Année après année, la maison Ruinart engage avec les artistes contemporains des collaborations (répertoriées ici) dont le sens, dépassant largement le cadre de la Champagne et de l’historique maison fondée en 1729, prend en 2018 une ampleur nouvelle. Si, selon les mots de Liu Bolin, artiste chinois né en 1973 dont le travail mêle peinture, photographie et performance, « l’unique savoir-faire de la plus ancienne maison de champagne et l’aspect exceptionnel du site historique classé au patrimoine mondial de l’Unesco » sont au cœur de l’œuvre que lui a inspirée la résidence qu’il a effectuée à Reims, on ne peut s’empêcher de voir dans ces images qui font disparaître-apparaître l’humain pour mieux révéler ses gestes la main (in)visible de tous les hommes et femmes qui travaillent la vigne.
« J’ai été marqué par l’expertise déployée et l’utilisation des ressources naturelles à disposition dans la fabrication du champagne. Des vignes aux crayères (…), les collaborateurs de Ruinart tirent parti de la nature sans la dévoyer. C’est leur travail que j’ai voulu mettre en avant dans cette série. »
Liu Bolin
Impressionné par la dimension magistrale des crayères creusées par la main de l’homme (« On ressent la force du temps »), l’artiste a décidé de poser avec des collaborateurs de la maison afin de montrer l’effacement de l’homme devant les exigences de la nature. Avec le chef de caves, Frédéric Panaïotis, le remueur Pablo Lopez ou encore des opérateurs de la ligne de dégorgement (Olivier Mousset, Patricia Jacquemard et Héléna Keller), il a composé trois images-performances rendant compte « des liens qui réunissent histoire, culture, nature, respect et savoir-faire. » Comme chaque année, l’œuvre créée trouvera un écho dans le coffret en édition limitée proposé par la maison Ruinart. C’est avec ces vestes “à peindre” nécessaires à ses camouflages que Liu Bolin a choisi d’habiller la caisse abritant un jéroboam de Blanc de blancs (10 exemplaires numérotés).
« Je l’ai beaucoup observé, et j’ai trouvé sa capacité à anticiper le résultat dès le début du processus remarquable. »
Pablo Lopez, remueur
« [Liu Bolin] est un vrai chef d’orchestre qui guide son équipe pour arriver à créer. C’est pareil pour les assemblages chez Ruinart. Il n’y a pas une seule personne qui choisit. Cela va des vignerons qui font le raisin, à ceux qui le transforment, et aux gens qui dégustent pour assembler. Ce travail d’équipe fait qu’à la fin on a un produit exceptionnel. »
Frédéric Panaiotis,
chef de cave de Ruinart