Trente plants de sauvignon, sémillon et muscadelle ont été plantés ce vendredi 29 avril dans la région de Tokaj, en Hongrie
« La coopération internationale permet de s’ouvrir et d’échanger entre cultures différentes, signe de tolérence et de progrès. » Ce sont les mots apaisants de Pierre Chéret, proviseur du lycée de la Tour Blanche, à Sauternes. Il parle depuis les vignes de Szarvas, sur les jupes du mont Tokaj, au nord-est de la Hongrie. En cette belle matinée de printemps, une quinzaine de personnes sont réunies pour planter trente pieds de sauvignon, sémillon et muscadelle dans la collection de cépages du Centre de recherche local. Il s’agit bien des cépages du Sauternais plantés dans le loess du fameux volcan endormi. Fin mai, ce seront des plants de furmint et de hárslevelű qui seront inaugurés à leur tour à Sauternes.
Avec ce geste symbolique, les acteurs présents marquent les échanges futurs entre les vignobles français et hongrois. Tibor Kovács, directeur du centre de recherche, est ravi de compléter la collection avec ces variétés françaises. István Stumpf, président du conseil d’administration de la fondation de la toute nouvelle université de Tokaj (THE), y voit un pas historique de coopération entre les universités, pour l’instant l’Institut scientifique de la vigne et du vin (ISVV) de Bordeaux.
L’ambassade de France en Hongrie prévoit notamment, dans le cadre des échanges scientifiques, des bourses pour les étudiants. István Stumpf, grand réformateur des universités hongroises, compte bien faire de la THE la première école viti-oeno de Hongrie.
A l’origine de ce pont franco-hongrois, le jumelage de Sauternes avec Tolcsva, l’une des 27 communes de la région de Tokaj, initié en 2021 et où s’est rendue Pascale Andréani, ambassadrice de France en Hongrie. Les liens se sont tissés avec cette diplomate hors pair pronant l’ouverture et les bienfaits du vin et de la viticulture : « C’est un magnifique point de départ entre nos deux pays », se réjouit-elle, un verre de furmint à la main.