Après l’AOC bordeaux en juin 2015 – et après le cognac, le champagne, la tequila, le scotch et les vins de la Napa Valley, la Chine vient d’annoncer la reconnaissance en tant qu’indication géographique (IG) de toutes les appellations bordelaises productrices de vins tranquilles (voir ci-dessous). Le vignoble de Bordeaux est la première région viticole à bénéficier d’une protection de cette ampleur sur le marché chinois, la place prise par la Chine dans ses exportations* ayant poussé l’interprofession bordelaise à se préoccuper très tôt de la reconnaissance de ses AOC. La démarche entreprise dès 2011 par le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) a rencontré un écho favorable auprès des autorités chinoises et une « solide » coopération s’en est suivie, traduite « par de riches échanges entre experts chinois et français » et par des voyages, en Chine comme à Bordeaux, « pour s’imprégner et comprendre les réalités des terroirs couverts par les IG bordelaises. »
Le président du CIVB, Bernard Fargues, a salué « la forte mobilisation et le travail approfondi » de l’Administration générale de la supervision de la qualité, de l’inspection et de la quarantaine (AQSIQ) qui « a exploré tous les détails de ce sujet complexe et mené à bien les procédures administratives pour faire aboutir cette reconnaissance. » L’AQSIQ est un département de niveau ministériel avec lequel la coopération autour des IG va se poursuivre. Si cette démarche de reconnaissance des origines géographiques des vins de Bordeaux menée par le CIVB s’est fait dans l’intérêt des 6 500 producteurs et 300 négociants de Bordeaux et des professionnels chinois qui œuvrent sur ce marché, son aboutissement profitera aux amateurs chinois, les millions de bouteilles de bordeaux commercialisées en Chine (63,8 en 2015) étant désormais légalement protégées contre les abus.
“La communauté de vues entre la Chine et la France sur les valeurs des indications géographiques ainsi que le soutien constant du ministère de l’agriculture et de l’ambassade ont largement participé à faire aboutir ce dossier”
Bernard Fargues, président du CIVB
Les appellations concernées :
AOC bordeaux – AOC barsac – AOC blaye-côtes-de-bordeaux – AOC cadillac-côtes-de-bordeaux – AOC castillon-côtes-de-bordeaux – AOC francs-côtes-de-bordeaux – AOC bordeaux haut-benauge – AOC bordeaux supérieur – AOC cadillac – AOC canon-fronsac – AOC côtes-de-blaye – AOC Cérons – AOC côtes-de-bordeaux-saint-macaire – AOC côtes-de-bourg– AOC entre-deux-mers– AOC entre-deux-mers haut-benauge – AOC fronsac – AOC graves – AOC graves-de-vayres – AOC graves-supérieures – AOC haut-médoc – AOC lalande-de-pomerol – AOC listrac-médoc – AOC loupiac – AOC lussac-saint-émilion – AOC margaux – AOC médoc – AOC montagne-saint-émilion – AOC moulis ou moulis-en-médoc – AOC pauillac – AOC pessac-léognan – AOC pomerol – AOC premières-côtes-de-bordeaux – AOC puisseguin-saint-émilion – AOC sauternes – AOC saint-émilion – AOC saint-émilion grand cru – AOC saint-estèphe– AOC saint-georges-saint-émilion – AOC saint-julien – AOC sainte-croix-du-mont – AOC sainte-foy-bordeaux
*Le marché chinois accueille un quart des bordeaux exportés. La Chine est le premier marché de Bordeaux à l’export, en volume comme en valeur. En 2015, cela représentait 479 000 Hl commercialisés pour 277 millions d’euros.
Photo ci-dessus : Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, Bernard Farges, président du CIVB et Sun Dawei, vice-ministre de l’AQSIQ.