Allo Sandrine Goeyvaerts ? La caviste et présidente de l’association Women Do Wine organise sa première journée de rencontres et de masterclass le 23 juin prochain à Paris. Pour que cet événement voit le jour dans les meilleures conditions, elle a lancé une récolte de fonds. On vous explique tout, ici
Women Do Wine est née d’un constat négatif ?
D’une prise de conscience. Il y a de plus en plus de femmes dans tous les secteurs du vin mais, mis à part quelques figures médiatisées, elles sont encore peu visibles. Pour tout vous dire, ma passion pour le vin remonte à mes 18 ans quand je suis tombée amoureuse de la cuvée Altenberg de Bergheim de Marcel Deiss. Une révélation. J’ai alors laissé tomber mes études littéraires pour suivre une formation de sommelière avant de m’orienter vers le métier de caviste. J’étais la seule femme dans ma promo de sommellerie, la première fille à gagner le titre de Meilleur jeune sommelier de Belgique. À l’époque, je ne me posais pas de question, j’avais la tête dans le guidon. Mes modèles étaient presque exclusivement des hommes. En 2012, j’ai reçu le prix de l’Homme de l’année décerné par La Revue du Vin de France pour mon blog sur le vin. L’Homme de l’année ? Ça a fait tilt, je me suis dit qu’il y avait un problème.
Et voilà l’idée de créer une association exclusivement féminine ?
Women Do Wine existe officiellement depuis 2017. Cela répondait à une envie de créer un réseau. Il n’y a pas que des vigneronnes, il y a également des femmes qui sont tractoriste ou maître saké, par exemple. Je voulais rendre visible cette grande diversité et inclure également des journalistes, des communicantes, des avocates. Il y a deux critères pour adhérer à notre association : être une femme et être passionnée par le vin.
Women Do Wine est interdite aux hommes. Ce n’est pas contradictoire pour une association antisexiste ?
Assez rapidement des hommes ont demandé à adhérer. On a réfléchi et, finalement, on leur a répondu non. Comme son nom l’indique, Women Do Wine, est un réseau d’entraide, de collaboration de femmes du vin. Tout ce qu’on produit est fait par des femmes, jusqu’à notre site web. C’est un choix, on est dans une dynamique pour promouvoir la visibilité des femmes dans le vin. Cela ne nous empêche pas de communiquer avec les hommes, heureusement.
Comme lors de la journée du 23 juin, par exemple ?
Exactement. Cette première journée à la rencontre des femmes du vin est ouverte à toutes et à tous, femmes et hommes, professionnels et passionnés, membres de l’association ou pas. Le but est d’échanger autour de conférences, de dégustations de vin, de dédicaces, de tables rondes. On a un programme très ambitieux (on peut le découvrir sur le site de l’association, c’est par là, ndlr).
Vous avez donc lancé une campagne internationale de crowdfunding pour le financer ?
Oui, c’est une campagne de financement participatif à plusieurs paliers, dix, quinze et vingt mille euros. Si l’on atteint pas le premier, on ne pourra pas organiser la rencontre telle que nous l’avons prévue et les dons seront remboursés. Pour l’instant, nous avons récolté près de sept mille euros et il est encore possible de participer jusqu’au 21 mai. On aimerait évidemment atteindre le palier des quinze mille euros. On a déjà des sponsors, comme Riedel par exemple, mais nous cherchons d’autres donateurs.
Quels sont vos projets pour l’association ?
Nous souhaitons mener des actions de visibilité et de mise en avant des femmes. Et que cette journée devienne un rendez-vous annuel. Jusqu’à ce que cela devienne inutile.
Pour contribuer à cette première rencontre, c’est par ici .