Prix créé en 1972 par la maison pour mettre en lumière « des femmes qui ont bâti, repris ou développé une entreprise » et inspirer ainsi des générations d’autres à être toujours plus audacieuses, les Bold Woman Awards de la maison de champagne Veuve Clicquot sont aujourd’hui remis dans vingt-sept pays et intègrent cette année un programme international, Bold by Veuve Clicquot, série d’initiatives conçues « pour générer la conversation » avec plus d’impact et d’inclusivité. Jeudi dernier, deux lauréates françaises ont été récompensées lors d’une cérémonie qui a réuni précédentes lauréates et personnalités du monde des affaires et de la culture.
Chrystèle Gimaret et Julie Chapon, respectivement récipiendaires du Bold Woman Award 2019 et du Bold Future Award 2019 ont ainsi rejoint le cercle des 350 bold women (femmes audacieuses) déjà distinguées de par le monde, sources d’inspiration qui se sont démarquées par « leur audace entrepreneuriale, leur capacité à réinventer les codes et traditions de leur industrie et leur approche éthique et engagée. » Pour la première fois, la maison a remis un prix d’honneur, créé cette année « pour récompenser un homme qui participe par ses actions concrètes à une meilleure représentation et considération des femmes dans la société. » C’est le directeur de Sciences Po, Frédéric Mion, qui a reçu ce Bold Champion Award.
Bold Woman Awards 2019, les deux lauréates françaises :
Chrystèle Gimaret,
présidente fondatrice de Artupox International
Lauréate du Bold Woman Award, prix récompensant une cheffe d’entreprise accomplie, Chrystèle Gimaret est onvaincue de la responsabilité environnementale, sociale et sociétale de l’entreprise. Elle a créé Artupox International, entreprise de nettoyage écologique BtoB, en 2005 en inscrivant en son cœur la dimension RSE. Elle a notamment instauré des interactions humaines entre ses clients et son entreprise en faisant travailler ses “kleaneurs” de jour : « Les collaborateurs que j’ai recruté étaient enthousiastes à l’idée de travailler tout en ayant également une vie personnelle, grâce aux conditions calées sur les horaires de jour de mes clients. On montre et met en scène le nettoyage. Et je masculinise ce secteur, souvent réservé aux femmes. »
Julie Chapon,
cofondatrice de Yuka
Lauréate du Bold Future Award, prix concernant les start-up, Julie Chapon a fait une école de commerce et passé cinq ans dans un cabinet de conseil avant de participer à un food hackathon avec son meilleur ami François et le frère de celui-ci, Benoît. Le trio a remporté ce marathon créatif et l’application Yuka, qui permet de scanner les produits alimentaires et cosmétiques et de connaître leur composition, est lancée en 2017. Elle compte aujourd’hui quatorze millions d’utilisateurs : « Au-delà de conduire chaque individu à prendre soin individuellement de sa santé, Yuka contribue à ce que cette consommation plus éclairée de chacun fasse changer les choses et conduise les industriels à améliorer la composition de leurs produits. »
Entrepreneuriat féminin, encore des freins à lever
Publié au printemps dernier, le premier baromètre international Veuve Clicquot* sur l’entrepreneuriat féminin montre que les femmes font encore face à trop de barrières structurelles et mentales, qui les freinent dans leurs ambitions entrepreneuriales. Ainsi, en France, si les femmes accordent plus d’importance que les hommes au fait d’être son propre patron (72 % vs 65 %), elles sont seulement 28 % à vouloir devenir entrepreneure. Parmi celles qui aspirent à l‘entrepreneuriat, 91 % considèrent les entrepreneures comme des femmes inspirantes, mais elles sont seulement 12 % à pouvoir citer le nom d’une entrepreneure qui a réussi. Et selon 41 % d’entre elles, les hommes sont plus crédibles quand ils essaient de lever des fonds pour financer leur projet (48 % au niveau mondial).
* Etude conduite par l’institut Market Probe sur un échantillon représentatif de 10 171 individus dans cinq pays (Afrique du Sud, France, Hong-Kong, Japon, Royaume-Uni). Résultats analysés par BETC Corporate.