Ils étaient réunis le lundi 28 octobre à Perpignan. Ils ? Les passionnés de vins oxydatifs secs. Soixante-dix producteurs de ces vins particuliers, œuvres du temps élevées au contact de l’air, en provenance du Roussillon et du Languedoc, mais aussi de la vallée de la Loire, de Gaillac, du Gers, du Tarn, du Jura, de l’ensemble de la Catalogne, française et espagnole, et de plus loin encore, de Xérès et de Rueda en Espagne, de Sardaigne, de Grèce ou de Tokaj. Des vins mutés, des vins avec ou sans voile, vieillis pour certains en solera. Tous offrent cette immense diversité de saveurs et de couleurs (jaune, ocre, ambré, acajou, mordoré, etc.). Tous ont en commun d’avoir l’air comme allié – quand il est l’ennemi de tant d’autres -, un élevage souvent long et un volume de production réduit.
Organisé par l’association Be Ranci, ce salon professionnel ouvert aux amateurs permet depuis cinq ans de découvrir ces vins originaux qui doivent leur renouveau aux rancios secs du Roussillon, désignés Sentinelles du goût du mouvement « Slow Food » en 2004. Un travail de quinze ans qui a permis à des vins parfois oubliés, enfouis dans l’ombre des caves, de retrouver la lumière et de surprendre les papilles des amateurs, même les plus avertis.
Le salon avait lieu dans le centre d’art contemporain baptisé « À cent mètres du Centre du Monde », lequel était, d’après le bon mot de Salvador Dali, la gare de Perpignan.
Par Mathilde Hulot