2016 ne laissera pas le souvenir d’un millésime facile en Provence. Le déficit en eau constaté dès la fin de l’hiver n’a fait que s’aggraver pendant un printemps sec, contrairement aux vignobles situés plus au nord, et un été qui le fut tout autant. La vigne a souffert, une petite pluie fin août a débloqué la maturité et 40mm d’eau vers la mi-septembre ont permis de récolter un volume raisonnable, en léger retrait par rapport aux moyennes connues dans les côtes de Provence mais les vignerons pouvaient craindre bien pire. Le principal problème pendant les vendanges sera une hétérogénéité forte, certaines grappes pouvant héberger des raisins encore verts, des raisins bien mûrs et des raisins passerillés.
Le château Rasque est une création de toutes pièces, 30 hectares de vignes pris sur la forêt dans les années 1980. C’est la seconde génération de la famille Biancone qui le mène aujourd’hui, avec à sa tête la pétillante Sophie secondée par Enzo, le dernier d’une fratrie de cinq très unie. Petit paradis de verdure à quelques kilomètres des Arcs et de Draguignan, Rasque est une superbe propriété construite par le père, un maçon d’origine italienne. Le sens du beau se perçoit dans les chais et le bâti, une architecture classique provençale revisitée par un amoureux de la renaissance italienne avec force clefs de voute et statues néo-classiques. Un peu d’oenotourisme complète la production viticole avec quatre chambres superbement décorées et un immense espace pour des évènements accueillant jusqu’à 300 personnes.
Les vins
– Cuvée Alexandra, rosé 2015 : grenache noir et cinsault à parité dans cette cuvée très nette, bien fruitée, de bonne longueur. Une belle réussite dans l’AOP côtes de Provence. On pourra la boire jusqu’à la fin de l’année.
15/20 17,20€
– Clos Madame, rosé 2015 : assemblage de 80% de syrah complétée par du rolle (également appelé vermentino). Plus de matière encore que dans la cuvée Alexandra. Ce clos a une inspiration bandol évidente bien qu’il ne contienne pas de mourvèdre. C’est un rosé puissant, de gastronomie, délicieux maintenant, et qui pourra être bu jusqu’en 2017.
15,5/20 22€
– Blanc de blanc 2015 : le second terme blanc est ici orthographié sans s final car il est issu du seul cépage rolle. Ce qui ne l’empêche en rien de développer sa finesse, son charme sur de beaux amers et une pointe d’iode délicate en finale. Très frais, à boire dans l’année.
15/20 19€