Plus gros producteur de vin d’IGP de la région Rhône-Alpes, la structure Vignerons Ardéchois regroupe plus de 1 500 viticulteurs dont l’engagement envers la biodiversité s’inscrit depuis l’année dernière dans un cadre plus officiel, celui de la démarche environnementale baptisée « Ardèche par nature ». Après l’installation dans le vignoble en début d’année de nichoirs à chauves-souris (nous vous en avions parlé là) et la plantation de cépages résistants aux principales maladies de la vigne (quatre variétés sur plus de 7 hectares pour le moment) dans le but de réduire significativement les traitements, ce sont les abeilles qui ont droit aujourd’hui à des ruches connectées, c’est-à-dire dotées de balances permettant de suivre à distance l’évolution de leur poids au cours de la saison printanière et estivale.
« Véritables témoins de la bonne santé de notre environnement, les abeilles jouent un rôle essentiel dans le maintien de la biodiversité végétale. Sans les insectes pollinisateurs, ce sont plus de 70 % des espèces végétales cultivées pour notre alimentation, dont presque tous les fruitiers, légumes, oléagineux et protéagineux, épices, café et cacao, qui se trouveraient menacées. Bien que le développement de la vigne ne nécessite pas de pollinisation, la présence de bandes enherbées et de bordures fleuries aux abords des vignobles attire les abeilles et oblige les viticulteurs à repenser leurs pratiques culturales. »
Installées vendredi prochain à Valvignères chez un apiculteur dont les ruches sont installées au bord des parcelles d’un vigneron engagé dans la démarche « Ardèche par nature », ces balances connectées donneront des informations sur les heures de butinage des abeilles d’une trentaine de ruches et ces données permettront d’adapter le travail à la vigne de façon à ce qu’il n’ait pas d’impact sur celui de la colonie. Outre la préservation de la biodiversité en Ardèche, le but de cette opération est également de permettre aux vignes « communiquer sur les bonnes pratiques en matière de protection de l’environnement. » A plus long terme, la structure souhaiterait également installer un piège à pollen afin d’étudier les espèces butinées par les abeilles (quelles variétés, et en quelle quantité).