Avec la maison de Cognac, l’astrophysicien Christophe Galfard a poussé plus loin l’observation des terroirs, des sols et du ciel. La marque au centaure en a fait son ambassadeur et une visite ouverte au public raconte cette rencontre
Plutôt récent dans l’histoire de la viticulture, le concept de terroir a souvent été relégué au second plan dans le monde singulier du cognac. Longtemps, l’eau-de-vie aujourd’hui mondialement admirée – et fleuron des spiritueux français dont la bonne santé à l’export continue d’impressionner – s’est appuyée sur les fondamentaux de son élaboration : distillation et assemblage. Eloignée de cette voie sans issue depuis qu’elle a profondément remis en question ses pratiques, la maison Rémy Martin s’est choisi un ambassadeur de haut vol pour expliquer l’histoire millénaire de ses terroirs en la personne du physicien Christophe Galfard. « Il nous apporte une altitude de regard emprunte d’humanisme, de rêve et d’optimisme. Celle-ci a pour vocation d’éduquer, et de décupler la portée de nos engagements sur le terrain. Un partenaire éloquent pour faire comprendre et communiquer la sensibilité de la Maison Rémy Martin aux terroirs et à la préservation de la planète », souligne Baptiste Loiseau, maître de chai de la maison Rémy Martin.
Cette exception dans le paysage des spiritueux français est partie pour durer et pour être partagée avec le plus grand nombre, notamment par le biais d’un nouveau circuit de visite imaginé par le scientifique et les équipes de la maison. Selon ce diplômé de Cambridge, ancien élève et proche collaborateur de Stephen Hawking, l’un des chercheurs les plus influents du XXe siècle, « la physique théorique cherche à découvrir quelles sont les lois qui régissent la nature et permettent de déterminer l’origine de la matière et de la terre ». Pour simplifier, regarder vers le ciel (et l’univers) pour comprendre ce qu’il y a sous nos pieds. Et l’expliquer, de la manière la plus simple possible, avec pédagogie, mais aussi avec poésie. Le nouvel ambassadeur de la maison précise : « Raconter des histoires pour expliquer les phénomènes qui nous entourent est une activité profondément humaine. La science, à sa manière et avec sa rigueur, en a toujours proposé. C’est la première fois que j’applique ce savoir à l’explication d’un terroir viticole ».
Concrètement, l’idée n’est pas de faire un cours magistral. Découverte du vignoble de la maison, dégustation sensorielle, propositions d’accords en lien avec les éléments du terroir, la visite se veut complète et ludique, tout en élevant les débats à propos de la relation directe entre le lieu et le produit. Pour donner du dynamisme à cette connaissance et la rendre vivante, la marque au centaure a créé un circuit inédit capable de rendre compte d’une part de la formation du sol des terroirs de Grande et Petite Champagne (secteurs les plus réputés de l’appellation) et d’autre part, des interactions du soleil avec la plante. « C’est un sujet sur lequel la plupart des gens ont fait l’impasse jusqu’à présent alors que c’est une notion essentielle. 99,99 % de l’énergie d’une plante, c’est le soleil », explique Christophe Galfard. « Sans lui, il n’y pas de végétation. L’interaction avec l’espace est évidente. On a parfois l’impression que la terre est une entité autonome et indifférente de ce qui peut se passer ailleurs dans le cosmos. Ce n’est pas du tout le cas. Tout s’inscrit dans un temps long, dans un temps cosmique. Tout vient des étoiles, la terre, le vivant. C’est le cas du sol de Grande Champage, qui résulte de la sédimentation de la vie fossilisé d’un ancien océan. »
En proposant cette visite au grand public comme à ses clients fidèles, la maison est aussi consciente de l’importance d’adopter une attitude qui soit la plus transparente possible. « L’idée est d’éveiller la curiosité pour la matière qui nous entoure et d’expliquer cette dimension oubliée du terroir, son environnement aérien. Il faut parler de cet équilibre qui s’est établi entre la terre et le soleil, c’est ce qu’on appelle le climat. C’est cette relation qui donne à notre planète cet équilibre. » Et donc, par extension, à toute forme de vie végétale. En plus d’encourager les pratiques vertueuses sans tomber dans la naïveté, la maison agit et évite de donner des leçons. L’entreprise, dont les domaines Rémy Martin, est certifiée Haute valeur environnementale (HVE) depuis 2012 et s’est lancé des défis de taille à plus ou moins long terme : garantie de la santé des sols ; objectif de neutralité carbone complète pour 2050 (écoconception, réduction et allègement des emballages, utilisation de transports bas-carbone) ; part importante dédiée à la recherche (essai de cépages résistants, réhabilitation de variétés anciennes) ; renforcement de sa responsabilité sociale au sein de son territoire (inclusivité et insertion des jeunes, tourisme durable), etc. Bref, Rémy Martin s’est retroussé les manches tout en prenant de la hauteur pour atteindre un ciel étoilé qu’elle défend becs et ongles, notamment auprès d’une association qui la labellise, en luttant contre la pollution lumineuse. Etape par étape, petits pas par petits pas, la maison se rapproche du sommet avec, à son bord, une filière d’exception et tout un territoire.
Rémy Martin, “L’exception d’un terroir”
Les 26 juillet, 24 août, 6 septembre
et 29 septembre (en présence
de Christophe Galfard)
150 euros la visite
Réservation : remymartin.com
Rémy Martin dans le verre
Rémy Martin 1738 Accord Royal
Créée en hommage à l’accord royal délivré par Louis XV à Rémy Martin en 1738, cette cuvée dévoile le savoir-faire de la maison et se distingue par un boisé délicat, une onctuosité singulière. Élaboré à partir d’eaux-de-vie distillées sur lies dans de petits alambics en cuivre et vieilli en fûts de chêne toastés de la forêt du Limousin, ce cognac s’apprécie seul ou en Sidecar (30 ml de cognac Rémy Martin 1738 Accord Royal, 20 ml de Cointreau, 10 ml de jus de citron).