Comme on n’est jamais à l’abri d’un pisse-froid ici ou là, voilà que dans le délicieux village viticole d’Orschwihr en Alsace, un néo-rural (depuis vingt ans quand même) découvre que le cheval de ses voisins produit un crottin dont l’odeur le dérange et que ce même cheval s’accompagne de mouches dont certaines viendraient s’intéresser à son assiette de munster. Non ? Des mouches à la campagne ? Un scandale. Et voilà le zozo en route vers le tribunal pour y porter sa plainte, tenter de faire valoir ses droits, dont ceux de ses narines. Que dit le voisinage ? Il dit que ce monsieur et sa digne épouse se sont déjà fait connaître pour n’être pas d’accord avec les cloches de l’église qui sonnent, qui donnent l’heure, et la demie, et qu’enfin, ce monsieur ne s’accommode pas de la vie rurale comme elle est depuis des temps immémoriaux. Grand bien lui fasse, mais ailleurs. C’est comme si, moi, le Parisien, je me plaignais en justice du passage et des pollutions y afférentes des véhicules à essence qui encombrent ma rue. Au-delà de la moquerie, le problème est multiple.