L’ouverture ce dimanche de l’édition 2017 de Vinexpo Bordeaux, salon international du vin et des spiritueux réservé aux professionnels* qui accueillera cette année pour la première fois un pavillon bettane+dessauve (en lire plus ici) ainsi qu’un espace spécifiquement consacré aux vins biologiques et biodynamiques baptisé WOW! (pour world of organic wines), est l’occasion de mettre en lumière les chiffres de l’étude sur les grandes tendances du marché mondial des vins et spiritueux réalisée pour Vinexpo – et pour la quinzième année consécutive – par le cabinet IWSR.
Portant sur les années 2016 à 2020, cette projection détaillée couvrant 28 pays producteurs et 114 pays consommateurs montre que la consommation mondiale de vin a légèrement progressé l’an passé (+ 0,4 %) pour atteindre 267 millions d’hectolitres, ce qui vient confirmer « la stabilité du marché depuis la crise économique de 2008. » Cela n’empêche pas ce dernier, « paysage dynamique et complexe », de connaître une profonde mutation. A l’horizon 2020, la Chine devrait « représenter 71,8 % de la croissance du marché d’importation en volume » et une hausse de 11,9 % en valeur est prévue aux Etats-Unis, premier pays consommateur de vin en volume et en valeur. Aux côtés de ces deux leaders, la zone Asie-Pacifique stimule également la croissance et devrait voir sa consommation de 12,7 % entre 2016 et 2020.
Au rang des marchés émergents, de fortes croissances sont attendues en Inde (+ 49,7 %), en Chine (+ 19,5 %), au Mexique (+ 17,5 %) et en Afrique du Sud (+ 16,8 %). En Europe, le marché est en revanche de plus en plus contracté, « même s’il reste le plus important en termes de part de marché et de consommation par habitant. » Côté spiritueux, le marché mondial est en hausse (+ 1,4 % d’ici 2020) et si les plus grands consommateurs en volume sont la Chine (+ 3 %), l’Inde (+ 8,7 %) et les Etats-Unis (+ 4,1 %), la progression la plus importante est attendue dans la région Afrique-Moyen-Orient (+ 11,4 %). Outre les spiritueux nationaux, qui font la course en tête, les plus fortes prévisions d’augmentation d’ici 2020 concernent le bourbon (+ 13,9 %), la tequila (+ 11 %) et le cognac et l’armagnac (+ 10,8 %).
Et la France ?
Toujours dans le Top 3, avec l’Espagne et l’Italie, au classement mondial des pays producteurs, la France a connu un léger recul de sa production viticole à cause des événements climatiques de 2016 (- 5 % par rapport à 2015). Pour ce qui concerne la consommation, les vins rouges sont toujours en tête avec 52 % de part de marché en 2016, contre 30,8 % pour les vins blancs et 17,2 % pour les rosés (en progression, en France et dans le monde), et la tendance à la baisse se poursuit. En 2020, la consommation devrait être de 43,63 litres par an et par habitant, soit une diminution de 13 % sur dix ans (2011-2020).
Si la consommation française de vins tranquilles devrait diminuer de 7 %, celle des vins effervescents va augmenter de 4 %. Ces derniers affichent d’ailleurs au niveau mondial, et sur un marché en légère baisse (-1,2 % en volume), une progression de 7,1 % en volume et 2,9 % en valeur (5,2 milliards d’euros). Quasiment doublée depuis 2005, leur production totale avoisine les huit millions d’hectolitres. Avec le champagne, qui représente 90 % de ses exportations de vins effervescents, la France est en tête en valeur, mais pas en volume. Le dynamique prosecco affiche une croissance de + 13,6 % d’ici 2020.
* Sont attendus pour cette édition 2017 de Vinexpo Bordeaux : 2 300 exposants représentant 42 pays, 48 000 visiteurs venus de 150 pays et 1 000 journalistes de 50 nationalités différentes.