Véritable booster de talents, 33Entrepreneurs a pour ambition de propulser des start-ups aux projets innovants, rassemblées autour du domaine du vin, de la gastronomie ou du tourisme, grâce à un accompagnement personnalisé et intensif. Aujourd’hui, de grands ambassadeurs du monde du vin comme Jean-Louis Triaud, Jean-Michel et Jean-Charles Cazes, investissent au sein de 33Entrepreneurs. Interview de Vincent Prêtet, président fondateur.
Quels sont les concepts qui ont séduit les investisseurs et en particulier, Jean-Michel Cazes et Jean-Louis Triaud à investir dans le projet ?
Bordeaux est une ville reconnue pour la qualité et le savoir-faire de ses vins. En tant que tel, l’économie de son industrie s’est développée autour du talent de ses vignerons et de divers canaux de distribution. L’objectif est donc d’exploiter ce potentiel, cette notoriété pour investir et dénicher les talents de demain et les technologies qui feront évoluer cette industrie. C’est essentiellement autour de ce concept que Jean-Michel Cazes et Jean-Louis Triaud nous ont rejoints, chacun avec son parcours et son appétence. L’un comme l’autre ont aujourd’hui à cœur de tendre la main à ces jeunes start-ups. On a, par exemple, l’opportunité de tester des dispositifs technologies assez poussés, comme des capteurs que l’on peut mettre sur les vignes pour mesurer le taux de sève à l’intérieur. Avec ce genre d’équipement technologique, et en faisant en sorte que celui-ci réponde précisément aux besoins des châteaux, ils peuvent avoir demain un vrai avantage concurrentiel par rapport aux autres. Cela leur permet ainsi de rester au meilleur niveau. 33entrepreneurs est le premier véhicule d’investissement au monde qui est dédié à l’innovation technologique au service du vin, de la gastronomie et du tourisme.
Comment fonctionne ce « véhicule d’investissement » ?
Aujourd’hui, nous cherchons un million d’euros pour lancer nos opérations, avec l’entrée dans le groupe d’un certain nombre d’investisseurs français et étrangers. Ensuite, il y a un comité d’investissement qui se réunit pour sélectionner les start-ups dans lesquelles on va prendre des participations. Pendant 3 à 4 mois, six à douze start-ups spécialisées dans les catégories vins, gastronomie et tourisme profiteront de notre dispositif d’accélération, elles seront coachées par notre équipe interne et par une équipe d’entrepreneurs expérimentés dont certains sont investisseurs, nous les appelons « les mentors ». Chaque start-up bénéficie d’un petit investissement financier de quinze à cinquante mille euros, pour une petite prise de participation de l’ordre de 5 à 10 %.
Durant ce dispositif, les start-ups commencent davantage à travailler sur la plateforme technologique ; le deuxième mois, elles travaillent sur l’orientation vers le marché et le troisième mois, elles se perfectionnent sur la présentation de l’offre commerciale. Le pitch est d’aller convaincre des partenaires pour financer la croissance à plus grande échelle. Pour les auto-entrepreneurs, c’est vraiment une zone de test où l’on sélectionne avec nos investisseurs des projets prometteurs et à l’issue du coaching, les meilleurs dossiers retenus vont bénéficier d’investissements de notre part ainsi que d’investisseurs tiers, pour faire émerger ce qui pourrait être demain le futur « Coravin», par exemple. On mutualise les capacités d’investissements pour sélectionner de belles équipes avec un profil international prometteur.
Comment choisissez-vous les start-ups ?
On a organisé un grand concours au mois de janvier, qui nous a fait traverser cinq villes : Munich (Allemagne), Venise (Italie), Lausanne (Suisse), Saint-Raphaël (Provence, France) et Londres. Ces concours ont pour vocation de nous faire rencontrer les entrepreneurs. Sachant qu’il y a aussi les investisseurs potentiels, les institutionnels et des journalistes dans la salle, de façon à ce que notre offre soit connue.
Quel est le profil type de la start-up que vous recherchez ?
Tout d’abord, nous voulons une équipe constituée d’au moins deux personnes qui a de belles ambitions. Deuxième critère, le projet doit inclure de la technologie.
Troisième critère, un concept que les entrepreneurs ont envie de développer à grande échelle, notamment pour créer plus tard des emplois. Quatrièmement, on veut que ce soit des gens ouverts au mentorat, des entrepreneurs qui viennent prendre un peu de l’argent qu’on leur donne, mais qui viennent surtout bénéficier des conseils et du coaching qu’on peut leur apporter. On tient plutôt à entrer dans une zone de discussion avec des entrepreneurs qui accepteront d’être challengés pour améliorer leur projet. Enfin, cinquième critère, il faut être prêt à venir passer quelques mois à Bordeaux pour profiter de toute cette expérience.
Combien cherchez vous de start-ups ?
L’objectif est d’investir tous les six mois dans six à douze start-ups.
Quelle est votre stratégie de sortie ?
Notre horizon d’investissement est plutôt de cinq à sept ans. Il faut quand même donner du temps aux entreprises pour se développer. Dans certains cas, c’est plus court. Il est préférable d’avoir quelques sociétés qui arrivent à avoir leur propre croissance et qui puissent se construire en toute autonomie. Deuxième cas, les acquisitions peuvent se révéler plus stratégiques de la part de certains opérateurs, qui trouveraient de l’intérêt à racheter telles ou telles compétences ou technologies pertinentes.