Pionnier pour ce qui concerne la viticulture biodynamique, pratiquée ici depuis vingt ans, l’historique domaine Cazes, installé à Rivesaltes depuis 1895, vient d’introduire sur ses terres un troupeau de 200 moutons. Méthode d’autrefois, le pastoralisme vient s’associer au labour, dont l’usage a été considérablement réduit par la maison afin de ne pas tasser ou déstructurer le sol. « Alors que nous labourions huit fois par an il y a 20 ans, nous sommes à trois passages par an aujourd’hui, et nous laissons reposer les sols entre 4 et 6 mois », précise Emmanuel Cazes. Afin de faire vivre le sol de certaines parcelles, l’enherbement naturel a été associé à un couvert végétal semé, composé d’avoine, de féverole et de vesce principalement, qui recouvre les sols d’octobre à février.
Et c’est pour le contrôler que les moutons ont été invités à brouter. « En biodynamie la notion d’équilibre entre le végétal, l’homme et l’animal est primordiale », rappelle Aurélie Mercier, la responsable technique du domaine Cazes. Outre le fait que sa destruction induit un apport de matière organique, ce tapis protecteur permet de structurer le sol en favorisant la pénétration des eaux de pluies. Ces plantes encouragent une plus profonde oxygénation du sol, une plus grande biodiversité aussi, et en évitant au sol une exposition directe au soleil et en gardant de l’humidité, elles permettent à la terre de devenir plus souple et plus facile à travailler en profondeur. La reprise du travail du sol au printemps est ainsi facilitée.