Chablis grand cru Bougros vieilles vignes 2009

On dit beaucoup de bêtises à propos du rapport certes difficile entre la minéralité de Chablis et l’usage de la barrique pour sa vinification et son élevage. Le seul argument recevable est l’incompatibilité du sens gustatif du dégustateur et de ce qu’il nomme « boisé ». La vraie question en fait est simple : le vin est-il à la hauteur de son logement ou non ? Brillante démonstration ici avec un vin magique, d’une intensité incroyable, qu’il doit d’abord à l’énergie du jus de raisin qui l’a produit et à l’extraordinaire adresse de vinification et d’élevage du grand maître belge du chardonnay Jean-Marie Guffens. Ce vin est d’abord un camouflet à tous les haineux, vindicatifs et idiots des services de la répression des fraudes qui ont essayé par tous les moyens, même les moins honorables, de briser son talent. Mais c’est surtout une consolation pour tous ceux qui croyaient perdue la production des grands chardonnays de garde en Bourgogne. Quant au style incomparable du vin disons qu’il marie parfaitement la tension saline, légèrement iodée d’un chablis de grande race à l’étirement kaléidoscopique du bouquet lié à l’usage intelligent du bois. Et il n’est qu’au tout début de son évolution !

18,5/20

Référence mondiale du chardonnay, Jean-Marie Guffens applique dans sa structure de négoce les recettes éprouvées depuis 25 ans sur son domaine d’élite. Il peut s’appuyer sur la collaboration complice de son fidèle second, Julien Desplans. Le fer de lance reste ici le Mâconnais, mais les achats sur le Chablisien sont assez réguliers et en fonction des millésimes il y a quelques belles cuvées dans la Côte de Beaune. La réservation en primeurs sera d’autant plus judicieuse que cela peut donner l’opportunité d’acheter en capsule à vis. On notera enfin que c’est à cette adresse qu’on peut s’approvisionner en Guffens aux Tourettes et Verget du Sud, des rapports prix-plaisir imbattables, commentés en Vallée du Rhône.