Maladies du bois,une parcelle pour laboratoire

La semaine dernière, 27 000 euros ont été récoltés lors de la vente aux enchères caritative de vins issus des vignes du Clos des Rosières, situées près d’Arbois (Jura) et propriété de l’Académie des sciences. Organisée en partenariat avec les domaines Henri Maire, en charge depuis plus de 70 ans de la vinification de « ces quelques ouvrées » historiques, cette récolte de fonds s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche sur les maladies du bois de la vigne, qui touchent près de 13 % du vignoble français et sont un « objet de préoccupations grandissantes pour la filière viti-vinicole en France et dans le monde » depuis une vingtaine d’années.

« Lieu crucial pour les recherches de Louis Pasteur sur les fermentations, avec la célèbre expérience sur l’origine des ferments qui lui valut le titre de “père” de l’œnologie moderne », le clos de la fondation « Maison de Louis Pasteur » est depuis 2012 au cœur d’un programme de recherche qui a nécessité la replantation totale de ses 47 ares. Après une cartographie des cépages présents et une analyse de l’état sanitaire de la parcelle, les 2 500 ceps de vigne, appartenant à huit cépages différents, ont été arrachés « afin de créer le premier site pilote mondial d’étude des maladies du bois de la vigne. » Animé par un groupe de recherche national coordonné par Patrice Rey (INRA/Bordeaux Sciences Agro), ce « laboratoire de plein air » permettra d’évaluer « les facteurs déclenchant les maladies du bois » et de comparer le microbiome, microflore colonisant le bois de la vigne, des cépages sains et des cépages malades, « à la recherche d’un éventuel effet protecteur. »

Lors de la soirée parrainée par la comédienne Mélanie Doutey, Michel Caboche (membre de l’Académie des sciences) et Jean-Robert Pitte (membre de l’Académie des sciences morales et politiques), 150 bouteilles dont les étiquettes avaient été signées de la main de personnalités issues de différents univers, Alexandra Lamy, Bernard Pivot, Béatrice Cointreau ou encore Louis-Albert de Broglie, ont été dispersées par la maison Drouot. Propriétaire des domaines Henri Maire (et d’autres vignobles en Bourgogne et Beaujolais) et partenaire de ce programme de recherche, la famille Boisset a joué le jeu des enchères. Le montant de ses acquisitions représente plus d’un tiers du résultat de cette vente.

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