C’est comme ça, les maires sont investis de responsabilités qui les dépassent d’autant plus qu’ils ne sont pas rémunérés pour cette charge. Les délégations dont ils sont les récipiendaires sont sans rapport avec leurs formations ou leurs compétences. Nous en avons un exemple pénible sous les yeux, ces jours-ci.
De quoi s’agit-il ?
D’un chai.
Un chai d’architecte, une œuvre contemporaine signée Mario Botta pour Péby-Faugères, le cru + + de Silvio Denz, Château Faugères, récemment promu grand cru classé de Saint-Émilion. L’architecte a imaginé un bâtiment du commencement du monde, ce qu’il appelle « une forme primitive en pierre, sans façade ». C’est un chai de très petite taille, il abritera quelques milliers de bouteilles et quatre cuves seulement. Avec une autre allure qu’un énième parallélépipède rectangle.
Bon, et alors ?
Madame le maire de Saint-Étienne-de-Lisses n’aime pas et elle tape du pied. En appelle à l’UNESCO, qui se déclare incompétent. L’architecte des Monuments historiques a donné son accord au projet. La communauté de communes de Saint-Émilion est prête à discuter. Bon, mais cette dame n’aime pas et elle a même un avis sur l’intérêt de ce nouveau chai : « Il n’a pas besoin de ça » a-t-elle déclaré, un argument-massue bien dans l’esprit anti-riches qui prévaut en France, ces temps-ci. On rêve debout, là.
Que va-t-il se passer ?
Silvio Denz n’est ni un fanfaron, ni un trublion. Il attend. Un changement d’avis, une nouvelle élection en 2014, un recours possible, un nouveau dessin de Botta ? Ce Suisse a décidé d’investir en France plusieurs…lire la suite