Ex-bâtonnier du barreau de Dijon, vigneron de talent sur Volnay, Hubert de Montille était un épicurien de la robe. C’est en soulevant la jupe d’un pommard-rugiens 1999 au milieu de ses amis qu’il goûta une dernière fois à ce cru fantastique admirable de soyeux, d’énergie et de distinction avec ses accents de tabac, de cèdre et une touche de noyau. Cette figure picaresque du vignoble mondial garda contre vent et tanins le goût juste des grands pinots de la Côte d’Or alors que dans les années 1980 et 1990, une bonne partie de la Bourgogne faisait dans la facilité. Il connaissait tous les codes du vin et de la table. Acteur majeur de l’Académie nationale du vin, cette tête d’affiche du film Mondovino est mort sur scène comme un preux chevalier du Tastevin et en digne commandeur de la confrérie bourguignonne de la tête de veau.