maisons de bouches et producteurs du Pays basque, des Landes, des Charentes et de Gironde. Le plus délectable est de séjourner dans l’une des six suites de la superbe maison de maître en pierre de taille – rien de clinquant dans la déco, mais beaucoup d’exigence sur la qualité – et de s’y régaler des mets de chefs privés et de vins magnifiques tout en profitant d’un programme de visites entièrement personnalisé. Ex-cavalier de haut niveau, le vigneron reste passionné de sport. Pour lui, vin et santé ne sont pas incompatibles mais « témoignent d’une même quête de plaisir ». D’où ce concept original d’un coach pour accompagner les plus sportifs (piscine, vélo, spa, massages). Amélie Mauresmo, championne de tennis et œnophile, adore l’idée. « J’ai mis vingt ans à rassembler toutes les pièces du puzzle », dit Benoît Trocard. « Les amateurs viendront ici non seulement déguster, mais aussi vivre Clos Dubreuil.»
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Clos du Breuil
Château du Breuil
33250 Cissac-Médoc
05 56 59 58 13

Depuis la rédaction de cet article, l’associé américain de Benoît Trocard est devenu actionnaire majoritaire de la propriété.

VALLÉE DU RHÔNE

Brotte, le musée sous les galets

Jeanne Brotte fut une pionnière de l’œnotourisme en créant en 1972 un musée du vin en plein cœur de Châteauneuf. Aujourd’hui, Laurent, qui dirige cette maison fondée en 1931 avec sa femme Christine et ses fils Thibault et Benoît, perpétue l’œuvre de sa grand-mère, en l’actualisant. Sur 500 m2, on suit les traces du vigneron au long d’un parcours interactif jalonné de pièces anciennes, certaines impressionnantes comme ce foudre de 4 000 hectolitres en châtaignier datant du XIVe siècle. On y apprend beaucoup sur le savoir-faire châteauneuvois, la maîtrise d’un climat complexe (chaud et sec) et de sols variés (galets roulés, calcaires éclatés et sables) et les pratiques que nécessite cette appellation exigeante (vendanges manuelles, faibles rendements) ; sur le grenache aussi, et le soin qu’il faut pour le révéler sans le masquer (bâtonnage des lies pour plus de rondeur, élevage majoritairement en foudres de chênes centenaires de 3 600 à 5 800 litres) ; sur les vins blancs du Rhône enfin, encore trop méconnus et pourtant à fort potentiel en fruit et fraîcheur. Cette passionnante exploration sensibilise à la dégustation commentée des cuvées maison de châteauneuf-du-pape (Domaine Barville), cairanne (Domaine Grosset) et côtes-du-rhône villages Laudun (Château de Bord) que l’on retrouve aussi aux ateliers « vins et gourmandises ».
Le + : Poursuivre l’initiation au sommet du village où se dressent les vestiges du château bâti au XIVe siècle comme résidence d’été des papes d’Avignon. Vigne pédagogique à proximité, avec vue sur la vallée.
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Musée du vin Brotte
Avenue Saint-Pierre de Luxembourg,
84230 Châteauneuf-du-Pape
04 90 83 59 44

Cave de Tain, le nord en fête

Il y a 90 ans cette année, la cave de Tain voyait le jour au pied de la colline de l’Hermitage, royaume de la syrah, de la roussanne et de la marsanne. Cet anniversaire illuminera l’été entre les flots du Rhône et les terroirs des appellations hermitage, crozes-hermitage, saint-joseph, cornas et saint-péray. Apéritif sur l’eau, trottinette électrique ou gyropode sur les coteaux mythiques, rando-vignes. Il y aura aussi des dégustations du cep au verre pour se familiariser avec chaque cépage, leur vinification et découvrir les nouveautés de la saison, un vin orange du millésime 2021 (IGP collines-rhodaniennes) et deux vins de France, un 100 % syrah et un assemblage de marsanne et viognier. Le meilleur spot pour les savourer ? Le rooftop de la nouvelle villa Caroube, face à la cave, les yeux dans les vignes.
Le + : Les 16, 17 et 18 juin, programme sur mesure, apéritif dinatoire réalisé par la cheffe japonaise Rika Bau, dîner accord mets et vins dans les vignes de l’Hermitage avec le chef Damien Barjon, chasse aux trésors sur les pas de Louis Gambert de Loche, fondateur de la cave, etc.
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Cave de Tain
22, route de Larnage, Tain-l’Hermitage
04 75 08 91 86
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Maison Cave de Tain
9, avenue du Président Roosevelt, Tain-l’Hermitage 
04 75 08 91 91
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Terres de Syrah (pôle oenotourisme)
29 Avenue du Président Roosevelt, Tain-l’Hermitage 
04 75 08 91 91

