Philippe Pellaton, président d’Inter Rhône, a présenté les nouvelles ambitions de l’interprofession des vignobles de la vallée. Plusieurs objectifs et la volonté de faire de ce vignoble une région tricolore rose, blanc, rouge.
Inter Rhône a présenté ses ambitions à 2035 avec quelques objectifs phares qui doivent déboucher sur des changements de communication. L’idée, c’est de donner une trajectoire aux vignerons et acteurs de la région, puis de les accompagner pour atteindre les objectifs. La stratégie de premiumisation entamée il y a quelques années a fonctionné. Si le Rhône a perdu près de 2 % par an en volumes commercialisés depuis dix ans, passant de trois millions d’hectolitres à deux millions et demi, la valeur enregistre une hausse de plus de 4 % par an. Une perte de volume quasi-exclusivement sur les vins rouges, avec la volonté de stabiliser leur production dans les années à venir.
Dynamiser la production des rosés, surtout des blancs
Ces derniers représentent 175 000 hectolitres. Inter Rhône veut les faire passer à 300 000 hectolitres dans dix ans. Pour cela, l’interprofession a commencé par définir des profils types des blancs rhodaniens, pour aider le vignoble à se construire une identité et à déterminer des familles types. Plutôt simples et fruités, plus enrobés, ou boisés et de garde. Pour accompagner la démarche, des opérations de communications spécifiques sont prévues, avec douze millions de budgets supplémentaires par an dans les quatre prochaines années.
Cette « blanchisation » du Rhône, même si elle reste marginale par rapport à l’ensemble des volumes produits, est la pierre angulaire d’un nouveau souffle rhodanien, avec également l’objectif de dynamiser l’export. Il représente aujourd’hui 34 % des volumes commercialisés. Inter Rhône veut atteindre 50 % et investit onze millions d’euros par an en communication et actions export, sur cinq marchés ciblés. La Chine, les USA et le Canada, où le Rhône est déjà présent, mais veut se renforcer, bénéficieront de road shows dans les différentes villes de ces immenses pays. Deux autres marchés prometteurs seront défrichés : Singapour et la Corée du Sud. L’idée est de fédérer les 23 AOC pour qu’elles entreprennent des actions communes. Simple sur le papier. Philippe Pellaton et ses équipes ont sorti le bâton de pèlerin depuis un an pour convaincre des AOC aux destinées différentes de s’unir pour mieux communiquer. Dernier exemple en date, une journée de dégustation des quinze crus du Rhône au Théâtre Mogador à Paris. Une vraie première, pas seulement théâtrale.
Nouvelle signature, nouveau logo
Le précédent logo, un verre de vin rouge trop simpliste, avait fait son temps. Les « Vignobles du Rhône » vont devenir « Sources de belles rencontres ». Rencontres des vins, évidemment, et de ceux et celles qui les font, des paysages, des terroirs et de la culture. Le nouveau logo, toujours un enjeu qui cristallise les passions, est évidemment tricolore pour insister sur cette diversification en rosé et en blanc. Pas frappant au premier abord, il représente un visage stylisé traversé par le cours du fleuve, censé incarner une région à visage humain, qui a de l’ambition et veut se transformer. Bref, cette grande région viticole cherche à faire travailler tout le monde ensemble. En France, ce n’est jamais une mince affaire.