Les viticulteurs de Saint-Emilion, ce qui comprend les appellations lussac-saint-émilion, puisseguin-saint-émilion, saint-émilion et saint-émilion grand cru, se sont engagés il y a quelques jours dans une démarche environnementale illustrée par un certain nombre de mesures qui vont désormais figurer au cahier des charges de leurs AOC respectives.
Si ce vignoble « a souvent été leader sur les questions qui touchent à l’environnement » et si de nombreuses actions individuelles et collectives y ont été menées pour des pratiques viti-vinicoles plus respectueuses de l’environnement, la réflexion commune des vignerons de ces différentes appellations lancée par le Conseil des vins de Saint-Emilion et l’enquête menée durant plus d’un an par sa “commission environnement” auprès de l’ensemble des propriétés sur les pratiques agro-environnementales de chacune a permis de montrer que la prise de conscience était générale.
« Plus de 400 viticulteurs ont répondu à l’appel, soit 54% du vignoble des appellations. (…) Qu’il s’agisse de répondre aux attentes des consommateurs, d’être à la hauteur de ce vignoble millénaire et de son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco, les arguments avancés étaient nombreux même si des avis divergents ont été également exprimés. » C’est sur la base de ce travail que la commission a établi l’ensemble de propositions qui a été soumis au vote la semaine dernière lors de l’assemblée générale du Conseil des vins, « qui a connu un record d’affluence avec près de 350 voix exprimées. »
Les mesures agro-environnementales adoptées à une large majorité sont les suivantes : interdiction du désherbage en plein ; interdiction de l’usage d’herbicides sur le contour des parcelles, mesurer et connaître son IFT (indicateur de fréquence de traitements phytosanitaires), obligation de traiter les effluents viticoles et vinicoles ; engagement dans une démarche de certification environnementale ou d’agriculture biologique reconnue par l’état, que ce soit dans le cadre d’une démarche individuelle ou d’une démarche collective (cet engagement doit être matérialisé avant la récolte 2019).