CHAMPAGNE

Pommery, art forever

Trois expositions, trois lieux, il n’en fallait pas moins pour célébrer vingt ans d’art contemporain et d’« Expérience Pommery ». Tandis que Forever traduit la notion d’éternité dans les caves, Forever Brut, dans le cellier Pompadour, se penche sur la création par Louise Pommery du premier champagne brut de l’histoire, en 1874. Un voyage entre passé et présent, documents d’archives, photos et autres éléments visuels inédits scénographié par Lef Kazouka. Le troisième rendez-vous, Extra Ordinaire, est donné à la villa Demoiselle. Des toiles du musée des Beaux-Arts de Reims représentant la « nouvelle » femme de la Belle époque, signées Maxime Maufra, Pierre Bonnard, etc., dialoguent avec des peintures et céramiques de créatrices du XXIe siècle.
Pour parachever ce parcours, on reste dans la note avec une cuvée Demoiselle ou Diamant.
Le + : La villa Demoiselle et sa collection d’Art nouveau, les clos Pompadour, la terrasse du restaurant Le Réfectoire.
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Vranken-Pommery
5, place du Général Gouraud,
51100 Reims
03 26 61 62 56

Mumm, résidence de chefs

Depuis quelques semaines, une grande effervescence règne à la maison Cordon Rouge, demeure historique de G.H. Mumm au cœur de Reims. Ouvrant pour la première fois ses portes au public, elle vient d’inaugurer La Table des Chefs, un concept gourmand novateur inspiré des résidences d’artistes. Chacun à leur tour, pendant trois mois, de jeunes chefs, connus ou émergents, y prennent les rênes de la cuisine. Ils ont alors carte blanche pour interpréter à leur manière le terroir champenois. C’est la promesse d’accords sans cesse renouvelés et pleins de surprises entre les assiettes et les cuvées G.H. Mumm, dont l’emblématique Cordon Rouge et les 100 % grand cru RSRV. Le cadre, en osmose avec l’idée de l’exploration gourmande, déroule ses espaces comme les étapes d’un voyage. Le salon « côté bar » est le cœur de l’expérience, là où le chef en résidence officie. On y propose une carte de cocktails, de vins et de champagnes G.H. Mumm. Tout autour, on s’attable dans l’ambiance de son choix. Le salon céladon respire l’atmosphère des grandes explorations du XIXe siècle, le salon du collectionneur concentre les cultures du monde dans un savant mélange d’objets précieux et la terrasse s’ouvre sur un jardin verdoyant. Premier à se mettre au piano, Mallory Gabsi, 26 ans, figure montante de la nouvelle gastronomie,
candidat remarqué de Top Chef 2020, étoilé et sacré « jeune chef de l’année »
par le guide Michelin en 2023. Le nom de celui qui lui succèdera à partir du 12 août est gardé secret.
Le + : Visite guidée des caves suivie d’expériences captivantes. Par exemple, la dégustation multisensorielle des cuvées Mumm Millésimé 2013 et Grand Cordon Rosé conçue avec un neuroscientifique ou l’accord de deux cuvées RSRV avec quatre fromages affinés par un artisan fromager.
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La Table des Chefs by Mumm
34, rue du Champ de Mars, 51100 Reims
mumm.com

