« J’avais le choix », dit Laure Canu, la jeune et brillante directrice du cru classé Cantemerle, quand on lui demande (p. 92) ce qui l’a amenée à poser ses bagages et ses compétences professionnelles aux portes du vignoble médocain. Le droit, l’édition, Laure Canu voyait plusieurs itinéraires professionnels s’ouvrir à elle ; après les avoir sereinement étudiés, elle a opté pour les métiers de la vigne et du vin. Ce choix n’est plus aujourd’hui un cas isolé. Longtemps méprisé par un establishment citadin et rond de cuir, le travail de la vigne et du vin exerce des attraits sur de plus en plus de femmes et d’hommes. Dans une époque où chacun – et en particulier les plus jeunes – essaie de redéfinir les contours de « la valeur travail », la filière du vin en propose une définition aussi contemporaine qu’attirante. En équilibre de plus en plus constant et affiné entre le talent des hommes et le respect de la nature et de la planète, offrant une part essentielle à la diversité des expressions et à la créativité, elle permet au final de transmettre au consommateur une palette de saveurs presque infinie. Le respect de la nature, la défense de la diversité et de la création, le partage de l’émotion du goût sont précisément les missions que nous nous sommes données, au sein de Bettane+Desseauve et dans la rédaction d’En Magnum, pour explorer cette civilisation du vin en constant changement. Le Médoc en est un exemple parfait : cœur vibrant du monde des fine wines depuis trois siècles, la région courait le risque de la sclérose. À sa manière, à la fois efficace et secrète, elle s’est repensée bien plus profondément qu’on ne l’imagine. C’est cette transformation que nous vous racontons dans ce trente et unième numéro.
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