Sur les trente-trois espèces de chauve-souris répertoriées en France métropolitaine (au niveau mondial, il y en a plus de mille), dix-sept sont présentes en Ardèche méridionale. Alors que leur population a considérablement baissé au niveau national (-46 % entre 2006 et 2014 selon l’Observatoire de la biodiversité), les milliers de grottes et avens créés par l’eau qui s’infiltre depuis des millénaires dans les fissures et les failles du plateau calcaire du sud du département constituent un territoire de prédilection pour cette faune. Et les zones viticoles plus encore, qui permettent à ces hôtes de trouver tranquillité et nourriture loin des infrastructures humaines (routes, éclairages).
Parfait refuge, le vignoble ardéchois se trouve ainsi doté d’un allié de choix, certaines espèces de chauve-souris – pesant environ 10 grammes – pouvant consommer en une nuit jusqu’à un tiers de leur poids en insectes. Des études sont actuellement en cours afin de déterminer si leur consommation a un réel impact sur les populations d’insectes et si elles peuvent être utilisées en lutte biologique. En attendant, les vignerons se font accueillants et ont installé des nichoirs (photo ci-dessus) dans leurs parcelles de vignes, une action qui s’inscrit dans la démarche “L’Ardèche par nature” que les caves ont lancée l’année dernière. Rappelons que la structure Vignerons Ardéchois regroupe plus de 1 500 viticulteurs et que cette union est le plus gros producteur de vin d’IGP de la région Rhône-Alpes.