Chaque jour, des génies contribuent à faire de la civilisation du vin une culture vivante, renouvelée, vibrante, émouvant. Charles Philipponnat incarne le mieux cette vision du vin que nous préférons
Retrouvez tous nos génies de l’année dans Le Nouveau Bettane+Desseauve 2023 disponible dans toutes les bonnes libraires
Il y a des hommes et des femmes qui incarnent par leur action et par leur produit ce que la France peut apporter de plus inimitable au monde du vin de qualité. Nous avons plaisir à ranger Charles Philipponnat dans leur compagnie, d’autant plus qu’il vient de fêter les cinq siècles de présence de sa famille à Aÿ, au cœur de la Champagne. Cinq cents ans d’une succession ininterrompue de viticulteurs, de négociants, de magistrats au cœur d’un des vignobles les plus célèbres de France. La confraternité de travail, et souvent la parenté, avec beaucoup d’autres familles illustres, les Gosset, les Heidsieck, les Moët, les Henriot, les Irroy et bien d’autres, ont sans doute renforcé chez Charles Philipponnat, dans son inconscient et la matrice de son goût, un sens inné de la bonne tradition. Encore fallait-il posséder le don humain de le transmettre à une équipe et de le mettre en forme dans une bouteille. Quand Bruno Paillard, qui venait de racheter la maison de négoce de la famille de Charles, vient le chercher en Argentine pour la rebâtir, il n’avait pas d’expérience particulière de viticulture, mais certainement une façon droite et perfectionniste de concevoir le goût d’un grand champagne, avec l’aide des grands vins qu’il avait dégustés depuis sa naissance. Les vins dits autrefois de rivière, nés sur les expositions les plus favorables et les sols les plus nobles de la vallée de la Marne, autour de Aÿ et de Mareuil-sur-Aÿ. Des vins axés sur le pinot noir, sa force, son intensité de saveur et sa capacité à transmettre dans sa refermentation en bouteille les plus subtiles nuances d’origine. Son oncle Michel Collard (père du grand pianiste Jean-Philippe), qui dirigeait la maison dans les années 1960, était aussi un fin gourmet, ami d’André Vrinat qui venait de créer Le Taillevent, restaurant où j’ai pu déguster mon premier clos-des-goisses, il y a bien longtemps, sans doute pas par hasard. L’impression ne s’est jamais effacée : c’était un vin de grande gastronomie, fait pour la table. Or, Charles possède une sensibilité unique à ma connaissance en matière de raffinement dans la cuisine et dans les accords mets et vins. Il l’a mise en pratique. (Photo : Leif-Carlsson)
Lire la suite dans Le Nouveau Bettane+Desseauve 2023 disponible dans toutes les bonnes libraires et sur notre site ici