Les premiers crus blancs de Chassagne-Montrachet : trois premiers crus

[col width=”six”]A Chassagne-Montrachet, les premiers crus dominent largement, ils représentent 160 hectares sur les 190 que compte le vignoble. Les premiers crus rouges sont en net déclin avec seulement une trentaine d’hectares plantés. Hier majoritairement “rouge”, le vignoble de Chassagne-Montrachet est aujourd’hui dominé par les blancs qui sont plus porteurs, même si certains secteurs comme le Clos Saint-Jean ne pourraient produire que des rouges. Sur les cinq derniers millésimes de 2010 à 2014, la moyenne des volumes récoltés s’élève à 5393 hl pour les premiers crus blancs et 1130 hl pour les premiers crus rouges.
Ces blancs ont la réputation d’être des crus charnus, charpentés, gras et puissants avec des flaveurs de fruits secs, amande noisette nuancées de pomme mûre ou de miel. Depuis maintenant une décennie, le style évolue avec l’arrivée d’une nouvelle génération de Colin, Morey, Dancer, Lamy Pillot, Pillot, Moreau et consorts qui privilégient un style plus épuré, avec de la fraîcheur et une subtilité qui ne confine nullement à la maigreur. Les vins sont devenus plus digestes et leur conversation s’élargit pour donner la juste réplique aux mets qui peuvent sortir des grands classiques tout en gardant le côté « Joyeux enfants de la Bourgogne ». Il convient en effet de souligner que l’art de vivre et d’en rire sur Chassagne est unique ! Il existe une sociabilité de caveau comme nulle part ailleurs sur la Côte de Beaune. Chaque terroir s’y nourrit d’histoires pittoresques.[/col]
[col width=”six”]Côté sous-sol, il semble relativement uniforme avec un calcaire oolithique assez dur. En surface, la qualité de la terre et sa profondeur amènent aux crus leurs spécificités avec plus ou moins de calcaire et d’argile. On recense environ une quarantaine de premiers crus dont un certain nombre peut se démultiplier en micro-climats, on dépasse alors la cinquantaine : ainsi pour le Morgeot, on dénombre plus d’une quinzaine de subdivisions que l’on peut retrouver sur les étiquettes. Il convient ici de mettre sur le devant du bouchon ceux qui font la renommée de l’appellation avec une toponymie que l’on retrouve sur certains premiers crus de Puligny.
La source d’approvisionnement la plus sûre reste le Caveau municipal de Chassagne Montrachet 7 Rue Paquelin tenu par la famille Rateau qui possède toutes les signatures de la commune. Les prix sont ceux de la propriété. D’autre part le restaurant étoilé, l’EdEM propose la gamme la plus large de Chassagne de la planète vin. Proche géographiquement des grands crus, un quatuor de premiers crus reste l’une des priorités pour l’amateur, c’est ainsi que « Dent de Chien », « En Remilly », « Vide Bourse » ou « Blanchots de Dessus » méritent tous les égards.[/col]


DENT-DE-CHIEN (0,63ha)

On est proche des dents du bonheur puisqu’une partie fut intégrée en 1921 dans le Montrachet, alors que géologiquement, il aurait pu être intégré au Chevalier Montrachet. Les parcelles sont constituées de sols caillouteux bruns, moins profonds que ceux du Bâtard. Elles sont très pentues, orientées est, ouest, elles sont à la hauteur des chevaliers et perpendiculaires au Montrachet orienté, nord, sud. Elégant et concentré, ce premier cru peut prendre des accents puissants comme le Montrachet et des notes élégantes comme celles du Chevalier.
Le Château de la Maltroye et Thomas Morey constituent les fers de lance de ce premier qui prend souvent des allures de grand cru.

Château de la Maltroye 2013

18/20

Fumé et grillé au nez, attaque onctueuse sur les fruits jaunes derrière, il y a du volume et de la tension, superbe fin minérale. Ce cru tutoie ici le grand cru. C’est l’une des pièces maîtresses du domaine.


2002

16,5/20

Nez miellé, très belle bouche à la fois riche et tranchante, avec une belle fin saline. Ce vin évolue parfaitement.


Thomas Morey 2013

17/20

Ce terroir solaire est bien traduit, à travers un nez de mangue avec une touche saline que l’on retrouve dans une bouche d’une réelle plénitude, dans un registre plus avenant que le Vide Bourse. Les 2012, 2011 évoluent parfaitement.


En REMILLY (1,56 ha)

Les sols marno-calcaires situés en dessus du Montrachet sont pauvres, peu profonds, au point de jonction des communes de Chassagne, Puligny, St Aubin. Ce climat jouxte le « Dent de chien ». Il souffre les années de sécheresse comme 2003. Les années plus froides lui conviennent mieux. Vin plus en finesse qu’en force, il constitue l’un des premiers crus les plus subtils. Ce tout petit finage convient parfaitement à Bruno Colin qui sort à tous les millésimes son Remilly du jeu.

Bruno Colin 2011

16,5/20

Du volume, avec une densité élégante et du potentiel. D’une réelle complexité, ce vin doit évoluer plusieurs années avant qu’il ne donne toute sa mesure.


2005

17/20

Salin, minéral, se rapproche sur sa finale du Cailleret.


LES BLANCHOTS-DESSUS (1,17 ha)

Un chemin sépare les Blanchots-Dessus du Montrachet plus au nord, et un autre des Criots à l’Est. Le terroir oolithique est semblable à celui du Criot, les vins sont gras et ont une excellente tenue en bouche. C’est à coup sûr, l’un des meilleurs premiers crus de Chassagne. Il convient d’être à cheval sur l’étiquette, car Les Blanchots du Dessous qui touchent les Criots ne sont pas un Premier Cru, ils sont à répertorier dans la catégorie des villages. Le nom blanchot s’explique par la couleur claire des éboulis calcaires. Les domaines Bruno Colin, Jean Noel Gagnard et Jean Claude Bachelet figurent en bonne place dans le panthéon du cru.

Bruno Colin 2013

17/20

Vin très minéral, en bouche on a l’impression de sucer le caillou, c’est tranchant et frais.


Jean Noel Gagnard 2011

17/20

Le nez est fumé, avec une pointe citronnée. La bouche ouvre de façon onctueuse; la tension s’installe de façon magistrale et la finale offre une finale vibrante. On est là sur l’un des meilleurs premiers crus de Chassagne.


Jean-Claude Bachelet 2013

16,5/20

Nez noiseté avec une touche de fruits jaunes, la bouche possède une ampleur toute en onctuosité en attaque avec une belle énergie derrière. Superbe réussite!


Corton André 2009

15/20

Agrumes, fruits jaunes au nez, beaucoup d’ampleur en bouche, c’est ciselé, net et tranchant.


2008

15,5/20

Ananas, fumé, c’est plus droit, élégant.

suivre


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