L’étoile montante de Bandol

Domaine de Terrebrune,
bandol rosé 2021

Pourquoi lui
C’est une vie nouvelle qui commence à Terrebrune avec l’arrivée de Jean d’Arthuys dans le capital du domaine de la famille Delille. Un investisseur passionné avec des vignerons surdoués, on imagine sans peine le beau travail. Terrebrune est là, plus que jamais. Les rosés, comme les autres couleurs, sont des vins de longue

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Aux origines du rhum

Six lieux, six origines, six interprétations magistrales. Pas besoin de prendre la mer pour suivre la route du rhum

 


Brugal mène une double vie

Riche de ses 135 années de savoir-faire, la maison Brugal, installée sur l’île de la République dominicaine, a fait du double vieillissement sa singularité. La première maturation de ce 1888 s’est faite dans des fûts de chêne américain dans lesquels où s’était logé du bourbon pendant six à huit ans. Cette première étape lui a apporté de la rondeur et des notes boisées et vanillées. La seconde, de quatre à six ans dans des fûts de xérès en chêne européen, offre de la rondeur et de l’équilibre.
Brugal 1888, 49,90 euros


Vivant prend son envol

Ce rhum fait partie de la nouvelle gamme de la marque Vivant, qui propose aussi un gin et un whisky. Cette marque française propose des spiritueux 100 % biologique placés sous le signe de l’expressivité et de la modernité. Il plaira aux amateurs de rhums légers.
Vivant, Envol, 48 euros (50 cl.)


Les agents doubles d’Isautier

Isautier, référence des rhums de l’île de la Réunion, propose deux subtils assemblages de rhums agricoles et de rhums traditionnels de mélasse. Le premier s’appelle Agent Double 01. Un rhum blanc végétal et doux issu de 65 % de rhum agricole et de 35 % de rhum de mélasse. Le second, Agent Double 02, plus frais et intense, inverse les proportions. Les deux sont tirés à 55° d’alcool.
Isautier, Agent Double 01, 38 euros
Isautier, Agent Double 02, 38 euros


Hampden et ses cahiers d’esters

Pour se faire une idée complète des savoir-faire de cette emblématique distillerie jamaïcaine, ce coffret propose huit fioles de rhum blanc (de 20 cl), chacune avec un niveau d’ester différent mentionné sur l’étiquette. Un voyage, une expérience et une expression aromatique unique à chaque flacon.
Hampden Estate, The 8 Marks Collection, 139 euros


Shani night party

Originaire d’Indonésie, le rhum vieux Naga Shani a été vieilli dix ans en fût de chêne au cœur du Royaume de Siam. Affiné quinze mois en ex-fûts de xérès Pedro Ximénez, il séduit par sa robe ambrée et son nez gourmand et ouvert sur des notes de fruits secs et de tabac. Dans ce pays, les couleurs ont une importance particulière. Chacune est associée à un jour de la semaine. Shani veux dire violet en thaïlandais. Cette couleur représente Saturnes, et par extension, le samedi.
Rhum vieux Naga Shani, 75 euros


Eminente et l’île du crocodile

Après le Ambar Claro et le Reserva 7 ans, le rhum Eminente, installé au cœur de Cuba, dévoile son grand-reserva 10 ans d’âge, édition N°1 : 80 % d’aguardientes (des eaux-de-vie de canne cubaines aromatiques et produites à partir de mélasses distillées) et un finish dans des fûts de chêne français ayant contenu du cognac XO. Il est signé par César Marti, le plus jeune primer maestro del ron cubano (premier maître du rhum cubain). Élégant, fin et complexe, ce ron est rythmé par des notes de café torréfié, de miel, de fruits et de bois de santal. À déguster seul ou sur un glaçon.
Eminente Grand Reserva Édition N°1, 79,90 euros

Le mondovino de la semaine #201 tourne à fond

Un siècle à Mercurey • Cairanne s’amuse • Hennessy dans tous les sens • Laurent-Perrier en fleur • Mailly au naturel • Chaque jour du nouveau, en voici cinq

Dans le vignoble


Un siècle à Mercurey

Ce samedi 8 juillet, Mercurey donne rendez-vous à ses amateurs et aux curieux dans les deux communes de son aire d’appellation (Mercurey et Saint-Martin-sous-Montaigu) pour fêter son centième anniversaire. Au programme : survol de l’air d’appellation en montgolfière, parcours découverte, dégustations, rallyes pédestres, restauration et animations divers.

