Les vendanges se sont achevées à la mi-avril dans les vignobles australiens de la Maison Chapoutier.
A l’heure où, dans les vignes, on prépare déjà 2015 par des apports de composts et des semis de céréales, les raisins de 2014, millésime plus généreux en rendement que ses prédécesseurs, commencent à livrer « leur étonnant potentiel. ».
Si l’hiver 2013 était dans la norme des cinq derniers millésimes, la pluviométrie a été différente selon les sites. Ainsi, au sortir de l’hiver, les réserves hydriques étaient correctement pourvues à Shays Flat et Malakoff, mais légèrement insuffisantes à Landsborough. Le doux début de printemps a permis un débourrement homogène des différents cépages et la grande vitalité des sols (bénéficiant d’abondants couverts hivernaux de céréales et de légumineuses) a assuré le développement rapide d’une surface foliaire efficace et une moindre compétition entre croissance et floraison. Quelques vagues de gel ont abîmé certaines parcelles, notamment dans les vignobles d’Heathcote (Lady’s Lane et La Pleiade), mais les pertes de rendements ont toutefois été toutefois limitées (environ 2% des surfaces). Le ralentissement de la pousse s’est traduit, jusqu’en fin de vendange, par un écart phénologique de l’ordre de 2 à 3 semaines entre les zones épargnées et les zones touchées.
La floraison s’est déroulée dans d’excellentes conditions climatiques, sèches et modérément chaudes, valorisant de façon optimale une sortie jugée plutôt généreuse. Un peu plus fraîche que la moyenne – mais peu arrosée – cette période allant de novembre à janvier a fait perdre un peu de l’avance phénologique, tout en entretenant des contraintes hydriques bénéfiques sur les baies en phase de croissance herbacée. « A ce stade, une bonne partie de la qualité du millésime était déjà acquise car la pousse précoce associée à des baies de taille réduite ne pouvait que faciliter la concentration. » Cette maturation dans des conditions thermiques plus tempérées que d’ordinaire et a contribué au bénéfice aromatique. Les faibles précipitations de l’été ont limité les absorptions de potassium, dont les schistes sont particulièrement pourvus, et ont permis le maintien de hautes acidités dans les moûts.
Commencées à Shays Flat le 10 mars et achevées à L-Block (Malakoff) à la mi-avril, les vendanges ont livré un millésime dense, particulièrement à Landsborough, et doté d’une grande fraîcheur aromatique et structurelle. « Les premiers décuvages ont livré des jus puissants, séveux et salins exprimant toute la race des syrahs sur schistes des vignobles des Pyrénées. Les fermentations malolactiques et les élevages viseront à patiner le grain sauvage aisément reconnaissable de ces crus continentaux. Les vins d’Heathcote ont pleinement bénéficié, d’un point de vue stylistique, du retard imposé par les épisodes de froid printanier et conservent à ce jour une texture grenue salivante, assez atypique de ces terroirs basaltiques qui engendrent d’ordinaire sous leur climat plus méridional des bouches sphériques, à la texture plus mate. Leur élevage permettra d’affiner cette spécificité du millésime. »