Vendredi à 15 heures se tiendra la première vente aux enchères des vins des « Coteaux de Saint-Prix » (Val d’Oise). Parrainée par François Morel, comédien, metteur en scène et Saint-Prissien, cette vente au bénéfice du Centre d’accueil de la faune sauvage d’Alfort se fera dans le cadre des Instants Nature organisés par la municipalité et portera sur les récoltes 2009 à 2013. Cultivées selon les principes de la biodynamie, les vignes de Saint-Prix sont les héritières d’une histoire viticole qui remonte au XIIe siècle, quand les chanoines de Saint-Victor – afin de se procurer « le vin de messe et de table » – décidèrent d’étendre aux terres de leur prieuré une culture de la vigne alors très présente dans le massif montmorencéen (en lire plus ici). Economiquement rentable grâce à la proximité de Paris, le vignoble se développa jusqu’à couvrir les trois quarts de la surface cultivable de la commune.
« Les clos de gamay et chardonnay étaient gardés jour et nuit pour éviter les vols tandis que le ban des vendanges était soumis à l’article 20 du règlement de police du duché de Montmorency qui obligeait tout le monde à vendanger en même temps. Ainsi nul ne pouvait convoiter les vignes du voisin et le contrôle des redevances était facilité. Certains vins étaient réputés, comme le « Clos Rouillard » vendu à grand prix à Londres par Charles de Montmorency et servi en 1530 par Anne de Montmorency à sa table de Bordeaux. Il disparut (…) à la veille de la guerre 14-18, suite au départ des hommes, à la crise économique, aux invasions et à la contamination par le phylloxera. Un musée et des caves creusées à fleur de colline témoignent de la grandeur de ces vignobles en terres montmorencéennes. »
C’est sous l’impulsion du maire de Saint-Prix, Jean-Pierre Enjalbert, et d’une équipe municipale qui s’est engagée à « remettre la nature au coeur de la ville » que la renaissance de ce terroir historique a été initiée en 2006, d’abord avec un classement des coteaux en Espace naturel sensible, puis avec la plantation de 2 500 pieds de pinot noir. En 2012, 500 nouveaux ceps ont été plantés, cette fois de cépage gewurztraminer, dont 900 pieds sont encore ajoutés l’année suivante. La vendange 2013 donne 800 bouteilles. La plantation de 1 000 nouveaux ceps de pinot noir est prévue pour 2015. Si les vendanges de ce clos de 2 500 m2 sont assurées depuis 2009 par les membre de l’association « Le Clos Saint-Fiacre », c’est un œnologue qui se charge désormais de la vinification de ce vin « encore confidentiel » produit à quelques kilomètres de Paris. Récompensée à de nombreuses reprises pour ses actions en faveur de la diversité (on peut les découvrir là), la municipalité n’en dit pas moins de son vin, que nous n’avons pas encore goûté, qu’il est « l’une des grandes fiertés de Saint-Prix. »
Plus d’informations sur le programme de la journée du 1er mai à Saint-Prix en cliquant ici.