Plus d’informations sur https://www.vins-bourgogne.fr/presse/100-ans-de-l-appellation-mercurey-1923-2023,2309,9200.html

Cairanne s’amuse

Le cru Cairanne célèbre cette année la 48e édition de la Fête du Vin. Le rendez-vous est fixé de 16h à 22h le dimanche 23 juillet au cœur du village. Vingt domaines feront découvrir leurs vins autour d’une ambiance musicale festive et en admirant le coucher du soleil.

Plus d’informations sur https://www.facebook.com/events/219405754020017

Hennessy dans tous les sens

Mobilis, c’est le nom de la nouvelle installation créative et immersive qui vient étoffer l’offre œnotouristique de la maison Hennessy à Cognac. Signée Olivier Kuntzel et Florence Deygas, cette création visuelle, sonore et sensorielle, mêle approche artisanale et haute technologie. Les visiteurs pourront aussi découvrir, en réalité virtuelle, l’univers de la maison.

Réservations et informations sur www.hennessy.com

Dans le verre


La reco’ de la semaine : Laurent-Perrier en fleur

Toujours délicate et raffinée, la signature des champagnes Laurent-Perrier s’appuie sur la maturité toujours juste et beaucoup d’harmonie. Après les éditions Maillage, Constellation, Zèbre, Papillon et Bambou, elle présente la robe « Pétales » pour habiller son cuvée-rosé. Un habit de lumière où sont tissés des pétales de Dalhia ou de Strelitzia aux couleurs finement irisées.

Champagne Laurent-Perrier, Édition limitée Pétales, 99 euros

La nouveauté de la semaine : Mailly au naturel

Maison d’excellence, Mailly Grand Cru fait figure de modèle du monde coopératif, avec un fonctionnement comme un domaine et une démarche environnementale engagée de la vigne jusqu’à la bouteille. Elle lance un nouveau coffret pour habiller la cuvée L’Intemporelle dans le millésime 2017. La fibre entièrement naturelle et d’origine naturelle bénéficie de la thermo-formation, une technique novatrice.

Mailly Grand Cru, L’intemporelle 2017, 79 euros le coffret

Vague rose

Le rosé a depuis longtemps étendu son empire au-delà des frontières de la Provence. Tous les vignobles de notre pays ont ajouté la couleur à leur palette de plaisirs. L’amateur n’en fera jamais le tour


Cette sélection est parue dans son intégralité (Champagne, Vallée du Rhône, Languedoc, Roussillon, Provence et ailleurs) dans En Magnum #32. Vous pouvez l’acheter en kiosque, sur notre site ici. Ou sur cafeyn.co.


Champagne
Domaine Alexandre Bonnet,
La Forêt 2018, rosé des Riceys
Pas un champagne rosé, mais un rosé de Champagne pour commencer. Le pinot noir
de cette maison à l’approche bourguignonne ne nous laisse pas indifférent. Robe magnifique, arômes frais de fruits des bois, vinosité en bouche, on le boit d’ici deux ou trois ans ou bien on l’oublie dans sa cave pour encore plus d’émotions. Un peu moins de 4 000 bouteilles, il faut se dépêcher.
47 euros

Abelé 1757, Brut Rosé
Deux cent soixante ans ans d’histoire ont fait de cette maison une marque de référence
dans le paysage champenois. Nous nous réjouissons de son retour au premier plan, porté
par une solide direction générale et technique. Vin fruité, vif et finement acidulé, on apprécie la fraîcheur de sa finale élégante.
49,50 euros

Ayala, Rosé Majeur
Excellence, pureté, droiture, voilà les fondamentaux de cette maison née à Aÿ en 1860. Des champagnes d’esthètes, onctueux de noblesse, faits pour la meilleure des gastronomies. Grande couleur, nez ouvert et franc, on aime le naturel de ce beau rosé.
50 euros

