Entre-deux-Mers : déferlante d’idées neuves

Le pays entre les eaux éblouit à chaque sortie de virage. Difficile de croire que ce théâtre des rêves est aussi le terrain d’une misère. Le salut du Bordelais pourrait pourtant passer par l’Entre-deux-Mers et son tourisme. De quoi relever la tête, bien haut


Retrouver cet article en intégralité dans En Magnum #35. Vous pouvez l’acheter en kiosque, sur notre site ici, ou sur cafeyn.co.


5 raisons de croire en l’Entre-deux-Mers

Le bonheur de la lenteur
C’est la campagne aux portes de Bordeaux. Elle débute à la pointe du Bec d’Ambès, où se rejoignent Garonne et Dordogne, et s’étend jusqu’à Castillon au nord et La Réole au sud. On y trouve une concentration exceptionnelle de vignobles en management environnemental et en bio. « Notre territoire s’y prête particulièrement », souligne Aurore Dalla Santa, directrice de l’office de tourisme de l’Entre-deux-Mers. « Une majorité de nos vignerons sont engagés dans des démarches HVE 3, en bio et en biodynamie. Dans cet esprit, ils développent un œnotourisme toujours plus vert. Beaucoup proposent notamment la découverte du vignoble à vélo ou à pied. » La région est propice à cette mobilité douce. À la piste cyclable Roger Lapébie qui débute à Latresne et suit l’ancienne voie ferrée jusqu’à Sauveterre-de-Guyenne s’ajoutent un riche maillage de petites routes et l’itinéraire du canal des Deux-Mers. Pour les randonnées, les petits chemins croisent les grands itinéraires comme celui d’Amadour (de Soulac à Rocamadour) qui compte 98 kilomètres en Entre-deux-Mers sur les 500 de son parcours.

L’histoire s’écrit ici
Au détour de ces chemins verts, on s’émerveille des trésors d’architecture. Comme ces villages médiévaux. Comme La Réole et ses maisons à pans de bois, ou Castelmoron d’Albret, plus petit village de France enserré dans ses remparts et posé sur un éperon rocheux dominant l’étroit vallon de Ségur. C’est le pays des bastides, Blasimon, Cadillac, Créon, Libourne, Monségur, Pellegrue, Sainte-Foy-la-Grande, Sauveterre-de-Guyenne. L’Entre-deux-Mers compte aussi deux monuments nationaux : l’abbaye de la Sauve-Majeure, chef-d’œuvre de l’art roman classé au patrimoine mondial, et le château de Cadillac, palais du duc d’Épernon, puissant favori d’Henri III, transformé en prison pour femmes après la Révolution. Terre d’histoire, mais aussi d’inspiration avec ses maisons des Illustres entourées de vignes toujours bien cultivées qui nous invitent à nous plonger dans l’intimité d’artistes majeurs, Toulouse Lautrec à Malromé et François Mauriac sur les hauteurs de Saint-Maixant.

Toutes les routes y mènent
Pour nous orienter dans cette région viticole, dix itinéraires ont été lancés en 2016. Le premier, route des bordeaux en bord de Dordogne, part du syndicat des appellations bordeaux et bordeaux supérieur à Beychac-et-Caillau. On peut aussi suivre la route des bâtisseurs à travers bastides, abbayes et moulins à grains fortifiés, la route panoramique des côteaux de Garonne ou encore s’élancer « entre seigneurs et châtelains » à la découverte du Haut Benauge dominé par les vestiges du puissant château fort d’Arbis. Chacun de ces circuits passe par des maisons des vins dynamiques, dont celle de l’appellation entre-deux-mers qui organisera mi-juin la deuxième édition de sa fête des vins.

À lire aussi