Après corton, beaune premier cru et gevrey-chambertin, voici cinq très belles expressions du nord de la côte de Beaune qui ont particulièrement enthousiasmé notre dégustateur
Françoise André, un pernand de grand charme
Un duo ambitieux
Le domaine des Terregelesses, créé en 1983, est devenu Françoise André pour signifier le retour à une exploitation familiale. Fait rare, c’est une belle-fille de la famille, Lauriane, qui en a repris les rênes en 2009 en abandonnant son métier de DRH, épaulée par Jérôme Desprès, régisseur du domaine à partir de l’année suivante. Avec modestie et enthousiasme, ce duo ne manque pas d’ambition. Il travaille aujourd’hui un vignoble de onze hectares situé majoritairement au nord de la côte de Beaune et cultivé selon les préceptes biodynamiques. Cette taille de domaine approche de l’optimum pour Lauriane qui privilégie la qualité du vin et ne souhaite pas à ce titre démarrer d’activité de négoce. Les rouges ne subissent pas d’extraction importante. S’ils sont accessibles assez vite, ils offrent comme les blancs une représentation fidèle de leur terroir d’origine.
Le vin
Domaine Françoise André, Pernand-Vergelesses premier cru Sous Frétille, blanc 2018
Climat promu en premier cru en 2000 pour sa production en blanc. Il donne un vin noisetté, frais, équilibré entre ses amers et une fine acidité.
La note
15,5/20
Le prix
38,50 euros
Les coordonnées
03 80 24 21 65 // [email protected]
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Domaine Chevalier Père et Fils, ladoix l’appellation à suivre
Finesse et élégance
L’histoire commence avec trois hectares de gamay en 1850 et perdure aujourd’hui avec trois des cinq filles de Claude Chevalier : Julie au commerce, Anaïs à la gestion et Chloé depuis 2010 aux manettes techniques des seize hectares du vignoble acquis à la cause de la colline de Corton et de ses environs. Chloé a eu à cœur de faire progresser les rouges qui vivaient dans l’ombre des blancs et affirme le potentiel de ses ladoix dont on sous-estime souvent la puissance native qu’il faut canaliser. Les vins d’aujourd’hui se différencient par leur finesse et leur élégance naturelle, admirablement mises en avant par une extraction intelligente et plus juste.
Le vin
Domaine Chevalier Père et Fils, Ladoix, rouge 2018
Remarquable ladoix qui a trouvé dans le millésime une assise étonnante, de la densité sans excès de tannins avec une dimension rare dans l’expression du fruit. Ladoix est une appellation hautement fréquentable.
La note
15,5/20
Le prix
20 euros
Les coordonnées
03 80 26 46 30 // [email protected]
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Rodolphe Demougeot, les Charmots, un pommard tendre et délicat
Des rouges énergiques
Bien qu’installé depuis 1998 dans la commune de Meursault, Rodolphe Demougeot développe depuis 1992 un domaine dont le cœur de 7,8 hectares se compose principalement d’une jolie représentation des crus de Pommard et de Savigny-lès-Beaune. Les vins rouges, issus de raisins minutieusement triés, égrappés ou non, vinifiés en cuves béton, ont une énergie qui leur assure une buvabilité dès leur jeune âge avec une capacité de petite garde. Les blancs, quant à eux, offrent droiture et verticalité.
Le vin
Rodolphe Demougeot, Pommard premier cru Les Charmots Le Cœur des Dames, rouge 2018
Cette parcelle au sol rouge se situe dans le mini-clos en forme de cœur juste au-dessus des Epenots. Typique des charmots, souple et gourmand, ses tannins sont délicats, la fin de bouche développe une persistance agréable.
La note
16/20
Le prix
48 euros
Les coordonnées
03 80 21 28 99 // [email protected]
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Domaine Vincent Girardin, pour connaître les grands bourgognes
Biodynamie et style
Vincent Girardin créa en 1982 ce négoce novateur puis l’entreprise a été cédée en 2012 à la Compagnie des Vins d’Autrefois, basée à Beaune. Éric Germain, associé de première heure, continue la gestion de son équipe et de ses vignobles qui ne cessent de s’agrandir et comptent aujourd’hui 22 hectares entre propriété et prestation de service, avec une représentation unique des climats de côte de Beaune. En 2018, l’ensemble est conduit en biodynamie et le style des vins s’est affiné. Aujourd’hui les blancs et les rouges, toujours réussis, sont devenus des valeurs sûres et peuvent servir de métronome sur la côte, chaque cru correspond à l’idée que l’on peut se faire de ce terroir quand il est bien mené. Ceux qui connaissent mal les grands bourgognes pourront venir ici s’en faire une idée juste.
Le vin
Domaine Vincent Girardin, Volnay premier cru Santenots, rouge 2018
Belle réussite. Ce santenots aux accents poivrés, épicés impressionne par sa densité sans qu’aucun tannin n’accroche. Il sera aussi bon dans sa jeunesse que dans sa maturité comme le sera le volnay premier cru Mitans du domaine.
La note
17/20
Le prix
56 euros
Les coordonnées
03 80 20 81 00 // [email protected]
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Domaine Jean-Marc et Hugues Pavelot, des 2018 unanimement remarqués
Des rouges intenses
Avec un passé viticole remontant au XVIIIe siècle, les Pavelot exploitent aujourd’hui treize hectares de très belles parcelles autour de Savigny-lès-Beaune. Hugues et Pierre-Yves succèdent à Jean-Marc pour produire en lutte raisonnée leur gamme de vins, principalement rouges. Une petite activité d’achat de raisins, étiquetée sous le seul nom d’Hugues Pavelot, complète la gamme sur des climats non représentés au domaine. Les vins rouges sont issus de raisins éraflés à 100 %, vinifiés en cuves béton, inox et bois pour les premiers crus. 2018 est une réussite pour ce domaine très sérieux avec des rouges remarqués qui ont su capter l’intensité du millésime.
Le vin
Domaine Jean-Marc et Hugues Pavelot, Savigny-lès-Beaune premier cru Les Serpentières, rouge 2018
Petite parcelle au sol argileux et à la pente abrupte qui donne un vin en général assez mûr, c’est le cas en 2018. Nez de kirsch, de fleurs mauves. La bouche est puissante avec des tannins très fins dans ce millésime.
La note
16/20
Le prix
28 euros
Les coordonnées
03 80 21 55 21 // [email protected]