Le beaujolais nouveau façon fête mondialisée, c’était les années 80. Le beaujolais nouveau c’est pas bon, c’était les années 00. Maintenant, c’est 2020. Le beaujolais nouveau est toujours là. C’est celui d’un monde qui change. Tu dois faire partie de ceux qui l’ont compris.
Par Coureur Devin
Je ne veux plus entendre « Le beaujolais nouveau, j’aime pas ça ». Terminé. T’es plus un enfant. Le beaujolais nouveau, c’est comme tout : y’en a des pas terribles, y’en a des délicieux. Faut boire les bons, c’est tout. Moi je suis là pour ça. Pour que tu en boives, parce que tous les ans c’est une fête de retrouver ce vin primeur d’une région que j’aime de tout mon cœur. Et cette année, plus que les autres années, nous avons besoin de cette fête. Parce que jeudi soir, nous n’irons pas au bistrot. Mais ça va apérozoomer grave dans les foyers. En solo, à deux, avec des collocs masqués, un verre de beaujolais nouveau va nous redonner le moral. Je suis là aussi pour que tu boives les meilleurs. J’en ai goûté 24, à l’aveugle, j’en ai gardé huit.
Frédéric Berne, beaujolais nouveau gamay noir, bio, 9 euros
Il veut tout changer à Lantignié, un beaujolais-villages. Enthousiaste au-delà du raisonnable, Frédéric fait tout très bon, très bio. Son nouveau a le même sérieux que tous les autres vins du domaine. Il faut lui donner un peu d’air pour qu’il s’exprime. C’est un nouveau avec du fond, qui n’a pas qu’une tête de nouveau. Tu peux ne pas le boire tout de suite.
Le vigneron : [email protected]
Où ?
Terre de Vignes, https://www.terre-de-vignes.fr/ dans les Yvelines
Pierre Noble à Rouen, https://www.cavespierrenoble.fr/
Le 91 à Villefranche-sur-Saône, 04 74 03 14 10
Domaine Bertrand, Beaujolais nouveau by Super Canon, bio, 7,50 euros
Dans la famille Bertrand je demande Julien, le méticuleux, au sud du mont Brouilly. La nouvelle génération sait que mieux c’est moins. Un domaine plus petit = des vins plus grands. Ce nouveau est un super canon, fin, facile à boire, mais avec cette petite trame aromatique et tanique qui sonne juste.
Le vigneron : [email protected]
Où ?
Les Mets Chais, 02 31 26 20 34, à Caen
La Cave du Sommelier, https://www.lacavedusommelier.fr/ à Rennes
Carnet de Vin https://www.carnetdevins.fr/ à Lorient
Jus d’Octobre, https://www.lejusdoctobre.com/ à Saint-Malo.
David Large, Massaï beaujolais nouveau, bio, 10 euros
Un vigneron trentenaire qui se fait un nom à la vitesse de la lumière. Si tu es né dans les années 80 et 90, tu vas adorer ses références culturelles. Si tu es né avant ou après, tu vas juste aimer ses vins et son côté décalé. Aromatique assez large pour un nouveau finalement assez fin (12,5°). Joli touché de bouche.
Le vigneron : [email protected]
Où ?
À Paris : Les Caves de Prague, 01 72 68 07 36 ; En Vrac, 01 53 26 03 94 et le Canon d’Achille, 01 44 52 96 53.
À Toulouse : Chai Vincent, 05 61 12 34 51 ; In Vino Fredo, 05 61 20 26 51 ;
Une Note de Vin (Nailloux), 05 34 66 87 75 et Cavutopie (Cugnaux), 09 81 89 31 39.
Domaine des Jeunes Pousses, Préambule, bio, 10 euros
Le coup de cœur. Avant même de savoir ce que c’était, j’écrivais « Le vrai beaujolais nouveau, frais, délicat, pimpant ». Deux gars bien, Thibault Liger-belair et Ivan Massonnat, donnent un coup de pouce à deux jeunes en prêtant des vignes et du matos pendant trois ans. Ils ne se sont pas trompés en choisissant Angela Quiblier et Hugo Foizel qui défoncent tout avec cette cuvée. Tu dois en boire, mais ils n’en ont pas fait assez.
Les vignerons : [email protected]
Jean-Baptiste Duperray, beaujolais vieilles vignes nouveau, 7,50 euros
Duperray a l’air d’être un nom béni dans le Beaujolais. Le tout jeune Jean-Baptiste ne fait pas trop de bruit, planqué du côté de Villefranche-sur-Saône, mais il a l’air d’être comme son vin, frais et avec du fond. Étiquette sympa sur la bouteille, jolie aromatique et tannins fins dedans. C’est très réussi, tout simplement, et avec très très peu de sulfites pour les naturistes. Le vigneron : [email protected]
Où ?
À Marseille, Au Marchand de Vin, 04 91 34 92 11.
À Rouen, Les caves Pierre Noble, https://www.cavespierrenoble.fr/
Jean Loron, Tradition Beaujolais nouveau, 6,70 euros
Le journaliste bobo a tendance à embrasser les vignerons et à snober les grosses maisons. Il a tort, évidemment. La Maison Jean Loron place haut-la-main ce vin dans la sélection. Un nouveau compact, structuré, qui file droit, vraiment très bien fait. En plus, il est vraiment pas cher et très bien diffusé comme produit de première nécessité dans les supermarchés.
Le vigneron : [email protected],
Où ? https://boutique.loron.fr/, https://www.nicolas.com/fr/
La Marduette, Famille Chasselay, bio, 10 euros
Tu sais ce qu’est une battle ? C’est quand je m’engueule avec ma femme pour savoir quel est le meilleur vin. Tu sais comment ça finit ? C’est elle qui a raison. Parce que les Chasselay c’est toujours bon, et c’est elle en premier qui a compris que cette cuvée était bonne, malgré son style un peu riche (14°). Mais on a là une belle aromatique, un nouveau généreux, avec un air sudiste des pierres dorées.
Le vigneron : [email protected]
Où ? Dans le réseau La Vie Claire et chez Spirale à Nantes, [email protected]
Maxime Troncy, Sourire de nouveau, conversion bio, 7 euros
« C’est un jeune qui n’en veut », comme aurait dit Les Deschiens sur Canal+. Déjà le nom de sa cuvée, c’est un coup de génie, avec une étiquette qui fait qu’instantanément tu vas mieux. Dans la bouteille, y’a du génie aussi, des arômes appétants, de la personnalité, de la buvabilité. J’ai écrit : « Envie d’en reboire instantanément ». Soit très prudent si tu es gourmand.
Le vigneron : [email protected]
Où ?
À Lyon, Banastou & Fourquet, http://banastouetfourquet.fr/
Vercoquin, https://www.vercoquin.com/
À Paris, Cave Chabrol, 01 53 34 82 73 ; restaurant Le Mordant (vente à emporter, lemordant-restaurant.fr).
À Saint-Ouen, La Cave Garibaldi, 01 82 02 64 98.