Au retour de vacances sur le pourtour méditerranéen, après la dégustation de nombreux languedocs, langhes et autres barolos, je me suis étonné de retrouver intact le plaisir d’un beau bordeaux. Un plaisir presque coupable par les temps qui courent où il ne serait plus dans l’air du temps d’afficher un tel penchant. Certes le tannin de ce second vin est hautain quand que celui du grand vin est plus onctueux dans un millésime 2014 qui joue souvent sur le velours mais la finale est très bordeaux, goûteuse et puissante, emportée par le cèdre, les fruits noirs distingués. Un classicisme réjouissant à l’image de son superbe château qui remplace une construction médiévale et en a gardé l’inspiration. On perçoit qu’il provient d’un grand terroir, le genre de première classe capable de dégager la finesse aromatique dont sont capables les margaux de bord de Gironde. Un terroir connu depuis le XIIe siècle, classé troisième cru en 1855. Dans un monde idéal, il conviendrait d’attendre un peu ce blason 2014, deux ou trois ans. Sa légère dominante de merlot devrait l’assouplir assez vite mais les impatients ne seront pas déçus.
15/20, 23 euros.