Le département des statistiques et des études économiques de la Direction générale des douanes et droits indirects vient de publier une étude statistique * (dans Etudes et éclairages n°43) consacrée aux exportations françaises de vin (hors champagne). Pour aller à l’essentiel, leur montant (record) s’élève à 5,6 milliards d’euros
en 2012. Sachant que les importations de vin représentent 0,6 milliards d’euros cette même année, l’excédent commercial, en hausse d’environ 9 % par an – en valeur – entre 2009 et 2012, s’élève à 5 milliards d’euros. Conséquence de la hausse du prix moyen comme des quantités exportées, + 6 % en moyenne par an dans
les deux cas.
Très touchés lors de la crise de 2009, les vins « haut de gamme » (dont le prix au litre est supérieur
à 20 euros) sont le principal moteur de cette croissance des ventes à l’international et représentent en valeur plus de la moitié de la hausse des exportations entre 2009 et 2012. En 2012, ils représentent 2 % des quantités exportées (un chiffre qui augmente) et 31 % de la valeur de ces exportations. Les vins de « milieu de gamme »
(de 2 et 20 euros) expliquent le reste du redressement des exportations de vins depuis 2009 et leur croissance
vient surtout de la progression des quantités. S’il représente toujours près de la moitié des quantités vendues (chiffre en stagnation), le secteur des vins « bon marché », à moins de 2 euros, n’a que peu d’effet sur la hausse
en valeur de ces exportations.
Le premier client de la France, c’est l’Europe, pour la moitié des ventes. Cinq pays européens figurent parmi
les dix meilleurs acheteurs de vin français, et le Royaume-Uni (un tiers des ventes en Europe) a joué un grand rôle en 2012 sur la croissance des exportations de vins, notamment sur le segment « haut de gamme ». Sur ce même segment, les ventes vers la Suisse sont aussi orientées à la hausse. Vers l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas, les exportations se caractérisent par le poids plus important des vins de gammes de prix inférieur. Ensuite vient l’Asie, marché toujours aussi porteur avec +30 % par an en moyenne entre 2009 et 2012 (pour l’Europe, c’est +6 %). En 2012, ce sont 27 % des bouteilles exportées qui ont pris la direction de ces marchés, d’abord la Chine et
Hong Kong (15 %), puis le Japon (7 %). Le segment « haut de gamme » reste le plus dynamique et représente
41 % des ventes en valeur. Pendant la crise de 2009, le marché chinois a mieux résisté que les autres destinations. Il a également tiré la reprise en 2010 et 2011. Les exportations vers Hong Kong, constituées essentiellement de vins « haut de gamme », se distinguent de celles destinées à la Chine continentale, situées davantage dans la gamme de prix intermédiaire.
Troisième zone d’export, très dynamique depuis la reprise de 2010, le marché américain (essentiellement les Etats-Unis et le Canada) représente 18 % des ventes de vins en valeur, essentiellement
sur le milieu et le haut de gamme, dont le prix moyen a augmenté. Ailleurs, les ventes restent marginales. L’Afrique représente 1 %, le Proche et Moyen-Orient aussi. Ils n’importent cependant pas les mêmes vins, le haut de gamme représentant 44 % des exportations vers le Proche et le Moyen Orient, contre 16% vers l’Afrique.
*Cette étude s’appuie sur les données douanières, dont le champ est constitué par les produits de la nomenclature SH4 = 2204, à l’exclusion du champagne (NC8=22041011). Les quatre gammes de « prix » au litre du vin ont été définies à partir de la distribution des valeurs unitaires (valeurs divisées par quantitées) observées au niveau des lignes de déclarations douanières et statistiques (DAU et DEB). Les valeurs unitaires du commerce extérieur peuvent différer fortement des prix du marché. Une première étude, utilisant la même méthodologie, a été publiée dans Etudes et éclairages n°6 (juin 2009). Une analyse des produits de luxe (dont les vins) figure également dans Etudes et éclairages n°38 (mars 2013), avec une méthodologie légèrement différente.