Sur la base du millésime 2009, le château Larrivet Haut Brion (pessac-léognan) mène une expérience œnologique qui a déjà fait l’objet de deux dégustations, en 2012 et en 2014, avant celle menée ce printemps. Né de l’assemblage de merlot (35 %) et de cabernet-sauvignon (65 %) et « construit sur la sucrosité, sur des notes chaudes et généreuses », Château Larrivet Haut Brion 2009 est le vin témoin qui permet à Bruno Lemoine, directeur général et vinificateur de la propriété, et au consultant Stéphane Derenoncourt de constater les effets d’un élevage de six mois supplémentaires en chai (pour Tellus) et sous la mer (c’est la barrique Neptune en image ci-dessus).
La dégustation du 2009 issu de l’élevage classique, où le merlot prend l’avantage sur le cabernet, ce qui est caractéristique d’une année chaude, évoque à Stéphane Derenoncourt « un vin bonbon qui a une attaque très sensuelle, sphérique par ses tanins fins et nombreux. » Si les analyses de composition avaient déjà montrée quelques différences, dues à la polymérisation des tannins, entre ce vin-témoin et le Tellus 2009, cette dégustation a dévoilé « une teinte plus soutenue, sombre et plus stable, due à l’apport de bois supplémentaire » et, en bouche, « une impression de rigueur et de longueur supplémentaire, le côté fruit confit étant un peu gommé par le renforcement des tannins » (Stéphane Derenoncourt). Toujours selon ce dernier, « le vin a été redressé » par ce supplément d’élevage de six mois d’élevage et un apport en bois neuf.
Le vin issu de la barrique qui a passé six mois en immersion dans le bassin d’Arcachon montre de réelles différences par rapport aux deux autres, notamment des phénomènes d’osmose inverse (le sodium a migré, grâce à la micro-porosité de la barrique, du milieu salin vers le vin et l’alcool, du vin vers l’eau de mer, la perte équivalant à un demi degré). Pour Bruno Lemoine, « c’est comme si le vin avait subi un vieillissement accéléré : l’agressivité des tannins est amoindrie et la couleur, brunie. » Quant à Stéphane Derenoncourt, c’est en souhaitant que l’expérience soit renouvelée avec des profils de vins différents, qu’il commente ainsi ce Neptune 2009 : « Les notes de fruits mûrs sont contrebalancées par l’iode qui apporte énormément de fraîcheur au vin et gomme son amertume. Le polissage du vin est spectaculaire et n’est pas sans, paradoxalement, évoquer un terroir calcaire. »