Des vins en or

Les vins primés au Prix Plaisir 2019, ce sont des trésors à petits prix. Voilà six médailles d’or, dégustées dernièrement en famille ou avec des amis et appréciées à l’unanimité. Deux rouges, un rosé, trois blancs, entre 7 et 16 euros qui confirment que les jurys amateurs du concours ont le nez fin.

 

Mon tavel du futur

Grenache noir, grenache blanc, de la clairette, du cinsault, du mourvèdre, de la syrah, un peu de bourboulenc et un peu de picpoul. Le Rhône dans un assemblage. Le roi des rosés a perdu de sa superbe, faute à une Provence conquérante et à trop de couleur. Mais avec des ambassadeurs comme le château d’Aquéria, l’appellation revient sur le devant de la scène. Voilà un rosé au fruit généreux, puissant, complexe. Beaucoup de fraîcheur et potentiel de garde évident. Tavel est de retour.
Château d’Aqueria, tavel 2018
12 euros

On dirait le sud

Le vignoble de Bandol se jette dans la mer. Réunion de terre et d’iode où la vigne baigne dans lumière blanche de la Méditerranée. Ce sublime entretien tient dans le nom de ce domaine qui en vieux provençal signifie fracasser des pierres pour pouvoir planter. C’est aussi le nom d’un bateau qui se serait échoué sur le rivage et qu’on retrouve sur les étiquettes. Calcaire, marnes et grès de ce terroir donnent au mourvèdre et au grenache de la singularité. L’amateur de vins structurés et intenses tient-là un vrai vin de garde, aux notes de fruits noirs mûrs et à la finale saline. 15 euros, c’est si peu pour s’offrir le sud en bouteille.
Domaine de Fregate, bandol rouge 2015
15 euros

Le pinot noir d’un phœnix

L’histoire d’une renaissance et de la volonté d’un homme. Cette vieille maison de négoce, renommée au milieu du XXe siècle s’était endormie au début des années 90. Un arrière-arrière-petit-fils plus tard, la voilà de nouveaux sur les rails. Laurent Delaunay a réussi son pari languedocien. Voici le nouveau défi de cet homme de conquête, de retour à la maison. 2017 était le premier millésime de la maison. Verdict ? C’est déjà de l’or. Equilibre, matière, fraîcheur, tout est déjà en place dans ce pinot noir de fruit. Le négoce bourguignon est plein de belles promesses. Delaunay en est une. À 16 euros la bouteille, nous aussi, et pas qu’un peu.
Domaine Edouard Delaunay, pinot noir 2017
16 euros

Un sauvignon pour danser

La vallée de la Loire a des lacunes en marketing du vin ? Pas de langue de bois, c’est vrai par endroits. Surement pas au domaine des Grandes Espérances. À Pouilly, à Sancerre, en Touraine, en Anjou et dans le Muscadet, le vignoble a un nouvel ambassadeur : la maison Saget. Avec son nez expressif et fin, sa bouche équilibrée, sa fraîcheur, c’est l’archétype du vin de copains. On a envie de l’ouvrir dans une guinguette tourangelle un soir de printemps. Ailleurs aussi, et puis tout le temps. C’est ça la java. Celle des grandes espérances. De l’espoir ou de l’or ? Les deux, pour 7 euros.
Domaine des Grandes Espérances, La java, touraine 2017
7 euros

It will rock you

Un célèbre manga japonais a propulsé cette propriété de la famille Despagne dans une autre galaxie. Celle des vins français les plus connus en Asie. Le héros des Gouttes de Dieu déclarait devant son verre de mont-pérat rouge 2001, c’est « Queen en bouteille ». Bordeaux est toujours rock’n’roll, ses blancs aussi. Tout le monde est d’accord : ce 2016 est un super Bordeaux, épatant de fruit et de finesse, profond et intense, superbement équilibré. À 16 euros, c’est dur de rivaliser.
Vignobles Despagne, Château Mont-Perat 2016, bordeaux blanc 2016
16 euros

Le petit gewurzt’ trop bon

Ah… Pfaffenheim, son clocher, ses collines… L’Alsace inimitable tient dans cette charmante bourgade du Haut-Rhin. Située au sud-ouest de Colmar et au nord de Rouffach, le village était connu dès le Moyen-Âge pour être un haut-lieu de la viticulture. Le charme est resté. C’est ici que Christophe Rieflé s’occupe en famille d’un domaine de 15 hectares. On y trouve tous les cépages alsaciens mais c’est à Bergweingarten que son gewurztraminer trouve son expression la plus gourmande. Un blanc au fruit superbe, avec des arômes de litchi et de rose. Les gewurtz aériens et frais sont difficiles à trouver. Neuf euros, c’est canon. Foncez.
Domaine Christophe Rieflé, Alsace Bergweingarten gewurztraminer 2017
9 euros

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