Si la star australienne trône au box-office mondial de la pop, sa marque Kylie Minogue Wines creuse aussi joliment son sillon. En coproduction avec le château Sainte-Roseline, cru classé en côtes-de-provence, elle sort un rosé collector qui a tout pour devenir un hit. Par Béatrice Brasseur, photos Christian Vermaak
Sur son dernier album, elle chante Fine Wine, un titre assez hot qui parle de toutes les bonnes choses de la vie. En trente-cinq ans de carrière, elle a vendu plus de 80 millions de disques. Et deux ans seulement après le lancement de son label de vins, elle a déjà vendu quatre millions de bouteilles. Preuve que ses fans ne boivent pas que ses paroles. Cette mini bombe (1,52 mètre), unstoppable (c’est l’un de ses titres), qui vit à un rythme effréné, se déclare ravie de ce succès, mais également humble. Elle salue « les vignerons extraordinaires » avec lesquels elle travaille. Son portfolio fait le tour du monde en deux gammes, The Signature et The Collection, et huit vins : un prosecco rosé italien, un cava brut bio espagnol, un chardonnay néo-zélandais, un pinot noir australien et, pour la France, un merlot en saint-chinian, un sauvignon blanc en côtes-de-gascogne, un rosé en vin de France et un autre issu d’un cru classé de l’appellation côtes-de-provence.
Si Kylie Minogue dit avoir toujours apprécié les bons vins, l’envie de lancer sa gamme date de l’été 2017, alors qu’elle enregistrait un album à Nashville. Le soir, « le rosé était sur toutes les tables », parfait contrefeu à la chaleur étouffante qui régnait dans la ville. L’idée lui vient alors de créer le sien. Une idée en or, comme l’album en question, titré Golden. Trois ans plus tard, le 28 mai 2020, jour de son anniversaire et en plein covid, la marque voit le jour avec la collaboration de l’importateur Paul Schaafsma (Benchmark Drinks). Succès immédiat, son rosé d’entrée de gamme se classe illico numéro un des ventes au Royaume-Uni ! Star oblige, il fallait aussi un cru classé, et c’est Sainte-Roseline, l’un des châteaux les plus convoités de Provence, qu’elle a choisi pour produire ce rosé d’appellation, dans le cadre d’un partenariat de cinq ans avec la propriété.
Evidemment, ce vin est un collector (20 000 bouteilles seulement). « Kylie Minogue sait parfaitement ce qu’elle veut et ce qu’elle ne veut pas », commente Aurélie Bertin, la propriétaire du château Sainte-Roseline. « Les premiers assemblages que nous lui avons proposés ne lui convenaient pas, trop complexes, alors qu’elle souhaitait quelque chose de plus rond, de plus aromatique et plus fruité, plus glamour. » Sur l’air de sa chanson I guess I like it like that, Kylie Minogue est évidemment en charge du final cut quant aux vins qui portent son nom. Elle est la creative director (directrice de la création) de sa marque, elle goûte et valide les échantillons, elle choisit les bouteilles, les étiquettes et elle ambitionne de devenir « une source fiable de qualité et de valeur ». Elle reconnaît qu’elle n’y connaissait pas grand-chose au début mais qu’il y a toujours quelque chose à apprendre dans tout ce que l’on entreprend.
Et si la pandémie l’a d’abord empêchée de visiter les propriétés qui produisent ses vins, elle s’est rattrapée depuis, en commençant par l’Australie (son pays natal), l’Italie, puis la France en passant trois jours dans l’arrière-pays varois, à Sainte-Roseline, où tout le monde l’a trouvée « très accessible ». Tout de même, de la musique au vin, quel rapport ? Sans doute les deux peuvent-ils apporter, comme le dit l’un de ses tubes, some kind of bliss (une sorte de bonheur). Et puis l’Australienne transforme en or tout ce qu’elle touche. « On vise le meilleur, mais c’est le public qui choisit. Chacun reçoit, goûte à sa manière, un air ou un vin. Il y a aussi des hits évidents, d’autres qui se révèlent avec le temps », estime la star.