De Sousa, Brut Rosé
Quelle chance que cette maison ne fasse jamais rien comme les autres. La famille qui s’en occupe cultive avec entêtement sa différence et son humilité à toute épreuve. Avec un rare sens du vin, elle propose cet assemblage singulier, 90 % de chardonnay, 10 % de pinot noir, qui donne un rosé fin et croquant, construit comme un blanc. Ça tombe bien, c’est la spécialité de cette maison d’Avize.
45 euros

Joseph Perrier,
Esprit de Victoria 2010
Cette petite maison de Châlons-en-Champagne brille par la régularité de ses champagnes ciselées, toujours harmonieux et largement apéritifs. Dans cette cuvée hommage à l’une des reines d’Angleterre, le capricieux millésime 2010 exprime haut et fort son caractère savoureux et gourmand. On se régale et c’est à boire maintenant.
90 euros

Laurent-Perrier, Cuvée Rosé
Orange sanguine, fruits rouges et noirs sauvages, notes de clémentine, mandarine, grenadine, grands tannins réglissés et poivrés, ce rosé est dans lignée des champagnes de la maison, toujours délicats et raffinés. Dans cette catégorie qu’elle a très tôt développée,
la maison reste une référence. Y a-t-il quelque chose qu’elle ne sache pas faire ?
72 euros

Mumm, Le Rosé
Marque parmi les plus célèbres au monde, Mumm signe une gamme classique et complète qui a beaucoup progressé ces derniers millésimes. Engagée sur la voie de l’excellence, la maison propose ce rosé ample en bouche et fruité, parfait pour un apéritif en toute simplicité.
38,90 euros

Lanson, Le Rosé
La maison à la croix n’est pas novice dans l’exercice des rosés. Avec sa longue expérience de la couleur et son savoir-faire actuel, elle réalise ce champagne superbe, finement fruité, d’une grande fraîcheur et d’un équilibre exemplaire. Nouvelle preuve (s’il en fallait une) que Lanson joue dans la cour des plus grands.
44 euros

Moët & Chandon,
Grand Vintage Rosé 2015
Sous l’impulsion de son chef de caves Benoît Gouez, la « grande maison » affirme ses valeurs universelles : fruité, fraîcheur, faculté au vieillissement. Six ans en cave ont permis à ce champagne d’initié de briller par ses arômes aériens de fraises des bois et d’épices tout en affichant beaucoup de gourmandise. Pur régal.
100 euros

Palmer & Co, Rosé Réserve
Cette maison aux installations ultramodernes affiche un sérieux qui force notre admiration.
Elle profite d’approvisionnements dans les meilleurs secteurs de la montagne de Reims
pour signer des champagnes droits. Framboisé, impeccable de fraîcheur et de souplesse,
ce réserve est un modèle du genre, produit à partir d’une solera de pinot noir unique en son genre.
48 euros

Pommery,
Cuvée Louise Rosé 2004
Il faut absolument découvrir cette cuvée, hommage à Louise Pommery, dans sa version
rosée (et dans les autres). On ne peut qu’être ému devant la pureté de ses notes qui évoluent sereinement vers un registre complexe de fruits noirs, d’épices et de sous-bois. Harmonie idéale, rare élégance.
265 euros

Rare,
Rosé Millésime 2012
Nous ne pouvons pas cacher notre admiration sans limite pour ce rosé au panthéon de nos souvenirs de dégustation pour la catégorie. Magnifique par sa délicatesse, envoûtant par son parfum, irrésistible par sa force profonde, à l’image de la maison et de sa nouvelle direction, il emporte tout sur son passage. Pure merveille déjà si proche de la perfection.
400 euros

Ruinart,
Dom Ruinart 2009
Toute l’élégance de la cuvée icône de cette maison icône tient sans doute dans la forte proportion de chardonnays (85 %), principalement issus de la côte des Blancs. Pour son vingt et unième anniversaire, ce rosé au charme fou invite à entrer dans son univers à la fois salin et floral. Bref, un tableau de maître.
250 euros

