Depuis le premier millésime en 1991, réalisé à partir de 0,6 hectare du vallon de Fongaban (à proximité de La-Clotte et de Pavie-Macquin), Valandraud est passé du vin de garage au vin de parage. Ce domaine qui s’est agrandi essentiellement du côté de Saint-Étienne-de-Lisses compte aujourd’hui une dizaine d’hectares. Jean-Luc et Muriel Thunevin y ont accompli un travail de bénédictins justement récompensé en 2012. Sans passer par la case “grand cru classé”, Valandraud devient premier cru classé B de Saint-Émilion.
Si les 2013 et 2012 évoluent parfaitement, les Thunevin aiment mettre en truffe leur cru phare. Le valandraud blanc 2012 dévoile des arômes d’agrumes avec une pointe saline, la bouche présente une profondeur élancée avec une intensité qui s’accomode parfaitement d’une tartine où cohabitent deux truffes, celle de Bourgogne et le diamant noir du Périgord. Enveloppant le croquant de l’incinatum, ce blanc prend des accents minéraux sur la melanosporum. Le vin prend une autre dimension sur un filet de veau à la crème escorté de pâtes fraîches et de lamelles de truffe blanche d’Alba. Légèrement alliacée, cette perle du Piémont a besoin de ce vin bien corseté.
Pour pouvoir jouer avec les grands rouges de Valandraud, on change de couleur de truffe pour revenir sur la noire du Périgord. Le 2011, porté par un tanin étiré, soyeux et profond, a beaucoup d’éclat et sa texture prodigieusement sensuelle et raffinée prend appui sur les pâtes truffées pour se mettre en plein accord avec le plat. Le renversant 2010 règle son pas sur le veau tout entruffé. Ce millésime satiné et profond est d’une complexité lumineuse, il répond par de longues tirades. C’est un vin que l’on boit avant, pendant et après le plat, il s’inscrit en vous quelques heures. Comme tous les derniers millésimes, ce 2010 constitue l’un des crus les plus émouvants de son année.