Comme partout en France, le millésime a mené la vie dure aux vignerons dès le printemps, une météo capricieuse « exigeant une présence accrue dans les vignes et une vigilance de tous les instants. » Ce qui n’a pas toujours permis d’éviter de priver certains de leur récolte, le vignoble ayant subi des épisodes de grêle. Au bout de cette année difficile, une belle vendange que l’interprofession du Beaujolais détaille ci-dessous.
« Le retard (tout relatif) du cycle végétatif de la vigne associé à un contexte météorologique chaotique n’ont eu aucune incidence sur le potentiel qualitatif du millésime 2016 qui s’annonce d’ores et déjà très prometteur. En effet, l’été était au rendez-vous et avec lui des conditions de maturation idéales. Les semaines précédant les vendanges, le vignoble a ainsi bénéficié d’un temps chaud et sec permettant aux ceps comme aux hommes de retrouver un peu de sérénité.
Une maturation tardive avec des nuits déjà plus fraîches associée à de belles journées ensoleillées et chaudes ont permis à la vendange d’atteindre une maturité idéale tout en conservant une agréable fraîcheur laissant présager un très beau millésime. Les vendanges se sont ensuite déroulées sous le soleil comme si Mère Nature voulait se faire pardonner en offrant au vignoble un bel été indien. Et à en juger par la qualité des raisins récoltés il semble qu’elle n’ait pas lésiné sur les moyens.
En bouche, les premières dégustations révèlent un millésime séducteur, avec des tanins fins, souples et de beaux fruits. “Les 2016 misent plus sur l’élégance que sur la puissance et conservent un parfait équilibre entre acidité, fruits et structure, entre fraîcheur et gourmandise”, constate Bertrand Chatelet, directeur de la Sicarex (Institut de recherche viticole et œnologique du Beaujolais, implanté à Villefranche-sur-Saône).
En volume, en dehors des zones grêlées au printemps (environ 2 200 hectares ont été touchés à 50 % ou plus), la récolte sera supérieure à la moyenne de ces cinq dernières années (+ 40 % environ) et permettra au Beaujolais de renouer avec une récolte « classique » située entre 750 et 800 000 hectolitres. En 2016, le Beaujolais fait donc figure d’exception dans un paysage viticole français qui annonce une baisse globale de plus de 10% en volume. »