Taittinger,
Comtes de Champagne rosé 2011
La cuvée la plus complexe de la maison n’en finit pas de nous impressionner. Elle raconte la magie des grands pinots noirs de Bouzy et d’Ambonnay. Fruits noirs, cerise, cassis, rose, pivoine, arômes de sous-bois grandioses et parfums de truffe noire. Majestueux et captivant, prêt à défier les années.
165 euros

Veuve Clicquot, Rosé
Fruit intense, vinosité et profondeur, ce beau rosé de grand caractère brille par sa complexité et sa persistance. Il faut souligner la grande réussite de cette cuvée au regard
de son accessibilité. Modèle pour la région, la maison est dans une forme éblouissante.
56 euros

Veuve Fourny,
Rosé Vinothèque MV15
Les frères Fourny ont fait de cette maison familiale, installée à Vertus, une adresse sûre pour les amateurs de champagnes précis et vineux. Ainsi de ce vinothèque issu en majorité du millésime 2015 et complété par des vins de réserve vieillis sous bois. Grande énergie, crémeux hors pair, c’est de la dentelle.
70 euros

Jean-Michel Cazes : un géant du Médoc

Jean-Michel Cazes nous a quitté hier, à 88 ans. C’est peu dire qu’avec lui disparait l’un des plus grands acteurs d’une période majeure de l’histoire des vins de Bordeaux et même de l’ensemble de la viticulture mondiale. Quand il décide au début des années 1970, après une première carrière brillante chez IBM, de prendre en charge le château Lynch Bages, propriété de la famille Cazes depuis 1939, le vin de Bordeaux vit encore, sous bien des aspects, comme au XIXe siècle. En cinquante ans, à force d’énergie, de talent visionnaire et de charisme, il aura été l’un de ceux qui auront fait passer le vignoble, ses vins et ses marchés dans une autre ère.
L’œuvre immense de Jean-Michel Cazes a touché à tous les aspects de la viticulture moderne. Il y a bien sûr la renaissance des crus, à commencer par ce Lynch Bages transformé en porte-drapeau international de l’excellence bordelaise dès les années 1980. Il y aussi la découverte de nouveaux vignobles, en France comme à l’étranger. Il y aura eu cette direction fondamentale d’Axa Millésimes, créé par son ami Claude Bébéar, menée en parallèle de ses activités familiales. Il y a eu son rôle d’ambassadeur des vins de Bordeaux qu’il tint sous toutes les latitudes avec la Commanderie du Bontemps. Et également son implication pionnière dans l’œnotourisme qui a trouvé une merveilleuse traduction avec le renouveau de son village de Bages.
Avec l’âge, l’infatigable globe-trotter s’était enraciné dans son Médoc aimé. Volubile et passionnant, il nous avait raconté longuement ses débuts puis sa riche vie de vigneron. Un peu plus tard, il a fait de ses souvenirs un livre superbe et foisonnant, paru l’an dernier chez Glénat. Il avait su aussi transmettre la direction de l’œuvre familiale à son fils Jean-Charles qui poursuit avec brio la destinée vigneronne de l’une des plus grandes familles du vin.
Au revoir, Jean-Michel.

À son épouse Thereza, à son fils Jean-Charles et à ses filles Kinou, Marina et Catherine, à sa sœur Sylvie, l’équipe de Bettane+Desseauve adresse ses plus vives condoléances.

Le mondovino de la semaine #200 tourne à fond

Figuière fait son nid • Le N°9 de Delamain • La brocante de la Casa Eminente • La reco’ de la semaine : un sancerre expressif • La gourmandise de la semaine : champagne et chocolat • Chaque jour du nouveau, en voici cinq

Dans le vignoble


Figuière fait son nid

Ou plutôt celui des mésanges et des chauves-souris. Ce domaine de Provence, conduit en agriculture biologique depuis près de quarante ans, a déployé plus de 200 nichoirs depuis trois ans. François Combard, propriétaire, est convaincu qu’« en favorisant la nidification des oiseaux, le domaine créé une symbiose où la nature et la viticulture se soutiennent mutuellement ». Les mésanges et les chauves-souris sont des insectivores. Les mésanges mangent les « tordeuses de la grappe », des vers qui percent les raisins et favorisent la pourriture. Les chauves-souris s’occupent des papillons de ces vers. Ensemble, elles régulent de manière naturelle l’impact des ravageurs de la vigne.

