Les Foires aux vins, c’est comme les fraises, il y a une saison pour ça. L’évènement inventé en 1973 par ce qu’on appelait alors les Centres Leclerc est vite devenu un incontournable des animations de la grande distribution. Une manière de déstockage des chais du Bordelais à un moment où c’était indispensable. Tout ceci a beaucoup évolué, les Foires aux vins présentent aujourd’hui des vins de toutes les régions de France et, même, de l’étranger. La GD a été rejointe par les magasins à succursales comme Nicolas ou les Repaires de Bacchus. Et, bien sûr, par les sites de vente de vin sur internet. On ne va pas se raconter les avantages de l’achat sur internet, on les connaît. Je me suis intéressé à une Foire aux vins assez spéciale, celle du site iDealwine, grandissime pro de la vente aux enchères et/ou à prix fixe. J’ai tout goûté, voilà ma sélection.
Un rivesaltes de 1972
Cinquante ans, cinquante euros. Un rivesaltes de 1972. Le gros mérite d’iDealwine de mettre sous les sunlights des vins oubliés. Les vieux rivesaltes sont des vins oubliés et c’est complètement idiot. La profondeur caressante, la texture gourmande, les arômes de noix, de cuir, tout concourt à en faire de merveilleux vins de méditation, des vins enveloppants qui vous emmène au dodo avec infiniment de tendresse. Des vins rares, en plus et pas chers. Tout amateur sérieux est obligé d’en avoir dans sa cave.
Une côte-rôtie La Giroflarie 2016 de Patrick Jasmin
Un assemblage de parcelles avec 5 % de viognier pour la souplesse. Un grand rouge d’un vignoble héroïque dans un grand millésime. Pas mieux. À 79 euros le magnum, une petite foule se précipitera. Dont moi. J’en veux.
Un magnum de sauternes Château Doisy-Daëne 1986
Les sauternes et les barsacs (ici, un barsac) sont les moins chers des grands vins français. Et les plus difficiles à produire, mais c’est une autre histoire. 115 euros ce magnum de doisy-daëne, millésime 1986. Oui, c’est un petit prix et oui, c’est un vin immense. Élaboré à l’époque par le très regretté Denis Dubourdieu, ce barsac légendaire mérite qu’on l’acquiert. L’étiquette porte la mention Sauternes. Je pense qu’en 1986, on ne faisait pas la différence entre sauternes et barsac. Elle est bien réelle pourtant. Le barsac est plus fin, moins riche que le sauternes, c’est une de ses qualités.
Un hermitage la-chapelle 2014 de Paul Jaboulet Aîné
C’est-à-dire de Caroline Frey aux commandes du domaine depuis le millésime 2006. Encore un peu sauvage à ce stade de son évolution, on lui accordera trois à cinq ans pour arriver à son mieux. Et son mieux, c’est énorme. Bien sûr, 160 euros est une somme, mais d’autres stars de la divine colline de l’Hermitage s’envolent bien plus haut.
Un vin de Toscane Colore Bianco de Bibi Graetz
Une merveille inconnue, rare et coûteuse. Colore Bianco du vigneron star Bibi Graetz, l’un des princes de Toscane à Fiesole qui exploite aussi des vignes d’ansonica (le cépage) sur l’île de Giglio, au sud de la province en face de la Maremme, d’où nous arrive cette splendeur et ces trésors aromatiques. Malgré le prix (180 euros), les vrais amateurs vont se jeter dessus puisqu’on n’en trouve jamais nulle part.
En pratique : toutes ces bouteilles sont proposées à la vente sur www.idealwine.com