Plus d’informations sur https://www.figuiere-provence.com/

Le N°9 de Delamain

Delamain, maison de cognac installée à Jarnac, propose de découvrir le N°9 de la rue Jacques et Robert Delamain, un lieu d’exposition à la gloire de culture et de l’art, à découvrir l’histoire de l’artisanat et le monde exceptionnel de ses eaux-de-vie. Jusqu’au 31 juillet, Delamain ouvre ses portes à Emmanuel de Cockborne, sculpteur sur métal. Adepte du surcyclages, il exposera ses créations figuratives dont les formes évoquent la nature et le vivant. Le métal se prête à toutes les contorsions selon l’artiste : « Coupé, tordu, frappé, étiré, fondu, percé, soudé. Il passe sous le chalumeau, la torche plasma, le feu de la forge, entre le marteau et l’enclume, sous la morsure de le meuleuse ». Il cherche avec cette matière à provoquer la curiosité et l’observation minutieuse des spectateurs.

Plus d’informations sur https://www.delamain-cognac.com/fr/

La brocante de la Casa Eminente

Vous avez pu suivre ici (https://www.mybettanedesseauve.fr/2023/02/22/volcan-le-reveil-de-la-tequila/) l’histoire de la création de ce nouveau rhum cubain. Nous avons aussi évoqué ici (https://www.mybettanedesseauve.fr/2023/01/18/le-mondovino-de-la-semaine-184-tourne-a-fond/) l’installation éphémère de la Casa Eminente, une maison cubaine en plein cœur de Paris. À la fin de chaque saison, la casa ferme ses portes et une brocante est organisée. Pour cette deuxième édition, une vente caritative de l’ensemble du mobilier qui a servis à créer et décorer la Casa sera mis en vente le 22 juillet prochain. L’intégralité des fonds récoltés servira à financer un projet local en partenariat avec la Finca Tungasuk, une ferme biodynamique située près de la Havane qui produit des fruits et légumes vendus localement.

Réservations sur https://www.eventbrite.fr/e/billets-brocante-caritative-casa-eminente-648788442697

Dans le verre


La reco’ de la semaine : un sancerre expressif

Minéralité, pureté et élégance. Ce sancerre issu d’une parcelle d’argile à silex de 1,3 hectare et élevé sur lies, profitent de vieilles vignes de 30 ans pour afficher le tranchant et l’équilibre généreux du millésime. La vinification en cuve inox révèle les fruits à noyau. Gardez-en une bouteille au frais cet été, elle sublimera un plateau de fruits de mer.

Joseph Mellot, les vignes du rocher 2020, 28 euros

La gourmandise de la semaine : champagne et chocolat

Amateur de champagne et amoureux du chocolat, vous allez certainement adorer L’Atelier Chocolat-Champagne proposé par l’office de tourisme d’Épernay. Au menu : dégustation de six grands crus de Cacao, créations du chocolatier Emmanuel Briet et l’exploration des arômes de trois vins de champagne élaborées par des producteurs engagés en viticulture biologique et biodynamique.

Informations et réservations sur www.epernay-tourisme.com

Une grande star de Bandol, en rosé évidemment

Château de Pibarnon,
bandol rosé 2021

Pourquoi lui
La beauté des lieux, ce rare amphithéâtre de vignes, la vue spectaculaire sur la mer immense, vaut tous les détours, y compris pendant vos vacances. La qualité des vins aussi, dans les trois couleurs, dont ce rosé. Le domaine, fondé il y a plus de trente ans par les parents d’Éric de Saint-Victor, est vite devenu un…

Lire la suite ici sur le blog bonvivant